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Entretien avec Marcela Lagarde par IPS, datant de 2010 : un constat qui est toujours d’actualité...

La mémoire historique du féminisme se perd (IPSnoticias)

« L’antiféminisme est la délégitimation de ce que le féminisme a apporté à l’humanité. Il se diffuse maintenant auprès des femmes comme des hommes, parce que les femmes, dans les sociétés patriarcales, ont été éduquées et socialisées pour fonctionner de manière conforme au patriarcat. » (Marcela Lagarde).

Après un peu plus d’un siècle d’existence, le féminisme perdure en Amérique latine et dans le monde, mais sa vie en tant qu’idéologie de revendication des femmes ressemble à une mer houleuse, avec des points de crête et des chutes vertigineuses.

C’est ainsi que l’anthropologue et féministe mexicaine Marcela Lagarde définit cette « critique persistante de la modernité » qui, au début du 21e siècle, vit un moment particulier, par la diversité générationnelle de ses militantes, et son extension, au travers des « études genre », à d’autres espaces sociaux, académiques et de production scientifique.

« Le féminisme ne mord pas » souligne cette professeure à l’Université Nationale Autonome de Mexico, et l’une des initiatrices de la Loi générale pour l’accès des femmes à une vie sans violence, en vigueur depuis le 2 février 2007, ainsi que de l’introduction du délit de « fémicide » dans le Code pénal. Lagarde, Présidente du Réseau de chercheuses pour la vie et la liberté des femmes, s’est entretenue avec Dalia Acosta, de l’agence de presse IPS, pendant son séjour à Cuba (août 2010).

IPS : Quelles sont les causes de la permanence des préjugés à l’égard du féminisme, y compris au sein des mouvements de femmes ou dans les pays comme Cuba qui promeuvent des politiques en faveur de la population féminine ?

Marcela Lagarde : Il n’y a pas eu de continuité dans la transmission du rôle du féminisme dans la culture moderne. Il semble qu’il y a des étapes où la mémoire historique se perd, et ensuite il faut la récupérer. Comme le féminisme est une critique de la société patriarcale, il a été perçu comme dangereux par celles et ceux qui approuvent ou qui considèrent comme inévitables la société, la culture et le pouvoir patriarcaux.

Le féminisme fait la critique du patriarcat en tant que construction métapolitique qui traverse les sociétés et les époques, et il propose des alternatives concrètes. Le pouvoir patriarcal est un pouvoir monopolisé par les hommes. On utilise aussi d’autres valeurs et alternatives qui peuvent être perçues comme dangereuses, qui « mordent », parce qu’elles sont destinées à éliminer la domination de genre.

Celles et ceux qui ne sont pas d’accord font ce que l’on fait toujours dans la lutte politique : fantasmer l’ennemi, en l’espèce les femmes et les féministes. Ils leur attribuent des caractéristiques et particularités dangereuses, et beaucoup de choses fausses. Cela dans le contexte d’une culture passablement misogyne, sexiste, machiste. A cette misogynie sociale s’ajoute la misogynie politique qu’est l’antiféminisme.

IPS : Comment définissez-vous l’antiféminisme ? Quelle est son ampleur ?

M.L. : Il s’agit de la délégitimation de ce que le féminisme a apporté à l’humanité. Il se diffuse maintenant auprès des femmes comme des hommes, parce que les femmes, dans les sociétés patriarcales, ont été éduquées et socialisées pour fonctionner de manière conforme au patriarcat. Certaines femmes deviennent féministes, mais cela implique une connaissance différente pour critiquer notre propre culture, notre identité et condition de genre, qui sont fortement influencées par le patriarcat.

Toute cette ignorance généralisée contribue à nourrir l’antiféminisme. Le pouvoir dominant mène constamment une politique antiféministe vaste et extensive. Nous reproduisons des préjugés qui n’ont jamais été prouvés, mais qui font partie de notre idéologie et de la culture dans laquelle nous baignons.

L’humour est porteur de misogynie et de misogynie politique, avec ses comparaisons permanentes que les gens répètent, et fait partie de la culture de masse. Nous n’avons pas la force culturelle pour y répondre chaque fois avec un discours propre.

IPS : Qu’a signifié pour les femmes d’aujourd’hui l’invisibilité du féminisme ?

M.L. : Des groupes de femmes se créent ou se développent avec des acquis déjà obtenus par le féminisme du 18e siècle, mais ils ne les apprécient pas parce qu’ils en disposent déjà : l’éducation, l’accès au monde du travail, à l’emploi, aux revenus, ou la participation politique.

Nous avons dû nous instruire au sujet du féminisme, en menant nos propres recherches pour connaître l’histoire, car cela ne s’enseigne pas dans les écoles ou les universités. Il n’y a pas de transmission d’une génération à l’autre comme pour les connaissances techniques ou scientifiques.

Ce schéma très androcentrique provoque une énorme ignorance chez les femmes et les hommes au sujet du féminisme et de sa contribution à la modernité. Actuellement nous sommes en train d’obtenir que ce savoir soit transmis dans les universités, mais il n’existe pas dans l’éducation primaire ou secondaire. Dans de nombreux pays ce n’est qu’au stade du « postgrade » qu’il existe des enseignements, des séminaires, des chaires de genre et de féminisme.

