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Ils ont pissé sur les cadavres (Deuxième partie)... Le prix de la ritournelle du mépris.

Depuis plus de dix ans, la France est engagée dans l’interminable guerre afghane, en réplique du 11 septembre 2001.

Souvenons nous de cet éditorial dans Le Monde : « Nous sommes tous américains », au soir des attentats. Le nom de l’opération approuvée par l’ONU était « Liberté immuable »...

1 - Janvier 2012 : L’information et la nausée.

Nous oublions au long des ans les récits des bombardements massifs depuis octobre 2001, les combats meurtriers, la traque vaine des chefs talibans, les bavures en grand nombre... La guerre lointaine devient "ennuyeuse" dans sa longueur, ce que nous en apprenons parfois a un goût amer ...

Ce n’est donc pas un fait de guerre déterminant pour son issue, mais une information sordide qui nous sort de notre torpeur. Là bas, en Afghanistan un GI a filmé quatre "frères d’armes" en train de pisser sur les cadavres d’hommes qu’ils venaient d’abattre... Oui , ils ont pissé sur les cadavres et la vidéo a fait un "buzz" planétaire (1) avec un "yeah" final en guise de chant glorieux en refermant leur braguette, sorti de la bouche d’un héros de la défense de l’Occident... "Liberté immuable"... Disaient ceux qui les envoyèrent là bas.

Chacun a pu réagir à sa manière : Honte, dédain, colère, oubli rapide... Indignation, c’est à la mode.

Pour introduire ce commentaire j’ai songé que la forme d’une brève nouvelle, fiction suintante d’un réel aussi probable que glauque, serait la manière de tenter de se glisser dans un de ces crânes casqués (J’ai pissé sur les cadavres... et alors ?) (2)... La nausée était l’introduction nécessaire à une réflexion prolongée.

2 - Une réplique prévisible :

Pour qu’une anecdote, un "détail" de cette guerre perdue déjà , nous sorte de notre hébétude résignée, au moins quelques instants, il faut que l’évènement dérange nos codes d’interprétation des violences acceptées du monde. Pisser sur les cadavres ? Ah oui, c’est nouveau ça ! Ah les cons !

Mais la machine à chasser la pensée se met en marche ... Il n’y a "pas eu mort d’homme", ils étaient déjà morts, non ? Ce n’est "pas si grave" lâcheront certains commentateurs... Cela ne "mérite tout de même pas la cour martiale" plaident déjà d’autres militaires US engagés là bas et en défense de leurs semblables (3). Les "horreurs de la guerre" retient le bon sens commun qui en parle dans le refoulement de sa mémoire pour ceux qui l’ont faite, ou le refus de se sentir complice pour ceux qui l’approuvent... C’est la faute à la guerre, c’est qui "la" guerre ?

Ainsi la perception des faits échappe à l’analyse dans notre monde "civilisé-moderne-technique" dans lequel tout ce qui relève du "symbolique" n’est pas "signifiant", car non quantifiable... Cinquante cadavres dans un village qui a reçu un "drone" téléguidé depuis un bureau climatisé aux USA ayant mal choisi sa cible, ça c’est une bavure, puisque le chiffre des convives à la noce existe ! Mais ... Pisser sur les cadavres, c’est quoi ?

Même l’insupportable de la torture "fatigue’, tant la banalité de ce mal est intériorisée en nous et ses variantes ne nous intéressent guerre qui prolongent l’humiliation post mortem...

Les photos rares des chiens jetés sur des hommes nus et entravés au sol à Abu Grahib en Irak avaient eu un certain succès pourtant ; chacun se demandant si l’émasculation par morsure avait été accomplis ou retenue... Le fond était atteint pensions nous...

Un documentaire exceptionnel diffusé en juillet 2011 levait tous les doutes sur le caractère rare ou routinier de ces pratiques (4) Et puis au fond qu’avions nous à dire nous dont le Président songeait il y a peu à transférer les restes d’un tortionnaire aux Invalides ? (5)

Pourtant quelques soldats de "notre" armée ont payé le prix des pratiques lamentables évoquées. Des hommes dont les aînés honorent plus volontiers le Général Bigeard que le Général De La Bollardière qui démissionna pour refuser la torture en Algérie.

C’était le 20 janvier 2012, dans leur campement de Gwan en Afghanistan, quatre militaires français qui faisaient leur "footing" matinal ont été abattus et seize autres blessés, par un soldat Afghan présumé allié (6).

Trahison ? Folie ? Le ministre des armées Gérard Longuet tentera de "simplifier" la lecture de l’événement, attribué naturellement à une infiltration d’un terroriste d’Al Qaida... Même le Président Afghan Hamid Karzaï ne reprendra pas à son compte cette fable, lui qui peine à conserver sa sérénité et sa crédibilité face à ses protecteurs américains qui refusent d’appliquer les conventions de Genève sur tous leurs prisonniers (4), exigeant aussi une impunité totale après chacune de leurs bavures.

En effet l’interrogatoire du tireur, qui ne pensait certainement pas survivre à son crime et a pu être arrêté, ne laisse aucun doute : Il était bien soldat afghan, Abdul Mansour âgé de 21 ans (7) , sans aucun lien ni sympathie pour Al Qaïda et le monde Taliban. Mais il a déclaré avoir été révolté, bouleversé, par deux vidéos : L’une dans laquelle des soldats venus de Grande Bretagne avaient filmé leurs exploits de viol d’une fillette et d’un jeune garçon tous deux agés de dix ans ; l’autre ensuite sur laquelle des GI pissaient sur les cadavres de paysans afghans, à ses yeux ses frères au-delà de toute autre considération. Alors il a tiré dans le tas... Il savait aussi se condamner lui-même pour ce crime et il le revendique.

Oui, mort absurde pour ces quatre hommes, paix a leur âme ; et pas un mot qui nuancerait ou ternirait le respect que l’on doit à leur cadavre, comme à tous les cadavres...

"Ils" n’étaient pour rien dans ce qui a fait la rage du tireur, qui devra en payer le prix. C’est aussi le cas des centaines de milliers de victimes civiles de ces guerres, qui elles aussi n’étaient "pour rien" dans l’effondrement des deux tours (plus une) de New York... Renauld et Axelle Red l’avaient chanté de belle façon... (8) Mais qui écoute encore les poètes ?

Comment en sommes nous "arrivés là " ? Même l’hebdomadaire "Valeurs actuelles" très peu suspect de sympathie pour les talibans, commente : « L’engagement en Afghanistan fut une faute majeure car il était clair dès 2001 que cette guerre était ingagnable ». L’auteur use même d’une dialectique généralement absente chez les prédicateurs va-t-en-guerre du "Choc des civilisations" : « On ne gagne pas une guerre contre insurrectionnelle si les troupes engagées n’ont pas vocation à occuper définitivement le terrain. L’époque de Lyautey est révolue... Les talibans sont des Pachtouns qui entendent rester maîtres chez eux... Peuple guerrier attaché à sa liberté et à sa tradition » Clairement dit ! (9) A notre "liberté immuable" ils préfèrent leur liberté de toujours, les Anglais en 1919 puis les soviétiques en 1989 avaient pu le vérifier déjà ...

Mais ce constat d’évidence ne résout rien de la question de savoir comment le peuple Afghan se débarrassera de l’oppression théocratique et obscurantiste. Surtout si on refuse d’oublier que cette tentative d’émancipation était déjà advenue sous le règne de Mohammad Zaher Shah du 8 novembre 1933 au 17 juillet 1973 ; puis Mohammed Daoud Khan entre 1973 et 1978 qui nommera dans son premier cabinet de 1973, sept membres du Parti communiste Parcham (le Drapeau). Mais il tournera le dos aux soviétiques en 1977, ces derniers offrant alors un soutien militaire et financier au Parti populaire démocrate afghan (PPDA) qui organise un putsch militaire pour renverser Daoud et le tue le 27 avril 1978, laissant un vide à la tête de l’État afghan qui contribuera au début de la "guerre d’Afghanistan". Malgré les troubles la société afghane avait connue une longue période de modernisation et d’émancipation des femmes sous une république laïque, elles accédaient en nombre à l’université, non voilées et occupaient tous les grades de la fonction publique. Le pays fut victime des tensions de la guerre froide et du malheur d’occuper une terre riche en ressources naturelles... On connait la suite, lorsque le droit à l’autodétermination des peuples fut bafoué par l’un puis l’autre camp... Et qui se souvient que pour chasser le premier le CIA arma et forma un certain Oussama Ben Laden ?

3 - La ritournelle du mépris

Les deux vidéo qui semblent avoir suscitées la "réplique" dont furent victimes des soldats sans lien direct avec les atrocités commises, sur des cadavres ou sur des enfants, dévoilent le mépris des auteurs de ces faits pour une population dont le martyre se prolonge depuis plus de dix ans dans la guerre actuelle, sensée l’émanciper de la tragédie talibane qui la précédait...

