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La politique comme facteur expliqué de l’indigence !

Nous portons le dissensus politique en affirmant haut et fort, que ce n'est pas la politique qui engendre l'indigence. L'offre politique dans n’importe quel pays est dimensionnée par la compétence des acteurs sociaux, la responsabilité des élites d'affaires, les postures professionnelles des universitaires et des cadres techniques, la confiance en la culture et ses liaisons avec la dignité humaine, la probité et l'intégrité des chercheurs, l'éthique des médias et l'engagement citoyen. Bref, l’offre politique est le reflet de la noblesse et de la grandeur de ceux qui sont dans la hiérarchie sociale. Plus ceux qui ont réussi sont humainement précaires et médiocres, plus l’offre politique sera indigente.

Prendre la mesure de l’indigence

La détection, dans l’espace-temps social haïtien, du rayonnement indigent, nous donne un puissant moyen de mesurer son impact sur l’écosystème organisationnel et institutionnel. Dans tout écosystème dominé par l’irresponsabilité et l’impunité, la corruption et l’injustice, l’indigence s’accumule en couches épaisses sur les succès personnels. Une indigence palpable dans tout ce qui respire et bouge, dans tout ce qui s’érige et grouille.

Pour peu que l’on prenne le temps de sortir de sa petite zone de confort médiocre pour voir le réel, au détour de chaque rue, dans le paysage décoré par les constructions anarchiques malgré leur modernité, dans les postures professionnelles recourbées et recroquevillées de la servilité, dans le regard des foules, ce qu’on découvre est indicible. Un VIDE terrifiant qu’aucun essai sociologique et qu’aucune statistique ne pourront jamais exprimer et quantifier. Un vide comme écho d’un gigantesque tohubohu humain. Ici, tout se tient dans un permanent contraste.

Sur le plan humain, c’est un véritable microcosme de la déshumanisation. D’un côté, on trouve l’indigence crasseuse et silencieuse : Des lambeaux d’humanité, des foules anonymes broyées par l’exclusion et la misère, des êtres fissurés et abimés par l‘angoisse et la peur du lendemain, habités par la douleur, le désespoir, la souffrance et défigurés par la précarité. Un vide dans lequel retentit l’absence de tout projet intelligent. De l’autre, resplendit l’indigence opulente, joyeuse et pompeuse de tous ces êtres fourbes, vils, faux et humainement précaires formant la minorité qui croit avoir réussi et qui vit en transit dans cet étouffoir : on y trouve des officiels, des entrepreneurs et hommes d’affaires, des intellectuels, des artistes, des fonctionnaires, des professionnels de l’administration privée et des cadres de la fonction publique. Ce sont ces brindilles légères qui tournoient tout autour du trou noir et dont les cendres fumantes donnent au loin une impression de lumière diffuse.

Sur le plan physique, c’est un ensemble disparate qui cohabite dans une déliaison déconcertante. Un paysage horrifié par un immense impensé urbain où la saleté et la pestilence disputent l’espace à la débrouillardise des marchands de rue et au défilé matinal des porcs qui viennent farfouiller dans les montagnes d’ordures laissées à même les rues. De luxueuses résidences protégées par des murs de 10 à 15 mètres de haut ; plus loin, dans les hauteurs, des maisons fortifiées, perchées sur des falaises, sont ceinturées de bidons-villes au pied desquelles sont déposées les ordures qui inondent les rues à chaque goutte de pluie. Heureusement, depuis peu, pour masquer ce décor disgracieux, des jeunes bourrés de talents exposent, sur les murs des rues de certains quartiers, d’impressionnants graffitis qui disent une partie du mal être et de l’espoir qui habitent chaque Haïtien.

