RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

La France refuse la demande d’asile du prisonnier de Guantanamo, Nabi Hadjarab

Précision : Nabil Hadjarab rêve de rentrer en France, le pays dans lequel il a grandi. Il a passé plus de huit années pénibles dans le centre de détention de la Baie de Guantánamo. Il n’a été inculpé d’aucun crime et n’a eu droit à aucun procès. Toutes les charges pesant contre lui ont été retirées depuis 2007, lorsque les autorités américaines ont confirmé qu’il ne présentait aucune menace pour quiconque. Les agents responsables de son interrogatoire l’avait, en réalité, déjà informé de la confusion de son identité avec celle d’un autre homme : Sa détention est une erreur.

Hier, comme je l’ai expliqué ici, le prisonnier libéré de Guantanamo Nabil Hadjarab a écrit une lettre au Président Français Nicolas Sarkozy le suppliant de lui permettre de vivre en France où résident beaucoup de membres de sa famille et où il a été élevé. Cependant dans une réponse d’une promptitude accablante, selon l’AFP, le ministres des Affaires Etrangères a déjà exprimé son refus.

La porte parole Christine Fages a dit : "Nous n’avons pas l’intention d’accueillir un troisième détenu. La France en déjà accueilli deux anciens détenus de Guantanamo. En 2009 Lakdar Boumediene et Saber Lahmar ont été autorisés à venir vivre en France."

Le ministre des Affaires Etrangères a oublié de préciser qu’aucun des deux n’avaient de liens antérieurs avec la France et que, bien que la décision d’accueillir Lakdar Boumediene et Saber Lahmar soit un geste humanitaire bienvenu, elle peut être aussi considérée comme une opération publicitaire étant donné que l’histoire des deux hommes a fait l’objet d’une couverture importante par les médias. Le cas de Nabi Hadjarah a été au contraire largement ignoré des médias, alors que lui avait de la famille en France qui était tout à fait d’accord pour l’héberger et l’aider à se réinsérer après Guantanamo.

En juillet , selon l’AFP, le député communiste français André Gerin " a insisté pour que le ministre des Affaires Etrangères, Bernard Koushner, permette à Hadjarah de revenir en France, en lui faisant remarquer qu’il y avait été élevé par son oncle après la mort de son père en 1994". Comme Gerin l’a précisé dans une lettre : "Son oncle a la nationalité française, il considère Nabil comme son fils et il est prêt à s’en occuper."

Tara Murray, l’avocat de Reprieve, l’organisation caritative d’aide légale basée à Londres et dont les avocats représentent Nabil, a dit à la AFP : "Reprieve espère encore que Nicolas Sarkozy, prendra sérieusement en considération la lettre de Nabil et lui donnera une chance de reconstruire sa vie avec sa famille en France. C’est lui qui a tous les liens avec la France, sa famille y habite, son père s’est battu pour la France dans la guerre d’Algérie, et sa famille y travaille dur depuis des années maintenant."

Murray a ajouté que, lorsque les autorités des USA ont libéré Nabil il y a trois ans, ils ont affirmé qu’il "ne présentait aucun danger et ne posait pas la moindre menace." Elle a ajouté : "Nous l’avons rencontré personnellement, c’est une personne très douce et calme et même ses gardes à Guantanamo l’ont décrit comme une bonne personne."

Les lecteurs qui trouvent que la fin de non recevoir brutale opposée par le gouvernement français à la demande de Babil Hadjarah est inacceptable peuvent écrire au Président Sarkozy sur le site web de la présidence ou à l’adresse suivante :

Président Nicolas Sarkozy
Monsieur le Président de la République
Palais de l’Elysée
55, Rue du Faubourg Saint-Honoré
75008, Paris, France

Note : Vous pouvez trouver la lettre de Nabil en français sur le site de Reprieve :
http://www.reprieve.org.uk. Vous pouvez aussi y trouver des informations complémentaires sur Nabil et sur d’autres Algériens encore prisonniers à Guantanamo, informations qui conduisent à penser que les refus du gouvernement français de considérer son cas fait partie de la politique du gouvernement français, des USA (et, il faut le dire, de la Grande Bretagne) de refuser de rapatrier des Algériens pour des motifs de sécurité afin de ne pas compromettre la politique générale d’expulsion d’Algériens d’Europe et des USA.

Andy Worthington est l’auteur du livre " Les dossiers de Guantanamo" : Les histoires des 774 prisonniers de la prison illégale américaine (publié par Pluto Press et distribué par Macmillan aux USA et disponible sur Amazon) et de deux autres livres : "Stonehenge : Célébration et subversion" et "La bataille de Beanfield". Pour recevoir d’autres articles inscrivez-vous au flux RSS. Et je suis aussi sur Twitter et Facebook. Consultez aussi ma liste des prisonniers de Guantanamo mise à jour en juillet 2010 et des informations sur un nouveau documentaire "Hors la loi : Des récits de Guantanamo". Codirigé par Polly Nash et Andy Worthington qui font en ce moment une tournée au Royaume-Uni et qu’on trouve sur DVD) et ma liste habeas définitive de Guantanamo et si vous appréciez mon travail, vous pouvez faire une donation.

pour consulter l’original : http://www.andyworthington.co.uk/2010/09/10/nabil-hadjarab-an-algerian-in-guantanamo-appeals-to-president-sarkozy-to-allow-him-to-rejoin-his-family-in-france/

www.andyworthington.co.uk/2010/09/10/france-turns-down-guantanamo-prisoner-nabil
-hadjarabs-appeal-for-asylum/

Traduction : D. Muselet pour LGS

URL de cet article 11461
   
Même Thème
Michel Boujut : Le jour où Gary Cooper est mort.
Bernard GENSANE
Le jour de la mort de Gary Cooper, Michel Boujut est entré en insoumission comme il est entré dans les films, en devenant un cinéphile authentique, juste avant que naisse sa vocation de critique de cinéma. Chez qui d’autre que lui ces deux états ont-ils pu à ce point s’interpénétrer, se modeler de concert ? Cinéma et dissidence furent, dès lors, à jamais inséparables pour lui. Il s’abreuva d’images « libératrices », alors qu’on sait bien qu’aujourd’hui les images auraient plutôt tendance à (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Si j’étais le président, je pourrais arrêter le terrorisme contre les Etats-Unis en quelques jours. Définitivement. D’abord je demanderais pardon - très publiquement et très sincèrement - à tous les veuves et orphelins, les victimes de tortures et les pauvres, et les millions et millions d’autres victimes de l’Impérialisme Américain. Puis j’annoncerais la fin des interventions des Etats-Unis à travers le monde et j’informerais Israël qu’il n’est plus le 51ème Etat de l’Union mais - bizarrement - un pays étranger. Je réduirais alors le budget militaire d’au moins 90% et consacrerais les économies réalisées à indemniser nos victimes et à réparer les dégâts provoqués par nos bombardements. Il y aurait suffisamment d’argent. Savez-vous à combien s’élève le budget militaire pour une année ? Une seule année. A plus de 20.000 dollars par heure depuis la naissance de Jésus Christ.

Voilà ce que je ferais au cours de mes trois premiers jours à la Maison Blanche.

Le quatrième jour, je serais assassiné.

William Blum

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.