Qui peut croire que ces deux vidéos n’auront influencé que le seul "tireur" ? Combien de milliers d’autres choisiront, irréversiblement, le camp de leur peuple contre celui d’un occupant aussi haïssable ?

Nous, de loin, pouvons refermer la lucarne et ne nous intéresser ni aux uns ni aux autres, ni à la croisade absurde ni au peuple violenté, ni aux espoirs anciens bafoués des afghans ni à ceux qui commettent des crimes "en notre nom’ puisque nous sommes parti prenante de cette coalition sous commandement US.
Il nous est aisé de ne pas donner d’autres sens qu’absurde à ce "pissage sur cadavre’ ou a ces viols, absurdes comme dans toutes les guerres, sources de vengeances sans fin...

Pourtant, dans les conflits du Moyen Orient se joue quelque chose qui nous concerne tous, qui n’est ni le contrôle du pétrole ni même le renversement des talibans ; quelque chose qui effraie à la considérer et qui est l’instauration d’un mépris humain dont nous portons l’étendard sans mesurer peut être toutes les conséquences prévisibles.

Lors de la première guerre du golfe en 1991 , dans l’entreprise nommée "Desert Storm" (Tempête du désert) c’est par milliers que des soldats irakiens furent ensevelis vivants dans les tranchées sous les dunes repoussées par les bulldozers de la coalition placés en boucliers devant leurs chars ; les vaincus fuyant le Koweït avec leurs familles civiles furent en grand nombre grillés vifs sur la route du Nord avec les nouvelles armes saturant sur de vastes surfaces l’atmosphère d’un aérosol inflammable. Et le Koweït pétrolier libéré la coalition s’accommoda fort bien du massacre des kurdes et des chiites que la coalition avait pourtant incité à se révolter contre Saddam Hussein. Le blocus qui s’ensuivit eut des conséquences plus tragiques encore, ente un demi et un million et demi de victimes pour l’essentiel des enfants (10) qui devraient nous interpeller lorsque la même arme est proposée pour affaiblir le régime Syrien ou le régime Iranien , par exemple... Au terme de ce blocus déjà meurtrier l’apocalypse a été déclanchée en raison "d’armes de destruction massives" qui n’existaient pas, dans un pays certes dictatorial et impitoyable mais aussi laïque et qui avait su refouler toute pénétration de l’islam intégriste. Le dictateur déchu, pour clôturer la "victoire" de l’Empire, a été pendu le jour même de la fête de l’Aïd , signifiant bien au-delà des frontières de l’Irak ce que les vainqueurs "ne respectaient pas’ (11) ... Cela ne suffisait pas encore, vint Abou Grahib, Guantanamo, les containers d’acier où devaient périr par centaines des prisonniers livrés au four torride du désert afghan... D’autres tortures en nombre et à mort, reconnues désormais même mais assumées par l’armée US (4) ... Et lorsque le présumé cadavre de Ben Laden, arrêté sans arme et abattu, que personne n’ a pu voir a été jeté à la mer, la banalité du mépris était déjà établie depuis longtemps. Des voix peu nombreuses s’élèveront, comme lorsque le lynchage a mort de Kadhafi est intervenu, en présence de dizaines d’officiers et soldats de l’Otan sur les lieux de l’embuscade ...

Tout ceci nous ramène loin en arrière, bien avant le procès de Nuremberg et sa tentative de "justice quand même" pour les responsables nazis vaincus ; les généraux japonais vaincus aussi bénéficièrent d’un procès au terme d’une guerre effroyablement plus meurtrière encore que nos conflits contemporains. C’était avant le temps du mépris... Nous y reviendrons pour tenter d’expliquer la nature de ce "virage" dans la troisième et dernière partie de ce travail.

Alors oui, ils ont pissé sur les cadavres... Simple détail dans le chapitre du suicide programmé de nos démocraties assassines de leurs valeurs. Les auteurs n’étaient que les valets de leurs maîtres, mercenaires d’une cause qui défiait la raison et avait abrogée toute morale.

En parler même révèle que le monde n’est plus divisé qu’entre ceux qui pensent encore que l’on a toujours "le choix" de rester humain, au risque de sa vie peut être parfois ; et ceux qui trouvent toujours une litanie d’excuses pour se soumettre à l’autorité et surenchérir parfois sur les ordres. Débat philosophique éternel ; le drame étant que se soient des agissements venus de l’Occident lui même qui en réactualisent les termes. C’est nous qui faisons tourner la ritournelle du mépris, le vertige est global...

