RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher
La réalité sur le terrain dément les discours d’Obama.

L’Afghanistan en ruines (Counterpunch)

La violence en Afghanistan s’est accrue en 2010 en raison de "l’escalade" américaine de la poursuite des Talibans et du nombre croissant des attaques sur les civils afghans. Ces attaques ont atteint leur plus haut niveau depuis l’invasion des USA en 2001 selon l’organisation pour les droits de l’homme Afghanistan Rights Monitor (ARM). ARM estime que plus de 1000 civils ont été tués cette année et 1500 blessés. Et dans le même temps les Talibans "sont devenus plus résistants, plus adaptables et plus meurtriers".

On pense que les USA sont responsables du tiers environ des morts civiles tandis que les forces des Talibans seraient à l’origine de plus de 60 pour cent des morts. Le rapport de l’ARM de ce mois-ci constitue un aveu notable de la part de ceux qui sont sur le terrain que la promesse des USA d’aider à "stabiliser" l’Afghanistan et à réduire la violence et le terrorisme s’avère plus rhétorique que réelle. Les 140 000 soldats supplémentaires que les USA ont envoyé en Afghanistan semblent avoir mis les Afghans en plus grand danger de mort encore en provoquant une escalade de la violence qui rend le pays de plus en plus incontrôlable.

Des études sociales récentes de l’ONU indiquent que l’Afghanistan demeure un des pays les plus misérables de la planète. L’espérance de vie n’y est hélas que de 44 ans et il n’y a pas de pays au monde (à part le Niger) où elle soit plus faible. Les statistiques de l’ONU pour le Développement Humain de 2009 montrent que l’Afghanistan fait partie des 10% du monde où la production intérieure brute (PIB) est la plus faible, des 20% du monde où le taux d’alphabétisation est le plus faible, des 4% où l’espérance de vie est la plus basse et des 30% où la malnutrition des enfants est la plus grande. L’Afghanistan a cependant des résultats excellents dans un domaine : celui de l’émigration. L’Afghanistan figure dans les 30% du monde où le taux d’émigration est le plus élevé, ce qui est indicatif de la terrible menace que l’occupation USA-NATO fait peser sur les civils.

La popularité de la guerre en Afghanistan est à son plus bas niveau historique en ce milieu d’année 2010. Les Américains semblent conscients que la situation dans le pays ne progresse pas, au contraire elle empire en termes de pertes humaines civiles afghanes et militaires américaines. L’opposition publique grandissante est le signe que la rhétorique d’Obama pour défendre la guerre perd chaque jour de sa force et de son pouvoir de conviction. Selon un sondage de Newsweek, le pourcentage d’Américains qui ne sont pas d’accord avec la manière dont Obama gère le conflit a doublé, passant de 27% en février à 55% en juin. Selon le Washington Post-ABC, alors que 52% d’Américains étaient en faveur de la guerre juste après le discours d’élection d’Obama en décembre 2009, ce chiffre est tombé à 44% au début de juin 2010. Dès avril de cette année, le sentiment que cette guerre "ne valait pas la peine" d’être menée et qu’il fallait s’y opposer était partagé par une majorité d’Américains.

Les pertes américaines en 2010 ont été les pires de toute la guerre. Elles ont atteint une moyenne de 32 soldats par mois alors qu’en 2009 elles étaient de 29 par mois et 13 par mois en 2008. Les pertes américaines ont en fait augmenté régulièrement chaque année depuis 2001 témoignant du sacrifice croissant que ce conflit exige du peuple américain. Les médias américaines ont largement ignoré l’augmentation des pertes américaines et même depuis qu’ils ont commencé à en parler à la fin de 2009, peu d’articles ont paru sur le niveau historique des pertes. Il semble que les journalistes aient bien appris leur leçon et qu’ils ne veuillent pas "jouer les trouble-fêtes" dans une guerre que les deux partis politiques soutiennent en dépit de l’opposition grandissante des citoyens.

Anthony DiMaggio

Anthony DiMaggio est le directeur de media-ocracy (www.media-ocracy.com), un quotidien Internet qui se consacre à l’étude des médias, de l’opinion publique et de l’actualité. Il est l’auteur de When Media Goes to War ("Quand les médias vont en guerre") (2010) et de Mass Media, Mass Propaganda ("Médias de masse, propagande de masse") (2008). On peut le joindre à mediaocracy@gmail.com

Pour consulter l’original : http://www.counterpunch.org/dimaggio07142010.html

Traduction : D. Muselet

URL de cet article 11088
   
Sur les eaux noires du fleuve.
Maurice LEMOINE
Plus de six décennies de conflit armé affectent la Colombie, pays considéré, d’un point de vue formel, comme une démocratie. Aux guérillas nées en réaction à la violence structurelle et à l’injustice sociale a répondu une épouvantable répression. En cette année 2002, le gouvernement a rompu les négociations avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie. Ces terribles FARC viennent d’enlever Ingrid Betancourt. L’élection présidentielle se profile, dont est favori un dur, un certain à (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

« Il y a une idée sur laquelle chacun semble d’accord. « Vaincre Daesh », comme l’a exprimé le secrétaire d’Etat Tillerson. Laissez-moi poser juste une question : Pourquoi ? Il est temps pour Trump d’être Trump : extrêmement cynique et imprévisible. Il lui faut vaincre Daesh en Irak. Mais pourquoi en Syrie ? En Syrie, il devrait laisser Daesh être le cauchemar d’Assad, de l’Iran, de la Russie et du Hezbollah. Exactement comme nous avons encouragé les moudjahidines à saigner la Russie en Afghanistan. »

Thomas Friedman, « In Defense of ISIS », New York Times, 14 avril 2017.

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.