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La souveraineté, fantôme de l’élection présidentielle ?

Le moins qu’on puisse dire, c’est que la campagne électorale relègue à l’arrière-boutique les questions essentielles. Quel rôle jouera la France dans le monde de demain ? Va-t-elle rendre le pouvoir au peuple, ou le laisser entre les mains de l’oligarchie ? Va-t-elle restaurer sa souveraineté, ou se résigner à sa disparition ? Que ces questions soient quasiment absentes du débat est révélateur. A leur place, des politiciens drogués à la “com” et des médias serviles nous servent une soupe insipide où surnagent quelques grumeaux faits d’histoires de pognon, de mises en examen, de costumes à 3 000 euros, sans oublier les postures ridicules et les tirades alambiquées du candidat dont il faudrait être frappé d’une profonde cécité pour ne pas voir qu’il a été adoubé par la caste dominante.

La souveraineté est une question que la plupart des candidats, manifestement, mettent un soin particulier à éluder. En dépit de leurs différences, Emmanuel Macron, François Fillon et Benoît Hamon, pour ne citer qu’eux, s’accommodent fort bien de cette chape de plomb qui étouffe la délibération démocratique et tétanise l’action publique dans notre pays. Il n’y a qu’à les écouter ! Que ce soit au plan économique, diplomatique ou stratégique, ce vieux pays qu’est la France serait condamné à suivre les vents dominants. Il n’aurait qu’à descendre la pente de cette merveilleuse mondialisation qui rapproche les peuples et répand ses bienfaits, notre nation se laissant glisser dans l’indifférenciation à laquelle la convie le modèle européen, comme si cette libéralisation à marche forcée était une nécessité historique.

Pour la caste nourrie au lait maastrichtien, l’appartenance à l’Union européenne est à la fois providentielle et irréversible. M. Hamon est sans doute plus fédéraliste que M. Fillon, et M. Macron davantage encore, mais cette différence est négligeable. Dans une belle unanimité, les trois larrons de l’eurobéatitude chantent les louanges de la supranationalité et communient dans le dogme de la libre concurrence. L’euro est responsable du déclin industriel français, mais peu importe. Ils s’obstinent à y voir un atout dans la compétition économique mondiale. Jamais à court d’une idée saugrenue, M. Hamon croit tellement à ses vertus qu’il veut doter l’Europe d’un nouveau machin qu’il a baptisé “parlement de la zone euro”. Comme la supranationalité est un fiasco, on vous la ressert au carré en guise de remède ! Une chose est sûre : pièce maîtresse de la mondialisation capitaliste, “l’union économique et monétaire” instituée par le funeste traité de Maastricht continuera de sévir si l’un de ces trois candidats l’emporte le 7 mai.

Rien d’étonnant, donc, si pour nos pieds nickelés l’appartenance de la France à l’OTAN est aussi un article de foi qu’ils ne songent même pas à interroger. Le dogme atlantiste est si profondément enraciné, du PS aux « Républicains », que la pérennité de cette alliance militaire va de soi, comme s’il était vital pour la France de servir les ambitions de Washington. Les velléités d’indépendance de M. Fillon, sur ce plan, furent de courte durée. D’abord favorable au dialogue avec Moscou, il a mis de l’eau dans son vin au moment où l’administration Trump a viré de bord dans la foulée de la démission de Michael Flynn, conseiller à la sécurité nationale contraint de quitter ses fonctions en raison de ses accointances moscovites. On croyait que pour M. Fillon, il fallait dialoguer avec la Russie pour rééquilibrer notre diplomatie, mais il vient de déclarer que la Russie est un “pays dangereux”. Même revirement sur la Syrie. Après avoir condamné le soutien apporté par la France aux islamistes armés, il dénonce en Bachar Al-Assad un menteur invétéré et un dictateur abominable. Comprenne qui pourra. Plus atlantiste que l’alliance atlantique elle-même, M. Macron, lui, n’a pas cette subtilité. Adorateur d’une Amérique imaginaire, il s’est payé le luxe de faire la leçon au nouveau président américain, lui reprochant de brader les valeurs libérales (entendez, le libre-échangisme cher à l’oligarchie) qui constitueraient le patrimoine commun de la France et des Etats-Unis depuis La Fayette.