4 - Que reste t’il du discours du Caire ?

Il y a cinq ans flottait un vent d’espoir sur le monde ; lorsque Georges Bush, prédicateur actif du "choc des civilisations" fut remplacé par Barak Obama. Le monde entendit sa voix (12) venue au Caire en juin 2009 énoncer :

« ... Dans la relation entre l’islam et l’Occident, il y a eu des siècles de coexistence et de coopération, mais aussi un conflit et des guerres religieuses. Plus récemment, cette tension a été nourrie par le colonialisme qui a privé de nombreux musulmans de leurs droits et de leurs chances, et par une guerre froide où des pays à majorité musulmane ont été trop souvent considérés comme des sous-traitants, sans égard pour leurs propres aspirations.../Les attentats du 11 septembre 2001 et les violences continuelles de ces extrémistes contre des civils ont conduit certains, dans mon pays, à percevoir l’islam comme irrémédiablement hostile, non seulement à l’Amérique et aux pays de l’Occident, mais aussi aux droits de l’homme. Cela a renforcé encore la peur et la méfiance. Tant que notre relation sera définie par nos différences, nous renforcerons ceux qui sèment la haine et non la paix, et qui promeuvent le conflit plutôt qu’une coopération qui peut aider nos peuples à parvenir à la justice et à la prospérité. Ce cycle du soupçon et de la discorde doit cesser. Je suis venu chercher un nouveau commencement entre les Etats-Unis et les musulmans du monde entier, qui se fonde sur un intérêt et un respect mutuels ; qui se fonde sur le fait que l’Amérique et l’islam ne sont pas exclusifs l’un de l’autre et ne sont pas voués à se faire concurrence. Au lieu de cela, ils se chevauchent et partagent des principes communs : justice et progrès ; tolérance et dignité de tous les êtres humains.../ Et depuis notre fondation, les musulmans américains ont enrichi les Etats-Unis. Ils ont combattu dans nos guerres, servi au gouvernement, lutté pour les droits civiques, créé des entreprises, enseigné dans nos universités, excellé dans nos sports, été lauréats de prix Nobel, construit nos immeubles les plus hauts et allumé la torche olympique. Et lorsque le premier musulman américain a été élu au Congrès, il a fait le serment de défendre notre constitution sur le même Coran que l’un de nos pères fondateurs, Thomas Jefferson, avait conservé dans da bibliothèque personnelle. Ainsi, j’ai connu l’islam sur trois continents avant de venir dans la région où il a été révélé. Cette expérience guide ma conviction qu’un partenariat entre l’Amérique et l’Islam doit être fondé sur ce qu’est l’Islam et non sur ce qu’il n’est pas. En tant que président des Etats-Unis, je considère qu’il est de ma responsabilité de lutter contre les stéréotypes sur l’Islam, où qu’ils apparaissent.../ Ne vous y trompez pas : nous ne souhaitons pas que nos troupes restent en Afghanistan. Nous ne cherchons pas à y établir des bases militaires... »

Et aussi :

« D’un autre côté, il est aussi indéniable que le peuple palestinien - musulmans et chrétiens - a souffert dans sa quête d’une patrie. Pendant plus de 60 ans, il a enduré les douleurs du déracinement. Beaucoup attendent, dans des camps de réfugiés en Cisjordanie, à Gaza et aux alentours, une vie de paix et de sécurité qu’ils n’ont jamais pu mener. Ils subissent les humiliations quotidiennes - grandes et petites - qui accompagnent l’occupation. Alors, qu’il n’y ait aucun doute : la situation du peuple palestinien est intolérable. L’Amérique ne tournera pas le dos aux aspirations légitimes des Palestiniens à la dignité et à un Etat à eux... »

Et aussi :

« Je comprends ceux qui protestent contre le fait que certains pays disposent d’armes que d’autres n’ont pas. Aucune nation ne doit choisir quelles nations possèdent l’arme nucléaire. C’est pourquoi j’ai réaffirmé fortement l’engagement des Etats-Unis dans la recherche d’un monde sans armes nucléaires. Et toute nation - y compris l’Iran - doit avoir le droit d’accéder à l’énergie nucléaire à des fins pacifiques si elle respecte ses obligations dans le cadre du traité de non-prolifération. » ...

