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L’enfer des poules pondeuses

Chaque année, 45 à 50 millions de poules pondeuses sont élevées en France. La plupart d'entre elles sont issues de systèmes intensifs ...

Des machines à pondre

Alors que les poules vivent un peu plus de 10 ans dans la nature, leur durée de vie moyenne en élevage n’est que de 484 jours. Après une période de croissance d’environ 124 jours (1), elles sont mises en production intensive pendant à peu près un an, période au bout de laquelle devenant moins rentables, elles sont généralement envoyées à l’abattoir (2)(3). En élevage, le taux de ponte est généralement très élevé : 300 œufs par poule et par an en moyenne, soit cinq fois plus que dans la nature et deux fois plus qu’il y a 50 ans. En cause, la mise en place de programmes de sélection génétique poussés (on sélectionne les meilleures pondeuses pour la reproduction), et un résultat obtenu sur plusieurs décennies de croisements.

Le broyage des poussins mâles

Si les poulets de chair et les poules pondeuses appartiennent bien à la même espèce, Gallus gallus domesticus, ils ne proviennent pas des mêmes souches. Les premiers sont issus de souches sélectionnées pour une prise de poids rapide (4), tandis que les secondes appartiennent à des souches privilégiant un taux de ponte élevé (5). De fait, les mâles de souches pondeuses, considérés comme non suffisamment rentables, sont éliminés peu après la naissance. Dans l’Union européenne, la réglementation (directive 93/119/CE (6), règlement 1099/2009 (7)) autorise plusieurs méthodes d’abattage : le gazage au dioxyde de carbone, le broyage (jusqu’à 72 heures d’âge) et la dislocation du cou (pour les volailles de moins de 5 kg). En France, c’est généralement la deuxième méthode qui est utilisée (8)(9) : elle concerne chaque année 40 à 50 millions de poussins (les mâles, auxquels s’ajoutent les poussins faibles et/ou malformés).

Des espaces de vie ultra-réduits

Si l’usage des cages en batterie (dites "conventionnelles") est désormais interdit au sein de l’UE (10), les améliorations apportées par la directive 1999/74/CE (11) ne sont pas pour autant révolutionnaires. En ce qui concerne les cages, on est passé d’un espace minimal réglementaire de 550 cm2 par poule (soit la surface d’une feuille de papier A4), à un espace minimal de 750 cm2 par poule (soit un gain d’espace équivalant à la surface d’une carte postale)(12). Par ailleurs, si la possibilité de logements alternatifs/hors-cage (au sol, en volière) est désormais évoquée, les densités prévues ne sont guère plus satisfaisantes : 9 poules/m2 dans les systèmes au sol, 18 lorsque l’espace est aménagé en volière. Notons que l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation / FAO (qui est pourtant loin de faire du bien-être animal l’une de ses priorités) recommande une densité maximale de 3-4 poules par m2 (13).

Un déni des besoins de l’espèce

Les poules actuellement utilisées en élevage proviennent de la domestication d’une poule de la jungle du sud-est asiatique : la poule Bankiva (14). Des milliers d’années plus tard, ces poules présentent toujours une multitude de besoins comportementaux hérités de leur ancêtre sauvage (15) : se regrouper au sein de groupes sociaux "cohérents", se déplacer et/ou partir se mettre à l’abri (marcher, courir, se percher), fouiller le sol (gratter, picorer) à la recherche de nourriture, communiquer (par des contacts physiques, des manifestations visuelles ou sonores (16)), se toiletter (lissage & ébouriffage de plumes, étirement d’ailes, bains de poussières & de soleil), nidifier (au sein d’un endroit calme et confortable), pondre et couver. Des besoins bien difficiles à exprimer dans l’univers artificiel et surpeuplé des élevages réglementaires actuels (17)(18) ...