Ce sera donc du côté des autres candidats, et non de cette troïka, que l’on pourra entendre un discours sur la souveraineté qui ne se résume pas à son abandon en rase campagne. C’est notamment le cas avec Marine Le Pen, dont la présence au second tour est prophétisée par des instituts de sondage dont nous ne doutons pas qu’ils sauront capter avec finesse le moindre frémissement de l’opinion avec leur efficacité coutumière. Si jamais elle est élue, Mme Le Pen entend renégocier les traités européens. En cas d’échec de ces négociations (ce qui est plus que probable), la nouvelle présidente organisera dans les six mois un référendum sur la sortie de l’UE. De même, en politique étrangère, la candidate du FN a toujours dénoncé l’alignement de Paris sur l’agenda américain, que ce soit en Syrie ou en Ukraine, et elle plaide avec ferveur, à juste titre, pour une reprise du dialogue avec Moscou.

La classe politique euro-boboïsée ayant laissé au FN le monopole du discours sur la souveraineté, il n’est pas surprenant que ce parti ait occupé l’espace qu’on lui abandonnait si généreusement. Mais de quelle souveraineté s’agit-il ? Contrairement à ce que croient certains, Marine Le Pen ne veut pas rompre avec l’alliance atlantique. A la différence de MM. Mélenchon et Asselineau, elle prévoit le retrait de la France du commandement intégré, et non la sortie pure et simple de l’OTAN. A ses yeux, la France fait partie d’un monde occidental dont il faut préserver à tout prix l’identité menacée. Peut-être l’élection de Donald Trump a-t-elle convaincu Mme Le Pen, en outre, que la France devait rester l’alliée des Etats-Unis. Renouant avec la tradition atlantiste de l’extrême-droite européenne, le FN demeure prisonnier de son occidentalisme.

Son attitude pro-israélienne en fournit aussi l’illustration. Lorsque la résistance palestinienne réplique à l’envahisseur sioniste, le FN ne se prive jamais de dénoncer le “terrorisme”. Dans une interview accordée à “Haaretz” en avril 2002, Jean-Marie Le Pen avait exprimé son admiration pour Ariel Sharon, louant son efficacité dans la lutte contre les organisations palestiniennes. Répondant en expert israélien à cet expert français des guerres coloniales, Ariel Sharon avait déclaré à son tour que si on lui avait confié, à lui, la direction de l’armée française, il aurait “gagné la guerre d’Algérie”. Bref, si le FN était sincèrement attaché à l’auto-détermination des nations, il soutiendrait le peuple palestinien. Manifestement, ce n’est pas le cas.

De même, son islamophobie (qui n’a rien à voir avec la lutte, parfaitement légitime, contre l’islamisme radical) vise à désigner un bouc-émissaire. Mais elle sert aussi la thèse du “choc des civilisations”. Elle érige la différence culturelle en frontière infranchissable, comme si la souveraineté était celle d’un peuple français dont le FN détiendrait le code génétique. C’est la limite du discours identitaire, qui suppose la définition a priori d’une identité nationale dont on a envie de demander : qui a déposé le brevet ? C’est pourquoi le nationalisme identitaire divise au lieu de rassembler. La souveraineté n’appartient à personne, elle est construite et non reçue. “Est Français celui qui le veut”, disait de Gaulle. Le malheur de l’extrême-droite, c’est qu’elle a une longue histoire et que tout le monde n’est pas amnésique. Ce parti fut le seul à défendre obstinément le régime d’apartheid sud-africain, ne l’oublions pas. Il a peut-être changé, mais son héritage colonialiste lui colle aux semelles.

Loin de ces confusions délétères, le programme de la “France insoumise” se réclame, lui, d’un “indépendantisme français” qui renoue avec les meilleures traditions de la gauche populaire, celle de 93, de la Commune et de la Résistance. “L’Europe, on la change ou on la quitte”, a déclaré M. Mélenchon. Il veut renégocier les traités européens (plan A). En cas d’échec, la France “désobéira aux traités” et refondera l’Europe avec les pays qui partagent ses priorités (plan B). Ce scénario alternatif présente un avantage et un inconvénient. L’avantage, c’est qu’il signifie clairement le refus de l’Europe des banquiers. L’inconvénient, c’est qu’il élude la question de la sortie de l’UE. Ce n’est pas pour rien que les dogmes libéraux sont inscrits dans le marbre des traités européens. Ils sont la raison d’être de l’Union, et pour les jeter aux orties, il faudra sortir de l’UE. On ne peut restaurer la souveraineté qu’en rompant avec une institution dont la fonction est de soustraire l’économie à la délibération démocratique. Si M. Mélenchon est élu, de toutes façons, la “force des choses”, comme disait Saint-Just, imposera cette rupture malgré la frilosité de ses amis.

