Souvent, les représentants du gouvernement - aussi bien ceux des Etats-Unis que du Royaume-Uni - prétendent qu’il n’y a pas d’ordre d’extradition en place pour Julian Assange. Le problème, c’est qu’il existe des preuves qu’une fois qu’Assange franchit les portes de l’ambassade et est arrêté par la police britannique pour violation des conditions de mise en liberté sous caution, il sera ensuite envoyé aux États-Unis où il fera l’objet d’une mise en accusation par un Grand jury. Cet acte d’accusation est actuellement scellé et sera ouvert une fois qu’il sera arrêté. Il risque soit la prison à vie, soit la peine de mort, car beaucoup considèrent sa publication comme de l’espionnage. J’ai l’intention de montrer autant de preuves que possible que les deux gouvernements ont l’intention de faire extrader ce journaliste.
Selon Wikileaks, la documentation se trouve ici :
"Etendue de l’enquête du Grand Jury US sur les fuites de WikiLeaks
Le gouvernement US a mis sur pied et coordonné une enquête criminelle interinstitutionnelle conjointe sur Wikileaks, dans le cadre d’un partenariat entre le Département de la Défense (DOD) et le ministère de la Défense : CENTCOM ; SOUTHCOM ; the Defense Intelligence Agency (DIA) ; Defense Information Systems Agency (DISA) ; Headquarters Department of the Army (HQDA) ; US Army Criminal Investigation Division (CID) for USFI (US Forces Iraq) and 1st Armored Division (AD) ; US Army Computer Crimes Investigative Unit (CCIU) ; 2nd Army (US Army Cyber Command) ; Au sein de cette enquête ou menées indépendamment, trois autres enquêtes de renseignement militaire. Le Grand Jury du Département de la Justice (DOJ) et le Federal Bureau of Investigation (FBI), le Département d’Etat (DOS) et le Diplomatic Security Service (DSS). De plus, Wikileaks a fait l’objet d’une enquête du Bureau du directeur du renseignement national (ODNI), du Bureau du directeur national du contre-espionnage (ONCIX), de la Central Intelligence Agency (CIA), du House Oversight Committee, du National Security Staff Interagency Committee et du PIAB (Président’s Intelligence Advisory Board). LINK Transcript | US v Pfc Bradley Manning, Article 39(a) Session, 06/06/12].
Mais il y a plus sur Wikileaks dans les courriels de la société Stratfor, parmi lesquels ceux de Fred Burton (Fred Burton était un ancien du Service de sécurité diplomatique du Département d’État et avait de nombreux contacts dans le domaine du renseignement). Ces courriels ont commencé à être publiés le 27 février 2012 et révèlent beaucoup sur ce que le gouvernement US a l’intention de faire à Assange. Ces courriels étaient l’une des justifications pour Julian de demander l’asile politique car ils mentionnaient la probabilité de torture, comme on le voit ci-dessous.
Trouvée aussi dans ces courriels de Fred Burton est la déclaration suivante depuis son Blackberry :
Si ce n’est pas une preuve suffisante, il y a une lettre récente de Démocrates au président Lénine Moreno dans laquelle ils déclarent qu’il doit livrer Assange. Vous pouvez trouver cette lettre ici, ainsi que les noms de ceux qui l’ont rédigé.
[...]
Sur le site de Wikileaks se trouvent également les mandats pour la saisie de biens appartenant légitimement au personnel de Wikileaks, ce qui constitue une violation de leur droit à la vie privée. Cela inclut les allégations de crimes qui auraient été commis par le personnel et Assange. Vous pouvez voir les mandats de perquisition ici. Ces accusations comprennent l’espionnage et le vol de biens appartenant au gouvernement ainsi qu’une violation de la Loi sur la fraude et l’abus informatique. Selon cette page du site :
"Le gouvernement américain revendique la compétence universelle pour appliquer la loi sur l’espionnage, la loi générale sur le complot et la loi sur la fraude et les abus informatiques aux journalistes et aux éditeurs - un précédent terrifiant pour la liberté de la presse dans le monde. Une fois qu’une infraction est alléguée à l’égard d’un journaliste ou de sa source, l’ensemble de l’organisation médiatique, de par la nature de son flux de travail, peut être considéré comme une "conspiration". Julian Assange, rédacteur en chef de WikiLeaks, a déclaré : " WikiLeaks a résisté à tout ce que l’administration Obama a employé contre nous et nous allons résister aux dernières "attaques" aussi.
L’ancien directeur du FBI, James Comey, a déclaré ce qui suit selon justice4assange.com :
"En 2017, le directeur du FBI, James Comey, a dit au Congrès :
"[Assange] n’a pas été appréhendé parce qu’il se trouve dans l’ambassade équatorienne à Londres."
"Une enquête d’un Grand jury US est en cours depuis mai 2010 dans le but d’inculter M. Assange pour les publications de WikiLeaks. Les efforts pour poursuivre M. Assange se sont intensifiés sous l’administration Trump en incluant la publication historique l’année dernière par WikiLeaks de documents sur la CIA. M. Assange risque la réclusion à perpétuité pour de multiples chefs d’accusation, dont le complot, le vol et l’espionnage électronique, assimilé à du terrorisme.
Mike Pompeo, directeur de la CIA du président Trump, a déclaré que M. Assange n’a "aucun droit à la protection du premier amendement" [ie la liberté d’expression – NDT] et que la CIA s’efforce de "faire tomber" WikiLeaks. La commission du renseignement du Sénat américain a déposé un projet de loi visant à déclarer l’organisation WikiLeaks de "service de renseignement non étatique" et que le gouvernement américain devrait "la traiter comme telle".