Le picage & le cannibalisme

Conséquence logique de tout ça : l’ennui, le stress, la frustration. L’une des manifestations les plus visibles de ce mal-être chronique est probablement le comportement de "picage" (i.e. les poules se donnent des coups de becs entre elles (19)(20)). Les traces de saignements, notamment celles générées par un picage antérieur, ainsi que la zone cloacale, rouge et humide au moment de la ponte, peuvent typiquement devenir la cible de ces coups de becs répétés. Un comportement fréquent (il concerne une majorité de poules (21)) autant que grave : l’infection des blessures, tout comme l’acharnement des coups de becs (qui évolue parfois en cannibalisme), sont en effet la source d’une mortalité importante (22). Les poules qui en sont victimes deviennent généralement apathiques (posture couchée, tête rentrée)(23), mangent moins et pondent moins d’œufs.

L’épointage

Pour éviter le picage, la littérature regorge de propositions : augmenter l’espace disponible, enrichir le milieu (paille, bains de poussières ...), veiller aux apports alimentaires (protéines, minéraux ...) ou encore prévenir le parasitisme (meilleure hygiène ...). Mais pour des questions de rentabilité, on préfère généralement ... couper le bec des oiseaux. Trois techniques existent : le sécateur, la lame chauffante ou l’infra-rouge (technique la plus fréquente et la moins douloureuse à priori)(24)(25). Depuis la directive 1999/74/CE, la réglementation impose un épointage précoce (avant 10 jours) et (normalement) limité à un tiers du bec. Des dispositions censées limiter la douleur et prévenir la formation de névromes (26).

La douleur

En réalité, plusieurs études ont montré que la douleur était présente, et même conséquente, quels que soient la technique employée et l’âge des poussins (27)(28) : douleur aigüe au moment de l’opération (montrée par une élévation significative du rythme cardiaque) et douleur post-opératoire les semaines suivantes (montrée par une réduction de l’activité physique et de la prise alimentaire)(29). Le bec est doté d’une multitude de nocicepteurs (mécano & thermorécepteurs), lesquels lui confèrent une sensibilité comparable à la peau des mammifères. Par ailleurs, impliqué dans une grande variété d’activités (exploration de l’environnement, sélection alimentaire, toilettage-lissage des plumes, défense sociale), le bec constitue pour la poule un outil fonctionnel majeur (comparable à la main pour l’homme). Le lui couper est donc non seulement très douloureux, mais aussi très handicapant.

Lunettes, couvre-becs, anneaux anti-picage

Autres pratiques permettant d’éviter (ou de limiter) le phénomène de picage, la pose de lunettes, de couvre-becs ou encore d’anneaux anti-picage. Explications : les lunettes occultent complètement la vision frontale (les poules n’ont alors pas d’autre choix que celui de s’ignorer), les couvre-becs recouvrent complètement le bec et les anneaux anti-picage empêchent sa fermeture. Les deux premiers dispositifs sont fixés au moyen d’une tige traversant le septum nasal ; quant aux anneaux, plus élastiques, ils se positionnent sur le bord des narines. Curieusement, ces pratiques mutilantes et/ou handicapantes ne semblent faire l’objet d’aucun frein réglementaire (30)(31). Plutôt prévues pour des systèmes hors-cages, elles trouvent généralement leurs adeptes parmi les petits éleveurs (32)(33).

Ecrêtage, déphalangeage et désonglage

Dans la filière "pondeuses", on trouve aussi des coqs. Sélectionnés pour la reproduction (c’est à dire pour permettre le renouvellement des pondeuses), ceux-ci sont communément désignés sous le vocable de "reproducteurs". Problème : très vigoureux, ces mâles, peuvent parfois se blesser entre eux (en période de croissance) et/ou blesser les femelles (lors de l’accouplement). Seule solution pour ces animaux interdits de fuite : la mutilation. Ou plutôt les mutilations : ablation d’une partie de la crête (écrêtage), de certaines phalanges (déphalangeage), ou (moins douloureux) de certaines griffes (dégriffage)(34). Des pratiques, qui, bien que faisant l’objet de recommandations spécifiques (le comité permanent européen préconisant par exemple de les réaliser "au cours des 72 premières heures de vie"), échappent là encore à toute réglementation.