Pour restaurer la souveraineté nationale, le candidat propose aussi aux Français de dire adieu à l’OTAN, cette machine de guerre mise au service d’une Amérique d’autant plus agressive que plane sur sa tête l’ombre menaçante de son déclin. Pour la “France insoumise”, le choix est clair. Quitter l’OTAN, ce n’est pas seulement quitter le commandement intégré, mais l’alliance atlantique elle-même. Consommer cette rupture, c’est mettre fin à l’alignement de la France, se donner les moyens d’une diplomatie planétaire, faire entendre une voix indépendante sur la scène mondiale. Le dialogue avec la Russie, la refonte de nos relations avec l’Afrique, la reconnaissance de la Palestine, la révision de notre politique en Syrie, enfin, seront à l’ordre du jour. Aucune force politique n’est exempte d’insuffisances, mais l’ambition dont témoigne “l’indépendantisme français” est de bon augure.

La question de la souveraineté n’est pas une question accessoire. C’est la question essentielle. Lorsqu’une nation n’est pas souveraine, le peuple qui l’incarne ne l’est pas, et un peuple qui n’est pas souverain est à la merci des puissants. Restaurer cette souveraineté et rendre la parole au peuple, c’est la même chose. Il reste vingt jours, désormais, pour remettre cette question au centre des débats, vingt jours pour faire de la souveraineté autre chose qu’un fantôme, vingt jours pour mettre en lumière la différence entre ceux qui s’accommodent de la dépossession du peuple français, ceux qui se croient patriotes parce qu’ils désignent des bouc-émissaires, et ceux qui veulent faire de la souveraineté restaurée la cinglante défaite de l’oligarchie.

Bruno GUIGUE

(Ce texte est la version modifiée d’une chronique parue dans le numéro d’avril 2017 d’”Afrique-Asie”)

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COMMENTAIRES  

01/04/2017 17:29 par Beyer Michel

D’accord avec votre analyse. Si JL.Melenchon veut être au 2ième tour, c’est sur la question de la Souveraineté qu’il doit fortement infléchir son argumentation.
http://russeurope.hypotheses.org/5864

01/04/2017 17:57 par Bolivarien

Et pourquoi ne pas restaurer la souveraineté de la France en sortant de l’UE sans désobéir , ni tergiverser ?
Simplement par l’article 50 ?
(Je dis ça , je dis rien .....)

01/04/2017 18:24 par DD

Excellente analyse. "la force des choses" imposera non seulement de sortir résolument du carcan bruxellois, mais également de revoir sous un angle beaucoup plus scientifique la question de la sûreté nucléaire, et des perspectives induites par la recherche fondamentale... au sujet de laquelle aucun progressiste ne peut faire l’impasse. Ce qui ne s’opposera aucunement aux technologies nouvelles dites écologistes.
Et j’espère que nous pourrons voter aux deux tours pour la "France Insoumise".

02/04/2017 10:17 par Assimbonanga

Marine Le Pen est une girouette qui navigue à vue. En l’espace de 5 ans, elle capable de revirer toutes ses promesses et de dire l’exact contraire de ce qu’elle disait 5 ans auparavant. Donc, si Trump lui plaît, pourquoi ne changerait-elle pas d’avis sur l’OTAN ? Y a pas, y a pas d problème !

02/04/2017 10:19 par Assimbonanga

Restaurer cette souveraineté

Il n’y a pas de souveraineté sans existence. Il faut d’abord exister. Ce ne sont pas les rodomontades qui font la souveraineté. Hors, ce qui prévaut de nos jours, ce sont les empires économiques transnationaux.

02/04/2017 10:30 par Assimbonanga

L’UE étant dominée par des forces droitières, nous ferions bien de bâtir l’UE des prolétaires ( ou autre dénomination peu importe, Europe des dominées, Europe des laissés pour compte...). Malheureusement, je ne crois pas que les citoyens soient sincèrement convaincus de cette nécessité. Que la France sorte de l’UE ne modifiera pas le rapport des forces patronat-salariat, dominants-dominés. Quand bien même la France serait sortie de l’UE, les gens nantis et qui partent en vacances n’ont pas envie de partager davantage. Beaucoup se satisfont de l’ordre des choses. Un peu de discours de Hamon suffit à leur tranquillité de conscience. 9 millions de pauvres non organisés, non politisé, non conscientisés, ne font pas une majorité. Elle est là la cruelle vérité.

02/04/2017 12:10 par doucic

« Si M. Mélenchon est élu, de toutes façons, la “force des choses”, comme disait Saint-Just, imposera cette rupture malgré la frilosité de ses amis. »
Je partage l’analyse générale mais là je suis surpris : j’avais cru comprendre que ses amis étaient moins frileux que lui, j’ai même cru entendre JLM traiter de maréchalistes les moins frileux, mais c’était sans doute un problème d’audition.

