La guerre en Syrie et en Irak a, de fait, produit deux nouveaux États au cours des cinq dernières années et a permis un quasi troisième d’étendre son territoire et sa puissance. Les deux nouveaux États, non reconnue internationalement, sont plus forts militairement et politiquement que la plupart des membres de l’ONU. L’un est l’État islamique (IS), qui a établi son califat dans l’est de la Syrie et ouest de l’Irak à l’été 2014, après la capture de Mossoul et sa victoire sur l’armée irakienne. Le second est Rojava (le Kurdistan syrien), comme l’appellent les Kurdes syriens depuis qu’ils en ont pris le contrôle, au moment où l’armée syrienne s’est, en grande partie, retiré en 2012, et qui maintenant, grâce à une série de victoires sur IS, s’étend à travers le nord de la Syrie, entre le Tigre et l’Euphrate. En Irak, le gouvernement régional du Kurdistan (KRG), déjà très autonome, a profité de la destruction de l’autorité de Bagdad dans le nord de l’Irak pour étendre son territoire de 40 % avec notamment la prise de zones longtemps contestées entre les Kurdes et Bagdad, comprenant les champs pétrolifères de Kirkouk et certains districts mixtes kurdes et arabes.
La question est de savoir si ces changements radicaux dans la géographie politique du Moyen-Orient perdureront – ou dans quelle mesure ils vont perdurer – lorsque le conflit actuel sera terminé. L’État islamique est susceptible d’être, par la suite, détruit, la pression de ses ennemis est, certes, désunis mais nombreuse, bien que ses adhérents demeureront une force en Irak, en Syrie et dans le reste du monde islamique. Les Kurdes sont dans une position plus forte, bénéficiant actuellement de l’appui des États-Unis, mais ce soutien existe seulement parce qu’ils fournissent quelque 120 000 troupes terrestres qui, en coopération avec les forces aériennes de la coalition, sous commandement américain, se sont avérés un moyen efficace et politiquement acceptable de combattre l’État Islamique. Les Kurdes craignent que cet appui ne s’évapore une fois qu’IS sera vaincu. Ils seront alors à la merci des gouvernements centraux résurgents, tant d’Irak que de Syrie, ainsi que face à la Turquie et l’Arabie Saoudite. « Nous ne voulons pas être utilisés comme de la chair à canon pour prendre Raqqa ». m’a dit un dirigeant kurde syrien, l’année dernière. J’ai entendu la même chose ce mois-ci cinq cents miles à l’est, sur le territoire du KRG près de Halabja, à la frontière iranienne, de Muhammad Haji Mahmud, un vétéran peshmerga, commandant et secrétaire général du Parti socialiste, qui a mené un millier de combattants pour défendre Kirkuk de Daesh en 2014. Son fils Atta a été tué dans la bataille. Il a dit qu’il craignait « qu’une fois Mossoul sera libéré et vaincu, les Kurdes n’auront pas la même valeur à l’échelle internationale. » Sans ce soutien, l’KRG sera incapable de tenir sur les territoires contestés qu’ils ont accaparé.
