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L’entretien que Poutine a accordé le 3 septembre à la télévision russe Pervyi Kanal

Traduction non professionnelle -mais j’ai fait de mon mieux- de cette restitution de cbc.ca : Poutine met en garde l’Occident contre une intervention unilatérale en Syrie

Le leader russe qualifie de "ridicules" les allégations d’attaque au gaz sarin par le gouvernement

Président Vladimir Poutine a mis en garde l’Occident contre une action unilatérale en Syrie, mais a aussi dit que la Russie "n’exclut pas" de soutenir une résolution de L’ONU sur des frappes militaires punitives s’il est prouvé que Damas a utilisé le gaz toxique contre son propre peuple.

Dans un entretien approfondi avec l’Associated Press et la première chaîne de télévision d’état (Pervyi Kanal), Poutine a dit que Moscou a fourni quelques composants du système de missile de défense aérienne S-300 à la Syrie, mais a suspendu de nouvelles livraisons. Il a suggéré que la Russie pourrait vendre les puissants systèmes de missile ailleurs si les nations Occidentales attaquent la Syrie sans soutien du conseil de sécurité de l’ONU.

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L’entretien de mardi soir dans la maison de campagne de Poutine en dehors de la capitale russe est le seul qu’il a accordé avant le G-20 qui s’ouvre jeudi à St.-Pétersbourg. Le sommet était supposé se concentrer sur l’économie mondiale, mais semble maintenant être dominé par la crise internationale occasionnée par les allégations selon lesquelles le gouvernement syrien aurait utilisé des armes chimiques dans la guerre civile du pays.

Poutine a dit être désolé que le Président américain Barack Obama ait annulé l’entretien qui devait avoir lieu à Moscou avant le sommet. Mais il a exprimé l’espoir d’avoir avec lui des discussions sérieuses sur la Syrie et d’autres questions à St.-Pétersbourg.

"Le président Obama n’a pas été élu par les Américains pour être agréable à la Russie. Pas plus que votre serviteur humble n’a pas été élu par le peuple russe pour être agréable à qui que ce soit" a-t-il dit de leur relation.

"Nous travaillons, nous débattons de certaines questions. Nous sommes humains. Parfois l’un d’entre nous est agacé. Mais je voudrais répéter encore une fois que les intérêts mutuels mondiaux forment une bonne base pour trouver une solution commune à nos problèmes," a dit Poutine.

Il a aussi nié que la Russie ait des politiques anti-homosexuelles - une question qui a menacé d’embarrasser le pays alors qu’il se prépare à accueillir les Jeux olympiques d’hiver en février.

Le leader russe, qui a effectué un an de son troisième mandat de président, a semblé s’efforcer d’être conciliant dans le contexte de froid croissant que connaissent les relations américano-russes. Les deux pays ont fait passer l’affaire Edward Snowden avant la Syrie, tout comme le traitement de son opposition pour la Russie et la place décroissante des groupes des groupes de civils qui reçoivent des financements de l’Ouest en Russie.

Poutine a dit qu’il était "ridicule" de penser que le gouvernement du Président Bashar Al-Assad -un allié loyal de la Russie- ait utilisé des armes chimiques à un moment où il contenait les rebelles.

"De notre point de vue, il semble absolument absurde que les forces armées, les forces armées régulières, qui sont à l’offensive aujourd’hui et dans certaines zones ont encerclé les prétendus rebelles et achèvent de s’en débarrasser, que dans ces conditions elles aient commencé à utiliser des armes chimiques interdites en sachant parfaitement que ça pourrait servir de prétexte pour appliquer des sanctions contre elles, y compris l’utilisation de force," a-t-il dit.

L’administration Obama dit que 1,429 personnes sont mortes dans l’attaque qui a e lieu le 21 août dans une banlieue de Damas. Les évaluations par d’autres groupes sont largement inférieures et le gouvernement d’Assad impute l’épisode aux rebelles essayant de le renverser. Une équipe d’inspection de l’ONU attend des résultats de laboratoire sur les échantillons de tissus et de sols collectés en Syrie avant d’établir un rapport.