02/04/2017 19:30 par Chris

La souveraineté d’un pays n’est pas l’assurance de pouvoir mener une politique sociale. C’est un fait.
Mais de ne plus pouvoir en disposer librement, c’est la certitude d’être livré pieds et poings liés au dogme dominant. Ce dernier ne penchant pas vers le progressisme en Europe, bien au contraire.

Sortir de l’UE pour retrouver une France souveraine n’est plus aujourd’hui une nécessité mais un IMPERATIF. Le temps presse et des collabos du genre Hamono-Fillonesque ne manqueront pas de zèle pour obéir aux diktats Bruxello-Washingtoniens. Sans parler de Macron qui mettra les bouchées doubles pour qu’à la fin de sa mandature, il n’y ait plus aucune issue de secours pour quitter cette organisation mortifère.

En conséquence le "sortir des traités européens" prôné par Mélenchon est au mieux, une grave complication dans l’application future de son programme car impossible juridiquement dans les faits sans quitter l’UE, et au pire, une traîtrise innommable : La promesse stérile d’une autre Europe qui n’existe pas et n’existera jamais. Un Tsipras bis.

La solution la plus pertinente et la plus claire possible reste l’affirmation sans équivoque de l’application de l’article 50 du traité de l’UE. Il est dommage, voire inquiétant que le leader de la France insoumise n’en fasse aucune référence et brouille ainsi les cartes. L’époque actuelle se prête de moins en moins à la subtilité. La machine à broyer les Etats est en marche. Il faut la renverser le plus vite possible car il n’y aura peut être pas de cession de rattrapage.

Alors qui pour mettre en place l’article 50 ...?

02/04/2017 21:00 par attilax

Alors vous faites comme TF1 maintenant, vous ne parlez que des "grands" ? Voilà qui n’est guère honnête...
Comment pouvez faire un article sur L’UE et l’indépendance nationale sans citer François Asselineau, qui en a fait son cheval de bataille, justement ? Je vous rappelle qu’il a eu ses 500 signatures et que ce qu’il propose va exactement dans le sens de ce que vous semblez souhaiter. Pourquoi ignorer cette voix largement dissidente ? Si c’est involontaire c’est que vous n’avez pas traité votre sujet à fond, si c’est volontaire, c’est pire : vous cachez aux gens qu’il existe une autre voie.

03/04/2017 00:21 par legrandsoir

Les UPRistes ayant inondé Le Grand Soir de commentaires (qui ressemblent beaucoup à du copier/coller), nous passons peu à peu à une indifférence (plutôt bienveillante, pour certains d’entre nous), à un agacement prononcé.

02/04/2017 21:32 par Chris DEL

La souveraineté est portée par des courants étatistes peu disposés à la démocratisation, comprenez à favoriser l’intervention citoyenne. La souveraineté du FN (pas que) est celle de l’oligarchie et de la technostructure ! Le peuple vote et se la boucle ! Instrumentalisation classique à droite du peuple, du moins quand ce dernier est encore cité, ce qui n’est pas le cas au centre avec Macron.

02/04/2017 23:20 par adel

J’espère me tromper mais la force des choses est de voire en JLM le capteur du mécontentement de gauche. Elu, il risque de faire comme tsipras, beaucoup de bruit, et à la fin expliquer que c le mieux à faire et que c les autres qui nous ont mis là dedans, ce qui n’est pas faux d’ailleurs. La force des choses je la vois contre lui. Ceux dont on souhaite s’extirper ne lacheront rien, ils saisiront nos avions, nos bateaux, nos usines à l’étranger, gèleront nos avoirs à l’étranger et si ça ne suffit pas ils nous feront gouter à cette petite douceur appelée par les journaux "sanctions économiques". Les syriens qui marchent de Damas à Vienne étaient comme nous des comptables, des profs... qui se levaient le matin, mettaient une cravate, déposaient leurs gosse à la crèche avant d’aller bosser. Ils n’ont pas senti le vent tourner, le sentirons-nous ? Le sentons-nous ? Personne n’est plus à l’abri nulle part. La bonne arnaque c quand on la découvre et qu’il est trop tard, c pour ça qu’ils ne mettent même plus de gants.