La montée des États kurdes n’est pas bien accueillie par tous les pays dans la région, bien que certains – y compris les gouvernements de Bagdad et de Damas – aient trouvé que leur développement soit temporairement dans leur intérêt, d’autant qu’ils sont actuellement trop faible pour y résister. Cependant, la Turquie a été consternée de constater que le soulèvement syrien de 2011, dont il espérait inaugurerait une ère d’influence turque à travers le Moyen-Orient, a à l’inverse produit un État kurde qui contrôle désormais la moitié de sa frontière côté syrien. Pire encore, le parti au pouvoir au Kurdistan syrien est le Parti de l’Union démocratique (PYD), qui est la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), contre laquelle Ankara est en guerre depuis 1984. Le PYD nie ce lien, mais dans tous les bureaux PYD il y a une image sur le mur du chef du PKK, Abdullah Ocalan, qui est dans une prison turque depuis 1999. Depuis que le siège de Kobané par l’IS a finalement été vaincu, le Kurdistan syrien a élargi son territoire dans tous les sens, ignorant à plusieurs reprises les menaces turques d’une action militaire contre eux. En juin dernier, le PYD a capturé Tal Abyad, un important point de passage à la frontière turque au nord de Raqqa, permettant au PYD de relier deux de ses trois enclaves principales, autour des villes de Kobané et Qamishli ; il essaie maintenant d’atteindre la troisième enclave, plus à l’ouest, à Afrin. Ces progrès rapides sont possibles que parce que les forces kurdes opèrent sous un parapluie aérien américain qui multiplie considérablement leur puissance de feu. J’étais juste à l’est de Tal Abyad peu avant l’attaque du PYG et les avions de la coalition rugissait en permanence au-dessus de nos têtes. En Syrie et en Irak, les Kurdes identifient les cibles, appellent les frappes aériennes et ensuite agissent comme une force de ratissage. Là où Daesh combat, il subit de lourdes pertes. Durant le siège de Kobani, qui a duré quatre mois et demi, 2 200 combattants ont été tués, la plupart d’entre eux par des frappes aériennes américaines.
Ankara a mis en garde à plusieurs reprises que si les Kurdes avancent vers l’ouest d’Afrin, l’armée turque interviendra. Ils ont, en particulier, stipulé que le PYG ne doit pas traverser l’Euphrate : ce fut une « ligne rouge » pour la Turquie. Mais lorsqu’en décembre dernier, le PYG a envoyé sa milice arabe, les Forces démocratiques syriennes (SDF), à travers l’Euphrate au barrage Tishrin, les Turcs ne firent rien – en partie parce que l’avance a été soutenue à différents points par les frappes aériennes américaines et russes. Les objections turques sont devenues de plus en plus effrénées depuis le début de l’année parce que le PYG et l’armée syrienne, bien que leur collaboration active est non prouvée, ont lancé ce qui équivaut à un mouvement de tenailles sur les lignes d’approvisionnement les plus importants de Daesh ainsi que d’autres groupes rebelles, qui parcours un étroit couloir entre la frontière turque et Alep. Le 2 février, l’armée syrienne, soutenue par les frappes aériennes russes, a coupé la principale liaison routière en direction d’Alep et une semaine plus tard, le SDF a capturé la base aérienne de Menagh au main d’al-Nusra, groupe affilié à al-Qaida, dont la Turquie a été accusée de soutenir secrètement. Le 14 Février, l’artillerie turque a commencé à tirer des obus sur les forces qui avaient capturé la base et a exigé qu’ils l’évacuent. La combinaison complexe des milices, des armées et des groupes ethniques qui luttent pour contrôler cette petite, mais vital zone située au nord d’Alep rend les combats confus, y compris selon les normes syriennes. Mais si l’opposition reste longtemps coupée de la Turquie, elle sera sérieusement voir peut-être même fatalement affaibli. Les Etats sunnites – notamment la Turquie, l’Arabie Saoudite et Qatar – auront échoué dans leur longue campagne pour renverser Bachar al-Assad. La Turquie sera alors confrontée à la perspective d’un mini-Etat hostile, dirigé par le PKK, courir le long de son flanc sud, ce qui rend beaucoup plus difficile pour elle de réprimer l’insurrection du PKK menée parmi ses propres 17 millions de Kurdes.