IPS : Et qu’en est-il dans la pratique ? Peut-on parler du féminisme comme d’un changement de vie et d’une alliance entre femmes ?

M.L. : Il aide à combattre la misogynie à l’encontre des autres femmes et de soi-même, il favorise le rapprochement et l’échange d’idées sur ce que chacune a pu réaliser dans sa propre vie. Les femmes féministes nous avons beaucoup appris des autres femmes par notre méthode de travail.

En plus du monde académique, nous avons beaucoup d’espaces de rencontres personnelles entre femmes, où nous apprenons les unes des autres et nous soutenons mutuellement. Tout ce formidable soutien nous donne du pouvoir, car il développe une force intérieure puis sociale très importante : une force d’affirmation de genre qui te légitime et te valorise en tant que femme dans un monde qui nous attaque tout le temps.

Dalia Acosta, La Havane, 18 août 2010 (IPS).
Traduit de l’espagnol par la rédaction de SolidaritéS

 http://www.solidarites.ch/journal/d/article/4456
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COMMENTAIRES  

02/11/2013 10:24 par babelouest

Plutôt que de promouvoir le féminisme, ne serait-il pas un peu plus pertinent, femmes et hommes confondus, de combattre le virilisme ? La meilleure façon étant sans doute d’insister toujours sur le concept inamovible "Tous égaux, tous différents", qui à mon avis se démarque du féminisme. Bousculer catégories, barrières, réprimer en commun toute tendance de quiconque à commander : ce qui est là aussi différent de la fonction de coordonner, qui est une tâche comme une autre, et rien de plus. Et le fait de porter un enfant en soi ou sur soi, de le nourrir, est une tâche aussi importante que celui de concevoir un bateau, de soigner un blessé, ou de réparer une route.

Pour le dire autrement : plus de femmes commandées par des hommes, parce qu’il ne faut plus que quelqu’un commande (y compris des femmes aux manières "très viriles", il y en a aussi).

02/11/2013 14:32 par Romane

@Babelouest

Plutôt que de promouvoir le féminisme, ne serait-il pas un peu plus pertinent, femmes et hommes confondus, de combattre le virilisme ?

Réponse : parce que combattre le virilisme fait partie des combats féministes, le savoir, le comprendre et l’accepter t’éviterait d’écrire un commentaire anti-féministe.

@LGS : pour tes référencements internet, on ne dit pas "droit de LA femme" mais droit DES femmes. Merci. Bisou.

02/11/2013 16:18 par Le Grand Soir

on ne dit pas "droit de LA femme" mais...

Modifié.

02/11/2013 20:11 par Dwaabala

... au travers des « études genre »... la domination de genre... identité et condition de genre... des chaires de genre... une force d’affirmation de genre

J’entends peu de féministes, je ne dis pas de femmes, dire qu’elles ont pour objectif d’abattre la société de classes et d’exploitation.
Elles se contentent, comme ici, de viser le patriarcat, sans dépasser cet objectif.
Un romancier pourrait imaginer une société dans laquelle les places hommes femmes sont échangées. Mis à part le bien être relatif qui serait acquis par certaines femmes, certaines seulement, qu’est-ce que cela changerait au problème ?
Cette vision féministe est bornée et, quoi qu’en disent ses adeptes, soumise à un ordre social qui a été élucidé depuis plus d’un siècle et demi, et dont le dépassement est inscrit dans les tables de la loi révolutionnaire.

02/11/2013 23:21 par Romane

@Dwaabalq

J’entends peu de féministes, je ne dis pas de femmes, dire qu’elles ont pour objectif d’abattre la société de classes et d’exploitation.

Sauf que combattre le patriarcat c’est aussi combattre le système de classe et d’exploitation, mais pour le comprendre, encore faudrait-il prendre le temps de lire des livres de féministes.

Mais les femmes, et les féministes en particulier, à gauche notamment, ont bien compris que les problématiques féministes n’intéressent pas les hommes de gauche (enfin bon nombre d’hommes de gauche) qui ne valent pas mieux que les hommes de droite dès qu’il s’agit du droit des femmes.

J’observe que cette interview suscite des réactions anti-féministes, alors que l’article que LGS a publié récemment sur la montée des violences de l’extrême droite, notamment dans les universités où des étudiantes ont été agressées physiquement avec menaces d’agressions sexuelles, et publié en première page, n’a eu droit a aucun commentaire alors qu’il s’agissait d’appels au meurtre, menaces de mort et menaces de viol collectif à l’encontre de militantes du Front de Gauche et que la justice continue d’ignorer malgré les plaintes et le soutien du Parti de Gauche.
Julie Del Papa, puisqu’il s’agit d’elle -entre autres- se voit même confrontée aux plus abjectes méthodes de l’extrême droite dont certains sympathisants et militants vont jusqu’à menacer sa famille, publier des photos de sa petite soeur et d’elle-même dans des montages photographiques pornographiques.

Bravo les gars, continuez. Mais vos leçons, vous vous les gardez.

@LGS : merci pour la modification.