"Julian Assange est entré à l’ambassade le 19 juin 2012 et a demandé l’asile politique, cherchant une protection contre les persécutions politiques par les Etats-Unis et les tentatives de l’emprisonner pour son travail de rédacteur en chef de WikiLeaks. Il a obtenu l’asile politique après que le Royaume-Uni et la Suède ont refusé de garantir qu’ils ne l’extraderaient pas vers les États-Unis pour les publications de WikiLeaks. Les États-Unis ont officiellement entamé une procédure de Grand jury contre lui en mai 2010.
Le procureur général des États-Unis, Jeff Sessions, a confirmé que l’arrestation de M. Assange est une "priorité".
Le directeur de la CIA Mike Pompeo (aujourd’hui secrétaire d’État US) a déclaré que Julian Assange "n’a aucun droit à la protection garantie par le premier amendement" et a décrit WikiLeaks comme une "agence de renseignement hostile non gouvernementale".
Même le Guardian, qui publie habituellement des calomnies contre Assange, a publié un article faisant référence à la volonté de Sessions de faire arrêter Julian. Cet article est consultable ici.
"L’arrestation du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, est maintenant une " priorité " pour les Etats-Unis, a déclaré le procureur général, Jeff Sessions.
Quelques heures plus tard, CNN a rapporté que les autorités avaient préparé des accusations contre Assange, qui se cache actuellement à l’ambassade de l’Equateur à Londres."
Le terme "caché" dans cet article doit être rectifié car Assange est un réfugié politique qui a demandé l’asile et pas un fugitif.
Dans un autre extrait du même article :
A la question de savoir si l’arrestation d’Assange "une fois pour toutes" était une priorité pour le ministère de la Justice, Sessions a donné une conférence de presse à El Paso, au Texas, jeudi dernier : "Nous allons redoubler d’efforts et nous redoublons déjà d’efforts sur toutes les fuites. C’est une question qui va au-delà de tout ce que je connais. Nous avons des professionnels qui travaillent dans le domaine de la sécurité aux États-Unis depuis de nombreuses années et qui sont choqués par le nombre de fuites dont certaines sont très graves.
Il a ajouté : "Alors oui, c’est une priorité. Nous avons déjà commencé à redoubler d’efforts et chaque fois qu’une action pourra être menée, nous chercherons à mettre certaines personnes en prison."
S’il y a le moindre doute concernant un Grand jury, même CNN a publié un article sur le Grand jury secret que l’on peut trouver ici. Publié le 13 décembre 2010, cet article stipule ce qui suit :
"Un grand jury secret d’Alexandrie, en Virginie, se réunit pour examiner les accusations criminelles dans l’affaire WikiLeaks, a déclaré un avocat du fondateur du site, Julian Assange, au réseau Al-Jazeera.
"Nous avons entendu les autorités suédoises dire qu’il y a eu un grand jury secrètement constitué à Alexandrie. ... Ils enquêtent actuellement sur cette affaire ", a déclaré dimanche à Sir David Frost, d’Al-Jazeera, Mark Stephens, à propos de WikiLeaks. Le site, qui facilite la divulgation d’informations secrètes, publie progressivement plus de 250 000 câbles diplomatiques américains depuis le 28 novembre."
Dans un article de Human Rights Watch, on trouve la déclaration suivante :
"Alors que certains admirent Assange et d’autres le méprisent, personne ne devrait être poursuivi en vertu de l’ancienne Loi sur l’espionnage pour avoir publié des documents gouvernementaux. Cette loi de 1917 a été conçue pour punir les personnes qui divulguent des secrets à un gouvernement étranger, et non aux médias, et ne permet aucune défense ou réduction de peine au motif que certaines fuites peuvent être d’un intérêt public supérieur au préjudice porté à la sécurité nationale.
L’enquête du Grand jury US sur Assange en vertu de la loi sur l’espionnage était apparemment fondée sur la publication des fuites pour lesquelles Chelsea Manning, un ancien soldat de l’armée US, a été condamnée. Sa peine fut commuée."
"La publication de fuites - en particulier les fuites qui révèlent des actes répréhensibles de la part du gouvernement ou des violations des droits humains - est une fonction essentielle d’une presse libre dans une société démocratique. Les dispositions vagues et générales de la loi sur l’espionnage peuvent toujours être utilisées contre d’autres publications et journalistes, qu’il s’agisse de Wikileaks ou du New York Times.
Assange a accepté de se rendre à la police britannique - mais seulement s’il recevait des assurances qu’il ne sera pas extradé vers les États-Unis, où il risque la prison à vie. “
"Le Royaume-Uni a le pouvoir de résoudre les problèmes liés à son isolement, à sa santé et à son enfermement en éliminant la menace d’extradition pour avoir publié des fuites dignes d’intérêt. Il devrait le faire avant qu’une autre année ne passe."
Bien que les États-Unis et le Royaume-Uni continuent de dire qu’il n’y a pas demande d’extradition en vigueur à l’heure actuelle, les preuves démontrent le contraire. Elle peut rester "secrète" tout comme l’acte d’accusation du Grand jury qui sera ouvert si Assange devait se rendre aux autorités du Royaume-Uni. Par conséquent, tant il n’y a aucune garantie qu’il ne sera pas extradé, Julian ne sera pas en sécurité.
Angel Fox
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Traduction "si vous croyez que je vais lâcher l’affaire, vous pouvez toujours courir" par Viktor Dedaj pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles.