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Julien Dray reconnaît l’échec de F. Hollande et du social libéralisme

C’est donc la gauche "rouge" qui conduit au fascisme. Telle est la thèse de Julien Dray. Cette thèse, nous ne la discuterons pas (A gauche pour de vrai !), elle ne le mérite pas. En réalité, ce n’est même pas une opinion personnelle, totalement indéfendable, qu’exprime Julien Dray depuis ce week-end. Mais un aveu, révélateur et cuisant, de ce que le social libéralisme est capable de produire, de ce que les compromissions des sociaux libéraux avec le capitalisme le plus féroce sont capables d’engendrer : le brun plutôt que le rouge. Car ses propos, lancés comme la dernière attaque de l’animal du parti socialiste blessé à mort par la lame tranchante du libéralisme financier et monétaire, révèle son agonie et sa capitulation à l’instar de son parti et de son président Hollande qui livrent, ensemble, le pays aux mains d’un F Haine qui attend.

La fable qu’il raconte est celle d’une gauche radicale fratricide qui chercherait à tuer la gauche responsable.

De cette tentative de meurtre, s’exprimant par un refus d’alliance, naîtrait fatalement, inexorablement, une victoire de l’extrême droite. Il va vite en besogne Julien. Si vite qu’il passe sous silence les crises du système capitaliste qui, au lieu d’être combattues énergiquement par la gauche "responsable" , sont accompagnées et même justifiées par elle. Il va vite en besogne Julien. Tellement vite qu’il se focalise à outrance sur le symptôme et non sur la pathologie que porte en lui le social libéralisme : la validation de la finance, de la bourse, des traders et autres prédateurs lâchés dans un système international féroce et antisocial. Or, la particularité du fascisme est de se présenter faussement comme une alternative à l’antisocial, une alternative à la férocité internationale. Ainsi, le national socialisme promettait aux Allemands un régime social qui protégerait de la férocité d’un capitalisme international.

Il faut que Julien relise son histoire. Mais nous savons qu’en réalité il la connaît fort bien. Et c’est ce qui lui fait mal. Car il connaît, comme nous tous, la crise des années 30 qui débuta dans les sphères virtuelles de la spéculation boursière avant de s’abattre dans le quotidien de chacun. Il sait comment l’Europe s’est évertuée à gérer cette crise de manière "rigoureuse et responsable" en cherchant à réduire ses déficits et ses dettes. En particulier l’Allemagne, étranglée plus que les autres États d’Europe par son dû de 1918, dû qu’elle finira de rembourser en 2010, rien que cela. Cette chimère de la rigueur et des grands équilibres budgétaires, dictée par les intérêts des spéculateurs qui veulent se refaire une santé sur le dos de la bête et des peuple, quitte à préférer Hitler plutôt que le Front Populaire. Les États-Unis ne la poursuivront pas. Ils feront de la relance par les salaires et la consommation. Eux, ils n’auront pas Hitler.

Parce qu’il connaît son histoire, il voit l’Europe de Sarkozy, Berlusconi, Merkel, Barroso, et désormais Hollande, s’entêter dans les méandres obscurs de la chimère de la rigueur, avec pour conséquences des extrêmes droites qui galopent vers des scores électoraux effrayants. Il voit Aube Dorée s’implanter en Grèce. Il se rappelle ce coup de semonce terrible qui avait tonné en France le 21 avril 2002. "Car l’État ne peut pas tout face aux marchés" , il s’en souvient lui aussi. En ce temps-là , Jean-Luc Mélenchon gouvernait à ses côtés, dans une grande union de la gauche plurielle. Le Parti de Gauche n’existait pas et le F Haine se battait pourtant dans un deuxième tour présidentiel face au représentant de la droite réactionnaire et libérale. Décidément, sa thèse de la gauche rouge fratricide pour la gauche entière et meurtrière pour le pays tout entier ne tient pas la route un instant, même en ligne droite et par temps clair. Mais tout cela il le sait et il le voit. Il voit Hollande échouer, il voit l’Europe des peuples s’effondrer. Alors il désigne un bouc émissaire facile qui lui servira de shampoing le jour où il aura besoin de laver sa conscience.

Par son intervention de ce week-end, il indique ne plus croire en la politique conduite par le président de la République issu du parti socialiste dans lequel il a et fait toujours carrière. Il renseigne sur l’immense culpabilité qu’il ressent à en être complice, même s’il cherche à atténuer cette culpabilité qui le ronge en figurant dans Maintenant La Gauche, ce courant de la gauche du PS qui devra, bientôt, franchir la nouvelle ligne jaune des retraites qu’imposera le libéralisme pseudo social. Comme il leur a imposé la règle d’or, la TVA, puis l’ANI. Comme il leur impose rigueur budgétaire et austéritaire. Surtout, par son intervention de ce week-end, Julien Dray tente de marginaliser le Parti de Gauche et son porte voix, Jean-Luc Mélenchon, histoire de convaincre les responsables du parti communiste que les sociaux libéraux du PS seront plus efficaces qu’un Front de Gauche uni pour conquérir des villes en 2014 et résister à la pression électorale du F Haine.

Car il sait Julien Dray, que la seule réponse que les sociaux libéraux sont capables d’apporter face à l’extrême droite est arithmétique, jamais politique. Sinon, ils auraient, en 9 mois de tous les pouvoirs, nationaux, régionaux et locaux, amorcé une autre politique que celle conduite sous Sarkozy. Une politique qui empêche les licenciements spéculatifs. Une politique qui redistribue les richesses et qui a le courage de dénoncer la chimère de la dette. Au lieu de cela, nous assistons à l’incroyable tentative de décrédibilisation d’une force politique de gauche, le PG. Au lieu de cela nous assistons à l’incroyable chantage opéré sur les cadres du Parti Communiste Français. Au lieu de cela, nous assistons à l’incroyable manoeuvre d’atomisation de la gauche orchestrée par le parti du social libéralisme qui envoie ses pseudos caporaux supposés être les plus à gauche, pour semer trouble et discorde en tenant des propos injurieux, diffamatoire et qui insultent.

Alors, comme en avril 2002, Julien Dray voit le spectre de Marine, l’héritière du trône F Haine, poindre. Et il connaît bien son histoire Julien. Si bien qu’il a compris avec quelle violence toutes ces politiques libérales et réactionnaires, conduites par de soi-disant figures de gauche, font mal à toute la gauche dans son ensemble. Comment ils oeuvrent, ces soi-disant "responsables" de gauche, en Grèce ou en Espagne hier, en France aujourd’hui, au rejet du rouge, en prenant le risque de voir le brun devenir une couleur tellement à la mode qu’une majorité de Français la portera peut-être. Mais rien n’est trop beau pour une jolie petite carrière au sein du parti social libéral. Y compris de faire comme si on avait pas encore compris que le seul front contre le front était désormais et plus que jamais le Front de Gauche.

Sydne93
http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/julien-dray-reconnait-l-echec-d-132240

Soumis par Dwaabala

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