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L’hypocrisie d’un "Non à la guerre" qui arrive bien tard

A l’heure où des médias comme la chaîne OTAN Today crient au loup contre la Russie et sa chaîne Russia Today. Il est bon de rappeler l'origine du conflit et les exactions des nazis ukrainiens. Ce texte d'un internationaliste espagnol le fait bien. On rappellera aussi que le capitalisme apporte la guerre comme la nuée apporte l’orage et que depuis 30 ans dans l'ex URSS il y a eu des conflits opposant les russes et les ukrainiens, les azéris contre les arméniens, les géorgiens contre les ossètes et les abkhazes et les tadjiks entre eux. Ces peuples avaient vécu en paix pendant 72 ans en URSS dont le refrain de l'hymne disait : Sois glorieuse, notre libre Patrie, Sûr rempart de l'amitié des peuples !

Article de Ramiro Gómez membre de la brigade Rubén Ruiz Ibarruri et participant de la caravane antifasciste de Banda Bassotti

Je me mets à écrire en tentant de contenir la rage et l’indignation que me produisent les réactions de la gauche occidentale et de la société en général sur la contre attaque russe en Ukraine.

La vérité est que je n’espérais pas grand chose à ce sujet. Il est plus que prouvé qu’il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veux pas voir et que bien que beaucoup répètent mille fois que la télé manipule, ils continuent de danser au rythme qu’on nous donne depuis les médias occidentaux.

Depuis hier j’ai vu sur les réseaux sociaux plein de pancartes de NON A LA GUERRE dont on avait enlevé les 20 ans de toiles d’araignées accumulées depuis la guerre en Irak.

Je pourrais dire que toutes ces pancartes ont été oubliées au fond du tiroir de l’infamie, tandis qu’Israël massacrait la Palestine. Tandis que les États-Unis ravageaient l’Afghanistan ou la Libye par des bombardements massifs qui ont causé la mort de plus de 150 000 personnes, dont des milliers d’enfants. Des morts pour lesquels les États-Unis ont refusé de mener une enquête. Mais dire tout ceci serait trop facile. Je pourrais dire que quand les médias nous dirent une fois de plus que, comme la Libye, il fallait intervenir en Syrie vous êtes restés silencieux tandis que les États-Unis attaquaient un pays souverain et pillait ses réserves de pétrole.

Je pourrais aussi dire qu’au mois de février 2022 il y a eu des morts en Palestine, à Damas par des bombardements israéliens, également au Yémen et en Somalie. Et vos pancartes étaient oubliées.

Je pourrais dire aussi que les politiciens occidentaux ont causé un génocide constant dans les eaux méditerranéennes, mais ce serait donner l’occasion à trois pelés et deux tondus de m’accuser de démagogie. On voit qu’il y a des morts qui importent et d’autres non.

Comme disait Malcom X, prenez garde avec les médias parce que sinon vous finirez par défendre les oppresseurs.

Mais je préfère me centrer sur la guerre qui a éclaté en Ukraine au cours de l’année 2014, pour laquelle vos insultantes pancartes arrivent 8 ans trop tard. Tout le monde peut se tromper, tout le monde peut commettre des erreurs, mais il est aussi possible qu’il y ait quelque chose de plus pervers dans cette "négligence".

Avoir de la mémoire est quelque chose de très important, et encore plus dans une société qui fabrique des conflits jetables pour que la majorité des personnes agissent uniquement en plaçant un avatar à la mode sur sa photo de profil et qui quelques jours plus tard, avec l’apparition de n’importe quelle nouvelle de la presse people, de football ou n’importe connerie, sera vite périmée.

Avant tout, il faut comprendre qu’une guerre de nos jours ne surgit pas de rien et que beaucoup de nous comprenons que la guerre globale a commencé il y a très longtemps. Une autre chose est que les médias dont nous nous alimentons décident quel temps il fait ou quel conflit existe ou non. Mais il a a une multitude d’endroits dans le monde qui sont depuis des années en guerre et sont invisibilisés parce que les intérêts économiques qui sont derrière favorisent l’alliance occidentale USA-OTAN.

Depuis des années l’OTAN-USA n’a pas tenu sa promesse et a construit des bases militaires avec ses troupes partout sur la frontière russe, avec l’intention de l’affaiblir, et d’assiéger les pays eurasiatiques qui peuvent faire concurrence au dollar et à l’euro.

Il est très facile de chercher une carte des bases de l’OTAN dans le monde et vous verrez comment les mouvements militaires de harcèlement se produisent depuis des années.

La guerre d’Ukraine est seulement un chapitre de plus d’une série beaucoup plus étendue et il est essentiel d’en tenir compte au moment d’analyser les faits des derniers jours.

Avant tout, et pour prévenir les mauvaises langues qui apparaissent, je dis que Poutine me dégoûte, et que la Russie n’est plus l’URSS et ses politiques n’ont rien à voir avec son passé soviétique, mais je refuse de centrer l’attention sur la Russie parce que je considère que c’est faire pencher la balance du mauvais côté et que cela peut donner lieux à des positions manipulées.

Je vais me centrer dans mon cher peuple du Donbass.

Quand en 2013 surgit le mouvement Maïdan comme une supposée réponse sociale à la corruption politique, les ouvriers et mineurs du Donbass le voyaient avec sympathie malgré le fait qu’ils étaient engagés dans une grève des houillères, de villes abandonnées depuis longtemps par les administrations, très loin de la vie de la capitale.

Ici aussi nous pûmes voir les images des manifestations énormes de Kiev et de comment elles affrontaient avec beaucoup de violence la police.

Jusque là tout allait bien. Les drapeaux rouge et noir donnaient une touche agréable pour qu’une société du spectacle comme la notre se mette à applaudir les symboles et à appuyer ces mouvements.

Les choses commencèrent à partir de travers quand les manifestants qui attaquaient la police y allèrent avec des uniformes paramilitaires et que commencèrent à apparaître des symboles nazis sur leurs boucliers. Quelque chose commençait à sentir mauvais. Le drapeau rouge et noir était en fait le symbole de l’Armée insurrectionnelle ukrainienne du nazi Stepan Bandera, qui s’allia aux nazis allemands lors de la seconde guerre mondiale, commettant des massacres des compatriotes ukrainiens juifs qui finirent par scandaliser même les Allemands.

Il est curieux de voir que si quelqu’un lance une pierre sur la police au pays basque, en catalogne ou à Madrid, il est à peine moins qu’un terroriste, et quand quelqu’un brûle vif un policier au Venezuela ou en Ukraine, c’est un activiste pour la liberté.

Les événements furent ensuite connus de tous. Le président Ianoukovytch (un corrompu de plus, comme n’importe lequel) abandonna l’Ukraine et le coup d’état mit en place un fasciste reconnu comme Poroshenko. Les nazis prirent les rues. Peu à peu on découvrit que de tels manifestations étaient soutenues par des valises de dollars américains qui soufflaient pour lever ce monstre de la guerre.

La violence depuis lors fut sauvage et quotidienne. La première chose qu’ils firent fut de s’en prendre aux locaux des communistes et antifascistes et de les détruire. Les groupes nazis armés arrivèrent à toutes les assemblées (NDT : conseils municipaux et régionaux) et dirent : ou vous êtes avec nous ou nous vous tuons. Beaucoup s’enfuirent et d’autres, supposés compagnons, se rallièrent aux nazis au nom de l’unité de l’Ukraine. Une horreur, mais c’est ainsi.

La population d’Ukraine est très hétérogène, avec 20% de personnes d’ascendance russe, principalement établie dans l’est du pays dans le bassin minier du Donbass. Il y a aussi des tatars (de Crimée), biélorusses, moldaves, polonais, hongrois, gitans, juifs, etc.

Dans l’est de l’Ukraine, quand Staline envoya des milliers d’ouvriers russes peupler la zone abandonnée du Donbass, riche en charbon, pour qu’ils exploitent les mines, les familles russes et ukrainiennes se mélangèrent, créant une cohabitation saine avec plus d’amour fraternel que de haine. Les familles de père russe et de mère ukrainienne et vice-versa étaient tout ce qu’il y avait de plus normal ici.

Mais depuis des années quelque chose de sinistre était en train de se manigancer.

En premier lieu, dans le système scolaire on a commencé à blanchir l’image de l’armée insurrectionnelle ukrainienne de Stepan Bandera, qui avait été considéré comme des proscrits antipatriotes et on commença à les présenter dans les écoles comme des "héros de la patrie" (actuellement il est facile de trouver des livres de primaire avec des illustrations d’enfants portant les emblèmes rouge et noir de ces assassins sauvages).

D’un autre côté, dans les principaux programmes de la télévision ukrainienne on a commencé a créer le bouillon de culture de la haine ethnique très bien conçu et concocté, où la population russe était présentée comme coupable de tout les maux économiques dont souffrait le peuple ukrainien. Tout cela compliqué par la politique de Ianoukovitch qui penchait pour des relations commerciales avec la Russie au lieu de la "prospère Europe".

Dans ces émissions télévisées politiques, on a commencé présenter la population du Donbass quasiment comme des singes sous humains qui n’était utile que pour piocher dans les mines de charbon, en contraste avec la population ukrainienne avec son université et son monde moderne. Ce fut un bombardement constant de haine ethnique.

Il y a une vidéo sur internet où l’on voit un fameux participant à ces émissions disant : "c’est une vérité dure à accepter mais ces gens sont un poids, qui nous appauvrissent, et qui occupent un espace dont les véritables ukrainiens ont besoin. C’est dure de le dire, mais il y a des gens dans le Donbass qui doivent mourir". Direct, sans vaseline. Durant des années, tandis que parallèlement le Pravy Sektor et Svoboda, les principaux partis nazis d’Ukraine, formaient paramilitairement, avec de l’argent occidental, ses militants aux techniques de guerre et de combat.

Pour revenir à Maïdan, l’effet de toute cette stratégie donna les fruits qu’on attendait. La haine nazie et raciste se traduisit en lynchage à Kiev des personnes racisées, homosexuelles, de gauche, ou nostalgiques du passé soviétique. Les assassinats se succédaient chaque jour. C’est alors que les groupes paramilitaires d’extrême droite se transformèrent en bataillons militaires officiels, payés avec un bon salaire directement des portefeuilles des oligarques locaux comme Ihor Kolomoïsky entre autre (NDT : ironiquement Ihor Kolomoïsky fianance des nazis alors qu’il est juif). ces bataillons se dirigèrent vers le Donbass.

Tandis que ces formations marchaient en émulant la symbologie et l’uniforme des groupes nazis allemands, les civils de Kiev les applaudissaient tandis qu’ils criaient "morts aux russes", "Gloire à l’Ukraine, gloire aux héros". La tragédie s’annonçait.

Tandis que les unités nazies se dirigeaient pour ravager le peuple du Donbass, les civils exaltés ultranationalistes (NDT : il ne pourrait dire fasciste au lieu d’ultranationaliste, ça irait plus vite) commencèrent à imposer leur loi dans toutes les villes. La première chose qu’ils firent fut de renverser toutes les statues de Lénine (dans l’Est il y en a une dans chaque village) et à lyncher tous ceux qu’ils considéraient comme ennemis de la patrie.

Sans aller plus loin, il y a beaucoup d’images d’événements divers, où des groupes de jeunes et de moins jeûnes donnaient des coups de pieds dans la tête de personnes âgées qui amenaient des fleurs aux statues de Lénine.

La majeure partie des ces passages à tabac incontrôlée finissaient par la mort.

Les personnes de l’Est, d’ascendance russe, se virent obligées de réagir. Voyant ce qui leur tombait dessus, ils commencèrent à se réunir autour des places et des statues de Lénine pour affirmer leur position et organiser leur autoprotection.

Arriva le jour fatidique qui changea la vie de milliers de personnes de beaucoup de pays. Le 2 Mai 2014.

La ligue de football organisa, "par hasard" au milieu de ce bouillon de culture, un match amical "pour la patrie" entre deux équipes de football avec beaucoup de supporters fascistes. Avant le match, tous se sont réunis dans une manifestation pour l’unité de la patrie ukrainienne.

Proche du parcours de cette manifestation s’était établit, à la porte de la Maison des syndicats, un campement de manifestant anti-Maïdan, d’ascendance russe.

En Russie, la "semaine sainte" est marquée par l’histoire soviétique et du 1er Mai, Jour de la Classe Ouvrière, jusqu’au 9 Mai commémorant le Jour de la Victoire contre le III ème Reich allemand, sont des jours de fête, et les gens en profitent pour rendre visite aux membres de leurs familles et pour faire des excursions. Pour cette raison, le campement anti-Maïdan ne comptait que quelques centaines de personnes, dans leur majorité des retraités et des adolescents.

En un moment déterminé de la marche fasciste, on détourna le parcours et elle se dirigea vars la Maison des syndicats. Il y a beaucoup à dire sur comment tout cela arriva et qui était impliqué, mais si je le fais maintenant je n’en finirais jamais.

Le résultat nous le savons tous. Les personnes du campement ont vu cette masse furieuse de nazis avec des drapeaux ukrainiens et ont du se réfugier dans l’édifice.

Les nazis encerclèrent l’édifice et y mirent le feu avec tout le monde à l’intérieur. Plus de 50 victimes, incluant des gamins de 16 ans, moururent brûlés vifs. Il y a des images à la portée de tous d’une femme enceinte étranglée par les nazis avec un câble de téléphone tandis que le reste des manifestants criant "mort aux Russes".

Les personnes qui tentaient de fuir les flammes en se jetant du troisième étage dans la rue étaient reçues avec des barres de fer et frappées à mort par la horde de "civils innocents".

Les données réelles sont qu’en plus de ces 50 personnes brûlées vives, il y en a 150 autres qui ont disparu sans que l’on ai jamais su ce qu’elles étaient advenues.

L’infamie ne s’arrêta pas là, car les autorités qui étaient présentes lors de cette attaque sont restées sans rien faire et ont même collaboré. Les seules personnes détenues pour ces faits furent précisément certaines des victimes. Tandis que les politiciens ukrainiens applaudissaient publiquement sur internet les faits mentionnés. Les images des corps des camarades calcinés sont terribles.

Aussi étaient terribles les images de beaucoup de gamins et gamines ukrainiens de vingt et quelques années remplissant des cocktails Molotov avec lesquels ils brûlèrent vif les camarades. Ou les images de la leader de FEMEN en Ukraine célébrant le massacre avec l’édifice en flamme derrière elle (très facile à trouver en recherchant sur Google "Femen, Odessa").

Ici, dans nos pays, les mêmes médias qui nous disent que les méchants sont les russes et qu’on doit sortir dans la rue pour protester contre cette guerre aujourd’hui, sont les mêmes qui après ces faits ont titré les unes suivantes : "Plus de 50 morts dans des heurts avec les séparatistes pro-russes".

Il faut être profondément méprisables et criminel pour publier cela, et présenter les victimes comme les bourreaux. Rien de nouveau sous le soleil.

Les évènements qui ont suivi étaient prévisibles.

Les nazis lynchant, pendant, enterrant vivant des civils russes, violant des femmes, crucifiant des personnes auxquelles ils mettaient le feu. Il serait facile de joindre des phots de tout cela, mais je ne veux pas tomber dans le morbide sensationnaliste et par respect pour les personnes amies et proches des victimes qui ont déjà suffisamment gravés dans la tête ces images pour ne pas les leur remettre continuellement devant les yeux.

Mais j’ai déjà dit que ces images sont publiques et à la portée de n’importe qui se donne la peine de les chercher. (NDT voici ces photos, vous pouvez les trouver en fin d’article ici, Personnes sensibles s’abstenir ! : Crime à Odessa) A ceux qui s’y refusent et qui préfèrent se contenter d’avaler la merde que chient les médias, je ne peux non plus prétendre les faire changer d’opinion. Ils ont suffisamment avec leur méprisable existence.

Devant le discours ukrainien qui appelait à prendre le Donbass et à exterminer ce 20% de la population dans l’Est, beaucoup à regret (car les russes du Donbass ne voulaient aucune guerre) se virent obligés de réagir pour défendre leurs familles et leurs maisons.

Il tinrent deux référendums où ils décidèrent de déclarer leur indépendance de l’Ukraine et de demander l’aide de la Russie. En Crimée, 97% de la population est russe, et les résultats de ces référendums était prévisibles. Personnes ne voulait rester dans une maison où on voulait le tuer.

Furent déclarées une série de Républiquse Populaires Indépendantes de l’Ukraine.

L’armée ukrainienne déclara la guerre menée par les bataillons nazis (Azov, Aidar, etc..) et commença à encercler et à bombarder les cités pro-russes les plus représentatives.

Il faut dire que toute cette guerre civile et ethnique cachait les plans de l’OTAN pour s’emparer d’une enclave importante dans sa guerre froide économique cachée (ou pas si cachée ) contre la Russie. Faire un coup d’état, placer un pantin pro-occidental et établir des bases militaires aux portes de la Russie. Pour cela, une pièce très importante stratégique était la péninsule de Crimée avec ses bases navales et le contrôle de la Mer Noire.

La Russie n’est pas stupide et voyait venir, et a immédiatement appuyé le référendum de Crimée en l’annexant.

Tant Kramatorsk que Kharkov n’étaient pas préparés pour résister à l’assaut militaire de l’artillerie et succombèrent très rapidement. Les scènes de violence nazies qui se produisirent furent terrifiantes.

Mais Lougansk et Donetsk étaient fortes. Les ouvriers, mineurs, et aussi quelques policiers et soldats d’ascendance russe, s’organisèrent, prenant des casernes et s’armèrent en formant des milices populaires d’autodéfense. Ils n’étaient pas disposés à se laisser tuer.

Les bataillons nazis et l’armée ukrainienne les encerclèrent, créant un siège qui isolait ces villes et commencèrent à bombarder sans pitié la population civile en foulant aux pieds toutes les conventions et pactes des droits humains.

La première chose qu’ils firent fut de bombarder les usines d’eau potable, d’électricité et d’énergie. Laissant la population sans eau, sans électricité, sans communications, radio, téléphones et télévision. Ensuite ils détruisirent les principales voies de communication pour empêcher les ravitaillements en vivres.

Vos pancartes Non à la guerre dormaient placidement dans le placard poussiéreux de vos consciences. La communauté internationale garda le silence.

Durant des mois ces villes furent frappées de la manière la plus cruelle. Des milliers de personnes, enfants, etc moururent démembrées, explosées dans une boucherie sanglante.

Les hôpitaux, collèges, garderies ne furent pas épargnées par les bombes. Les villes et villages des alentours furent détruites. Des centaines de milliers de personnes en exode furent reçues en Russie, pour les protéger des bombardements.

Le sadisme des fascistes émula ceux de l’Espagne de Franco avec le bombardement de la Desbandá (NDT : Massacre de la route Málaga-Almería. Le 8 Février 1937, des colonnes de civils réfugiés fuyant l’avancée franquiste en Andalousie orientale, furent bombardées depuis les airs et la mer. On estime le nombre de morts entre 3000 et 5000). Sur la dernière route qui reliait Lougansk à la Russie succéda quelque chose de terrible. L’armée ukrainienne communiqua aux civils du Donbass qu’elle cesserait le feu pendant 24 heures pour que tous les civils qui voulaient fuir vers le Russie puissent le faire immédiatement.