03/11/2013 00:11 par Dwaabala

@ Romane
Pouvez- vous citer un mot, dans cet article qui effleurerait seulement la question que vous prétendez être au cœur du combat des féministes  ? Sinon par le biais de l’équation ridicule : exploitation capitaliste = patriarcat qui n’est même pas évoquée dans l’article ?
C’est un fait, les sociétés d’exploitation (les seules sociétés ayant existé jusqu’à ce jour), n’ont été formées que formées d’individus soumis à la loi de l’attraction terrestre... Ce n’est pas parce que, aujourd’hui, certains peuvent s’y soustraire que quelque chose a changé dans la condition générale d’exploité.
Remplacez dans cette phrase attraction terrestre par patriarcat, et certains par certaines (adeptes de la théorie du genre made in USA : j’ai essayé, en vain semble-t-il, d’attirer l’attention sur les occurrences du mot dans l’article) , et vous aurez la clé du problème.

Enfin, une petite remarque : quand on prétend émettre des idées, il faut apprendre à abandonner les remontrances du style : "les hommes qui se prétendent de gauche..."

03/11/2013 00:34 par Dwaabala

J’ajouterai enfin, pour être compris, qu’à la différence de la pesanteur qui est une loi de la nature, le patriarcat est social, et que les luttes des hommes (du genre humain) pour leur libération s’accompagnent des luttes contre toutes le formes d’oppression économique, sociale, religieuse, patriarcale... pour atteindre une liberté inouïe, y compris pour les féministes du genre d’aujourd’hui

03/11/2013 00:45 par Romane

Franchement, Dwaabala, faut arrêter de tourner en rond là. Vous me demandez de répondre à l’article quand vous-même ne le faites pas mais partez sur des généralités. C’est à votre commentaire que je répondais, notamment la citation que j’ai mis en encadré.
Par ailleurs, vous me reprochez des "remontrances" alors qu’à aucun moment je n’ai parlé "d’hommes qui se prétendent de gauche" mais bien d’hommes de gauche.N’importe quoi.

Pour rappel, c’est vous-même qui aviez commenté sous un article de l’Humanité publié par LGS sur la violence faite aux femmes laissant planer le doute sur votre appartenance politique de gauche quand j’avais écrit moi-même (de mémoire) "merci à Dwaabala de nous montrer que les hommes de gauche ne sont jamais nos frères de lutte dès qu’il s’agit de violences faites aux femmes".

Je n’apprécie guère votre état d’esprit en fait, que je trouve ambigu pour ne pas dire retors.

03/11/2013 03:20 par akt

@Romanes et aux hommes de gauches,

salut Camarades (que j’aime ce terme transgenre),
Romane tu as parfaitement raison,
à la lecture de l’article j’ai imaginé les commentaires qui allaient suivre.
Et nos hommes de gauche n’ont pas déçu, si prévisibles.

Chers camarades mâles empêtrés dans votre théorie, voyons la pratique.
Un exemple au hasard : Cuba, la pratique révolutionnaire cubaine correspond elle -de près ou de loin- à votre analyse ?
Avez-vous déjà entendu parler de la FMC ?
Connaissez vous la position officielle au sujet du féminisme ?
Savez-vous où c’est tenue le 1er Colloque International "Trans-identités, Genre et Culture" ?
Et l’article ci-dessus, il sort d’où ?
Les Cubains, machos assumés, ne tergiversent pourtant pas comme vous quand il s’agit de reconnaitre la légitimité et l’utilité du combat féministe, ou du combat anti-raciste par exemple.
C’est pourtant simple, la lutte des classes n’empêche pas le féminisme.
Et à la lecture des commentaires, visiblement l’un nécessite l’autre.
Encore un effort.

03/11/2013 04:56 par Dwaabala

Il n’y a peut-être aucun rapport, en apparence, entre le sujet de l’article et les manifestations du monde agricole d’hier en Bretagne.
Sauf que l’une, très populaire était alignée derrière le patronat, et l’autre, moins courue, regroupait la CGT, la FSU et le FdG.
Ainsi, ce mouvement présente deux visages : l’un réactionnaire se limitant à l’écotaxe que les patrons ne veulent pas payer, et l’autre qui met en avant les revendications des travailleurs menacés dans leurs emplois.
Est-il si inadmissible de voir la même ligne de démarcation entre le féminisme et les mouvements de libération des femmes ?
Le premier ne prenant en compte que la lutte contre un patriarcat fantasmé et n’ayant au mieux pour objectif que la promotion dans la société bourgeoise, même s’il a mérité d’être écouté sur certains points, les seconds étant porteurs de revendications libératrices pour l’ensemble des opprimés ? Le premier aligné derrière la classe dominante, le second participant à l’émancipation générale ?
Voyez, je ne m’en prends ni ne donne de leçon à personne, me contentant d’affirmer ici mon point de vue.

03/11/2013 07:45 par Zarathoustra

Tout à fait d’accord avec toi camarade Dwaabala, le prolétariat n’a pas de sexe, le capital non plus ! Je me contre-fous de savoir ce qu’il se fait et se dit à Cuba sur ce plan, je connais pas la société cubaine comme la plupart des personnes ne vivant pas dans ce pays, y compris certains qui citent ce qu’il s’y écrit sans même savoir à quoi ils se rapportent effectivement par simple facilité et malhonnêteté intellectuelle.