03/04/2017 14:46 par DD

L’ élection de JLM que souhaitent beaucoup d’entre nous, dont les soutiens critiques dont je suis, n’est pas une fin en soi mais un début.
Le début d’un combat sans concession pour le recouvrement total de la souveraineté nationale, et la prise du pouvoir par l’ensemble des prolétaires de notre pays. Pour l’heure le prolétariat européen n’existe pas en tant qu’entité consciente. Le prolétariat français avec ses organisations historiques, même malmenées comme aujourd’hui, oui. Il faut commencer par le début. On sait où a mené historiquement le gauchisme carriériste et son soi-disant soulèvement international : à l’ex-vichyste F.Mitterand, à Bruxelles et à l’OTAN. On connaît la suite.

03/04/2017 15:02 par Geb.

Les syriens qui marchent de Damas à Vienne étaient comme nous des comptables, des profs... qui se levaient le matin, mettaient une cravate, déposaient leurs gosse à la crèche avant d’aller bosser

Dans la définition réside l’explication :

Ils étaient TOUT sauf des Citoyens convaincus que la Liberté se gagne et surtout se conserve en se battant pour elle tous les matins.

Et que pour ça il faut savoir mettre les bonnes personnes aux bons postes de commandement, savoir remettre en cause soi-même et ces personnes si nécessaire, et réfléchir chaque jour comment faire pour ne rien perdre et surtout gagner quelque chose de plus au niveau du groupe et de la Société.

Certains mettront ça sur le "manque" de démocratie du "régime" des Al Assad, en "oubliant" que le parallèle que vous en faites ici met en lumière que "régime" comme là-bas, ou "république" comme ici, les mêmes causes mènent aux mêmes résultats tôt ou tard.

Quand les citoyens d’un pays placé dans un environnement hostile perdent la conscience de leurs intérêts nationaux de groupe et de classe pour les diluer dans un fatras irréaliste et un individualisme forcené, le tout saupoudré de politiquement correct, (Correct pour qui ???), tôt ou tard ils se retrouvent esclaves de cet environnement.

D’autant que si on prend en compte en profondeur votre citation celle-ci ne concerne au bas mot qu’environ 30% de la population française. Le reste, (en dehors des 1% de vrais prédateurs et quelques larbins) ne demandant, (Hélas), qu’à avoir ce type de vie chaque jour.

03/04/2017 18:55 par Professeur Chitour

Bravo et merci pour cette contribution salvatrice
Ceci dit il y a loin de la coupe aux lèvres ! " Il ne faut pas se payer de mots" disait de Gaulle dans un autre contexte ! JLM nous éblouit par sa faconde , son franc parler mais mis à part le problème de la souveraineté objet de cette contribution et auquel, en tant qu’observateur de l’autre côté de Mare Nostrum ,j’adhère à titre personnel étant quelque part par contagion soixanthuitard mais je ne peux m’empêcher de penser aux nuages qui s’accumuleraient si une telle politique venait à être traduite sur le terrain .

Certes la France n’est pas la Grèce mais aucun ^pays n’est invulnérable quand l’empire néo-libéral décide de quelque chose ; Souvenons -nous pour l’exemple comment Soros a pu perturber le cours de la livre sterling ! Souvenons nous aussi qu’un pays endetté à hauteur de 95 % du PIB ne peut pas faire ce qu’il veut vis à vis de la finance internationale. Imaginez seulement un avertissement que les taux d’intérêts excessivement bas pour la France quand la France emprunte même avec une note dégradée, grimpent au niveau de ceux qui sont pratiquement aux pays vulnérables, le discours changera par "la force des choses"

La "solution" si tant est qu’il y en ait une est une solidarité planétaire pour renverser la table des marchands du Temple..
Mais ceci est une autre histoire et nous n’en prenons pas le chemin quelque soit la latitude où on est ///
Prof. Chems Eddine Chitour

06/04/2017 02:10 par Hugo Chavez

Avec tout le respect que j’ai pour Le Grand Soir que je lit depuis des années, et auquel j’ai contribué par donation, je trouve assez normal que Le Grand Soir soit inondé par les messages de l’UPR, et ceci pour 3 raisons :
 Les militants de l’UPR sont très nombreux, les d’adhérents de l’UPR sont trois fois plus nombreux que ceux du PG
 Les militants de l’UPR sont surreprésentés sur Internet en raison de son expansion exclusive par le bouche à oreille et Internet, l’UPR est en effet censuré sur les grands média traditionnels, en contradiction complète avec les règles de CSA. S’il n’avait pas été censuré, l’UPR serait actuellement le premier parti de France au lieu de cinquième actuellement.
 Les militants de l’UPR sont sur-motivés en raison de la censure qu’ils subissent, c’est pourquoi ils sont hyperactif, sur Internet, en collage d’affiche, et en tractage, c’est leurs seuls moyens d’accès à la diffusion pour se faire connaitre.