Ostéoporose et fractures

Revenons à nos poules. A cause du manque d’exercice et du rythme de ponte élevé (35), beaucoup d’entre elles souffrent d’ostéoporose (36). Une affection qui n’est pas directement douloureuse, mais qui est associée à un risque élevé de fractures. Avec les conséquences que l’on peut imaginer. Dans les systèmes cages (où la fragilité osseuse est particulièrement importante), la "casse", souvent localisée au niveau des membres, produit des situations extrêmes : oiseaux dépérissant au milieu de leurs congénères, hurlant de douleur au moment de leur ramassage, voire succombant à une hémorragie suite à une rupture du fémur (37). Mais le problème des fractures n’est pas spécifique aux cages ; ainsi les systèmes alternatifs (volières notamment) sont-ils quant à eux associés à un fort taux de fractures au niveau du bréchet (oiseaux se cognant entre eux et/ou contre le sol)(38).

Maladies

A cela s’ajoute les maladies. Maladies pulmonaires, hépatiques, digestives, rénales ..., d’origine virale, bactérienne ou parasitaire (39), et qui ont en commun les ravages qu’elles produisent au sein des élevages. Il faut dire que ces derniers leur offrent un terrain particulièrement favorable. Entre l’insalubrité ambiante, la promiscuité des animaux, le manque de diversité génétique, l’alimentation chimique et les antibiotiques utilisés de façon massive, les oiseaux deviennent non seulement plus vulnérables aux maladies, mais se les transmettent ensuite plus facilement. Tous les types d’élevage sont concernés. Les systèmes-cages bien sûr, dont les espaces restreints et surpeuplés semblent particulièrement stressants ; mais aussi les systèmes alternatifs, souvent très insalubres (litières humides et sales, air chargé en poussières, ammoniac) ; et même le plein air, où les maladies parasitaires font parfois des ravages.

Du bâtiment au plein air

En France, 75 % des élevages sont entièrement intérieurs (68 % en cage et 7 % au sol). Ces élevages sont régis par la directive 99/74/CE, laquelle autorise des densités de population élevées (13 poules/m2 en cage, 9 au sol) et n’impose aucune limitation quant à la taille des élevages (les plus grands peuvent abriter jusqu’à 500.000 poules). Question attention et soins apportés aux oiseaux, il n’y a donc pas grand-chose à attendre. Qu’en est-il des autres types d’élevage ? Le plein air (13 % des pondeuses) apporte une relative amélioration : la taille des élevages reste illimitée (sauf si mention "fermier(s)" (40)) et les densités de population toujours élevées (9 poules/m2), mais les poules disposent désormais d’un parcours extérieur pendant la journée (avec un espace minimum de 4 m2 chacune).

Bio, Label rouge ... : les élevages labellisés

En Bio (8% des poules), la taille des bâtiments est limitée à 3000 poules (24.000 pour toute l’exploitation) et la densité à 6 poules/m2 à l’intérieur et 4 à l’extérieur (41)(42). Le Label Rouge (5 % des pondeuses) limite la taille des bâtiments à 6000 poules (12.000 en tout) et impose des densités de 9 poules/m2 à l’intérieur et 5 à l’extérieur (43)(44). Il faut toutefois noter que ces deux labels n’interdisent pas les pratiques mutilantes (épointage, lunettes ...), même si celles-ci sont à priori moins systématiques qu’ailleurs. Moins connu, le label Demeter Nature & Progrès les bannit lui explicitement. Mais qu’advient-il des poules, une fois leur pic de productivité passé ? Elles sont abattues, purement et simplement. La société PouleHouse fait figure d’exception : en continuant à exploiter les poules vieillissantes (moins productives), elle garantit "un œuf qui ne tue pas la poule".