Ce que je sais par contre c’est que l’oppression des femmes fait partie de l’arsenal répressif réactionnaire et bourgeois et que le mouvement marxiste-léniniste a adressé la question depuis bien longtemps.

Dans son procès de la colonisation française Ho Chi Minh consacrait par exemple en 1923 tout un chapitre à la condition des femmes dans les colonies et même bien avant cela les révolutionnaires français avaient eux-aussi adressé la question.

Ce que je remarque également, c’est que la société réactionnaire s’est adaptée sur la question, s’il fut un temps où les femmes étaient écartées du champ politique et revendicatif (absence de droit de vote, code civil infériorisant les femmes, absence de possibilités de s’exprimer dans la vie sociale et publique, etc...) le patronat a évolué vers une forme de "féminisme" pervers permettant de créer un sous prolétariat féminin en sapant les acquis du prolétariat plutôt masculin à l’époque, vers non plus une tendance à répliquer un modèle familial bourgeois mais au contraire à tout faire pour éclater la famille des classes laborieuses dans le but évident de diviser pour mieux régner.

Aujourd’hui tous les moyens sont bons pour réprimer la conscience de classe au sein de la masse prolétarienne pour que seul le capital et la grande bourgeoisie mène la lutte des classes et à terme la gagne face à des masses laborieuses abruties, abusées et sans défenses.

On cherche à faire de vous des consommateurs, des français dits de souche, des féministes, des gays, des écologistes, des juifs, des musulmans, des cathos et que sais-je encore, enfin tout pour peu que ce ne soit pas des travailleurs organisés et unis pour faire prévaloir leurs droits et vaincre le capital.

03/11/2013 10:41 par Sheynat

Pareil que Romane et Akt, et en lisant cet article je me suis aussi demandée quel abonné à la délégitimation du féminisme allait se précipiter en premier pour plomber et altérer les propos qui y sont énoncés, sous prétexte de donner des leçons alors qu’ils ignorent le sujet et ignorent ceux où leurs camarades femmes se font violenter.

En fait, vos réactions illustrent parfaitement ce qu’explique Marcela Lagarde :

« Celles et ceux qui ne sont pas d’accord font ce que l’on fait toujours dans la lutte politique : fantasmer l’ennemi, en l’espèce les femmes et les féministes. Ils leur attribuent des caractéristiques et particularités dangereuses, et beaucoup de choses fausses. Cela dans le contexte d’une culture passablement misogyne, sexiste, machiste. A cette misogynie sociale s’ajoute la misogynie politique qu’est l’antiféminisme. »

@ Dwaabala :
« Est-il si inadmissible de voir la même ligne de démarcation entre le féminisme et les mouvements de libération des femmes ? »
Oui c’est inadmissible parce que vous vous permettez de redéfinir, par vos à priori, le MLF, qui pourtant se définit par lui-même en tant que mouvement féministe « de toutes les luttes contre les différentes formes d’oppressions et de misogynie », qui « préconise la prise de pouvoir par les femmes pour parvenir à « la destruction totale du système de production et de reproduction patriarcal ».

Le FMC quant à lui, « élabore des politiques et des programmes visant à assurer la pleine réalisation de l’égalité des femmes dans tous les domaines et les niveaux de la société. qui vise à promouvoir l’image non sexiste des femmes. »

D’ailleurs, votre postulat : « Le premier ne prenant en compte que la lutte contre un patriarcat fantasmé » discrédite le reste de votre démonstration.
A moins que vous nous fassiez bénéficier clairement de preuves concrètes étayant en quoi le patriarcat serait une vue de l’esprit, un fantasme, et non pas une réalité.

Ou encore, vous pourriez nous expliquer ce que vous trouvez, personnellement et pour l’ensemble des opprimés, d’intéressant, de constructif et de libérateur dans le patriarcat.
Ce qui, en plus, répondrait plus précisément à ce que dénonce l’interviewée, qui dans cet entretien ne développe certes pas tous les programmes et toutes les luttes du féminisme (connus pour ceux qui se donnent la peine de s’y intéresser), ni n’aborde les récupérations qui en ont toujours été faites par les classes dominantes (ce que personne ne nie ici, par contre, l’amalgamer aux vraies luttes des opprimés tient de la stratégie de désinformation) mais les raisons de sa délégitimation.

Quant à ce que vous prônez : l’émancipation générale, encore faudrait-il, pour que cela se réalise, éviter d’envoyer des bâtons dans les roues des mouvements de classe qui n’ont d’autres choix que de prendre conscience de leurs conditions d’oppressés, -ceci pour répondre en même temps à Zarathoustra – car à chaque fois que vous le faites, c’est votre propre possibilité d’émancipation que vous enchaînez un peu plus, même si vous ne faîtes pas partie de ces classes là en particulier.
Parce que participer à l’émancipation en générale, c’est participer à toutes les émancipations, lutter contre toutes les formes d’oppressions (ce qui est le but du féminisme), ou, du moins, ne pas les empêcher. Rien à voir avec l’esprit d’exclusion dont vous faites preuve.

Ce que vous ne semblez pas admettre, c’est que le patriarcat les englobe toutes :
« construction métapolitique qui traverse les sociétés et les époques ».

