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"On-ne-nous-dit-pas-tout", ou on nous dit n’importe quoi.

L’histoire vraie des maladies de Pompidou, Chavez et Kate de Cambridge.

On-ne-nous-dit-pas-tout, scande Anne Roumanoff (oui, celle qui encaissa discrètement un chèque de 10 000 euros des mains des dictateurs qataris).
Ou on nous en dit trop et on nous enfume.

Prenons le cas de trois malades célèbres et voyons comment les médias (avec l’accord des intéressés) nous ont informés sur leur santé.

A ne pas rater, la vidéo de l’Ina ou deux journalistes du JT de 20 H développent longuement sur la grippe bénigne de Georges Pompidou, quelques semaines avant qu’il succombe à un mal qui le rongeait depuis des années.

1 - La maladie de Pompidou.

D’après le médecin Jean Bernard, Georges Pompidou était atteint de la maladie de Waldenström depuis 1968 et le savait très probablement au moment de sa victoire à l’élection présidentielle. Selon lui, s’il avait renoncé à son mandat, la progression de cette maladie du sang n’aurait pas été aussi rapide. Selon la CIA, sa maladie aurait été diagnostiquée dès l’été 1971

Dans les derniers mois de sa vie, la maladie de Waldenström et les corticoïdes rendent son visage extrêmement gonflé, lui font prendre beaucoup de poids et ralentissent sa démarche. Il se consacre essentiellement à la politique étrangère et délègue de plus en plus, notamment au secrétaire général de la présidence de la République, Édouard Balladur. Malgré la rumeur concernant son réel état de santé, les déclarations officielles font état de «  simples grippes » : c’est la première fois dans l’histoire de la Ve République qu’un communiqué officiel, signé le 7 février 1974 du médecin personnel de Georges Pompidou, Jean Vignalou, informe sur la santé du président. A partir de l’hiver 1974, il se retire dans son appartement de l’île Saint-Louis et est placé sous une assistance médicale permanente.

La mort du président Georges Pompidou, survenue dans son appartement de l’île Saint-Louis le 2 avril 1974 à 21 heures, est annoncée le soir-même.

Une polémique se développe alors au sujet du secret tenu autour de sa maladie, et la classe politique «  convient » alors que les futurs présidents de la République devront rendre compte de leur état de santé (François Mitterrand, qui s’était engagé durant sa campagne de 1981 à publier des bulletins de santé réguliers, dissimula lui aussi la gravité de sa maladie après son accession au pouvoir) (Source Wikipedia).

On croit rêver en écoutant le Journal télévisé de 20 H le 7 février 1974 où deux journalistes en vue (Jean-Marie Cavada et Jean-Claude Héberlé) enfument longuement les téléspectateurs en parlant de grippe devant une photo de Pompidou légèrement bouffi. Depuis des mois déjà , le tout-Paris médiatique connaissait la vérité.

C’est ici et c’est à ne pas manquer. Du comique garanti. http://www.ina.fr/sciences-et-techniques/medecine-sante/video/CAF94060...

2 - La maladie de Chavez

(voir aussi les déclarations du malade et les articles publiés par LGS) dont :
http://www.legrandsoir.info/aggravation-de-l-etat-de-sante-de-chavez.html

Le 8 décembre 2012, le président vénézuélien Hugo Chavez a annoncé la récidive de son cancer, diagnostiqué en juin 2011, et la nécessité urgente d’une quatrième opération à Cuba. Depuis le 27 novembre, il se trouvait à La Havane pour un traitement à "l’oxygène hyperbare".

Le 8 décembre, malgré l’avis des médecins, il a tenu à rentrer à Caracas pour s’adresser, sur un ton grave, aux Vénézuéliens, et leur dire la vérité (d’autres chefs d’Etat, malades, ne l’ont pas fait...) et proposer Nicolas Maduro pour lui succéder, au cas où il serait dans l’incapacité de continuer à assumer ses fonctions. Mais peut-on "succéder" à Chavez ?

Il a également réuni l’Etat-major militaire et a tenu à insister sur la continuité du processus révolutionnaire : "la République et la révolution sont dans de bonnes mains".

Dans son "message à la nation", le "comandante " a martelé à plusieurs reprises : "unité, unité, unité", et rassemblement patriotique de tous les courants progressistes, renforcement de l’unité nationale, de l’alliance civico-militaire. Si de nouvelles élections devaient avoir lieu (ce que prévoit la Constitution si le président nouvellement élu ne prendre ses fonctions au 10 janvier 2013), il a demandé au peuple de voter pour Nicolas Maduro.

