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Auteur : Jérôme HENRIQUES

Ce que la cause animale doit au mouvement punk

Jérôme HENRIQUES

Le grand public n'a guère retenu du mouvement punk que le nom des Sex Pistols (ou de quelques groupes un peu "tapageurs"), une démarche plus ou moins nihiliste ("No Future") et une jeunesse un peu en marge se réfugiant dans la drogue ou l'alcool. En réalité, ce mouvement est aussi et surtout celui d'une démarche politique, d'un engagement social, avec de nombreux groupes condamnant toute forme de domination à l'égard des êtres humains et des animaux.

Le terme "punk" signifie "vaurien" ou "voyou" en anglais. Inspiré par certains groupes "garage" des années 1960 (désignés à postériori sous le vocable de protopunk), le mouvement punk fait son apparition dans les années 1970, d'abord aux Etats-unis, puis en Angleterre. On y constate un désir de "retour aux sources" (à la spontanéité et la simplicité du rock d'origine) et un rejet de ce qui était perçu comme mercantile et pompeux dans l'arena rock de l'époque (concerts gigantesques, musicalité avancée, solos de guitares interminables). Par contraste, le punk se veut une musique rapide et rude, avec des chansons courtes (pas plus de 3 minutes), une instrumentation simplifiée, des paroles souvent contestataires (engagées ou nihilistes) et parfois, aussi, une attitude ou un look emblématique du mouvement (vêtements déchirés, imprimés voyants, couleurs clinquantes, écussons). Le punk se veut accessible à tous : n'importe qui est encouragé à former son propre groupe, dans sa cave ou (…) Lire la suite »

En Espagne, le calvaire des lévriers utilisés pour la chasse

Jérôme HENRIQUES

Chaque année en Espagne, le mois de février marque la fin de la chasse au lièvre. Pour les chiens courants (lévriers), cette période est par contre synonyme de calvaire. Mutilés, suppliciés ou abandonnés en masse, ils sont plusieurs dizaines de milliers à connaître une fin atroce.

Les lévriers espagnols comportent deux groupes, les galgos et les podencos. En Espagne, ces chiens sont traditionnellement utilisés pour la chasse au lièvre (chasse dite "sans fusil"), l'hiver, entre novembre et février. Chaque année, des concours, appelés "carreras el campos", sont également organisés. La chasse se déroule alors comme un tournois : les lévriers sont lâchés par deux, le vainqueur étant celui qui attrape le lièvre. Au bout de quelques mois, il ne reste que quelques chiens en compétition et à la fin, un seul vainqueur. Les gagnants font l'honneur et la fierté de leurs propriétaires (qui sont alors fêtés de stade en stade). Les perdants, eux, sont considérés comme inutiles. Pire, certains chasseurs s'estiment déshonorés et pensent que leurs chiens doivent payer. Pendus, noyés, jetés d'une falaise ou abandonnés à leur sort, ils sont entre 50 000 à 60 000 à périr chaque année à la fin de la saison de chasse. En zone rurale, dans les communautés de Castilla-La Mancha, (…) Lire la suite »

"Prières de CE2" : quand un maire, une rectrice et des médias “ mainstream ” racontent n’importe quoi

Jérôme HENRIQUES

Le maire de Nice Christian Estrosi, ainsi que la rectrice de l'Académie, Natacha Chicot, ont communiqué ensemble ce lundi 13 novembre sur "une prière musulmane organisée par des élèves de CE2". Une pure "fake news", pourtant relayée par les grands médias de droite.