Il n’y a donc aucune malveillance dans ce tsunami qui s’en vient discrètement. On arrête pas un parti qui double de taille chaque année.

06/04/2017 07:50 par Bolivarien

En tant que pseudo du même bord que "Hugo Chavez", et lecteur assidu de LGS : " je suis d’accord avec tout le monde " !

Une petite remarque : Mélenchon ne se présente pas sous l’étiquette du PG comme il y a 5 ans (Plan A), mais plutôt sous celle de la France insoumise (Plan B) ... (je ne sais pas si les lecteurs ont le droit de faire de l’humour Théophrastien sur le sujet brûlant de l’insoumission à l’Europe ).

06/04/2017 11:14 par Assimbonanga

Un tsunami qui s’en vient discrètement ? Discrètement, dites-vous. Ouarf... On va y réagir comme on a fait avec les attaques de la fachosphère sur "la fortune du gros sénateur Mélenchon". Ça fera partie des plots entre lesquels il faut slalomer.
Est-ce vraiment la bonne stratégie pour démontrer démocratiquement une conviction ? Le Français n’apprécie guère qu’on lui assène des opinions à coups de maillets sur la tête. Mais ... c’est comme vous voulez, c’est vous qui voyez.

06/04/2017 11:49 par Autrement

@Gohu Chobiz
Marine Le Pen est à 24% dans les sondages : cela veut-il dire qu’elle a raison ?
François Asselineau est à 1% dans les sondages : cela veut-il dire qu’il a raison ?
La pléthore de messages répétitifs (et le plus souvent non argumentés) de la part des UPR, ne prouve rien de plus que ce qu’elle est : une pléthore.

06/04/2017 17:39 par HUGO

Analyse du programme de l’UPR : entre les lignes, des mesures de droite.
Puisque certains sur ce site n’ont d’yeux que pour l’UPR, il est nécessaire de regarder le programme de F.A. pour mieux comprendre qui est réellement ce personnage.
A 20 jours de la présidentielle, l’UPR n’a pas encore de programme définitif, mais une version provisoire datant du 24 mars susceptible de subir des modifications . Bref, il faut ici se demander ce que sera le contenu final de ce programme. On ne reviendra pas ici sur la présentation biaisée et erronée de la composition réelle du Conseil National de la Résistance, si ce n’est pour dire que si le souverainisme issu du gaullisme peut représenter l’aile droite du CNR, les organisations communistes ou syndicales sont elles totalement absentes de ce mouvement, qui s’apparente dans les faits à un PARTI CLASSIQUE DE LA DROITE . Et pour cause puisque comme ces dernières années le prouvent, l’UPR s’est toujours refusée à la moindre constitution d’un front avec d’autres organisations.

Le programme de l’UPR commence par un rappel, soulignant les pouvoirs d’exception du Président, issu d’une constitution de la Vème république dont les Français savent le caractère profondément antidémocratique et qui n’est pas pour rien dans la crise que traverse le pays. De fait, cette constitution, établie à l’origine pour interdire l’accès au pouvoir des communistes par les urnes, permet aux partis du système de se partager le pouvoir, et de violer ensemble les décisions du peuple comme en 2007, le vote NON de 2005 ou avec les 49.3 du gouvernement PS imposant l’euro-loi Travail, à la suite des 49.3, pour imposer la casse des retraites. Conscient cependant du rejet de ces institutions antidémocratiques, l’UPR indique vouloir entreprendre une grande réforme constitutionnelle soumise à referendum, dont les contours et les objectifs ni même les modalités d’élaboration ne sont précisés. On est loin ici du processus démocratique reposant sur une constituante que développe pour sa part le candidat MÉLENCHON.

Pour que chacun se fasse librement une idée, et parce que personne ne doit craindre le débat, j’ai analysé le contenu de ce programme, qui loin de l’esprit du programme du CNR reprend dans les faits nombres de mesures classiques de la droite et du MEDEF. Un programme proclamant donc de façon marketing que tout doit changer mais qui dans les faits ne change pas grand chose pour les travailleurs.

