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La cacophonie politique et la gouvernance des démons

Je commence mes idées par un passage d’Helen Exley « Le signe du courage, à notre époque de conformisme, est la capacité de rester fidèle à ses convictions – non pas par entêtement ou par défi (ce qui est un réflexe de défense et non de courage), ni pour avoir raison envers et contre tout, mais simplement parce qu’elles représentent les valeurs auxquelles on croit ». Le courage c’est dire la vérité même si cette vérité est amère.

Ce que je vous raconte ressemble est une blague politique qui court dans la foule de médecins résidents grévistes. Des spécialistes bactériologistes algériens ont découvert un microbe verbal qui se propage par les discours politiques de certains partis. Dieu merci, ces spécialistes confirment que ce microbe ne contamine que les individus qui ont été affaiblis par une carence éducative dans l’école détruite par la démagogie, une culture précoce mélangée aux idéaux du retour aux sources ou un nationalisme importé d’ailleurs. Ce microbe ne touchent pas les manifestants nous affirme un gréviste.

Un autre résidant gréviste nous dit que les mots ont une valeur mais leur mauvais emploi peut nuire gravement à la démocratie de chez nous. Le mot devient dangereux quand il se transforme en microbe. La manipulation du langage et l’usage des mots vagues est une habitude dans tous les régimes totalitaires et dans les systèmes obsolètes. Les totalitaires essayent, par leurs discours plats, de changer la situation à leur avantage. Aucun mot n’est ni fortuit ni improvisé, surtout quand ce mot sort de la bouche des spécialistes en démagogie. Les démagogues de certains partis qui ont chanté dans le passé la chanson connue « papa tout va bien » sont porteurs du microbe verbal. Méfiez-vous de leur contact.

Aujourd’hui, ils essayent de nous donner des leçons ! Ils oublient que 10% des Algériens détiennent 80% des ressources du pays, une situation très inquiétante dans le pays des braves. Après sept mois de règne chaotique et anachronique, le RND a montré ses limites, ses tares et ses insuffisances. À défaut de venir au pouvoir pour construire ou reconstruire le pays, il finit par détruire, démolir, décourager et humilier le peuple. La situation n’est pas du tout agréable. Les résidents et les éducateurs sont en grève des mois durant. Le bâton des forces de l’ordre est le seul interlocuteur. Le crachat est devenu le dialogue à la mode. Ils tabassent tout le monde. Ils imagent ce que je ne peux pas écrire par respect aux lecteurs. Pauvre peuple ton avenir n’est pas brillant !

Par contraste, l’opposition pulvérisée, mime ainsi le jeu du pouvoir qui, comme d’habitude, dans son brouillard politique utilise des fantômes diviseurs pour mieux régner. Les fantômes tirent les ficelles qui nous mènent à la démence politique. Rabaissés par leurs échecs successifs, humiliés par l’épanouissement des autres, les gouvernants trouvent dans une idéologie peut familière à la nôtre culture des solutions étranges. Ils connaissent cette idéologie qu’à travers des slogans vides et l’utilisent d’une manière arrogante pour faire peur au peuple. Le terrorisme leur offre une raison d’occuper le fauteuil de la honte. Ils se colleront à ce fauteuil tant que le fantôme Sir DAISH-ISIS hante et guette les lieux.

Les uns roulent en Hummer et chantent leur joie de vivre. Les autres se bousculent pour un siège dans le bus de la dernière chance. Ils s’entassent comme des sardines dans un bus dégradé et délabré.

Entre le caviar des uns et le lait ensaché à Birkhadem aux autres, les différences s’agrandissent entre la classe du peuple et la classe des arrivistes. L’image du fils du pauvre de Mouloud Feraoun dans l’ère coloniale fait surface dans l’Algérie indépendante aujourd’hui. L’image d’un Algérien dans un Hummer américain cache les ordures qui s’entassent dans nos rues. Les deux images se confrontent. Cette confrontation d’image est inédite dans l’histoire de l’Algérie de tous les temps. Les fils de responsables d’aujourd’hui s’en foutent éperdument de Mouloud Feraoun. Hélas ! Ali, Sidi et Ou ne sont pas des Mouloud. Un Feraoun menace et un autre Ghebrit fracasse. Où va l’Algérie, disait Mohammed Boudiaf ?

Depuis la décennie noire, l’impunité règne en maître absolu et continue, comme une pieuvre, à étendre ses tentacules partout. On annonce un mandat d’arrêt contre un malfaiteur aujourd’hui. Le lendemain ce même malfaiteur devient crédible et se propose comme candidat aux présidentielles de 2019. Drôle de gouvernance ! Je ne reconnais plus l’Algérie dans la cacophonie politique où le démon gouverne !

Aussi longtemps que l’impunité continuera d’être honorée chez nous ; aussi longtemps que les auteurs des délits de sang et bien d’autres ignobles crimes se verront attribués des sièges de notables et sont qualifiés de nomenklatura en guise de prime pour « services rendus », le peuple ne pourra plus attendre un espoir de vie descente.

Le peuple a entendu. Nous vivons mieux que les Suédois, nous dit un va-nu-pieds. Le peuple va entendre encore des aberrations de nos dits responsables. J’interroge la raison : nos responsables sont-ils inconscients ou ils le font exprès. La raison montre ses limites et me répond : Dieu seul le sait...

Lisons ce que nos intellectuels nous annoncent. Selon les chiffres d’une récente étude réalisée par des enseignants chercheurs à l’université d’Alger-3, et présentée le 9 décembre 2014 à l’occasion d’un colloque international sur l’évaluation des politiques de lutte contre la pauvreté dans les pays arabes, 20 millions d’Algériens vivent sous le seuil de pauvreté et dans des conditions sociales déplorables. ! Nous sommes en 2018, le taux de pauvreté est alarment, passant en 2014 à 50 % de la population contre 20% durant la décennie noire. Kad Ahmed l’avait prédit. En 1962 notre économie était à zéro, grâce à la politique consciente nous l’avons multipliée par cinq. Le résultat de cette opération se voit d’aujourd’hui.

En conclusion : Les gens de la rue savent que le RND ne manque jamais une occasion de surfer sur les polémiques. Les communicants « rndistes » n’hésitent pas à monter au mâchicoulis pour nous faire peur. Ils défendent un « système » qui les nourrit. Avez-vous entendu la blague RND : Parait-il, le pays est en danger, il faut se serrer la ceinture. Nos super-intelligents cherchent des solutions qui aboutissent au final à une cure d’austérité ! Je ne vois pas la relation entre la ceinture serrée et le danger de la nation..... Peut-être ils font allusion aux bombes humaines dont la ceinture est faite de TNT. Et ça continue, dans la cacophonie politique le démon qui veut nous gouverner continue ses grimaces.

Omar Chaalal

»» http://www.lematindalgerie.com/la-cacophonie-politique-kaid-ahmed-avait-raison
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