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La fonction crée l’organe (casse-toi toi-même)

Il y a trois façons d’analyser la dernière incartade de Sarko :

1 - Il a un grain. Le coup de la Shoah semble l’indiquer ; ce type ne sait pas ce qu’il dit. Avec les responsabilités qui sont les siennes il est donc dangereux. Il devrait d’ ailleurs nous en faire voir d’autres dans le même sens. Il y a un recours : la destitution par le Conseil constitutionnel, qui constaterait selon l’article 7-12 de la Constitution, que le chef de l’Etat est dans l’incapacité de continuer d’exercer ses fonctions. Malheureusement, l’article en question ne donne aucune précision sur cette incapacité. Mais le manque de sang-froid (il se bagarre, il tue quelqu’un, il tient des propos orduriers à un chef d’Etat étranger, etc.) pourrait être considéré comme une incapacité psychologique.

2 - Il ne dépasse pas le niveau de l’invective, et l’on continue à faire des gorges chaudes, à l’intérieur comme à l’extérieur. Ses amis, pour des raisons électorales évidentes, le lâchent progressivement et le poussent à démissionner : peu probable.

3 - Il a une idée en tête qui consiste à tout remettre en question, et surtout les Institutions républicaines. Mieux que la rupture avec le passé, c’est la révolution ! Il veut devenir le « grand réformateur », le sauveur de la France, celui qui modernise à tous crins, qui remet tout en question, celui qui fait fi de la fonction présidentielle, comme de toute autre fonction, considérée comme archaïque. Il refait un mai 68 à lui tout seul. Il a commencé à s’enficher quand il a monté en short les marches de l’Elysée devant un garde républicain en grande tenue, qui aurait dû d’ailleurs lui barrer le chemin, mais qui, lui au moins, a gardé son sang-froid, à moins qu’il ait été prévenu (probable)

Dans ce cas, tant mieux ! Il a raison : il faut changer les Institutions ringardes (à commencer par supprimer le Conseil Constitutionnel). Il estime que tout le respect, qu’il préconise ailleurs pourtant (Education nationale), doit disparaître et faire place à une nouvelle France, qui avance dans le monde sans se préoccuper de valeurs morales républicaines ou autres, et qu’il faut secouer le cocotier. Alors je dis chiche ! On refait la Constitution ! On commence par supprimer l’élection du Président de la république au suffrage universel, dont on mesure les risques. Et tant qu’on y est, on institue le référendum d’initiative citoyenne, et en premier on modifie l’article 89 actuel qui en réserve le droit au seul Premier ministre (approuvé par le Président de la République), ou aux parlementaires.

Dans ce dernier cas, qui sait ?, il faudrait qu’il y ait quelques parlementaires courageux (il y en a peut-être), qui se lèvent et disent haut et fort qu’ils en ont assez de ces simagrées, qu’il faut que cesse absolument la mascarade de l’élection du Président de la république au suffrage universel. Mais qui oserait ? Même A.Montebourg qui l’a préconisé avant de devenir député, a abandonné cette solution dans son livre sur la 6e République. Alors il ne reste plus que les citoyens à le réclamer à chaque occasion qu’ils auront de rencontrer un député. A l’article 89, il suffirait juste de rajouter presque rien, après : « L’initiative de la révision de la Constitution appartient concurremment au Président de la République sur proposition du Premier ministre et aux membres du Parlement » … » …et à 5% de la population inscrite sur les lois électorales. Dommage que ça n’a pas été déjà fait, nous aurions pu avoir droit à un référérendum pour le traité européen. En conclusion, si la fonction qui crée l’oragne n’existe plus, l’organe doit disparaître. Vous avez dit démocratie ?

Citoyen Louis Peretz

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