Le document d’orientation affirme lui la volonté de poursuivre dans cette voie et les dirigeants feignent d’ignorer ces critiques et ces interrogations.
En dépit d’une forme de verrouillage et de contrôle qui vise à écarter les militants qui sont porteurs de ces critiques, le 50e congrès va-t-il se montrer à la hauteur des enjeux de l’heure ?
Un pas a été franchi par le pouvoir socialiste dans la mise en oeuvre d’une politique ultra réactionnaire en osmose avec le MEDEF et dans l’accompagnement des dirigeants de la CFDT, tandis que la droite montre sa satisfaction de voir poursuivie et aggravée les mesures qu’elle avait commencé à acter sous l’impulsion de Sarkozy.
Toutes nos conquêtes, toutes les avancées sociales issues du CNR (Conseil National de la Résistance) et des années de la Libération sont menacées et entamées dors et déjà : salaires gelés et diminués sous la menace des fermetures d’entreprise, retraites de 14 millions de salariés rognées, protection du code du travail et du recours au juge sabotés par l’accord du 11 janvier, hôpitaux mis en situation de faillite, chômage explosif …
Au nom d’une dette créée de toute pièce et des diktats de l’Union européenne !
En un mot c’est aux travailleurs de payer la crise du système, tandis que le nombre de riches à milliards ne cesse d’augmenter comme l’atteste le seul secteur de l’économie pratiquement épargné : celui du luxe !
Jusqu’à quand allons supporter d’être traités de la sorte ?
Jusqu’à quand va-t-on nous enjoindre - au nom de l’unité - de taire les trahisons des dirigeants de la CFDT depuis 30 ans alors que ce sont ces trahisons qui divisent les travailleurs et constituent un obstacle à une véritable contre-offensive ?
De ce point de vue, le FSC soutient les 5 Unions locales du Pas de Calais à propos du drapeau brûlé de la CFDT, inadmissiblement rappelées à l’ordre par la direction confédérale, mais heureusement soutenues par leur Union départementale !
Quels choix en ce 50e congrès ?
Continuer dans la seule voie du "dialogue social", des "propositions constructives" dans le cadre de la Confédération Européenne des Syndicats et donc dans le cadre du programme des classes dominantes et de l’Europe du capital pour accéder à la table des négociations "en tant que partenaires sociaux".
OU
Construire dans les luttes un véritable rapport de force
– sur la base du refus de tout recul concernant les acquis historiques et
– sur les revendications des travailleurs.
L’occasion d’affirmer notre volonté de résistance TOUS ENSEMBRE, de ne pas nous coucher est offerte au moment de la transposition dans la loi de l’accord dit ANI du 11 janvier dernier.
Après l’examen en conseil des ministres du texte, le débat parlementaire devrait commencer le 2 avril prochain.
C’est une illusion que de compter sur les députés socialistes pour amender le texte au point d’en neutraliser la nocivité ! La discipline de parti l’emportera et de toute manière la droite toutes tendances confondues s’apprête à soutenir une loi qui sanctifie les accords de compétitivité et la flexibilité des travailleurs ! Hollande peut donc tranquillement compter sur une majorité !
Mettons donc le parlement sous pression pour le retrait pur et simple de la loi !
Encerclons humainement l’assemblée !
Cette décision est à la portée du 50e congrès !
Il dépend de vous délégués que souverainement s’expriment cette volonté de lutte et de rupture avec une orientation qui n’a conduit qu’à des échecs !
Le congrès doit par ailleurs impérativement donner dans sa nouvelle direction (la CE) toute sa place aux représentants ouvriers écartés dans les dernières propositions.
Ce sont les luttes menées avec détermination par la classe ouvrière (PSA, Goodyear, Fralib …) qui renouent avec le meilleur de la tradition de combat sans compromission de la CGT.
C’est cette détermination et cette fidélité aux intérêts du peuple qui a donné sa première place à la CGT et c’est dans cette voie que résident les victoires à venir !
Le Front Syndical de Classe
Lundi 18 mars 2013