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L’élève et le bâtiment

La grande préoccupation de Descartes est ainsi d’atteindre la certitude. C’est pourquoi il se méfie des connaissances qui viennent des sens et des livres, car ce ne sont là que des certitudes paresseuses, quand il ne s’agit pas seulement de probabilité, et, par ce moyen, nous ne pouvons trouver la vérité que par hasard et non par méthode. Descartes

J’écris la plupart du temps des incongruités. Du moins en apparence… Je fais exprès pour mêler les cartes afin de jauger un peu la capacité de compréhension du lecteur. Non pas dans un but « intellectuel », mais simplement pour savoir s’il peut dépasser le stade du …bâtiment. Car le but de la vie n’est pas de bâtir une structure en bois, fixe, qui va se détériorer au fil des ans. C’est soi. Cette âme cachée au fond du savoir de bois mort.

Le corps est une bâtisse.

C’est l’élève qui compte.

Je dis toujours que je vais écrire des niaiseries, ou choses niaises. Mais, au fond, je jauge les humains, leur perception du « monde », de la société, et des créatures uniques qui en font partie. Un peu comme ce texte, Lettre d’un éperlan à Richard Dawkins .

Le problème est que pour le créateur de la tondeuse, il n’a jamais compris qu’elle ne pouvait servir dans l’eau.

Je comprends qu’on m’ait dit que je fumais trop de la moquette. Mais je vais m’expliquer : une machine aussi « terrestre » qu’une tondeuse ne peut servir dans la fluidité.

L’approche intellectuelle (vérifiée, et dite certaine) a pris du terrain depuis la découverte de l’ADN, celles de Darwin, et de M. Dawkins. L’illusion a été l’abandon des autres formes de connaissances, puisque tout est basé sur le « vérifiable ».

Si vous demandez à quelqu’un la couleur du ciel, il vous répondra : bleu. Si vous le sortez de l’école, et que vous lui montrez le couvercle de nuages gris et sombre, il s’accrochera à son « bleu ».

L’art de ne pas bouger. La réponse « parfaite ». Immobilisme.

L’illusion du nombre

Quand le cerveau parle, le reste du monde doit se taire. Les intellectuels copié-collé son maintenant nombreux. Les intellectuels, « travaillent » comme avec les puzzles : les enfants commencent avec 30 morceaux, les adultes finissent avec 1000. Ils montent leur paysage de l’Univers avec les pièces rondement découpées qu’ils ont sous la main.

C’est le mille qui fait croire en la vérité. Plus le nombre est élevé, plus on croit se rapprocher de la vérité.

Au fond, il faudrait jeter un oeil en dehors du puzzle. De l’image qu’on nous a dit de bâtir. En fait, nous entretenons cette même et ennuyante manière d’approcher la connaissance. L’erreur est que des connaissances vérifiables le sont pour des tâches concrètes. Pour la compréhension de l’Univers, des êtres que nous sommes, elles ne sont pas plus solides qu’il y a 2000 ans.

On peut bien avoir de la « méthode », avons-nous toutes les pièces invisibles ?

Dans un format fantaisiste, on peut se demander si Dieu croit aux athées.

Curieusement, les athées ont cessé de croire en « dieu » au moment où ils se sont rendus compte qu’il ne se mêle pas de l’histoire des hommes.

Comme Descartes…

Depuis des années que je jette des livres. Le livre est un oiseau qui passe. Chacun y perçoit ce qu’il peut y percevoir selon son « stade de connaissance ». Il vous apprend a voler. En le gardant trop longtemps, il meurt dans la bibliothèque, séché, mais le contenu s’imprègne en vous.

Si peu valent la peine d’être gardés au musée de sa bibliothèque.

Si quelques uns veulent être « logiques, « sensés », « vérifiables », et « actifs », il faudrait revoir les cendres de Jeanne d’Arc et brûler les banquiers et les politiciens qui les soutiennent.

Au fond, si nous étions si « logiques », il faudrait pour un moment se payer le luxe de se débarrasser de Satan sur Terre.

Être honnêtement athée ce n’est pas nier l’existence de « dieu », c’est se demander, en faisant un petit copier-coller de la phrase de Kennedy : « Ne vous demandez pas ce que Dieu peut faire pour vous, mais ce que vous pouvez faire de ce dieu qui est un peu en vous ? ».

Apprendre, réellement apprendre, n’est pas un « fichier » à garder en soi et à le transporter comme une mallette « fixe ». C’est simplement découvrir le mouvement.

S’il est une chose à craindre, c’est que le savoir soit une mort, un cadavre que l’on traîne.

C’est en jetant le cadavre qu’on ressuscite à quelque chose d’autre que ce dessin qui nous est si précieux.

Le savoir risque de n’être qu’une pauvre nostalgie inutile.

Si quelqu’un gardait tout ce qu’il ingurgite dans sa vie, il serait rapidement empoisonné.

Le choix

Si la vie était une science, résoluble dans l’espace d’ici, nous n’aurions plus de problèmes. Les plus grands intellectuels, au fond, sont ceux qui ont réussi à bâtir un monde où les banquiers qui, par le relais d’écoles, vous ont fait croire que travailler est une mission utile à l’humanité.

On vous a appris à confondre le bâtiment et l’élève…

Ce qui est solide et vérifiable reste là .

Ce qui est mouvant et en apparence volatile contient plus de vérités que le vérifiable.

P.S :

Ca faisait des années que je n’avais pas vu de sauterelles. Elles sont arrivées sur le pare-brise de la voiture en crépitant. Une sauterelle, selon sa définition, saute. Mais à les voir passer, on se rend compte qu’elles volent. Munies de pattes et d’ailes…

La mécanique, c’est la patte.

Le reste est difficile à expliquer.

La famille des sauterelles stricto sensu contient à ce jour plus de 6.400 espèces. Elle fait partie du sous-ordre Ensifera et de la seule famille que contient la superfamille des Tettigonioidea. ( Wiki)

RE P.S : On dirait un banquier mondialiste.

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Eric Hazan. Changement de propriétaire. La guerre civile continue. Le Seuil, 2007
Bernard GENSANE
Très incisif et très complet livre du directeur des éditions La Fabrique (qui publie Rancière, Depardon, Benjamin etc.), ce texte n’est pas près de perdre de son actualité. Tout y est sur les conséquences extrêmement néfastes de l’élection de Sarkozy. Je me contenterai d’en citer le sombrement lucide incipit, et l’excipit qui force l’espoir. « Dimanche 6 mai 2007. Au bureau de vote, la cabine dont on tire les rideaux derrière soi pour mettre son bulletin dans l’enveloppe s’appelle un (…)
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