Des caravanes d’autobus commencèrent à prendre cette route.

L’armée ukrainienne ouvrit le feu et massacra la route, la réduisant en décombres de fer tordu et fumant entre des corps calcinés. Cette même armée qui est maintenant punie par la Russie. Qui vit par l’épée meurt par l’épée.

J’ai dit que l’événement du 2 Mai en a marqué beaucoup et pour toujours, et entre larmes et rage et désir de justice beaucoup de personne décidèrent de tout laisser pour venir mettre son torse comme bouclier et ses mains comme outils pour défendre le peuple du Donbass de la boucherie fasciste. Et je fus une de ces personnes qui abandonnèrent tout et je pris l’avion, seul avec mes larmes de peur, pour traverser des milliers de kilomètres, franchissant le siège de l’armée ukrainienne pour me retrouver à Lougansk pour aider un peuple oublié par vous toutes et vous tous.

Ce que je pus voir là bas, beaucoup le taxeront de propagande russe. Cela m’a coûté beaucoup de temps et beaucoup de séances de psychologue pour surmonter les terribles images et expériences que j’ai vécu là bas. J’ai du me démener de toutes mes forces et avec toute mon agilité physique et mentale pour ne pas mourir de nombreuses fois. Autour de moi, ayant eu moins de chance, j’ai vu les corps mutilés et les viscères répandues d’enfants, de vieux, hommes et femmes innocents. Cette odeur de sang, ces images ne pourront jamais être effacées de ma vie.

Il s’est passé 8 ans durant lesquelles l’armée ukrainienne a massacré sans pitié et sans interruption le peuple du Donbass. 8 putains d’années durant lesquelles tous ont gardé un silence cruel et complice. Depuis les médias, jusqu’à ceux qui maintenant sortent leur pancartes offensantes de Non à la guerre.

Le nombre de victimes civiles "officielles" qui est infiniment plus faible que le nombre de victimesréelles, est de 14 000 personnes assassinées.

Les bataillons nazis s’emparèrent de villages entiers, violant à loisir les femmes et les filles, pillant les maisons, torturant les hommes et même célébrèrent des orgies où ils violaient des bébés devant leurs mères. Vous pouvez vérifier qui était le Bataillon Tornado (NDT : Ils ont même été condamné par la justice ukrainienne pour cela : Des militaires du bataillon nationaliste ukrainien Tornado condamnés pour torture)

[NOTE DU GRAND SOIR : devant la gravité des accusations, et leur caractère apparemment "invraisemblable", et après quelques recherches, on trouve effectivement par exemple cet article de 2016 sur TeleSur https://www.telesurenglish.net/news/Ukrainian-Pro-Govt-Unit-Caught-on-Video-Raping-Young-Girls-20160808-0006.html Extrait : : "Lorsque les commandants de Tornade ont été arrêtés, leurs téléphones portables ont été saisis. Il y avait des images effrayantes sur ces téléphones... des images d’orgies sexuelles et de viols", a déclaré Tetiana Chornovol au radiodiffuseur ukrainien 112. "Il y a eu aussi des viols de mineures", a-t-elle dit, ajoutant qu’"il y avait même des bébés. D’après ce que je comprends, la mère du bébé a été forcée de le faire sous la menace de la mort de son enfant."]

Pendant le temps que j’ai vécu avec eux, j’ai pu constater comment ils souffraient par 40° de chaleur, sans une goutte d’eau, sans pouvoir manger, se laver, dormant dans des recoins, des caves et même des égouts pour éviter le pilonnage continuel des bombes ukrainiennes.