Et pourtant entre avril 2009 et septembre 2010 les troupes passeront en Afghanistan de 39000 à 98000 ! Avec une place croissante d’armées privées s’illustrant par des exactions multiples. L’annonce en février 2012 du désengagement prochain s’accompagne d’un rapport secret remis à l’OTAN qui annonce « L’inévitable reprise du contrôle du pays par les islamistes... » Echec total... Selon ce rapport « La force, la motivation, le financement et les succès tactiques des talibans sont demeurés intacts, et les insurgés sont davantage confiants dans leur victoire devenue inévitable ». Dans toute cette période ce qui reste de forces démocratiques et laïques en Afghanistan a été superbement ignoré par l’OTAN qui privilégie le transfert du pouvoir vers Hamid Karzaï qui n’a d’autre choix pour prolonger sa survie que de tenter d’obtenir un compromis avec les talibans... Pour le colonel US Daniel Davis « Après dix ans de guerre...Les insurgés taliban contrôlent tout le territoire... Sous les yeux des forces américaines ou alliées » (13). Pour la seule année 2011 la Mission d’Assistance des Nations Unies en Afghanistan (UNAMA) identifie le décès d’au moins 3021 afghans, un bilan comparable à celui du 11 septembre 2001... En France, un officier de l’école de guerre se félicite lui, affirmant que pour les afghans : « La vie est bien meilleure qu’en 2001 », (sic !) avec écoles et accès au soin, mais selon lui le conflit afghan ne serait qu’un « protoconflit » précurseur de ceux à venir... (14) Sont visés les deux voisins, Pakistan et Iran, dont l’Afghanistan ne représente qu’une « zone tampon » nécessaire...

Conclusion :

Alors si du discours du Caire de Barak Obama il ne reste rien, pour ce qui concerne l’Afghanistan l’Irak et la Palestine ; faut il nous attendre à ce que le champ des déceptions s’étende ?

Les préparatifs de la guerre contre l’Iran font planer une ombre terrible (15-16-17) Jamais même sous Bush l’aide militaire accordée à Israël n’ a été aussi importante qui crédibilise l’imminence de frappes préventives....

Alors oui, ils ont pissé sur des cadavres... Aussi sur nos valeurs et sur la démocratie. Ceux là ne sont que les petits soldats de l’idéologie du pire.
Le discours du Caire a été effacé dans le sang l’acier et la pisse...

Cela nous concerne tous, car c’est nous même qui avons changé et le pire est peut être à venir.

A Suivre : Troisième et dernière partie : « Pisser sur les cadavres... Vertige dans la civilisation »

Jacques Richaud

21 février 2012

(1) Video : Marines urinating on dead soldiers Taliban
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=_TMq3m_Oli4 (0’39)

(2) J’ai pissé sur les cadavres... et alors ? Jacques RICHAUD 2 février 2012
http://www.legrandsoir.info/j-ai-pisse-sur-les-cadavres-et-alors.html

(3) 12 1 2012 Vidéo des cadavres afghans : que faire des Marines ?
http://clesnes.blog.lemonde.fr/2012/01/12/video-des-cadavres-afghans-que-faire-des-marines/
La vidéo des quatre marines se défoulant sur les cadavres d’Afghans provoque choc et indignation. Sur l’émission Talk of the Nation de NPR, quelques soldats sont intervenus pour dire que leurs collègues étaient bien mal en point pour en arriver là et que la cour martiale ne s’imposait quand même pas. D’autres ont jugé intolérable de chercher même le début d’une explication. Ils ont fait reculer de plusieurs années tous nos efforts, a dit un soldat rentré de la même région. L’armée a identifié deux des quatre marines, membres d’une unité basée à Camp Lejeune, en Caroline du Nord, rentrée d’Afghanistan à l’automne. L’un des motifs de poursuite peut être une violation des Conventions de Genève qui interdisent de photographier les corps des combattants ou les prisonniers.

(4) "Torture made in USA" - docu d’investigation / Marie-Monique Robin
http://www.dailymotion.com/video/xjg3vf_torture-made-in-usa-docu-d-investigation_news (1h25’25)
Ce documentaire décortique la machine qui a conduit la « plus grande démocratie du monde » à utiliser massivement et systématiquement la torture à Guantanamo, en Irak et en Afghanistan, et ce au mépris du droit américain et des conventions de Genève. Les hauts responsables de l’administration Bush peuvent-ils être poursuivis pour « crimes de guerre » ? C’est à cette question, ouvertement débattue aux Etats-Unis, que tente de répondre « Torture made in USA ». Une enquête d’une grande rigueur, mêlant des archives inédites et des témoignages issus des rangs de l’armée, des services secrets et de l’administration Bush.