Jugez donc sur pièces ce que propose l’UPR dans son programme :

Doublement des dépenses militaires ( de 1,6% à 3% du PIB), sans aucune précision du rôle des armées françaises. Cette mesure est donc identique à celle proposée par les bellicistes aux ordres de l’OTAN (HAMON, FILLON, LE PEN, MACRON…
Mesures 34 et 58 : des nationalisations sont proposées (TF1, autoroutes, distribution d’eau par Veolia et Vivendi). mais rappelons que le candidat ASSELINEAU a indiqué qu’elles pouvaient n’être que partielles, ce qui revient à très fortement en diminuer la portée, rappelant à bien des égards les promesses de F. Mitterrand . Les autres sociétés publiques privatisées ces dernières années (EDF, GDF, France Telecom …) ne sont pas visées ici. Ni aucun des grands moyens de production (Alsthom, Renault, PSA ….). On peut d’ailleurs se demander pourquoi l’UPR propose la nationalisation de TF1 mais ne veut inscrire le principe constitutionnel de propriété publique que pour les deux premières chaines de télévision. Cela veut-il dire que la privatisation des autres (et nombreuses) chaines et radios du service public est possible ? un flou qui en dit long sur les priorités de l’UPR qui vont à l’encontre du programme du CNR.
Mesure 39 : placer le cadre des négociations économiques exclusivement sous le régime de l’OMC, une organisation inféodée aux dogmes de l’ultra libéralisme.
Mesure 47 : ici le programme revient sur les lois de décentralisation concernant les régions, il n’est pas question de revenir en revanche sur les créations d’euro métropoles consacrant la disparition de l’échelon départemental, et l’ensemble des autres mesures de décentralisation vers les EPCI (communauté de communes et leurs extensions).
Mesure 57 : absence de hausse des salaires : l’UPR propose uniquement une augmentation du smic net (à 1300 €) mais compensée par une baisse des cotisations sociales patronales c’est à dire une baisse du salaire indirect. Mettant donc en danger la sécurité sociale et les caisses de retraites. C’est là la mesure classique et caractéristique de la droite libérale, de Macron à Fillon en passant par Le Pen, correspondant aux revendications du MEDEF.
Mesure 62 : conscient de l’opposition populaire massive aux lois Macron et El khomri, l’UPR propose leur abrogation, mais se range derrière un très flou principe de garantie de la « protection accrue du statut du salariat ». Qui vole en éclat lors que Asselineau interrogé sur les 35h déclare par exemple sur la chaine LCP qu’il est pour libéraliser la durée du travail et assouplir le code du travail… Ce que formule de façon cynique la mesure 63 qui concernant le code du travail vise à « réduire substantiellement le nombre de normes afin de recentrer la réglementation vers un corpus de règles d’ordre public fondamentales ». Ce qui renvoie donc le reste à la négociation entreprise par entreprise, salarié par salarié, et qui revient donc en pratique à rétablir la loi travail.
Mesure 68 : l’UPR veut la fin du monopole syndical aux élections professionnelles, soit la possibilité pour les patrons de choisir et présenter leurs délégués syndicaux jaunes. C’est là encore une des revendications historiques du MEDEF.
Mesure 70 : dans un esprit ultralibéral marqué, le programme de l’UPR prévoit de renforcer l’actionnariat populaire.
Mesure 72 : à l’opposé de l’indispensable et et urgente augmentation générale des salaires, l’UPR se propose de renforcer encore plus les allégements de cotisations patronales. Qui ont pourtant prouvé leur échec à créer des emplois mais leur efficacité à mettre en danger la Sécu et remplir les coffres dans les paradis fiscaux des actionnaires.
Mesure 74 : et pour faire bonne mesure, l’UPR annonce la conservation du CICE… il faut bien remplir les coffres des multinationales. Et surtout ne pas remettre en cause l’une des mesures résultant directement des GOPE que l’UPR fait mine de dénoncer.
Mesure 101 : le programme de l’UPR acte la conservation des contres-reformes des retraites imposées par l’UE avec donc 41 années de cotisation et le report à 65 ans à terme de l’age de départ à la retraite. Les travailleurs apprécieront.
Mesure 106 : pour résoudre les problèmes dramatiques d’accès aux logements, là encore une mesure marquée très à droite, visant à accélérer les procédures d’expulsion.
Mesure 119 : exemple parmi d’autres de mesures « environnementales » du programme de l’UPR, il s’agit ici d’un alignement de formule creuse, de la plus belle veine de la langue de bois d’énarque, jugez plutôt de la clarté et de l’efficience des propositions comme » mettre à profit les services éco-systémiques dans la construction, l’organisation du territoire et le paysage ». Les travailleurs et l’environnement seront donc sauvés de la sorte de l’exploitation capitaliste qui écrase l’humanité tout en détruisant la planète !