Le contraste vaut la peine qu’on s’arrête en un certain lieu dans cette capitale de l’indigence qu’est Port-au-Prince. À l’avenue Christophe, trois centres universitaires, l’Institut National d’Administration de Gestion et des Hautes Études Internationales (INAGHEI), l’Institut d’Études et de Recherches Africaines d’Haïti (IERAH) et la Faculté des Sciences Humaines côtoient une église protestante et un centre culturel, la Fondation Connaissance et Liberté (FOKAL). L’ensemble de ces lieux de savoir, de culte et de culture parvient à fonctionner dans un décor que toute vraie culture, toute vraie foi et tout vrai savoir se devaient de transformer en un espace de dignité. Sur une longueur de rue de 150 mètres de part et d’autre, de ces hauts lieux de la pensée et de la conscience, gisent des montagnes d’ordures, à côté desquelles s’étalent sur des rayons de 5 à 10 mètres, de long en large, des restaurateurs de rue, très achalandés, que la malice populaire appelle « Chen Jambe » (repas servi à même le sol à la portée des enjambées des chiens). Le concept vaut son pesant d’or, car si les chiens ne sautent pas par-dessus les chaudières et les plats, les mouches et la pestilence, qui surfent sur les chiens errants et sortent des ordures, viennent nécessairement s’y reposer et s’y repaitre.....

C’est si bien entremêlé que le résultat finit par se confondre avec le décor. Si bien que cela ne gêne plus personne. La culture et le savoir, qui déambulent, quotidiennement, dans ces rues pour vaquer à leur réussite n’ont jamais pensé à réfléchir à un projet culturel, social, humain pour proposer, non seulement à ces marchandes de « Chen jambe », sur les trottoirs, d’autres artefacts de travail pour leur débrouillardise culinaire, mais aussi, offrir à la population, qui habite et fréquente cette zone, un cadre plus décent, plus hygiénique, plus écologique, lus culturel. Mais la culture, le savoir et la foi ont d’autres réussites plus urgentes à célébrer.

Du vide à l’impensé

Si on devait caricaturer la réussite haïtienne, et offrir un exemple vivant pour prendre la mesure de l’indigence haïtienne, une seule image suffirait amplement. Celle du palais national, effondré lors du séisme du 12 janvier 2010, au fronton duquel pourtant, à même le sol, les autorités continuent de hisser le drapeau national ! Comble d’indignité, les décideurs politiques ont choisi de maintenir, 9 ans après, dans les ruines de ce palais, gisant au sol, le siège du pouvoir exécutif. Pourtant, à peu près, au cours de la même période, elles ont galvaudé plus de trois milliards de dollars sur fond de carnaval, de scandale de corruption à répétition et de gabegie administrative. Une stratégie, sans doute, conçue, en haut lieu, pour vendre l’image, combien mobilisatrice pour les campagnes de sensibilisation de l’assistance humanitaire, de la résilience pervertie en célébration de la vie malgré la désolation. Pito nou lèd nou la (mieux vaut être laid mais vivant) ! Vibrant écho d’une humanité agonisante qui trouve le temps de mettre l’indigence en fête !

Là où des élites responsables et intelligentes auraient mis à contribution cette catastrophe pour refonder le collectif haïtien sur des bases plus solidaires, plus justes, pour ainsi dire, plus structurantes, les élites improbables d’Haïti ont préféré s’en remettre à l’assistance humanitaire internationale, se contentant de profiter des miettes, se transformant en courtiers, aides de camp, valets ou relais sous-traitant de service des agences internationales. Au lieu de transformer le chaos d’après le 12 janvier 2010 en opportunité pour mieux apprendre à habiter ce bout d’île, combien rythmé par des cycles imprévisibles de violence, de catastrophes naturelles et d’indigences (catastrophes humaines), elles se sont contentées de se ruer sur les dépouilles du leadership national, en mettant au pouvoir, coup après coup, leurs « nègres de service » pour livrer, aux donneurs d’ordre internationaux, ce qu’il reste de ressources nationales.