Le ramassage et le transport

Chaque année, des dizaines de millions de poules sont envoyées à l’abattoir. Un épisode "fin de vie" qui n’est pas de tout repos. Premier problème : le ramassage. Attrapées sans ménagement, puis tenues à plusieurs dans une main, souvent par une seule patte, les poules paniquent, se débattent, et il n’est pas rare que cela se termine mal. Fractures, luxations et hémorragies sont ainsi le lot de 10 à 30 % d’entre elles (45), déjà fragilisées par une année de ponte intensive (et de manque d’exercice physique). Second problème : le transport. Entassées dans des caisses puis chargées dans des camions, les poules doivent généralement supporter de longs trajets (plus de 12, voire 24 heures)(46), dans des conditions particulièrement pénibles (faim, soif (47), températures inadaptées (48)). Des conditions responsables d’un important taux de mortalité (49)(50).

L’abattage

Si la législation européenne (directive 93/119/CE (51), règlement 1099/2009 (52)) prévoie que les animaux soient étourdis avant d’être abattus, elle autorise dans le même temps des dérogations pour les rituels juif et musulman. Soit en pratique, le fait que des animaux soient égorgés en pleine conscience, avec tout ce que cela implique de douleur physique et psychologique (transmission du stress sur la chaîne d’abattage, etc.)(53)(54). Plus troublant encore, la compatibilité de cette pratique avec le label Bio (55) ! Mais l’abattage classique (avec étourdissement (56)) ne garantit pas pour autant l’absence de souffrance. En témoigne la posture douloureuse des oiseaux sur la chaîne d’abattage (suspension par les pattes, tête en bas (57)), comme le fait que certains d’entre eux sont parfois mal étourdis (bain électrique mal réglé, oiseaux relevant la tête ... (58)) et/ou mal tués (reprise de conscience pendant la saignée (59)).

La sentience des poules

Si les volailles ont longtemps été peu étudiées, on sait aujourd’hui qu’elles disposent de capacités cérébrales avancées. D’un point de vue sensoriel, la mise en évidence de nombreux nocicepteurs sur certaines parties du corps (bec, pattes, articulations, peau écailleuse) a pu indiquer que ces oiseaux ressentaient la douleur au même titre que les mammifères (60). D’un point de vue cognitif, l’étude comportementale a quant à elle pu mettre en évidence d’étonnantes facultés : mémoriser des positions, compter, catégoriser des objets, reconnaître des individus, communiquer ... (61)(62)(63) D’un point de vue émotionnel enfin, nombre d’observations ont pu faire état de sentiments évolués : amitié, affection, et même empathie (64)(65)(66)(67).

Vers un changement de modèle ?

Notre rapport aux animaux est-il en train de changer ? Ces dernières années ont vu apparaître une petite évolution au niveau des habitudes de consommation. Ainsi la proportion de poules élevées en cages est-elle passée de 96 % en 1990 à 80 % en 2012 et 68 % aujourd’hui (68). En cause notamment, la préoccupation croissance des consommateurs vis à vis du bien-être animal. Une tendance que l’on retrouve au niveau des sondages : aujourd’hui, plus de trois quart des français se déclarent prêts à payer plus chers leurs œufs, si ces derniers ne proviennent pas de poules élevées en cage (69). Parallèlement, le secteur agroalimentraire a dû commencer à s’adapter. Quelques enseignes ont d’ores et déjà banni les œufs-cages de leur commerce et beaucoup d’autres se sont engagés à le faire dans les années qui viennent (70).

Respectueux du bien-être animal ?