Sur son compte X (anciennement Twitter) le maire de Nice écrit : "Avec la rectrice Natacha Chicot, nous dénonçons les graves atteintes à la laïcité qui se sont déroulées dans une école de Nice où deux élèves de CE2 ont organisé une prière dans l'enceinte de l'établissement. Notre devoir est de ne jamais laisser passer ces comportements." Le soir même, Christian Estrosi et la rectrice publient un communiqué de presse dans lequel ils expliquent : "Le principe de laïcité est un principe de la République qui ne peut en aucun cas être contesté. Il s’impose à tous, dans toutes nos écoles publiques, sur le temps de classe comme sur le temps périscolaire. Nous ne laisserons rien passer. Notre République laïque que nous défendons et en laquelle nous croyons est notre socle collectif". Le maire et la rectrice indiquent avoir mobilisé l'adjoint délégué à l'Éducation ainsi que la directrice de l'école concernée afin de "convoquer et recevoir sans délai les parents ... pour rappeler les (…) Lire la suite »

Juifs/Arabes : le "deux poids deux mesures" de la France

Jérôme HENRIQUES

"La France ne pratique pas de double standard ... toutes les vies se valent et il n’y a pas de hiérarchie" a récemment déclaré Emmanuel Macron a propos de notre façon de considérer les victimes civiles, selon qu'elles soient israéliennes ou palestiniennes, depuis les évènements du 7 octobre. Une phrase lancée comme ça, sans explications ni exemples, qui rappelle un peu le principe de dénégation freudien (en niant un phénomène que je décris moi-même, je prouve en réalité son existence) et sonne comme un aveu de culpabilité.

En affirmant son "soutien inconditionnel à Israël", trois jours seulement après l'attaque du Hamas, la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet (4ème personnage de l'État et figure de la Macronie) avait donné le ton. Celui d'un refus d'objectivité dans la façon de considérer ce qui allait suivre, à savoir la réponse d'Israël face à l'attaque du Hamas ; une réponse qui, comme le laissait entrevoir les déclarations (et la personnalité même) de Benyamin Netanyahou, allait se matérialiser par des frappes aveugles et indiscriminées dans la bande de Gaza. Et comme si cela ne suffisait pas, la même présidente Braun-Pivet s'était rendue en Israël 12 jours plus tard (soit le 22 novembre), en présence du très islamophobe Eric Ciotti et du très israëlophile (et proche de Netanyahou) Meyer Habib. Un "soutien inconditionnel" partagé par une grande partie de la classe politique (LREM, LR, RN) et appuyée par les grands médias (BFM, CNEWS), lesquels rappellent en boucle depuis le 7 (…) Lire la suite »

Peut-on être contre le gouvernement d’extrême droite israélien sans être pour autant pour le Hamas ?

Jérôme HENRIQUES

"Certains d'entre vous vont mourir, mais c'est un sacrifice que je suis prêt à faire" Lord Farquaad (Shrek)

Suite à l'attaque du Hamas du 07 octobre et à la réponse cruelle, disproportionnée, d'Israël, on a pu voir le parti pris honteux, indécent, de la France. Et ce, aussi bien au niveau politique, institutionnel, que médiatique. On s'indigne de la mort de civils d'un côté (on décrit la façon horrible dont ils ont ou auraient été tués, on raconte leur vie, leur histoire) autant qu'on minimise celle de l'autre (juste des milliers d'anonymes, "dommages collatéraux" du "droit d'Israël à se défendre"). La décision d'Israël de bombarder la bande de Gaza (zone densément peuplée d'où les civils ne peuvent pas fuir) est immonde autant qu'absurde. Elle a détruit (et continue de détruire) des milliers de vie civile, souvent de façon atroce (ensevelis sous les bombes ...), au nom d'une "guerre contre terrorisme" qu'elle ne pourra gagner (en tous cas pas de cette façon). En France, la classe politico-médiatique n'a pas été à la hauteur. En dédouanant l'état hébreu de toute critique ("le droit (…) Lire la suite »
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Une autre histoire des récents évènements israélo-palestiniens (que la soupe qu’on nous sert tous les soirs à la télé)

Jérôme HENRIQUES

Ce qui s'est passé le 7 octobre en Israël est une une abomination, un acte de terrorisme touchant des civils sans distinction et ne doit souffrir d'aucune forme de complaisance. Ceci étant dit, la réponse d'Israël est elle aussi une abomination et les crimes de Tsahal n'ont rien a envier à ceux du Hamas sur l'échelle de l'horreur. Surtout, essayer de faire passer le bombardement de civils à Gaza pour un acte d'auto-défense, une réponse légitime d'Israël face à ses agresseurs, est intellectuellement malhonnête et moralement abject.