03/11/2013 10:49 par Sheynat

@ Zarathoustra
« le patronat a évolué vers une forme de "féminisme" pervers permettant de créer un sous prolétariat féminin en sapant les acquis du prolétariat plutôt masculin à l’époque » :
Exactement la même stratégie du côté de l’Impérialisme qui a récupéré les révoltes des peuples opprimés pour sa propre cause oligarchique.
J’imagine qu’à la lecture d’un texte qui en dénonce les causes et les conséquences, vous prétendriez que vous vous foutez de ce qui se passe dans les pays en résistance sur ce plan là, et que l’oppression du Tiers-Monde fait partie de l’arsenal répressif réactionnaire et bourgeois ?
Non ?

De plus il est question du féminisme en Amérique Latine, et pas seulement à Cuba ; mais c’est à Cuba que Marcela Lagarde, mexicaine, est questionnée sur ce mouvement général.

Cuba a ceci d’exceptionnel (à mon avis, c’est à dire, de ce que j’en ai appris), non pas d’être une perfection, mais d’oser regarder et signaler les imperfections de sa société et de sa politique dans un but constructif, pour avancer et tirer les leçons du passé et des idéologies de gauche passées. C’est assez édifiant de voir les féministes comme Mariela Castro et ses camarades masculins reconnaître en toute honnêteté, par exemple, l’état d’esprit machiste et patriarcal qui perdure, alors que leur nation est sujette aux critiques les plus absolues et diffamatoires, ainsi qu’à un blocus oppressif criminel.

Moi, voir quelqu’un qui se débat constamment dans la lutte contre l’oppression dont il est drastiquement victime, oser avouer « je baigne aussi dans ces constructions d’oppression, dans la domination patriarcale, j’en porte les traces » et le voir joindre les actes aux paroles en faisant tout ce qu’il peut pour améliorer les choses tout en continuant de se remettre en question, j’ai envie de l’applaudir jusqu’à en avoir mal aux paumes.

C’est sans doute, entre autre, grâce à cette honnêteté que le peuple cubain, et son esprit révolutionnaire anticapitaliste -féminisme et anti-racisme inclus- arrive à avancer malgré les stratégies des puissances extérieures pour la faire couler.

D’ailleurs, on ne peut évoluer que si on accepte de reconnaître ce qui empêche le changement, le nier immobilise et fait stagner sur une unique forme de changement passé, c’est un processus de cristallisation.

Et ce n’est que lorsque l’ensemble des hommes (et des femmes) seront capables de reconnaître les méfaits du patriarcat qui imprègne nos sociétés et le machisme qui en découle, capables de comprendre que c’est parce qu’ils croient en tirer les meilleurs avantages et s’en réserver les privilèges, qu’ils préfèrent le dénier, (ainsi que quelques femmes qui pensent également en tirer profit), qu’ils prendront le risque de se remettre en question et de déplacer leur regard sur une société possible différente, libérée de ce fléau, libérant de fait leurs propres conditions d’opprimés, qu’ils cesseront de prêter au féminisme et à l’ensemble des femmes les pires préjugés, en bref, qu’ils cesseront de les délégitimer et de les redéfinir à vos sauces altérées, comme vous tentez toujours de le faire, visiblement et de manière récurrente, ici.

03/11/2013 11:37 par Zarathoustra

Je me suis exprimé de manière claire et concise Sheynat, inutile d’imaginer ce que je pourrais dire sur d’autres sujets, je suis assez grand pour le faire moi-même.

Si vous avez des commentaires à faire sur les miens faites-les donc sur ce j’ai dit, ça suffira !

03/11/2013 13:25 par Cunégonde Godot

Sheynat : "Ce que vous ne semblez pas admettre, c’est que le patriarcat les englobe toutes :
« construction métapolitique qui traverse les sociétés et les époques ».

On n’est plus là dans l’analyse politique, mais dans l’anthropologie.
Dès lors, le patriarcat relevant de la Nécessité historique devrait être appréhendé aujourd’hui comme un moment de l’évolution humaine - et l’on comprendrait aujourd’hui qu’il est dépassé ou en voie de l’être (comme les religions monothéistes p.ex.). Dans le patriarcat, ce n’est pas l’homme qui fait autorité, mais seulement la filiation masculine. Ce n’est pas parce qu’il "traverserait toutes les sociétés et les époques" que le patriarcat engloberait pour autant toutes les oppressions et l’exploitation de l’homme par l’homme. C’est absurde. Dans la conjugalité, la violence est partagée - oui, partagée, n’en déplaise aux "féministes" - entre l’homme et la femme, bien qu’elle ne s’exprime évidemment pas de la même manièr. Dans un couple basique, le dominant est loin d’être toujours celui qui apparaît comme tel. Je l’ai très souvent constaté. Le féminisme n’est rien d’autre qu’un prurit symptomatique de l’ennui existentiel de la femme bourgeoise ou celle qui rêve de le devenir. Ici comme ailleurs (y compris à Cuba donc)...

