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L’image ternie du soldat israélien Gilad Shalit

Gilad Shalit voyage, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Non pour donner des conférences et raconter sa captivité d’ancien prisonnier du Hamas, mais en touriste. Avant de reprendre des études en sciences économiques, en octobre, à l’université d’Herzliya, dans le nord d’Israël, nous a indiqué son père, Noam Shalit.

L’ancien soldat, devenu un héros national en Israël, surfait sur une vague de popularité depuis sa libération, le 18 octobre 2011, après cinq années éprouvantes passées à Gaza. Couvert de louanges pour son courage et sa résistance dans l’adversité, reçu par des chefs d’État, ayant retrouvé la santé, tout allait de nouveau bien pour lui.

Jusqu’à ce long article que lui a consacré, vendredi 29 mars, Ben Caspit, éditorialiste réputé du quotidien de gauche Haaretz. Le journaliste a apparemment pris connaissance de l’interrogatoire auquel la sécurité militaire a soumis Gilad Shalit, notamment afin de connaître les circonstances de son enlèvement, le 25 juin 2006, à la lisière de la bande de Gaza, par des combattants islamistes. Ben Caspit indique que, lors de son entretien avec un psychologue, l’intéressé avait fait part de son appréhension à l’idée de subir un interrogatoire militaire.

Et pour cause : "Il savait qu’il n’avait pas fait son devoir de soldat et n’avait même pas fait le minimum pour éviter d’être capturé." Pourtant, rien, officiellement, ne lui sera reproché : il est devenu "l’enfant de tous", dont les années d’absence ont profondément marqué la "conscience nationale" d’Israël, écrit le journaliste. Il raconte que, lorsque l’attaque se produit, avant l’aube, l’équipage de quatre hommes du char Merkava-3 a du mal à lutter contre le sommeil.

IL NE FAIT RIEN

Le canonnier Gilad Shalit s’endort à 4 heures 35 du matin. La veille, le Shin Bet, le service de renseignement intérieur, avait évoqué une infiltration d’éléments du Hamas, par le biais d’un tunnel creusé sous le grillage de sécurité entre Israël et Gaza. "Je n’ai pas écouté", dira-t-il aux enquêteurs. Vingt-cinq minutes plus tard, il est réveillé par l’impact d’une roquette contre le char. Il voit le lieutenant Hanan Barak, suivi du sergent Pavel Slutzker, se précipiter vers l’extérieur, en lui criant d’en faire autant. Gilad ne bouge pas.

Bon réflexe, momentanément : quitter la place forte que constitue un Merkava de 65 tonnes, l’un des chars les plus puissants du monde, est une aberration. C’est surtout contrevenir aux ordres opérationnels. Les deux hommes paieront leur fuite de leur vie : ils sont immédiatement tués par les assaillants. Gilad entend les corps de ses deux camarades tomber.

Que fait-il ? "Il décide de rester dans le char, de ne pas en sortir pour combattre", écrit Ben Caspit. Va-t-il alors s’installer derrière la mitrailleuse (sans avoir à sortir la tête à l’extérieur), tirer quelques coups de feu qui auraient averti les troupes israéliennes alentour, lesquelles seraient venues immédiatement à la rescousse ? Non, il ne fait rien.

L’ennemi ? Deux militants islamistes. Le jeune soldat est paniqué, "il prie pour que tout se termine", rapporte Ben Caspit. Jusqu’à ce que l’un des militants lance deux grenades dans la tourelle. Miraculeusement, Gilad n’est que légèrement blessé. L’attente se prolonge, avant qu’il se décide à abandonner le tank, laissant son fusil M-16 sur le sol. Il est alors fait prisonnier.

Peu de temps après l’attaque, un technicien militaire viendra faire démarrer le char, en parfait état de marche. Deux morts, un soldat capturé, libéré en échange de 1 000 prisonniers palestiniens. Le char de Gilad Shalit, soldat de 20 ans, n’a pas tiré un seul coup de feu.

Laurent Zecchini
journaliste au Monde.fr
http://www.lemonde.fr/international/article/2013/03/30/l-image-du-sold...

URL de cet article 19985
  
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