Techniquement, l'intrusion du Hamas du 7 octobre 2023 découle de défaillances côté israélien (services de renseignements, surveillance aux frontières), lesquelles doivent être et seront bien sûr analysées pour que cela ne se reproduise plus. Israël a beaucoup misé sur la technologie (dôme de fer ...) et il y a fort à parier que le pays reverra sa politique de sécurité (et peut-être aussi ses dirigeants) dans les années à venir. Par contre, la décision de Netanyahou de mener une guerre sans merci, dévastatrice dans la bande de Gaza, est absurde autant que cruelle. Absurde parce qu'on sait aujourd'hui que la guerre contre le terrorisme ne marche pas. Les occidentaux s'y sont maintes fois essayé (les Français en Indochine ou en Algérie, les Étasuniens encore récemment en Afghanistan ou en Irak) et on a vu à chaque fois ce que ça a donné. Le terrorisme ne provient pas de nulle part. Il découle d'un sentiment d'injustice, d'humiliation, d'une volonté vengeance, et prospère dans les (…) Lire la suite »
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Argentine, Uruguay, Islande : l’horreur des "fermes à sang"

Jérôme HENRIQUES

C'est en enquêtant sur le commerce de viande de cheval que deux associations de défense animale, l'une suisse, Tierschutzbund Zürich (TSB), l'autre allemande, Animal Welfare Foundation (AWF), ont découvert puis approché en 2015 ce type de ferme en Argentine et en Uruguay. D'autres enquêtes ont depuis révélé la présence de fermes similaires en Islande. Leur “ business ” ? Prélever du sang sur des juments enceintes.

Les premières images rapportées par les associations (2015) sont dures. On y voit des animaux apeurés, frappés à coup de bâtons ou de barre de fer, conduits de force dans des box de contention où ils se débattent et se blessent. Là, une canule est insérée dans leur veine jugulaire pour y retirer plusieurs litres de sang. Après la prise de sang, les animaux affaiblis peinent à se tenir debout, certains s'écroulent même d'épuisement. Les animaux observés dans les pâtures sont maigres, malades ou blessés. Certains souffrent de plaies ouvertes et infectées, d'autres de fractures. Des cadavres gisent sur le sol. Tout ça pour quoi ? Une hormone. Explication : durant les 120 premiers jours de gestation, les juments sécrètent la gonadotrophine chorionique équine (eCG), une hormone entrant dans la composition d'un "médicament" vétérinaire qui est utilisé pour déclencher et/ou synchroniser les chaleurs des femelles en élevage (filières ovine, caprine, porcine, bovine et lapine). Une (…) Lire la suite »

Pourquoi les végans imitent-ils le goût de la viande ?

Jérôme HENRIQUES

Remarque anti-végane des plus récurrentes, celle concernant les similis (alternatives à la viande, au poisson, au fromage ...). Typiquement : "Si les véganes refusent de manger de la viande, pourquoi mangent-ils des produits qui en imitent le goût ?". Une question souvent teintée de provoc et de mauvaise foi, mais à laquelle on peut néanmoins tenter de répondre. Après tout, tant qu'à être végé, pourquoi choisir de manger un steak végétal plutôt qu'un bon dahl de lentilles par exemple ?