Au lieu d’enseigner au peuple à se relever après la chute, au lieu de lui apprendre à vivre autrement, au lieu de l’inciter à se régénérer humainement pour se reconstruire dignement et de manière plus sécuritaire sur son territoire, au lieu d’offrir au monde entier l’image de l’entêtement d’un leadership inspirant, résolu de s’impliquer de manière éthique dans le devenir de son collectif ; au lieu de restaurer le symbole de l’autorité politique effondrée, comme outil de cohésion nationale, le leadership national haïtien a choisi de s’adapter au niveau de l’effondrement. Il a ramené le symbole de la dignité nationale au ras le sol, à son niveau. Il a ajusté le mât du drapeau au niveau du frontispice du palais affaissé, à hauteur des lignes basses de son indignité, de son déshonneur. Et sans se gêner, il continue de fanfaronner tous les matins devant les décombres pour recevoir l’hymne présidentiel.

Il y a dans cette image toute la puissance de l’impensé, toute la médiocrité et toute l’indigence du "dealership" qui est promu, par détournement, comme leadership national. Ainsi, on comprend mieux l’incapacité de ceux et celles qui brandissent leur réussite à investir leur rayonnement dans le flambeau national pour contribuer à éclairer la route du progrès collectif. Il est improbable d’extraire un peu de lumière de la charge résultante des succès haïtiens, car ces succès ne sont que des enfumages. Ils diffusent une obscurité si intense et si lourde qu’elle se projette violemment sur les institutions et se reflète médiocrement dans le comportement des Haïtiens et des Haïtiennes. Sa chaleur irradiante et suffocante déforme les postures et les transforme en impostures. Silence et impuissance, opportunisme et accointances, démission et contournement, malice et débrouillardise, reniement et indignité, servilité et irresponsabilité sont les multiples effets des défaillances de la pensée qui se sont installées comme la marque de la réussite haïtienne et dont l’indigence est la mesure.

« Tout est à l’arrêt », titrait récemment le plus ancien quotidien d’Haïti, Le Nouvelliste. Un tout qui n’explique pas tout pourtant. Car le constat force à se demander pourquoi rien ne marche ? Depuis quand la machine s’est-elle arrêtée ? Ou mieux, pourquoi seule a corruption est en marche ? Pourquoi n’y a-t-il pas de révolte contre cette indigence ? Comment a-t-on pu atteindre ces bas-fonds sur lesquels certains brandissent l’étendard de leurs succès ? Quel rôle joue la pensée pour faciliter la remise en marche ? Quelles sont les idées et les valeurs que les médias véhiculent pour aider à la remise en marche ?

Le dissensus politique

Autant de questions à adresser au leadership national. Mais, hélas, dès qu’on parle de leadership national en Haïti, une certaine cécité cognitive pousse les gens à ne voir que le facteur politique. Ainsi, nombreux sont ceux et celles, et parmi eux des voix autorisées, qui pensent, de bonne foi, que si tout Haïti enfume et empeste, c’est parce que la politique est aux mains de gens extrêmement médiocres et incultes, appelés « KoKoRat ». Selon cette perception simpliste c’est cette racaille politique qui serait responsable du malheur national.

Évidemment, on ne peut risquer et compromettre sa raison en la mettant au service de la défense des hommes politiques haïtiens. Car, leur médiocrité, pour autant que l’argument kokorat y renvoie objectivement, est légendaire. Cependant, il n’est pas certain que la décrépitude socio-économique d’Haïti soit exclusivement le fait du « kokoratisme ultra avancé » des politiques. D’autant qu’ils ne sont pas les seuls à briller de médiocrité (de kokoratisme) en Haïti. Hélas, la même opinion médiatique qui exècre les Kokorat politiques se montre toujours plus tolérante et plus conciliante vis-à-vis des médiocres (Kokorat) étrangers et des couches sociales aisées.