Le président Poroshenko était applaudit par tous les ukrainiens quand il disait "nos enfant pourront aller à l’école tandis que les enfants du Donbass devront se cacher dans des caves comme des rats" ; Tout le peuple l’applaudissait. Le même peuple qui accordait le porte-feuille de ministre de la défense en temps de guerre aux leaders nazis du Pravy Sektor. Être un civil innocent ne t’exempte pas de la responsabilité de donner le pouvoir à d’authentiques psychopathes pour qu’ils torturent et violent sans pitié.

Maintenant la Russie, qui depuis longtemps avertissait qu’elle ne permettrait pas qu’on continue de l’assiéger et de la mettre en péril, a décidé d’agir. Évidemment elle le fait pour protéger ses intérêt et éviter que l’OTAN continue de s’armer et de l’encercler avec des missiles et des troupes. Je ne suis pas quelqu’un qui sympathise avec Poutine, ni avec la Russie actuelle. Rien ne serait plus éloigné de la réalité. Mais je refuse de participer à cette infamie en mettant tout sur le dos de la Russie. Ils me semblent complètement aveugles. En premier lieu, parce que ces conséquences de l’affrontement géostratégique de grands blocs a beaucoup de responsables qui depuis des années bombardent d’autres terres et déplacent leurs pions pour continuer à étendre leur domaine, et je pense complètement illégitime que d’autres pays qui voient ce qu’il leur tombe dessus, déplacent aussi leurs pions.

D’un autre côté, parce que comme je l’ai déjà dit, cette guerre, qui tout d’un coup nous préoccupe parce que le journal télévisé le dicte, n’a pas commencé le 23 février 2022. Cette guerre a déjà 2 ans et assassinait sans pitié une population innocente tandis que tous vous détourniez la tête et regardiez ailleurs. Vos pancartes de Non à la guerre arrivent cruellement tard et sont au service indirect des intérêts otanesques.

Ils veulent nous convertir en d’autres complices manipulés de la barbarie qui mena un peuple à souffrir durant 8 interminables années, durant lesquelles l’Ukraine n’a pas appliqué les accords de Minsk.

J’aimerais que vous fassiez un moment l’effort de comprendre la rage et l’indignation que me produisent toutes vos trépidations.

Indépendamment des intentions réelles de la Russie, ce qui est sûrr est qu’enfin le peuple du Donbass va cesser de souffrir et de vivre caché dans les caves de ruines arrosées de sang.

Il est certain que cette armée terroriste et assassine d’Ukraine est en train d’être démilitarisée en détruisant ses bases, ses arsenaux, ses dépôts d’armes et de bombes qui maintenant ne pourront plus continuer à être tirées sur le Donbass.

Il est certain que les bataillons de néonazis ultra sauvages comme le bataillon Azov ne recommenceront pas à violer et torturer parce qu’hier ils sont morts par milliers dans leur base militaire de Marioupol. Ses dirigeants nazis ont été éliminés et il y a une liste très longue de criminels de guerre qui sont en train d’être capturés et seront jugés par le peuple du Donbass.

Les "innocents civils" de Kiev depuis un jour sont apeurés par les sirènes, cachés dans les sous terrains et sur les quais du métro, pleurant sur des images répétées par tous les envoyé spéciaux à Kiev qui n’ont jamais voulu poser un pied dans les villes massacrées du Donbass. Vous vous êtes tous indignés durant ces 24 heures. Peut-être que la vie des enfants du Donbass ne vaut pas la même chose.

Votre Non à la guerre sera sera exaucé lorsque la Russie se retirera d’Ukraine. Et vous continuerez à garder ces pancartes, obéissants des médias, pour recommencer à vous taire et d’enterrer avec vos propres pelles les enfants du Donbass. La vérité est que je vous méprise.

J’aimerais vous accompagner dans les orphelinats que nous avons visité au Donbass, d’enfants qui se sont retrouvés seuls pour toujours dans une terre détruite. Ces orphelinats desquels je suis sorti en pleurant de rage et de tristesse en voyant comment ils étaient habitués à 5 ans à se jeter au sol, recroquevillés à l’ordre d’une maîtresse d’école, pour se protéger des bombes. Et comme jour après jour ces enfant ont été décimés.