Les cages vont-elles finir par disparaître ? On peut l’espérer. Se dirige-t-on pour autant vers une prise en compte, disons ... "acceptable" du bien-être animal ? Rien n’est moins sûr. Qu’ils soient Plein air, Bio ou Label Rouge, la grande majorité des élevages labellisés restent de type intensif (plusieurs milliers de tête), avec tout ce que cela implique de néfaste pour les oiseaux : surpopulation, manque de soins, etc. Pire, des études ont montré que le taux de mortalité dans les élevages labellisés était 3 à 4 fois supérieur à celui des élevages classiques (71)(72) ; en cause, une augmentation du picage (curieusement favorisé par le plein air) et une susceptibilité accrue à certaines maladies (73)(rappelons que les cages ont au départ été conçues pour des raisons d’hygiène (74)). Remarquons enfin que les élevages Bio/Label Rouge sont eux aussi concernés par le broyage des poussins mâles, la pratique de l’épointage, et l’abattage "à la chaine" des oiseaux.

Les produits transformés

Autre problème : la traçabilité. Aujourd’hui, seulement un tiers de la production d’œufs est vendue en coquille aux consommateurs ; le deuxième tiers est destiné au secteur de la restauration et le troisième à l’industrie agroalimentaire (pour la fabrication de produits transformés)(75). Or, ces derniers ne sont pas obligés d’indiquer la provenance de leurs œufs ; la plupart ne le font pas, ce qui laisse bien évidemment deviner le type d’œufs qu’ils utilisent ... (76). Biscuits, pâtes, gâteaux, glaces, sandwichs ..., comment gérer la provenance de ce que l’on mange au quotidien ? Au travail, au restaurant, chez des amis ... comment s’assurer de manger "éthique" ? Le plus simple est peut-être de tracer une ligne rouge et de ... renoncer aux produits contenant des oeufs.

Remplacer les œufs

En cuisine, les œufs sont souvent utilisés comme liant/épaississant (dans les gâteaux, biscuits, quiches ...) ou comme agent levant (pour faire gonfler brioches & gâteaux, leur donner une texture plus aérienne). En tant que liant, on peut les remplacer par de la fécule (de maïs ou de pommes de terre), de la compote de fruits (pommes, etc.) ou encore de l’agar-agar (gélifiant idéal pour les flancs, crèmes ...) ; quant au pouvoir levant, le tofu soyeux constitue un excellent substitut. Quoi d’autre ? Du tofu ferme pour des recettes nécessitant une grande quantité d’œufs (omelettes, mascarpone ...), du jus de pois-chiche pour remplacer le blanc en neige (meringues, macarons ...), du tofu soyeux (encore) pour les mayonnaises, ou encore des bananes pour remplacer le jaune d’œuf dans les crèmes glacées (77)(78)(79)(80). Et pour les plus fainéants (comme moi), il existe aujourd’hui un tas de solutions "toutes faites" dans le commerce. Essayez, vous serez surpris (81).

Notes & références

(1) Vie classique : démarrage (semaines 0-4), croissance (semaines 4-10) poulette (semaines 10-16), poule en pré-ponte (semaines 16-17) ; des premiers œufs au pic de ponte (semaines 17-28), abattage (semaines 68-74).
(2) Plus joliment (ou avec un certain sens de l’euphémisme) les éleveurs parlent de "réforme".
(3) Pour être ensuite "recyclées" en viande bas de gamme : pâtés pour chiens & chats, plats cuisinés, "cubes" pour bouillons, fourrage de raviolis, farines animales pour les poissons d’élevage ... ; peu lucratives à ce moment-là (les abattoirs les reprennent 20-30 centimes d’euros, parfois rien du tout), certaines poules, plus chanceuses, sont alors proposées à l’adoption.