Mesure 138 : Cette mesure proclame l’objectif de « favoriser le développement de la recherche en la dotant de moyens nécessaires », il n’est pas question ici de séparation entre recherche privée (Monsanto par exemple) ou public (INRA), cette proposition creuse pourrait figurer dans le programme de Macron.
Mesure 143 : cette mesure vise le rétablissement de prix d’excellence. Pour autant, si la valeur du diplôme est célébrée, rien n’est dit de la nécessité de défendre les diplômes nationaux seule garantie de l’égalité de tous sur tout le territoire.
Mesure 144 : un bel exemple de lapalissades creuses concernant l’école primaire. « donner la préférence aux méthodes d’apprentissage de la lecture et de l’écriture ayant fait leur preuve ».
Mesure 178 : « Nationaliser temporairement Airbus group »… après les nationalisations partielles, c’est la nationalisation temporaire. Il ne faudrait surtout pas priver les monopoles capitalistes de leurs profits sur les armes…
Mesure 179 : à l’opposé d’une politique de coopération internationale respectueuse de la souveraineté des peuples, l’UPR reprend les antiennes du néocolonialisme et de la Françafrique avec pour objectif « la défense des intérêts français au Maghreb, au Machrek et dans la zone saharo-sahélo guinéenne ».
Mesure 180 : loin du flou sur les sujets sociaux, le programme militaire de l’UPR c’est deconstruire trois porte- avions. Un outil coûteux et pas très utile pour une armée défensive. Pour comparaison, la Russie et la Chine ne disposent que d’un seul porte-avions.
Mesure 190 : sur le plan judiciaire également, le programme de l’UPR reprend les mesures classiques de la droite, en prévoyant de durcir massivement les peines (révocation automatique du sursis, suppressions des réductions de peine, suppression des possibilités d’adaptation des peines.
Mesure 198 : l’UPR propose d’organiser trois référendums (politique énergétique de la France, dette publique, immigration). Bref, l’UPR propose, ni plus ni moins comme l’UMP de Sarkozy où a longtemps émargé ASSELINEAU, que de refaire de l’immigration un « problème »… hautement clivant, en décalant de fait le débat politique sur la souveraineté nationale sur un débat explosif qui, dans les conditions présentes, ne peut que diviser le pays et nourrir la xénophobie.
Quant à la proposition-phare de M. Asselineau, « sortir de l’UE en activant l’article 50 », elle est faussement radicale. L’article 50, ce sont deux années de palabres pilotées par l’UE, où le pays « sortant » est écarté des discussions pendant que les règles de l’UE continuent de jouer et que les réformes progressistes attendues par le peuple sont de fait gelées : si l’on veut tuer net l’élan populaire pour le Frexit, ou si l’on veut un Frexit de droite, à l’anglaise et finalement « euro-compatible », il faut en passer par cette méthodologie profondément attentiste. De vrais indépendantistes n’ont que faire d’une négociation sur la souveraineté nationale : inaliénable par nature, la souveraineté nationale ne se négocie pas, elle se prend. J’ai d’ailleurs signalé à ce sujet mon désaccord avec la mécanique « plan A/plan B » chez J.-L. Mélenchon, mais du moins ce dernier proclame-t-il que DES SON ARRIVEE au pouvoir, il sort de l’OTAN et suspend les traités européens pour appliquer ses réformes progressistes, ce qui équivaut à une sortie de fait, quitte à avaliser ensuite la sortie de droit. La sortie par l’article 50 est donc faussement « radicale ». La vraie radicalité, c’est la dynamique unitaire des quatre sorties, euro, OTAN, UE, vers la rupture anticapitaliste, avec le monde du travail comme sujet principal du processus politique. Et cela implique de lier le Frexit au syndicalisme de lutte, aux résistances sociales… et à la reconstruction par la classe travailleuse d’un parti de combat . Inutile de dire qu’il ne faudra pas trop compter sur l’UPR pour ouvrir ce débat…

07/04/2017 00:29 par T 34

@ Hugo Chavez

Vous voteriez sans doute pour Chávez si vous étiez au Venezuela ou pour son parti. Regardez juste qui est avec lui à partir de 4 m 48.

https://youtu.be/Su0zI2xIdgk?t=288

07/04/2017 13:15 par Bernadette Fouks

Contrairement à Mr Mélenchon, je viens d’une gauche qui n’est certainement pas sociale-démocrate et pourtant je pense qu’il est nécessaire, aujourd’hui, de se rassembler derrière F.Asselineau pour une sortie de l’euro , de l’Europe et de l’OTAN....
..je le pense , exactement comme il fut nécessaire de s’allier à des forces politiques qu’on aurait combattues ...
....je le pense parce que la destruction de la République française est à,l’ordre du jour et qu’il faut s’y opposer par tous les moyens qui nous sont donnés. Nous n’avons pas le choix.

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