Né en 1962, ex-leader étudiant maoïste, ex-dirigeant syndical, d’origine populaire, collaborateur de longue date et "homme de confiance" du président, Nicolas Maduro a été pendant six ans Ministre des Affaires étrangères avant de devenir Vice-président, en octobre dernier.

Depuis l’annonce de la récidive, le peuple vénézuélien pleure et prie, mais la révolution suit son cours. L’ordre constitutionnel est maintenu. Chavez est absent depuis plusieurs semaines ; et une direction collective dirige un pays en état de choc mais serein, sans vacance déstabilisatrice de pouvoir, et qui va voter dimanche 16 décembre pour renouveler les gouverneurs des 23 Etats. Les résultats de cette première bataille électorale sans Chavez seront particulièrement importants.

Actuellement, le chavisme ("Pôle patriotique", alliance autour du Parti Socialiste Unifié Vénézuélien de petits partis de gauche, dont le parti communiste) gère 15 Etats et l’opposition 9. Les projecteurs sont braqués sur l’Etat de Miranda, dont le gouverneur est Henrique Capriles, candidat de l’opposition aux récentes présidentielles. L’ex vice-président chaviste, Elà­as Jaua, tente de le battre ; les sondages donnent deux point d’écart, et donc un résultat serré. Les Etats de Zulia et Táchira, riches en matières premières (gaz, pétrole...) et gérés par l’opposition, représentent également un enjeu de premier plan...

L’opposition libérale, la bourgeoisie, l’ex-social démocratie devenue socio-libérale, très chrétiennes, se réjouissent de la récidive du cancer de Chavez. Elles sablent le champagne et commencent à broder sur le thème de "l’avenir incertain", etc.

Autant dire que ces charognards n’ont aucune éthique, pas même la compassion de s’incliner devant le difficile et douloureux combat que mène un homme, avec courage et dignité, contre la maladie. Le leader du "social-démocrate" parti Action Démocratique (le parti du président qui en 1989 fit tirer sur le peuple), rêve de présidence. Ce Ramos Allup, anti-chaviste obsessionnel, est vice-président de l’Internationale socialiste et allié aux pires conservateurs. La social-démocratie vénézuélienne, qui a du sang sur les mains, constitue pour les Etats-Unis, l’une des cartes à jouer. L’autre étant de diviser le chavisme. Le PSUV compte huit millions de membres et donc des courants patriotiques, nationalistes, révolutionnaires, divers. Chavez en est le rassembleur, le fédérateur. Il est devenu un personnage collectif. Une relation d’affection, une communion profonde, l’unissent aux plus pauvres . Ils vénèrent Chavez parce qu’il a changé leur vie. Si Chavez devait disparaître, Maduro ne pourra pas assumer cette fonction de la même manière ; mais l’homme, intelligent, est le dirigeant le plus estimé après Chavez.

La révolution a fortement politisé et impliqué le peuple ; elle a mis en place des structures d’autogestion populaire, des formes de décentralisation, d’autogouvernement des communes... Une grande consultation nationale vient de se conclure. Il s’agissait de soumettre à débat le "deuxième plan socialiste de la nation 2013-2019".

La plupart des chefs d’Etat latino-américains ont envoyé à Chavez des messages chaleureux, non diplomatiques, pour souhaiter qu’il s’en sorte. Chavez est reconnu comme le fer de lance de l’intégration continentale à l’oeuvre depuis une dizaine d’années (Mercosur, Unasur, Alba, Celac).

Avec Chavez (et nous sommes des millions à le souhaiter de tout coeur) ou sans Chavez, il est peu probable que la Révolution recule. Les hommes qui, au service des peuples, marquent l’histoire, ne meurent jamais.

3 - La maladie (d’amour) de la duchesse (sic) de Cambridge. Enceinte, elle a souffert de «  nausées matinales prononcées ».

Pour tous les détails, voir vos médias payants habituels et républicains.

Conclusion.

Que se passe-t-il quand meurent des célébrités ?

Kate ? Rien, comme quand disparaît des écrans une chanteuse de Star Academy.

Pompidou ? Pas grand choses, un blanc bonnet (Poher) a provisoirement remplacé un bonnet blanc en attendant que Giscard, dit d’Estaing, n’entre dans la continuité chère à la Bourse.

Chavez ? Ses ennemis espèrent le meilleur pour eux, mais des graines ont été semées.

A suivre, donc.

Jean Ortiz et Vladimir Marciac pour legrandsoir.info

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