(4) Le but étant d’obtenir un maximum de viande en un minimum de temps.
(5) On parle d’élevages en filières.
(6) Directive 93/119/CE
(7) Règlement 1099/2009
(8) Une pratique réglementaire : le sexage et le broyage (images Mercy for Animals)
(9) Exemple de non-respect de la réglementation : des poussins étouffés dans des sacs-poubelle ou laissés à leur sort dans les bennes à ordures (images L214, novembre 2014)

(10) Depuis le premier janvier 2012.
(11) Directive 1999/74/CE
(12) Quelques vidéos tournées par L214 dans des élevages avec les nouvelles cages (dites cages aménagées) : ici, ici, ici, ici et ici
(13) Recommandation de la FAO

(14) Fréquentant les zones boisées, cette poule est plus particulièrement habituée aux clairières et à la lisière des bois.
(15) Cf la recommandation du comité permanent européen sur la protection des animaux d’élevage (28 novembre 1995), article 2, ou la communication de la commission européenne (2008), paragraphe 2.1
(16) Gloussements, caquètements, cris ...
(17) Enfermement + manque de luminosité dans les cages/hangars + sols inadaptés (sols grillagés dans les cages, responsables de problèmes de lésions sur les pattes) + absence de matériaux naturels (paille pour construire un nid ...).
(18) "La pire torture infligée à une poule de batterie est l’impossibilité de se retirer quelque part pour pondre. Pour la personne qui connaît un peu les animaux, il est réellement déchirant de voir comment une poule essaie et essaie encore de ramper sous ses voisines de cage pour y chercher en vain un endroit abrité" Konrad Lorenz, Ethologiste et Prix Nobel.

(19) Cf la recommandation du comité permanent européen sur la protection des animaux d’élevage (28 novembre 1995), article 2, ou la communication de la commission européenne (2008), paragraphe 2.1
(20) Autre cause du picage : les mauvaises conditions alimentaires : carence en protéines, minéraux, vitamines et oligo-éléments, mauvaise granulométrie des aliments.
(21) En élevage, 78 % des poules le pratiqueraient (Lambton et coll., 2010).
(22) Le picage engendre des taux de mortalité supérieurs à 20 voire à 50 % selon les élevages (rapport INRA, p 209).
(23) Gentle & Hunter, 1991

(24) Cf rapport INRA, p 209-210
(25) L’épointage en vidéo : ici et ici
(26) Les névromes qui sont sources de douleurs sévères et prolongées (douleurs du membre fantôme notamment).

(27) Michael Gentle, Pain issues in poultry
(28) Sauf pour les poussins âgés de 1 jour (Gentle and McKeegan, 2007).
(29) La douleur chronique (sur le long terme) étant quant à elles plutôt liée à un épointage tardif (au-delà de 10 jours) et à la formation de névromes.

(30) Au sujet des mutilations autres que l’épointage, la directive 1999/74/CE renvoie à la directive 98/58/CE qui renvoie ... aux règles nationales (lesquelles doivent bien sûr respecter la réglementation européenne ...) : une belle illustration de cercle vicieux.
(31) Seule une recommandation du comité permanent européen précise que "la pénétration ou autre mutilation du septum nasal ... ne devraient jamais être autorisés."
(32) Il suffit de jeter un coup d’oeil sur internet : un site de vente de lunettes/couvre-becs/anneaux par ici, un forum de discussion sur le sujet par là.
(33) Remarque : la loi Suisse interdit toutes ces mutilations.

(34) Des mutilations couramment pratiquées chez certains génotypes de poules pondeuses, Leghorn notamment (= oeufs blancs), lesquel(le)s sont peu utilisé(e)s en France/Europe (cf rapport INRA, p 213).

(35) La plupart des ressources en calcium des poules étant sollicitées pour la formation de leur coquille.
(36) Ostéoporose :
 ostéoporose : prévalent chez les oiseaux en cage, causée par un manque d’exercice pour 20-35% dans les cages conventionnelles (Lay et coll. 2011).
 environ 30 % de la mortalité en cages est due à l’ostéoporose : cf Opinion on Osteoporosis and Bone Fracturesin Laying Hens, paragraphe 15.
(37) Les fractures dans les systèmes cages :
 une étude de l’université de Bristol a révélé que 24% des poules de batterie subissaient des fractures pendant le ramassage.
 cf rapport INRA, p 211-213
 cf aussi Welfare Issues with Selective Breeding of Egg-Laying Hens for Productivity
(38) Les fractures dans les systèmes alternatifs :
 les fractures au niveau du bréchet concernent plus de 50 % (et jusqu’à 70 %) des poules dans les systèmes alternatifs, en particulier les volières (cf rapport INRA, p 213 et p 266).
- ces fractures concerneraient 49-67% des poules dans les systèmes de logement sur parquet (Nicol et coll. 2006), et 50-78% d’entre elles dans les troupeaux sur parquet extérieur (Wilkins et coll. 2004).