N’attendez pas que je vous rejoigne maintenant pour clamer contre la guerre.

La guerre est et sera toujours une merde de riches que payent les pauvres. Mais cette guerre a détruit beaucoup de vies qui vous observent depuis l’oubli tandis que vous tentez de protéger leurs bourreaux.

Je ne dis pas que tout cela rend légitime que meurent des civils en Ukraine. Je ne vais pas être hypocrite, certains mourront et c’est impossible de l’éviter dans un tel scénario. Bien qu’il soit certain qu’à la différence de l’armée ukrainienne, qui tue systématiquement des civils, et qui jusqu’à ce matin a tué deux professeurs dans un collège de Gorlovka, l’armée russe se préoccupe de limiter les pertes aux militaires, bien qu’à la télé ils te disent le contraire en utilisant des images d’archives de bombardements en Syrie ou dans d’autres pays. La machine de propagande travaille à fond la caisse. Ce que je dis, c’est que c’est infâme que vous parliez de ceci quand ils y a des dizaines de milliers de morts dont des enfants, des vieux, hommes et femmes, qui n’ont mérité ni votre appui, ni votre solidarité.

Ne me demandez pas d’éprouver de la peine. Je ne vais pas être cynique, c’est presque comme si on me tuait. J’ai assumé tous les risques pour aller là bas avec mon cœur comme bouclier pour arrêté les balles contre le peuple. Mais dans mon cœur sont beaucoup de personnes que j’ai vu mourir, beaucoup d’enfants que j’ai vu pleurer (et mourir aussi), beaucoup d’anciens qui ne méritaient pas de finir leurs vies démembrés ou morts de faim et de soif dans des cachettes oubliées. J’ai un devoir envers eux et un devoir envers la justice.

L’Otan, les États-Unis et l’Europe sont criminels et assassins. Les guerres entre puissances, y compris la Russie, devraient être freinées immédiatement. Les travailleurs et les travailleuses du monde devraient être unis contre ces guerres, contre toutes leurs guerres, et contre les oligarques d’un côté comme de l’autre. Ce serait l’idéal. Ouvriers ukrainiens et russes expropriant les oligarques et construisant un environnement d’appuis mutuel et de solidarité.

Mais nous sommes à des années lumières de cela et moi ce qui m’importe maintenant c’est que les gens du Donbass peuvent sortir de leurs refuges et puissent jouer dans un parc avec leurs enfants, sans peur d’être tués, pour la première fois depuis 8 ans.

NI GUERRE ENTRE PEUPLE S, NI PAIX ENTRE CLASSES

25 Février 2022

Ramiro Gómez
Brigade Rubén Ruiz Ibarruri et participant de la caravane antifasciste de Banda Bassotti

Traduction : Je viens de retrouver une pancarte poussiéreuse datant de 2014 avec l’inscription Sauvons le peuple de Gaza et du Donbass. Et rendez nous la glorieuse Union Soviétique où les peuples vivaient en paix

EN COMPLEMENT

https://www.humanite.fr/monde/ukraine/quand-la-lumiere-et-la-justice-sur-le-massacre-dodessa-564821

https://www.marianne.net/medias/pourquoi-le-massacre-d-odessa-t-il-si-peu-d-echo-dans-les-medias

https://francais.rt.com/international/86226-massacre-odessa-sept-ans-apres-moscou-demande-a-nouveau-enquete-kiev

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En Occident, la guerre deviendra la norme, la guerre constante. Les gens grandiront, atteindront la maturité, deviendront adultes, avec l’idée qu’il y a toujours une guerre. Alors la guerre ne sera plus une chose exceptionnelle, inhabituelle ou horrible. La guerre deviendra la nouvelle normalité.

Julian Assange

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