En réalité, la question du goût est déjà un peu à côté de la plaque. En effet, on ne devient pas végétarien par goût mais pour des raisons éthiques (éviter la souffrance animale), environnementales (lutter contre le réchauffement climatique), ou éventuellement de santé (éviter les maladies cardio-vasculaires par exemple). De fait, ramener la question du végétarisme à un problème de goût est souvent un moyen de fuir le débat de fond (sur la maltraitance animale, l'écologie) et ainsi éviter toute remise en question. Mais soit, continuons. En intégrant la question du goût, on pourrait tout aussi bien se poser la question : "sachant qu'il existe des produits imitant le goût (la texture) de la viande mais sans son côté nocif (pour les animaux, la planète) pourquoi s'en détourner ? Certains argueront alors que la viande animale est un produit naturel, consommé depuis la nuit des temps, tandis que la viande végétale est un produit transformé (donc à priori à éviter). Ceux-là mêmes qui, (…) Lire la suite »
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Bovins, bouquetins, brucellose : approche raisonnée ou méthodes de bourrins

Jérôme HENRIQUES

La découverte d'un cas de brucellose dans un élevage bovin du Bargy (Alpes de Haute Savoie) en 2012 est à l'origine d'une vaste campagne d'abattage des bouquetins (sauvages) dans le secteur. Certes, la maladie est transmissible entre les deux espèces (bovin/bouquetin), mais le risque pour l'élevage est minime ; et ne justifie pas la brutalité/disproportion des mesures employés.

Tout commence en 2012, quand deux jeunes garçons de la commune du Grand-Bornand (massif du Bargy, Haute Savoie) avaient été diagnostiqués positifs à la brucellose après avoir mangé du fromage blanc caillé contaminé. A l'époque, les analyses avaient permis de remonter à l'élevage touché (au Grand-Bornand également) mais avaient également mis en évidence la présence de bouquetins infectés à proximité, avec une prévalence assez importante (38% d'animaux positifs). La brucellose est une maladie bactérienne inter-espèce, transmissible entre animaux sauvages et domestiques (dans les deux sens) et pouvant parfois aussi toucher l'homme (zoonose). Chez l’animal, la maladie est souvent discrète, se traduisant par des avortements, parfois des arthrites. Chez l'homme, elle est souvent asymptomatique ou sans conséquences graves (quelques épisodes de fièvre), mais peut parfois mener à des complications articulaires ou neurologiques chroniques. Dans la plupart des cas, un traitement (…) Lire la suite »

Le renard, martyr de la faune sauvage

Jérôme HENRIQUES

Classé à la fois comme "espèce chassable" et comme "espèce susceptible d'occasionner des dégâts" (ESOD), le renard est chassé toute l'année en France. Victime d'une mauvaise réputation, accusé de tous les maux, c'est le souffre douleur préféré des chasseurs. Rien ne lui est épargné : tir au fusil, chasse à courre, piégeage, déterrage ... Au total, ce sont plus de 600.000 individus qui sont ainsi tués chaque année. Pour quel résultat ? Les chasseurs prétendent ainsi "réguler la nature" et "protéger la biodiversité". Mais dans les faits, c'est plutôt l'inverse qui se produit ...

Le renard est l’un des mammifères sauvages les plus répandus à travers le monde. On le rencontre dans des milieux très variés : plaines, montagnes, forêts, littoraux et jusque dans les villes. Omnivore généraliste et opportuniste, il est capable de manger de tout : petits rongeurs, lapins, oiseaux, insectes, fruits, céréales, charognes, aliments pour animaux domestiques, restes de déchets humains ... C'est le roi de l'adaptation et de la débrouillardise. Ses capacités cognitives exceptionnelles (mémoire, apprentissage ...), son aptitude à vivre seul ou en groupe (avec une organisation sociale, un mode de communication varié), ses techniques de chasse complexes (en mulotant, simulant ...) ou encore son aptitude à trouver facilement de nouvelles stratégies de survie, sont les signes d'une intelligence rare, malheureusement trop souvent ignorée. Le renard est pourtant bien présent dans la culture. Avec une image tantôt positive, tantôt négative. Nous avons tous en tête les fables de (…) Lire la suite »