(39) Quelques exemples de maladies couramment rencontrées :
 maladies virales : maladie de Newcastle, maladie de Marek, peste (grippe) aviaire, maladie de Gumboro, bronchite infectieuse ...
 maladies bactériennes : mycoplasmose, pasteurellose, colibacillose, pullorose, thyphose, coryza infectieux ...
 maladies parasitaires : parasites internes (coccidiose, aspergillose) et externes (poux rouges et acariens -gale déplumante, gale des pattes-).

(40) Elevages "fermiers" : le nombre de pondeuses présentes dans l’exploitation ne doit pas dépasser les 6.000 : décret 2015-1031 relatif à l’utilisation de la mention "fermier(s)"

(41) Elevage en Bio (code 0 sur l’oeuf proposé à la vente), élevage en plein air (code 1), élevage au sol (code 2), élevage en batterie (code 3).
(42) Règlement CE 889/2008 (Bio)
(43) Cahier des charges Label Rouge
(44) Les autres labels (disons plutôt logos), souvent autoproclamés par les éleveurs eux-mêmes ("oeufs de France" "oeufs de nos villages", "paroles d’éleveurs" ...) ne signifient rien en terme de bien-être animal.

(45) Cf rapport INRA, p 219
(46) Le nombre d’abattoirs pour poules étant limité.
(47) Elles sont souvent mis à jeun longtemps avant (parfois plus de 24 heures) pour ne pas uriner et/ou déféquer sur les caisses situées en dessous pendant le transport.
(48) Problème du mauvais fonctionnement/contrôle des systèmes de ventilation et/ou des oiseaux déplumés souffrant d’hypothermie.
(49) Dans l’UE, 26 millions d’oiseaux de basse-cour trouvent annuellement la mort pendant le ramassage et le transport (CIWF Trust, rapport 2003).
(50) Guide des bonnes pratiques pour le transport des volailles

(51) Directive 93/119/CE
(52) Règlement 1099/2009
(53) Malgré la labellisation "Abattage rituel", les poules sont généralement abattues de la façon la plus industrielle qui soit : animaux suspendus par les pattes, saignés par disque et non de façon manuelle (par un sacrificateur), parfois même en l’absence de tout contrôleur.
(54) Il faut toutefois noter que bon nombre d’organismes de certification halal acceptent l’étourdissement ; principalement pour des raisons de coûts (les volailles non étourdies stressent, se débattent, ce qui génère des problèmes de fractures -viandes invendables- et ralentit le travail des opérateurs) ; d’autres organismes refusent l’étourdissement, en arguant du fait qu’un certain nombre de volailles succombent à l’électronarcose (et ne peuvent donc pas être considérées comme halal).
(55) Contrairement au Label Rouge, par exemple, dont le cahier des charges stipule que la saignée doit être précédée d’un étourdissement, le Label Bio (AB) ne stipule rien quant à l’abattage.
(56) Cas classique en France : étourdissement par bain d’eau électrifié puis égorgement par disque. Autre possibilité (beaucoup moins utilisée) pour l’étourdissement comme pour la mise à mort : le CO2.
(57) Problème(s) de la suspension des oiseaux par les pattes :
 cf l’avis de l’EFSA (2004) quant au fait de suspendre les volailles par les pattes : "posture physiologiquement anormale et ... extrêmement douloureuse" ; lire également cet article
 cf aussi rapport INRA, p 219
(58) Problèmes de l’électronarcose :
 dans le paramétrage du bain électrifié, dilemme entre l’efficacité de la narcose et la qualité des carcasses : cf Electronarcose par bain d’eau chez la volaille : influence des paramètres électriques sur la perte de conscience & les défauts de présentation des carcasses
 avis de l’EFSA : "les chocs précédant l’étourdissement peuvent provoquer des battements d’ailes, si bien que l’oiseau risque d’échapper complètement ou partiellement au bain d’eau électrifié. L’étourdissement est alors totalement inefficace et inadéquat."
(59) Problèmes de la saignée :
 même problème au moment de l’égorgement : en se débattant, certains oiseaux se repositionnent par rapport aux disques, lesquels ne les égorgent alors que partiellement (ou bien leur tailladent la poitrine ...) ; certains oiseaux reprennent alors conscience pendant/après la saignée. Article sur les poulets de chair (cf partie abattage : même principe pour les poules) :
 d’après un rapport du CIWF Trust "dans l’UE, 39,6 millions de poulets pourraient être égorgés dans avoir été convenablement étourdis".