Ainsi fonctionne l’indigence haïtienne, conciliante avec la médiocrité opulente qui peut rapporter un intérêt, un privilège et violente et intraitable avec la médiocrité crasseuse. Conséquemment, on ne peut s’empêcher de noter que cette expression de « Kokorat » est souvent utilisée, consciemment ou inconsciemment, comme argument de classe pour discriminer et exclure une catégorie de la population, davantage pour ses origines sociales humbles que par la flagrante et évidente incapacité dont ses représentants font montre dans la prise des décisions et la recherche de solutions pour le collectif.
Cet argument, laissant croire que « le kokoratisme des hommes politiques haïtiens constituerait le nœud du problème en Haïti », est une réflexion simpliste qui ne résiste pas à une analyse profonde. Elle est simpliste, car elle n’est précédée d’aucune contextualisation qui spécifie la nature du problème haïtien. Elle ne prend pas en compte la multiplicité et la complexité de la mise en œuvre du processus de décision politique dans un pays dirigé en sous-mains par le COREGROUP. Et enfin, elle passe sous silence les accointances, les allégeances, les soumissions des gens de culture et des couches dominantes, qui permettent aux kokorat politiques d’accéder à des niveaux élevés de la stratégie nationale de gouvernance ? Il semble qu’on puisse modéliser les contraintes sociales, économiques, culturelles et professionnelles du pays pour prouver que l’indigence politique actuelle n’est que le reflet des exigences médiocres et la mesure du niveau de tolérance de son collectif vis à vis de la corruption. En outre, il faut préciser que dans le sillage de cette perception, on trouve aussi un courant de pensée analogue, sinon le même, qui laisse croire que c’est à partir de 7 février 1986 que le pays a cessé de fonctionner. Conclusion : la dictature était préférable, car le problème n’est autre que la démocratie. Il y a donc dans cette affirmation une vraie aliénation culturelle, un vrai déni de reconnaissance des droits de la majorité de la population et une volonté farouche de ne pas considérer les masses comme des sujets de droit et de ne pas les reconnaitre comme titulaires des droits humains. Voilà tout ce que charrie le concept "kokorat politique".

Certes, il n’est pas à exclure que certains puissent utiliser ce terme inconsciemment, toutefois en raison de son ambiguïté, il serait sage de ne pas le retenir comme unique argument pour expliquer le mal-être haïtien. Il faut un grand effort de la pensée pour amener les gens à se représenter objectivement la réalité dans sa complexité. Car, c’est à travers les niveaux de représentation des problèmes que l’esprit se met en œuvre en cherchant des trames logiques dans la mémoire pour trouver la posture qui le sollicite le plus en vue d’une action. Si les représentations sont erronées, les postures seront logiquement des impostures et les actions ne seront que des errances et des agitations impuissantes.

C’est en fonction de cette représentation des problèmes sociaux et politiques comme des objets idéels que la culture joue un rôle si prépondérant dans la pensée critique, dans le jugement des citoyens pour orienter le processus de décision qui définit la stratégie nationale de gouvernance. Ainsi, « l’opinion publique d’un pays est fonction de la compétence et de l’éthique de ses médias » ainsi que des postures de ses élites culturelles. C’est à eux que revient, pour une grande part, la responsabilité de disséminer les idées, les contenus qui peuvent apporter aux citoyens la connaissance pour forger les postures qui permettront d’appréhender le réel. C’est aux intellectuels, aux artistes qu’il appartient le devoir de construire les objets culturels, les représentations idéelles, les supports mémoriels. C’est eux qui doivent être les porteurs de flambeau des valeurs collectives pour renforcer les failles de la conscience afin d’empêcher aux basses eaux de la politique d’inonder la pensée. La politique est une affaire trop complexe et trop sérieuse pour la laisser aux mains des médiocres.