03/11/2013 23:01 par Lionel

Je rejoins Cunégonde, il existe par exemple les sociétés "matrifocales" comme elles le sont aux Antilles où la femme est victime dans son quotidien d’une chape machiste bien qu’elle soit le pivot de la famille et plus généralement du fonctionnement social.
Je pense également que la violence conjugale est de type anthropologique, les femmes y ont le rôle de transmetteurs des valeurs en cours et l’absence ( en voie d’amélioration tout de même ) du père au foyer n’empêche pas les garçons d’être potentiellement violents à leur tour.
Ces rapports sont d’ordre culturel et par conséquent transmissibles de façon non consciente, on transmet à nos enfants ce que l’on est, ce que l’on porte en nous et pas ce que l’on pense être intellectuellement.
L’éducation politique n’est donc pas un facteur générant forcément moins de violences et le combat féministe est ainsi parfaitement distinct d’un combat politique, ce qu’il engendre est une inflexion des pratiques et par la suite une réelle modification des comportements.
Mais en aucun cas le socialisme ne peut prétendre porter en lui le féminisme tandis que l’inverse pourrait dans certaines conditions être plus bénéfique dans sa quête d’égalité et d’équité, qualités sont ne sont pas fréquentes sous des régimes dictatoriaux...
Les luttes locales et sur des thèmes brûlants de sociétés sont générateurs de pensée critique et il n’y a rien de tel pour mener à du mieux !
Merci aux féministes démocrates !
https://sandrine70.wordpress.com/
Sujet du moment : la répression des clients de prostituées, idée à laquelle j’adhère sans la moindre réserve.

04/11/2013 01:55 par Romane

Sacré Lionel ! Approuvez Cunégonde et citer/lier A Dire d’Elles en fin de commentaires. On peut pas dire que vous avez peur de la contradiction, vous...

04/11/2013 12:15 par Lionel

Merci Romane d’avoir relevé... Je peux me rattraper en soulignant le 4e ou même 5e degré ?
Encore faudrait-il que Cunégonde développe, parce que ce qu’elle semble sous-entendre sous une forme assez cynique me semble à moi une première vérité !
Et ce n’est que pour ce que j’affirme ( ou propose, allez... ) que j’incite à lire ce blog magistral, ras-le bol de cette gauche antique et réactionnaire qui entend ne se servir que de l’analyse ( prétendument ) marxiste et qui néglige outrageusement les sciences humaines et sociales sous le prétexte ( généralement )que celles-ci sont également exploitables par le Capital.
Ce sont des outils qu’il me semble être une grave erreur de négliger pour une véritable et efficace lutte contre le patriarcat, le machisme et toute forme de violence.
Le seul changement qui vaille et qui ait un avenir reste la pensée critique qui ne s’amende d’aucune analyse scientifique et la description de la réalité vécue avec un point de vue anthropologique et psycho-social est incontournable.

04/11/2013 12:52 par Akt

@Zara,
L’intérêt de Cuba, de cet exemple concret de mise en pratique, est qu’il permet de constater qu’une révolution ne suffit pas. Que les révolutionnaires Cubains estimèrent et estiment toujours le féminisme comme légitime et nécessaire, aussi à Cuba, au même titre par exemple que la lutte contre le racisme.
Ce qui contredit en pratique la plupart des arguments anti-féministes théoriques ci-dessus.
BàV.

04/11/2013 20:09 par Sheynat

@ Cunégonde Godot :

03/11/2013 à 13:25, par Cunégonde Godot
Sheynat : "Ce que vous ne semblez pas admettre, c’est que le patriarcat les englobe toutes :
« construction métapolitique qui traverse les sociétés et les époques ».
« On n’est plus là dans l’analyse politique, mais dans l’anthropologie. »
(...)
« Ce n’est pas parce qu’il "traverserait toutes les sociétés et les époques" que le patriarcat engloberait pour autant toutes les oppressions et l’exploitation de l’homme par l’homme. C’est absurde. »

Vos remarques sont intéressantes dans le sens qu’elles indiquent la nécessité de s’entendre sur les termes, de prime abord, sinon les malentendus persisteront.
On n’est plus, effectivement comme vous dites, dans l’analyse politique, mais au-delà, c’est d’ailleurs ce que signifie le terme « meta » pour la construction métapolitique qu’évoque Marcela Lagarde, littéralement, une construction « au de-là des affaires publiques ». C’est à dire que le problème se situe non seulement dans la sphère politique, mais elle n’est pas réduite à la seule infrastructure économique ; pour Gramsci il s’agit de l’ensemble de la culture.
D’ailleurs Lagarde parle bien « de la culture dans laquelle nous baignons ».

En ce qui concerne le terme « patriarcat », il n’est pas à confondre avec les systèmes de filiations, et il n’est pas le pendant masculin des organisations familiales matrifocales ou matrilinéaires.
Quand vous déclarez : « Dans le patriarcat, ce n’est pas l’homme qui fait autorité, mais seulement la filiation masculine. », vous confondez patriarcat avec patrilinéaire.

L’étymologie de ce terme peut aider à bien saisir la notion incontournable de domination qu’il contient : « arcat » = arche= arkhê (grec) = pouvoir. On retrouve « arche » dans mon-archie, ou dans an-archie. Limite, employer « patriarchie » pour patriarcat éviterait de faire ce genre d’erreur.