"S’il y a des preuves que les armes chimiques ont été utilisées et utilisées spécifiquement par l’armée régulière, alors ces preuves doivent être soumises au conseil de sécurité de l’ONU," a ajouté Poutine, ancien officier du KGB soviétique. "Et elles doivent être convaincantes. Elles ne devraient pas reposer sur quelques rumeurs et informations obtenues par des services spéciaux par quelques écoutes, conversations et choses de ce genre."

Comparaison avec l’Irak

Il a noté que même aux États-Unis, "il y a des experts qui ne trouvent pas les preuves présentées par l’administration convaincantes et ils n’excluent pas la possibilité que l’opposition ait conduit une action provocatrice préméditée essayant de donner un prétexte pour l’intervention militaire à leurs sponsors."

Il a comparé les preuves présentées par Washington aux fausses données sur les armes de destruction massive utilisées par l’administration Bush pour justifier l’invasion de l’Irak en 2003.

"Tous ces arguments se sont révélés être indéfendables, mais ils ont été utilisés pour lancer une action militaire, que beaucoup aux États-Unis ont qualifié d’erreur. L’avons-nous oublié ?" a demandé Poutine.

Il a dit qu’il "n’exclut pas" le soutien de l’utilisation de la force contre la Syrie aux Nations unies s’il y a des preuves objectives de ce que le régime d’Assad a utilisé des armes chimiques contre son peuple. Mais il a fermement mis en garde Washington contre le lancement d’une action militaire sans approbation de l’ONU, disant que cela représenterait une agression.

Poutine a réitéré sa demande d’obtention de l’approbation du conseil de sécurité de l’ONU par Obama avant toute action. La Russie peut mettre un veto aux résolutions dans le conseil et a protégé la Syrie d’actions punitives jusque là.

Questionné sur le genre de preuves d’utilisation d’armes chimique qui convaincrait la Russie, Poutine a dit "cela devrait être une enquête approfondie et spécifique contenant des preuves qui seraient évidentes et démontreraient sans le moindre doute qui l’a fait et quels moyens ont été utilisés."

Poutine a dit qu’il était "trop tôt" pour parler de ce que la Russie ferait si les États-Unis attaquaient la Syrie.

"Nous avons nos idées sur ce que nous ferons et comment nous le ferons dans le cas où la situation évolue vers l’utilisation de la force ou autrement" a-t-il dit. "Nous avons nos plans."

Poutine a appelé le système de missile de défense aérienne S-300 "une arme très efficace," et a dit que la Russie avait un contrat de livraison du S-300s en Syrie. "Nous avons fourni certains des composants, mais la livraison n’a pas été achevée. Nous l’avons suspendue pour le moment," a-t-il dit.

"Mais si nous voyons que des actions sont engagées qui violent les normes internationales existantes, nous penserons à la façon dont nous devrions agir à l’avenir, en particulier quant aux fournitures d’armes aussi sensibles à certaines régions du monde," a-t-il dit.

Menace voilée

Cette déclaration pourrait être une menace voilée de rétablir un contrat sur la livraison du S-300s à l’Iran que la Russie a annulé il y a quelques années sous la forte pression américaine et israélienne.

Poutine a évoqué Obama comme un partenaire de négociation franc et constructif et a refusé de confirmer qu’il s’était senti personnellement offensé par les remarques d’Obama comparant son langage corporel à celui d’un étudiant ennuyé, se voûtant. Poutine a dit que les apparences pouvaient être trompeuses.

Poutine a aussi accusé les services de renseignements américains d’efforts maladroits pour appréhender Snowden, l’employé de l’Agence de Sécurité nationale, qui est recherché aux États-Unis pour espionnage. Il a dit que les États-Unis auraient pu permettre à Snowden d’aller dans un pays où sa sécurité n’aurait pas été garantie ou auraient pu l’intercepter en chemin, mais au lieu de cela ils ont fait pression sur d’autres pays.

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La gauche radicale et ses tabous
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