Des parents et des amis de la journaliste ont annoncé que Kochneva avait réussi à s’échapper du bâtiment dans lequel elle était enfermée et à se cacher dans les montagnes pour échapper à ses poursuivants. Ensuite elle a fait à pied les 15 km qui la séparaient de l’armée syrienne ; elle est maintenant en route pour Damas et ne craint plus rien.
Kochneva a écrit ironiquement qu’elle était "revenue du pays des merveilles" dans un post bref sur LiveJournal en promettant de donner des détails ultérieurement.
Elle a aussi confirmé les circonstances de sa fuite dans deux courts interviews avec les médias, en disant que ses ravisseurs l’avaient maltraitée et qu’elle avait décidé de s’enfuir parce qu’elle avait peur qu’ils ne la tuent pour accuser le gouvernement de sa mort. Kochneva a dit qu’elle était enfermée dans une pièce glaciale dont la fenêtre était cassée et que sa santé en était très affectée.
Malgré cela, la journaliste a juré de rester en Syrie pour continuer à couvrir le conflit en cours.
"Le monde est aveugle … Je veux absolument faire tout ce que je peux pour faire découvrir aux gens ce qui se passe réellement ici," a dit Kochneva à Business FM, ajoutant que la Syrie est "une amie dans le besoin" .
Anhar Kochneva, qui dans ses reportages pour des médias russes et ukrainiens avait critiqué les rebelles syriens, a été capturée en octobre 2012 près de la ville de Homs. La ville, qui est considérée comme le berceau de la révolution syrienne, a récemment été le théâtre de fréquentes combats que Kochneva couvrait quand elle a été capturée..
En décembre dernier, les kidnappeurs, membres de l’Armée Libre Syrienne, l’ont régulièrement menacée de la tuer si une rançon de 50 millions de dollars ne leur était pas versée. Ils ont baissé la somme plus tard à 300 000 dollars en annonçant leur intention "d’épargner" Kochneva pour le moment.
La famille de Kochneva dit qu’ils n’ont appris ce qui lui était arrivé qu’à la Nouvelle Année et ils accusent le ministre ukrainien des affaires étrangères d’avoir été "inactif" et "d’avoir refusé de participer au processus de négociation."
Les rebelles syriens, qui étaient rentrés en contact avec l’ex-mari de la journaliste, ont aussi déclaré que les autorités ukrainiennes ne faisaient rien. L’année dernière, les rebelles ont diffusé plusieurs vidéos de Kochneva dans lesquelles elle admettait avoir participé aux combats et travaillé en tant qu’interprète pour des officiers syriens et russes.
Des organismes internationaux, comme le Comité de Protection des Journalistes, ARTICLE 19, l’Institut International de la Presse et Reporters sans Frontières, avaient remis en question l’objectivité de ces vidéos en disant que la journaliste semblait parler sous la pression.
Ces organismes avaient demandé à l’Armée Syrienne Libre, et à la Coalition de l’Opposition Syrienne de ne pas faire de mal à la journaliste et de la libérer et ils avaient appelé les gouvernements mondiaux à les soutenir dans leurs efforts pour la libérer.
Le ministre des affaires étrangères ukrainien avait assuré qu’il prenait toutes les mesures nécessaires pour libérer la journaliste et avait demandé à Damas "des résultats concrets" pour sa libération.
Le ministre a confirmé lundi que Kochneva était libre sans donner de détails sur la manière dont elle s’était échappée.
Pour consulter l’original : http://rt.com/news/kochneva-escapes-syrian-rebels-096/
Traduction : Dominique Muselet