Si la culture s’adapte et trinque avec l’escroquerie et la médiocrité, elle met la dignité en berne et permet à l’indigence de triompher. Si les médias et les intellectuels ne remplissent pas leur rôle de digues pour enflammer les consciences et empêcher l’érosion des contours de la pensée, ils ne peuvent pas en retour blâmer les politiques d’avoir drainé les eaux de l’indigence et souillé toutes les institutions nationales. La culture, à travers ses réseaux d’artistes, d’écrivains, d’éducateurs, de chercheurs, de journalistes, d’éditorialistes, doit jouer un rôle de premier plan dans la lutte contre la médiocrité politique. Hélas, sous l’effet du modèle du libre-échange, la culture tend à devenir un produit économique, s’adaptant aux aléas de l’offre et de la demande. Elle devient alors un potentiel outil de manipulation, une redoutable arme de "crassification" massive de la pensée. Dans une telle perspective, il est fortement probable de voir les gens de culture s’installer comme vecteur de perversion dans certaines sociétés.

Les hommes politiques ne font qu’adapter leur offre en fonction de la demande collective qui porte la charge des contraintes culturelles, des postures citoyennes et des exigences de la société. La politique est un facteur expliqué par des variables explicatives qui s’enracinent dans les pratiques sociales, culturelles, éthiques, professionnelles et économiques d’une société. C’est sur ces variables qu’il faut agir pour changer le modèle politique. Nous portons le dissensus politique en affirmant, haut et fort, que ce n’est pas la politique qui engendre l’indigence en Haïti. L’offre politique dans n’importe quel pays est dimensionnée par la compétence des acteurs sociaux, la responsabilité des élites d’affaires, les postures professionnelles des universitaires et des cadres techniques, la reliance de la culture et ses liaisons avec la dignité humaine, la probité et l’intégrité des chercheurs, l’éthique des médias et l’engagement citoyen. Bref, l’offre politique est le reflet de la noblesse et de la grandeur de ceux qui sont dans la hiérarchie sociale. Plus ceux qui ont réussi sont humainement précaires et médiocres, plus l’offre politique sera indigente.

Tout le drame haïtien est contenu dans le paradoxe du rayonnement indigent. Ceux et celles qui ont accédé à la richesse économique, au savoir et au pouvoir politique sont, dans une très grande proportion, des gens de peu de dignité. Étant fissurés de l’intérieur et vidés humainement, ils ne peuvent plus avoir les postures mentales, professionnelles, culturelles et éthiques pour briller et résister à l’enfumage. Ils ne peuvent que s’affaisser et s’accommoder de tout, pourvu qu’ils puissent vivre dans la tranquillité de leur réussite indigente. On ne peut pas être grand culturellement, professionnellement, économiquement, socialement et politiquement sans savoir être digne. Fierté, Intégrité, Liberté forment le FIL conducteur de la dignité qui, seule, peut irradier les foules et les porter à incandescence pour les faire vibrer de lumière.

Voilà pourquoi, il faut de nouvelles postures de l’esprit pour régénérer le collectif haïtien qui est fissuré. Il faut des gens capables de prendre des risques pour combler le VIDE culturel et désenfumer le pays. Il faut des gens courageux, disponibles et disposés à mettre leur savoir, leur expérience, leur rayonnement dans le creuset de la dignité nationale, au prix de tous les risques. C’est la mesure du risque pris pour mettre son savoir au service d’un engagement collectif qui détermine sa valeur et son intelligence. Il faut promouvoir des valeurs transparentes comme la Vérité, l’Intégrité, la Dignité et l’Engagement éthique. C’est le seul moyen de montrer la voie aux générations futures pour qu’elles apprennent à s’enflammer comme des étincelles irradiantes pour terroriser l’obscurité.

Ainsi, la question préoccupante pour Haïti aujourd’hui est de savoir comment extraire, de ce chaos réel, qui fonctionne comme un insatiable avaleur de talents, comme un glouton broyeur d’intelligence, la moindre quantité de chaleur, la plus petite étincelle pour projeter l’utopie d’un autre possible ? Comment partir du constat de l’indigence pour la transformer, non plus en fumier, mais en un foyer incandescent qui éclaire et oriente vers les chemins de la dignité ? Voilà le vrai défi qui sollicite la mise à contribution des réussites, des talents, des succès pour se réaliser humainement dans une liaison profonde avec son milieu afin de mobiliser l’intelligence du collectif.

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