Erdoğan aurait voulu voir la Turquie intervenir militairement en Syrie depuis mai l’année dernière, mais jusqu’à présent, il a été retenu par ses commandants de l’armée. Ils ont fait valoir que la Turquie serait entrée dans une guerre très complexe dans laquelle ils se seraient opposés aux Etats-Unis, la Russie, l’Iran, l’armée syrienne, le PYD et IS tandis que ses seuls alliés auraient été l’Arabie Saoudite et quelques-unes des monarchies du Golfe. L’entrée dans la guerre syrienne serait certainement un risque énorme pour la Turquie, qui, malgré toutes ses dénonciations tonitruantes du PYD comme des « terroristes », a dû largement se limiter à de petits actes de représailles parfois vindicative. Ersin Umut Güler, un acteur kurde turc et directeur à Istanbul, s’est vu refuser la permission de ramener à la maison le corps de son frère Aziz, tué au combat en Syrie, pour pouvoir l’enterré. Avant de marcher sur une mine terrestre, Aziz avait été avec le PYG, mais il était un citoyen turc et appartenait à un parti turc radical-socialiste – et non le PKK. « Il est comme une sorte d’Antigone", dit Ersin. Son père avait voyagé en Syrie et a refusé de revenir sans le corps, mais les autorités n’en n’ont pas été pour autant attendrie.
La réponse turque à la montée du Kurdistan syrien est d’une tonalité belligérante, mais ambivalent dans la pratique. Un jour un ministre menace d’une invasion terrestre à grande échelle et le lendemain, un autre fonctionnaire l’exclut ou le rend conditionnel à la participation américaine, ce qui est peu probable. La Turquie a accusé le PYG d’être à l’auteur de l’attentat à la voiture piégée à Ankara qui a tué 28 personnes le 17 février, ce qui pourrait augmenter les chances d’intervention turque, mais leurs récentes actions ont été plutôt disjoints et contre-productif. Lorsque le 24 novembre un F-16 turc a abattu un bombardier russe dans ce qui semble avoir été une attaque soigneusement planifiée, la résultat fut que la Russie a dépêché sur places des avions de combat sophistiqués et des systèmes de missiles anti-aériens pour établir une suprématie aérienne sur le nord de la Syrie. Cela signifie que si la Turquie lance une invasion terrestre, il lui faudra le faire sans couverture aérienne et ses troupes seraient alors exposées à des bombardements de l’aviation russe et syrienne. De nombreux dirigeants politiques kurdes soutiennent qu’une invasion militaire turque est peu probable : Fouad Hussein, chef de cabinet du président du KRG, m’a dit, le mois dernier, à Erbil, que « si la Turquie devait intervenir alors elle l’aurait fait avant d’abattre un jet russe ». D’après lui, deux facteurs seront décisifs dans l’issue de ce conflit : qui seront les gagnants sur le champ de bataille et le niveau de coopération entre les États-Unis et la Russie. « Si la crise doit être résolue », dit-il, « elle sera résolue par un accord entre les superpuissances » Au Moyen-Orient, au moins, la Russie a retrouvé son statut de superpuissance. Une nouvelle alliance, imprécise, entre les États-Unis et la Russie, mais interrompue par des épisodes de rivalité de style guerre froide, a produit un accord à Munich le 12 février dernier afin délivrer une aide humanitaire aux villes syriennes assiégées ainsi qu’à une « cessation des hostilités » qui doit être suivi par un cessez-le feu plus formel. Un apaisement de la situation sera difficile à orchestrer, mais le fait que les États-Unis et la Russie discutent de la situation montre la mesure dans laquelle ils ont supplanté les puissances régionales qui œuvraient en Syrie.