Donc, l’exemple que donne Lionel démontre dans l’absolu la différence entre un système de pouvoir, où les dominants choisissent pour eux-même et leurs subordonnés, et celui d’une structure familiale matrifocale comme il en existe aux Antilles et ailleurs, qui n’est autre qu’une organisation engendrée par la contrainte. Ces femmes sont obligées d’effectuer toutes les tâches plutôt de les partager avec les pères puisqu’ils sont absents. Cette position n’est pas choisie, n’est pas une situation de pouvoir, et les femmes qui gèrent sont victimes de leurs conditions, générées par les défaillances des responsabilités paternelles.
Ces cas de figures permettent également de replacer le patriarcat dans un contexte culturel global, qui a traversé et traverse encore les sociétés et les époques, même quand les filiations ne sont pas patrilinéaires.

Quand au reste de vos affirmations, je souhaiterai des preuves, des références. Les femmes ne sont pas des saintes mais des humaines évoluant dans un bain culturel de violence et de domination masculine (voir la vidéo où hommes et femmes l’expliquent très bien), son imprégnation culturelle est telle qu’on ne l’identifie plus qu’en terme de naturalité.

Toute la différence se trouve dans les causes et les conséquences d’un système de pouvoir masculin, tout comme on le constate à plus grande échelle, dans un système impérialiste mondial : un état qui fut annexé par un empire dominant, lorsqu’il se révolte, lorsqu’il crie, c’est assimilé à de la dictature ou du terrorisme. Venant d’une puissance reconnue, elle pourra se permettre dix fois pire sans que cela soit reconnu comme tel (voir l’Arabie Saoudite, les USA...),
Une femme c’est un être qui porte des milliers d’années de subordination, qui par conséquent se doit culturellement, et non naturellement, représenter douceur et soumission.
L’orsqu’elle crie ou se révolte, c’est assimilé à de l’hystérie, de la folie, de la faiblesse ou du caprice de sale petite bourgeoise. Un homme qui la roue de coups, c’est ma foi considéré comme un dommage collatéral, sinon, pourquoi 99% des violences sexuelles sont commises par des hommes, et en France, en 2012, le chiffre des décès par leur conjoint ou ex-conjoint ont augmenté, ils sont de 174, 28 de plus que l’année précédente.

La critique ? A mon avis elle consisterait déjà à désigner la transmission et l’impact de ce bain culturel, plutôt que de prétendre que si les garçons deviennent violents, c’est parce que leur mère leur a transmis ce qu’elle est : violente.
Ensuite, il s’agirait de voir son lien étroit avec le capitalisme survenu lors de ce qu’on nomme « la révolution néolithique » : la domestication, l’accaparement des terres, l’accumulation des richesses, la spécialisation des fonctions (alors qu’il y avait mixité et que le peuple était polytechnicien), l’esclavagisme et la destruction de la Nature et des animaux (alors qu’ils étaient représentés au même plan que les hommes avec leur part de sauvagerie et de divin), les femmes reléguées au rôle de pondeuses pour créer de futures armées.

05/11/2013 01:02 par Emilio

Sheynat Romane , Akt , votre parole est precieuse et je vous soutiens 100% . Le feminisme c est comme l ecologie , c est revolutionnaire et ce n est pas parce que des bourgeois les recuperent qu il faut lacher . De tout coeur avec vous, et je trouve tres dommage que personne ne soit intervenu des FDG d ici pour soutenir les militantes sauvagement agressees .. j ai failli le faire puis je me suis dit , non , c est aux français de gauche et de France de le faire .. malheureusement rien, vous avez un sacre boulot a faire les copines pour changer les mentalites.. Je suis solidaire de votre combat , Dwaabala Zarathoustra , c est a vous de changer camarades, vos reactions ne sont pas revolutionnaires .. les femmes sont les premieres combattantes en Amerique Latine et respectees comme telles, dans la selva ou dans la casa

05/11/2013 08:47 par Cunégonde Godot

Sheynat,
Auriez-vous l’obligeance de relire attentivement mon précédent message ?
Je n’y confonds absolument pas le mode de transmission patrilinéaire et le patriarcat : filiation patrilinéaire et transmission de l’Autorité symbolisée par la figure du père (ou patriarche) - j’ajoute, toujours dans l’ordre du symbolique, son pendant, celle de la Mère figure de l’Amour. Pour le reste, no comment...

17/02/2014 17:53 par Tuxedo

pfff, 3 pauvres petits articles dans la catégorie "féminisme" qui existe depuis, quoi, 5 mois sur ce site. Tous les articles sur le genre ne se trouvent même pas répertoriés dans "féminisme".
Les réactions lamentables de misogynie de Dwabamiso en disent long sur le niveau de refus de l’accès à l’égalité pour les femmes.
« J’entends peu de féministes, je ne dis pas de femmes, dire qu’elles ont pour objectif d’abattre la société de classes et d’exploitation.
Elles se contentent, comme ici, de viser le patriarcat, sans dépasser cet objectif. »

J’entends peu d’hommes de gauche, je ne dis pas d’hommes, dire qu’ils ont pour objectif d’abattre le patriarcat et de renoncer à leurs privilèges résultant de l’exploitation de l’autre sexe.
Ils se contentent, comme ici, de viser la société de classes et d’exploitation (en omettant l’exploitation de la classe femme par la classe homme...) sans dépasser cet objectif.