(60) La douleur chez les volailles :
 Pain issues in poultry
 Self-selection of the analgesic drug carprofen by lame broiler chickens
 cf aussi rapport INRA, p 120, 214, 219
(61) Arithmetic in newborn chicks
(62) Discrimination between individual humans by domestic fowl (Gallus gallus domesticus)
(63) Can domestic fowl, Gallus gallus domesticus, show self-control ?
(64) Friendship between chickens and wild deer
(65) Friendship between a chihuahua and a chicken
(66) Could Chickens be Empathetic Creatures ?
(67) Foundations of empathy in chickens ? Avian maternal response to chick distress studied

(68) Même tendance en France et en ailleurs en Europe ; sources : Itavi (cité par L214), Agra CEAS (étude 2004).
(69) Cf sondages IFOP pour CIWF (2010) et OpinionWay pour L214 (2014).
(70) Distributeurs et sociétés ayant banni les oeufs de batterie

(71) Taux de mortalité : 3,50 % en cage, 11.36 au sol, 13.72 en plein air, 12.65 en biologique, 10.48 en label rouge (source : enquête ITAVI 2003)
(72) Systèmes de logements alternatifs pour les poules pondeuses : défis et solutions, cf diapo 14
(73) Une cause de mortalité importante dans l’UE : l’infections par des mites rouges.
(74) Eviter le contact avec les déjections, supprimer les déchets plus facilement, réduire le parasitisme ...

(75) Plongée dans l’univers sordide des élevages en batterie de poules pondeuses
(76) Les moins chers, c’est à dire ceux issus des élevages en cage.

(77) L214/Vegan pratique : remplacer les oeufs
(78) Chaudron pastel : remplacer les oeufs dans les recettes
(79) Au vert avec Lili : Chandeleur vegan : 27 recettes sans œuf ni lait
(80) La pâtisserie végétale donne un coup de fouet aux gâteaux traditionnels
(81) Mes préférés : La pâte à tartiner Nocciolata, les gâteaux Moulin du Pivert, certains gâteaux de la marque Bjorg, certains chocolats noirs (Jardin Bio ...).

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Histoire du fascisme aux États-Unis
Larry Lee Portis
Deux tendances contradictoires se côtoient dans l’évolution politique du pays : la préservation des “ libertés fondamentales” et la tentative de bafouer celles-ci dès que la “ nation” semble menacée. Entre mythe et réalité, les États-Unis se désignent comme les champions de la « démocratie » alors que la conformité et la répression dominent la culture politique. Depuis la création des États-Unis et son idéologie nationaliste jusqu’à George W. Bush et la droite chrétienne, en passant par (…)
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Ce que vous faites peut paraître insignifiant, mais il est très important que vous le fassiez.

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