Pour les Kurdes de Syrie et d’Irak, c’est un moment test : si la guerre se termine leur puissance nouvellement acquise pourrait rapidement s’évaporer. Ils sont, après tout, qu’un morcèlement de petits États – le KRG a une population d’environ six millions et celui de Rojava de 2,2 millions – encerclés par d’États beaucoup plus grands. Et leurs économies sont des épaves flottantes. Le Kurdistan syrien est bien organisé mais bloqué sur tous les côtés et incapable de vendre une grande partie de son pétrole. 70 % bâtiments de Kobané ont été pulvérisé par les bombardements américains. Les gens ont fui les villes comme Hasaka qui sont proches de la ligne de front. Les problèmes économiques de l’ARK sont plus graves et probablement insoluble à moins d’une hausse inattendue du prix du pétrole. Il y a trois ans, le Kurdistan Irakien apparaissait comme « le nouveau Dubaï », une plaque tournante du commerce et un État pétrolier avec des recettes suffisantes pour le rendre indépendant de Bagdad. Lorsque le boom pétrolier a atteint un sommet en 2013, les hôtels de luxe nouvellement construit à Erbil se sont remplis de délégations commerciales étrangères et d’hommes d’affaires. Aujourd’hui, les hôtels et les centres commerciaux sont vides et le Kurdistan irakien possède quantité d’hôtels et d’immeubles d’habitation à moitié construits. La fin du boom de l’ARK a été un choc dévastateur pour la population, dont beaucoup cherchent à migrer vers l’Europe occidentale. Fréquemment, des prières commémoratives sont organisées en mémoire de ceux qui se sont noyés au cours de la traversée de la mer Égée, de Turquie vers les îles grecques. Les recettes pétrolières de l’État se tiennent actuellement à environ 400 millions de dollars par mois ; contre des dépenses est de 1,1 milliard, de sorte qu’une minorité des 740 000 employés du gouvernement sont payés. En désespoir de cause, le gouvernement a saisi l’argent des banques. « Ma mère est allée à sa banque où elle pensait qu’elle avait 20 000 dollars », explique Nazdar Ibrahim, économiste à l’Université Salahaddin à Erbil, « La banque lui a répondu, ‘Nous ne disposons pas de votre argent parce que le gouvernement la pris.’ Personne ne met de l’argent dans les banques ce qui est en train de détruire le système bancaire. »
Le kurdistan Irakien se promue comme un « Irak différent ». Il est vrai, à certains égards, il l’est : il est beaucoup plus sûr d’y vivre qu’à Bagdad ou Bassora. Bien que Mossoul soit non loin de là, il y n’a eu que peu quelques attaques ou enlèvements. Néanmoins, le KRG est un État pétrolier qui dépend entièrement des revenus ses réserves. La région ne produit presque rien d’autre : même les légumes du marché sont importés de Turquie et d’Iran et les prix sont élevés. Nazdar Ibrahim a déclaré que les vêtements qu’elle pourrait acheter en Turquie pour 10 dollars coûtent ici trois fois plus cher. Pour elle, c’est aussi cher de vivre ici qu’en Norvège ou en Suisse. Le président de l’ARK, Massoud Barzani, a déclaré qu’il organisera un référendum sur l’indépendance kurde, mais cela ne constitue pas une option attrayante au moment où l’État connait une ruine économique générale. Asos Hardi, rédacteur en chef d’un journal à Suleimanieh, dit que les protestations se répandent dans toutes les sphères, principalement à cause du clientélisme et de la corruption. L’Etat kurde irakienne – loin de devenir plus indépendant – sera forcé de se tourner vers des puissances extérieures, y compris Bagdad, pour se sauver d’un effondrement économique plus conséquent.
Des évènements semblables se produisent ailleurs dans la région : ceux qui ont fui clandestinement de Mossoul disent que le Califat ploie sous les pressions militaires et économiques. Ses ennemis ont capturé Sinjar, Ramadi et Tikrit en Irak et le GPJ et l’armée syrienne contre-attaque en Syrie, l’étau se referme sur Raqqa. Les forces terrestres attaquant Daesh – le PYG et l’armée syrienne, les forces armées irakiennes et les peshmergas - sont tous à l’œuvre (dans la lutte pour reprendre Ramadi, la force d’assaut militaire irakienne ne compte que 500 hommes), mais ils peuvent faire appel aux frappes aériennes dévastatrices sur toute position de Daesh. Depuis sa défaite à Kobané, IS évite les combats frontaux et ne combat pas jusqu’au dernier homme pour défendre ses positions, bien qu’il considère que cela devra être le cas pour Raqqa et Mosul. Le Pentagone, le gouvernement Irakien exagèrent l’étendue de leurs victoires sur IS, mais ils subissent de lourdes pertes et sont isolés du monde extérieur avec la perte de son dernier lien vers la Turquie. L’infrastructure administrative et économique du califat commence à rompre, victime des bombardements et du blocus. Telle est l’impression donnée par les gens qui ont quitté Mossoul au début de Février et se sont réfugiés dans Kurdistan syrien.
