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La campagne pour l’élection présidentielle en Colombie a été marquée par des coups de feu visant l’équipe d’une candidate. Personne n’a été blessé.
La caravane électorale d’une candidate de gauche à la présidentielle en Colombie a été la cible de coups de feu dans l’est du pays, a annoncé dimanche son équipe de campagne. Aida Avella avait auparavant reçu des menaces de mort.
Des inconnus ont ouvert le feu sans faire de blessé sur la dernière voiture de cette caravane aux couleurs de l’Union patriotique (UP), a indiqué Catalina Rojas, membre du service de presse du parti. Le véhicule, qui transportait les gardes du corps, a "reçu des impacts de balle" et ces derniers "ont répliqué avec leur arme", a ajouté Andres Villzamizar, responsable des services publics de protection.
Aida Avella, qui défend les couleurs de l’UP à la présidentielle, se rendait dans une voiture blindée à un meeting, en compagnie de Carlos Lozano, candidat au Sénat, dans la province d’Aurauca.
De nombreux groupes illégaux, acteurs d’un conflit armé de près d’un demi-siècle, opèrent dans cette région frontalière avec le Venezuela. "Face à l’agression dans l’Arauca, nous réclamons le droit de vivre et d’être une alternative pour le pouvoir. Sans garantie, il n’y aura pas de paix", a réagi Mme Avella, dans un message posté sur son compte Twitter.
Le président colombien Juan Manuel Santos a vivement condamné cette attaque. "J’ai donné des instructions pour la protection d’Aida Avella, avec tous les moyens nécessaires, et pour qu’on enquête sur ce qui s’est passé", a déclaré le chef de l’Etat sur Twitter.
La principale formation de gauche, le Pôle Alternatif Démocratique (PDA), a de son côté mis en cause l’organisation du système politique. "L’attentat contre Aida Avella est le certificat de décès de l’idée selon laquelle l’opposition commencerait à avoir des garanties en Colombie", a souligné Viviana Viera, l’une de ses candidates à la Chambre des représentants.
Nombreux précédents
Début février, plusieurs dirigeants de gauche, dont Mme Avella, des représentants de PDA ou encore le maire de gauche de Bogota, Gustavo Petro, un ex-guérillero, ont reçu des menaces de morts. Elles étaient signées par une bande criminelle composée en partie d’anciens paramilitaires d’extrême droite.
Créée durant une première tentative de dialogue avec les Farc dans les années 80, l’UP a essuyé une vague de violence de la part des milices, dissoutes depuis 2006. Entre 3000 et 5000 sympathisants ou élus avaient été assassinés. Mme Avella a elle-même vécu en exil durant 17 ans après un attentat.
Les élections législatives sont prévues le 9 mars en Colombie. Elle seront suivies de la présidentielle, dont le premier tour se déroulera le 25 mai.