RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

L’Homme Africain n’est pas entré dans l’Histoire ?

Doit on rappeler à notre président, excusez moi, notre "roi soleil" que l’histoire du point de vue des vainqueurs n’est pas celle des vaincus.

 Alors père Sarko raconte moi une histoire !
 Non , mon enfant, l’homme africain n’est pas encore entré dans l’histoire !

Après cette brève plaisanterie, parlons de l’histoire et de l’homme (ou la femme) en Afrique.

Souvent l’inconscient colonial qui nous ronge veut que l’on attribue le militantisme simplement à des hommes politiques comme Thomas Sankara ( 1949-1987)ou Patrice Lumumba ( 1925-1961). N’oublions pas qu’un homme comme Ruben Um Nyobe ( 1913-1958) a été le précurseur des indépendances en Afrique Francophone. Comment Sarkozy peut-il nous l’apprendre alors que la France nie la guerre secrète entreprise au Cameroun entre 1947 et 1971, voir la biographie suivante :

Kamerun ! Une guerre cachée aux origines de la Françafrique (1948-1971), 2011, La Découverte.

Main basse sur le Cameroun : Autopsie d’une décolonisation, auteur : Mongo Béti

Bref, refaire le passé colonial ne m’intéresse pas , il y a tant de personnalités qui ont marqué l’histoire en Afrique que je préfère montrer au "roi soleil gouverneur de France jusqu’en mai 2012" que des femmes ont marqué l’histoire qu’il nous cache .

Prenons un cas parmi tant d’autres en Afrique :

Aline Sitoé Diatta (1920-1944)

Son nom a été donné à un quartier de Dakar situé à proximité de l’Université Cheikh Anta Diop (la Cité Aline Sitoé Diatta), à un stade de Ziguinchor (le stade Aline Sitoé Diatta), ainsi qu’à diverses écoles et organisation. Surnommée « la Jeanne d’Arc d’Afrique », c’est une héroïne de la résistance casamançaise (région historique du Sénégal) contre toute forme de domination.
Devant le nombre de plus en plus important de gens qui venaient en « pèlerinage » ou qui se réclamaient de ses « idées » ou qui désobéissaient aux toubabs, les colons sentant le danger grandir de plus en plus, se lancèrent à sa recherche... L’administration coloniale décréta qu’elle était rebelle et insoumise, qu’elle prônait une insurrection rampante, qu’elle s’opposait à la France et qu’elle était à abattre.

« Je n’ai aucune forme de justification à vous faire. C’est vous qui me devez des explications et des réparations. Si vous n’en êtes pas convaincus, allez interroger mon peuple. » Aline Sitoé Diatta

Quelques dates :

1939 : Elle va quitter la Casamance pour Dakar, où elle sera bonne à tout faire chez un colon du nom de Martinet, Régisseur des produits de base dans l’Ouest africain.

1941 : Pour certains elle eut sa première révélation à Dakar, lui demandant de rentrer chez elle, d’où elle mènerait une lutte pour sauver le « Sénégal » du colon. Elle demanda à son peuple le refus catégorique de toute activité imposée par les colons (refus de payer l’impôt en espèces ou en nature, rejet de la culture d’arachide au détriment de celle du riz, recrutements/enrôlements pour la guerre) et engagea celui-ci sur le chemin de la résistance.

8 mai 1943 : Elle fut arrêtée, le 8 mai 1943. On mit aussi son mari aux arrêts. Il sera libéré des années plus tard. Elle alla d’une prison à l’autre au Sénégal et en Gambie et finalement fut déportée à Tombouctou, au Mali, où elle sera déclarée morte en 1944. Elle a probablement succombé aux brimades, aux tortures aux privations de nourriture et au refus de la soigner lorsqu’elle tombait malade.

2007 : Une exposition lui a été consacrée.

Bibliographie :
W. J. Toliver-Diallo, « The Woman Who Was More Than a Man" : Making Aline Sitoe Diatta into a National Heroine in Senegal », Canadian Journal of African Studies, 2005.

Alors ces hommes et femmes militants ou militantes de l’histoire, monsieur le Président "roi soleil", sont morts(es) pour la patrie qui n’a jamais était reconnaissante.
A bon entendeur salut !

Sayid, un citoyen du monde( toujours pas convaincu de la fin de la monarchie française)

URL de cet article 15632
   
Même Thème
Missions en conflit
Piero GLEIJESES
Cet ouvrage présente un récit haletant de la politique cubaine en Afrique de 1959 à 1976 et de son conflit croissant avec les États-Unis. L’auteur conduit le lecteur des premiers pas de Cuba pour aider les rebelles algériens combattant la France en 1961, à la guerre secrète entre La Havane et Washington au Zaïre en 1964-65 — où 100 Cubains menés par le Che Guevara ont affronté 1 000 mercenaires contrôlés par la CIA — et, finalement, à l’envoi héroïque de 30 000 Cubains en Angola en 1975-76, (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Une idée devient une force lorsqu’elle s’empare des masses.

Karl Marx

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.