(5) Sur la torture en Algérie : "Pourquoi n’as-tu pas fermé ta gueule ?" lance-t-il, au téléphone, au général Aussaresses qui vient d’écrire un livre sur la torture en Algérie. Général Bigeard "L’Express, 7 juin 2001" Décédé le 18 avril 2010 à l’âge de 94 ans. La classe politique française lui a rendu hommage. Tous ont souligné sa bravoure au service de la France. Tous ont « oublié » de parler de sa face sombre en Algérie…c’était aussi la torture. Pour Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy : « En Algérie, Bigeard a accompli la mission qu’on lui avait confiée. Je pense qu’il l’a fait là aussi avec beaucoup d’intelligence, beaucoup d’humanité. »

(6) French soldiers die because of urination video Big News Network.com Sunday 22nd January, 2012
http://feeds.bignewsnetwork.com/?sid=202868231
An attack on French soldiers on Friday at a base in eastern Afghanistan, may have been enacted due to the indiscretion of US allies. Four French troops were shot by an Afghan soldier who was assisting them in the field.

Fifteen other French troops were wounded when the Afghan soldier opened fire on the unarmed men. According to AFP, the Afghan soldier said he shot the men in the wake of a recent video showing US Marines urinating on the dead bodies of Taliban insurgents and also because British soldiers had been filmed abusing Afghan children. He also told interrogators he had no direct contact with the Taliban...

(7) Afghan soldier ’killed French troops over US abuse video’ By Lawrence Bartlett (AFP) - Jan 22, 2012
http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jGCkN0tD3sFPkeYOsgc8b3RNMiGw

(8) Renaud - Axelle Red - Manhattan-Kaboul
http://www.youtube.com/embed/gETXzD2f7CM

(9) Paul Minot- Il faut sortir d’Afghanistan - Valeurs Actuelles 2 février 2012.

(10) IRAK - Conséquences néfastes des sanctions économiques pour la jouissance des droits de l’homme- ONU Document de travail établi par M. Marc Bossuyt
http://www.unhchr.ch/Huridocda/Huridoca.nsf/TestFrame/ddbfa2a979322b39c125695e005101ea?Opendocument

La question du nombre exact de décès directement imputables aux sanctions suscite de vives controverses : les estimations vont de 500 000 à 1 500 000 victimes, la majorité d’entre elles étant des enfants. Il convient de souligner que cette controverse autour du nombre de morts occulte le fait essentiel : toute mort causée par le régime des sanctions montre bien qu’il y a eu des violations graves du droit humanitaire et est en soi inacceptable.

Un travail complémentaire : « Les sanctions économiques globales contre l’Irak (1990-2003) étaient-elles compatibles avec le respect effectif de la Charte de l’ONU, des droits humains et du droit international humanitaire ? » Michaël Lessard, 13 mai 2004- Essai pour la Maîtrise en Relations internationales, Université Laval, Ville de Québec (Canada).

http://www.siriel.info/node/view/247

(11) L’Aïd et les barbares1er janvier 2007 par Jacques RICHAUD
http://www.oulala.net/Portail/spip.php?article2776

(12) Discours d’Obama au Caire (texte intégral en traduction française)
The Guardian , mis en ligne le 5 juin 2009 par Barack Obama
http://www.lapaixmaintenant.org/Discours-d-Obama-au-Caire-texte

(13) François Bonnet - Afghanistan-Le détail du désastre. Marianne 11-17 février 2012-02-22

(14) Christophe Libert - Les progrès en Afghanistan. Valeurs Actuelles 16 février 2012.

(15) 5 1 2012 C’est reparti pour un tour et cette fois c’est contre l’Iran qu’on bat le tambour... James Abourezk
http://www.legrandsoir.info/c-est-reparti-pour-un-tour-et-cette-fois-c-est-contre-l-iran-qu-on-bat-le-tambour-counterpunch.html

(16) Iran, la marche à la guerre ? François Brousseau Canada 16 1 2012
http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/340324/iran-la-marche-a-la-guerre?utm_source=infolettre-2012-01-16&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne

(17) Israël prendra seul la décision de se défendre affirme le chef d’état-major de l’armée, par La Rédaction 16 2 2012
http://www.aloufok.net/spip.php?article6739


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Cuba. Ce que les médias ne vous diront jamais (prologue de Nelson Mandela)
Salim LAMRANI
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