« Un romancier pourrait imaginer une société dans laquelle les places hommes femmes sont échangées. Mis à part le bien être relatif qui serait acquis par certaines femmes, certaines seulement, qu’est-ce que cela changerait au problème ? »
Certaines, oui, effectivement gagnerait un bien être "relatif" pour vous peut-être, mais pour elle ce serait une autre histoire.
Au bas mot, c’est à dire lorsque les estimations sont les plus basses possibles, 1 femme sur 5 est victime d’agression(s) sexuelle(s) au cours de sa vie (en France). La première cause de mortalité pour les femmes de 25 à 45 ans est la mort violente causée par le conjoint. Une femme qui meurt tous les deux jours en France, 1 femme violée toutes les 8 minutes (ces statistiques ne tiennent pas compte des mineurs des deux sexes, alors même qu’ils sont les plus à risque) etc.
Ça fait pas mal de monde pour qui ça ferait un sacré changement. Moi je veux que le patriarcat cesse, et cesse tout de suite, c’est une URGENCE VITALE qui dépasse toutes les autres. Que vous ne compreniez pas cela montre juste que vous vous en foutez parce que vous, vous êtes du bon coté de la barrière, donc ça VOUS paraît secondaire.

Personnellement, je sais que si des gens comme vous arrivaient au pouvoir, vous ne feriez RIEN pour l’égalité homme-femme, même, vous feriez l’inverse.

Je ne peux que le constater lorsque je lis vos articles ridicules de désinformation sur "le gender" et toute l’énergie que vous déployez pour garder les femmes à leur place, et étouffer toute tentative de révolte de ces dernières.

Ah, on veut libérer son cul, mais on veut pouvoir maintenir ses privilèges sur les femmes, les hommes ne seraient plus des hommes s’ils ne pouvaient dominer les femmes. A bas les capitalistes et vive le patriarcat. Faîtes donc taire toutes ses "féministes" qui, comme chacun le sait, ne sont pas vraiment des femmes, enfin, pas des vraies, enfin si, mes des bourgeoises, alors ça compte pas.

Dwabamiso vous auriez pu intituler votre article sur le genre "travail, famille, patrie", vous prônez tout à fait le maintien de ces belles valeurs.

17/02/2014 18:59 par legrandsoir

"Le succès ou l’échec d’une révolution peut toujours être mesuré par l’ampleur avec lequel le statut de la femme évolue dans un sens progressiste." - Angela Davis

Et soudain, tout le monde est d’accord.

17/02/2014 20:00 par Dwaabala

Comme mon nom subit sous le clavier de Tuxedo le même genre de traitement que celui de JL Mélenchon sous d’autres, je me rappelle la remarque d’un respecté professeur de philosophie (marxiste) qui disait que ces attaques épistolaires (qui précèdent celles des personnes) signent l’esprit d’extrême-droite, et me contente de rappeler une partie de mon propos ci-dessus :
Est-il si inadmissible de voir la même ligne de démarcation entre le féminisme et les mouvements de libération des femmes ?
Le premier ne prenant en compte que la lutte contre un patriarcat fantasmé et n’ayant au mieux pour objectif que la promotion dans la société bourgeoise, même s’il a mérité d’être écouté sur certains points, les seconds étant porteurs de revendications libératrices pour l’ensemble des opprimés ? Le premier aligné derrière la classe dominante, le second participant à l’émancipation générale ?

Chacun est libre de ne pas partager ce point de vue avec, à charge de revanche, la liberté de défendre le mien sans me faire insulter.

17/02/2014 20:45 par Dwaabala

Et puisque les souvenirs remontent comme devant une tasse de thé, il y a bien longtemps, je ne sais ce qu’il en est aujourd’hui depuis que la guerre des sexes a été ouverte par le bourgeoises, de jeunes prolétaires qui travaillaient à Boulogne-Billancourt appelaient leurs compagnes les frangines, ce qui était tout un programme auquel j’adhère.

18/02/2014 00:27 par Romane

ok donc pour Dwaabala, le féminisme se résume à une affaire de bourgeoise.

Tant que Dwaabala en est à se comparer à Jean-Luc Mélenchon (Dwaabala ose tout...), je l’invite à lire les pensées et réflexions de Mélenchon sur le féminisme.

02/03/2014 23:02 par Tuxedo

sinon pour les gens qui ont un peu de curiosité intellectuelle et qui ne souhaitent pas rester sur les médisances anti-féministes de certains commentateurs. ici un documentaire sur le féminisme et la lutte des ouvrières de Lip où on peut voir des vraies féministes, ces soit-disant "bourgeoises" (en l’occurrence une secrétaire et une ouvrière spécialisée) ... et non pas les fantasmes grotesques et mensongers des anti-féministes.
à 1min 57, une merveilleuse comparaison entre le sort des femmes et des arabes, qui rend évidente la domination masculine et les points communs entre les diverses oppressions comme le racisme et la misogynie.

"On aurait du se rappeler qu’on est arabe, qu’on est rien, qu’on est rien..."

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