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L’Espionnage exercé par Washington via Bogota

photo : Julio Londono Paredes de la Colombie

Le Département Administratif de Sécurité, DAS, est un organisme de recherche et d’espionnage politique qui dépend directement du Président de la Colombie.

Si au cours des années antérieures, il fut impliqué dans des crimes, des tortures et autres délits, jamais il n’avait atteint les niveaux actuels : narcotrafic à grande échelle, coordination avec des paramilitaires dans des assassinats de centaines de personnes et complots pour déstabiliser des gouvernements voisins. Tout ceci reconnu par d’ex-hauts fonctionnaires devant les autorités colombiennes et étasuniennes.

Le ministre du Pouvoir Populaire pour les Affaires Intérieures et la Justice du Venezuela, Tarek El Aissami vient de dénoncer ce qui était déjà connu : le DAS agit au Venezuela et en Equateur à l’encontre des gouvernements de ces deux nations soeurs.

Les complots s’appellent respectivement Falcon et Salomon, selon des documents trouvés sur deux agents du DAS capturés il y a quelques jours au Venezuela. Des stratégies de Washington que Bogota assume pleinement.

Ce qui est nouveau, c’est qu’il existe aussi le Plan Fénix à l’encontre de la Révolution Cubaine.

Mais, est-ce vraiment nouveau ? Depuis 1999, l’ex-colonel Julio Londoño Paredes est l’ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de Colombie à La Havane. Londoño est le plus expérimenté des diplomates colombiens. Il est entré au Ministère des Affaires Etrangères en 1969 et a été nommé chancelier en 1986 pour quatre ans. Il fut aussi chef de la délégation à l’ONU, à New York.

Quelle importance a donc tellement Cuba pour que la Colombie ait envoyé un diplomate aussi prestigieux ?

A cause de sa grande activité sur le plan de la solidarité, aussi bien que sur le plan culturel et politique, Cuba est un modèle pour de nombreux progressistes et membres de la gauche latino-américaine et mondiale. Elle est donc un sujet d’espionnage très important pour Washington. Et qui donc, sinon le grand allié colombien, est le plus approprié pour cette tache ?

C’est aussi justement en 1999 que l’Ecole Latino-américaine de Médecine fut inaugurée à Cuba. Parmi des milliers de latino-américains arrivèrent des centaines de colombiens, que le gouvernement révolutionnaire pourvut d’une bourse. On apprit peu à peu que beaucoup d’entre eux étaient les enfants de familles liées au narco-paramilitarisme. Derrière cette façade d’activités culturelles, l’ambassade commença à les organiser pour qu’ils surveillent les autres étudiants dont les parents militent dans des organisations d’opposition, qu’elles soient syndicales ou paysannes.

Et ce n’est pas tout. Il est possible que…. depuis le moment où ils ont été affectés dans différentes villes et peut-être même à l’insu de certains d’entre eux, ils travaillent à un réseau de surveillance de la société cubaine. Ceci est l’une des stratégies de Washington.

Hernando Calvo Ospina.

http://www.hernandocalvoospina.com/

Traduction espagnol-français : Simone Bosveuil-Pertosa

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COMMENTAIRES  

03/11/2009 15:08 par Primitivi

Article très très intéressant, merci de ce relais.
L’attitude de la Colombie au coeur de l’Amérique du Sud est très inquiétante, ce pays au mains des conservateurs EST le facteur de déstabilisation de la région.
Le second pays dans une mesure beaucoup beaucoup moindre étant le Pérou.
Ces deux pays ont aussi la caractéristique d’être en guerre contre leur propre population. Je n’oublie pas le cas du Chili avec les communautés Mapuche, ni le cas de l’Equateur avec les tensions entre autochtones et gouvernement, mais les tensions dans ces deux pays ne sont pas aussi généralisées qu’en Colombie.

La Colombie, dont le président est plus que soupçonné de liaison avec les cartels de la drogue et qui a été filmé avec le plus célèbre commandant des paramilitaires. La colombie qui a exporté ses paramilitaires vers le Honduras, avec qui les USA tiennent des relations plus que sulfureuse.

Inquiétant tout cela inquiétant, d’autant plus que comme le précise un autre article du Grand Soir des déstabilisations en série sont probables en Amérique Centrale, et qui est derrière ? Je vous laisse deviner.

Trois articles en complément à propos de la Colombie :
 L’exécutif des États-Unis n’a pas informé le Sénat des négociations avec la Colombie pour l’installation de bases militaires.
 Le Ministre de l’Intérieur vénézuelien dénonce que le D.A.S. et la D.E.A. sont devenus des "cartels importants du narcotrafic".
 Honduras : complément à propos des francs-tireurs et des paramilitaires.

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