Leur itinéraire n’a pas été facile, car IS interdit à la population de quitter le califat - il ne veut pas d’un exode massif. Ceux qui en sont sorti rapportent qu’ils sont de plus en plus violents dans l’application des fatwas et règlements religieux. Ahmad, un commerçant de 35 ans du quartier al-Zuhour de Mossoul, où il est propriétaire d’un petit magasin, a rapporté que « si quelqu’un est pris qui a rasé sa barbe, il reçoit trente coups de fouet, tandis que l’année dernière ils l’auraient tout simplement arrêter pendant quelques heures ». Le traitement des femmes en particulier a empiré, IS insiste pour que les femmes portent le voile, des chaussettes, des gants et des vêtements amples, et si elle n’en portent pas, l’homme avec qui elles sont est fouetté. Ahmad a également déclaré que les conditions de vie se sont fortement détériorées et les actions des responsables sont devenus plus arbitraire : « Ils prennent la nourriture sans payer et confisquent une grande partie de mon stock sous prétexte de soutenir les miliciens État islamique. Tout est cher et les magasins sont à moitié vides. Les marchés étaient bondés il y a un an, mais pas lors des dix derniers mois parce que beaucoup de gens ont fui et ceux qui sont restés sont au chômage. » Il n’y a eu pas d’électricité pendant sept mois et tout le monde dépend de générateurs privés qui fonctionnent sur le carburant local. Il est disponible partout, mais est coûteux et de si mauvaise qualité qu’il ne fonctionne que pour les générateurs et non pour les voitures - et les générateurs tombent souvent en panne. Il y a une pénurie d’eau potable. « Tous les dix jours, nous avons l’eau pendant deux heures » dit Ahmad. « L’eau que nous recevons n’est pas propre, mais nous devons quand même boire. » Il n’y a pas de réseau de téléphonie mobile et Internet est disponible uniquement dans les cafés Internet qui sont étroitement surveillés par les autorités. Il y a de plus en plus de signes de criminalité et de corruption, bien que cela peut-être dû aux besoins désespéré d’argent de l’État Islamique. Quand Ahmad a décidé de fuir, il a contacté l’un des nombreux contrebandiers opérant dans la zone située entre Mossoul et la frontière syrienne. Il dit que le coût pour chaque individu en contrebande pour le Kurdistan syrien se situe entre 400 et 500 dollars. « La plupart des trafiquants sont des hommes de Daesh, dit-il, mais il ne savait pas si les dirigeants de l’organisation savent ce qui se passent. Ils savent certainement qu’il y a de plus en plus de plaintes au sujet des conditions de vie parce qu’ils ont cité un hadith, une parole du Prophète, contre de telles plaintes. Ceux qui violent les hadiths sont arrêtés et envoyés en rééducation. La conclusion de Ahmad : « les dictateurs deviennent très violent quand ils sentent que leur fin est proche. »
A quel point la prédiction d’Ahmad sur la fin du Califat est-elle pertinente ? Il est certainement affaibli, mais cela est en grande partie parce que la guerre s’est internationalisée depuis 2014 avec les interventions Etasunienne et russe. Les forces régionales comptent pour moins. Les armées irakiennes et syriennes, le PYG et peshmergas peuvent remporter des victoires sur IS grâce à un soutien aérien massif. Ils peuvent vaincre IS dans la bataille et peuvent probablement reprendre les villes perdues, mais aucun ne pourra atteindre pleinement leurs objectifs sans le soutien continu d’une grande puissance. Une fois que le Califat sera parti, les gouvernements centraux de Bagdad et Damas pourront de nouveau se renforcer. Les Kurdes peuvent se demander s’ils ne risquent pas alors de perdre tous les gains obtenus dans leur guerre contre l’État islamique.
Patrick Cockburn
Article de Patrick Cockburn du London Review of Books et repris par divers sites étasuniens tels ques counterpunch ou zmag.
Traduction Yves Bourgeaux