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« Historiquement l’opposition vénézuélienne a été tout sauf démocratique »

Pablo Sepúlveda Allende est le petit-fils du président chilien assassiné en 1973 lors du coup d’Etat contre le socialisme démocratique de la Unidad Popular. Médecin comme lui, il exerce aujourd’hui sa profession parmi celles et ceux que la révolution vénézuélienne a sortis de l’exclusion. Avec un Réseau d’Intellectuels et Artistes en Défense de l’Humanité, il pousse une note dissidente dans l’océan uniformisé des médias qui modèle de plus en plus la vision de la gauche, surtout en Occident. Nous avons profité de son passage en Belgique pour nous entretenir avec lui, quelques minutes avant la cérémonie organisée en hommage au citoyen Salvador Allende à l’Université Libre de Bruxelles.

Alex Anfruns Depuis quelques années les médias internationaux focalisent leur attention sur les problèmes économiques du Venezuela ; comment résumeriez-vous la situation actuelle ?

Pablo Sepúlveda Allende – Je vis au Venezuela depuis 2009. Jusqu’alors il y avait une situation générale de bien-être social et économique. La première forte secousse pour l’économie vénézuélienne provint de la dramatique chute des prix du pétrole en 2014, après la mort du comandante Chávez. Un an après l’accession de Nicolas Maduro à la présidence de la République, en très peu de temps les prix du pétrole ont chuté de 120$ le baril en moyenne à 25$. Rappelons qu’historiquement le Venezuela est un pays dépendant du pétrole ; c’est une forme de capitalisme rentier ; ses devises en dollars, son produit interne brut, proviennent de la vente du pétrole et servent à financer la totalité des importations. Le pays produit peu. La Révolution bolivarienne a tenté d’inverser cette tendance mais sans résultats très probants à ce jour.

De quelle manière les grandes firmes importatrices, qui sont au cœur de l’économie vénézuélienne, ont influé sur son cours ?

Leur rôle a été déterminant et central dans la seconde secousse qui a ébranlé l’économie vénézuélienne : la guerre économique. Ces firmes nationales tirent profit des importations de tout type de produits : des vêtements, des produits alimentaires, des médicaments, des appareils ménagers, etc… Le sabotage de l’économie a été clairement le fait de ces secteurs parasitaires : le stockage et l’accaparement des produits de première nécessité, tels que l’alimentation et les médicaments, ont joué concrètement sur les prix et l’hyperinflation en raison de la pénurie que cela générait.

Y a-t-il d’autres facteurs qui sont entrés en ligne de compte ?

Oui. Un premier élément qui a eu de fortes répercussions sur l’économie a été le contrôle des changes : le dollar du marché parallèle s’est envolé face au bolivar.

Ensuite il y a eu les sanctions économiques décidées par l’administration Trump qui ont eu concrètement pour effet d’assécher les échanges des entreprises vénézuéliennes avec les États-Unis ; ces sanctions sont allées jusqu’à la confiscation de leurs avoirs ou comptes bancaires domiciliés aux États-Unis.

C’est ainsi que le Venezuela s’est vu confisquer des millions de dollars des banques internationales. Cet argent était destiné à l’achat de produits alimentaires, de médicaments, de pièces détachées, toutes choses vitales pour l’économie vénézuélienne.

La situation économique est réellement très difficile pour toutes ces raisons ; évidemment le gouvernement bolivarien a aussi sa part de responsabilité dans la conduite souvent erronée des affaires économiques du pays. Mais le discours international sur une prétendue « crise humanitaire » est très loin de la réalité. La situation des secteurs populaires vénézuéliens n’est guère plus difficile que celle de leurs homologues colombiens, mexicains , brésiliens ou d’Amérique centrale.

On entend cependant parler de l’impact que cette crise a sur l’émigration ; quelle part de vérité y a-t-il là-dessous ?

Historiquement, le Venezuela n’a jamais été un pays d’émigration. Actuellement, oui nous nous trouvons face à un phénomène de migration suscité par la crise interne au pays, mais soyons clairs, il ne s’agit pas de réfugiés. Une chose c’est de parler de migrants, l’autre de réfugiés ; ces derniers, par définition, ne veulent ou ne peuvent pas revenir dans leur pays car il y a danger pour leur vie, à cause de leur idéologie politique, de leur origine raciale, de leur religion ou à cause d’un conflit intérieur ou d’une guerre.

Rien de tout cela ne caractérise la situation interne du Venezuela. Tout simplement les gens émigrent pour des motifs économiques ; et dans de nombreux cas ils ont été induits par des campagnes médiatiques orientées. Par ailleurs les chiffres sont parlants : le nombre global d’émigrés vénézuéliens est, de loin, très inférieur aux six millions de colombiens réfugiés et accueillis au Venezuela, ou aux millions de centraméricains et mexicains qui tentent de trouver refuge aux États-Unis.

Que dire du concept « d’état en faillite » avancé par des spécialistes ? Ça peut s’appliquer au cas du Venezuela ?

Là encore on est loin de la réalité. La notion d’état failli suppose que ses institutions ne fonctionnent plus, qu’elles ne sont plus capables d’affronter une quelconque situation donnée. Or pour ce qui est du Venezuela, il n’y a rien de plus faux ; malgré les difficultés la réponse du gouvernement bolivarien a été à la hauteur : distribution régulière de vivres aux secteurs populaires les plus nécessiteux au travers de la remise mensuelle, à un prix dérisoire, de paquets contenant des produits alimentaires de base, difficilement trouvables sur le marché à cause des pénuries entretenues par les spéculateurs. Les autres institutions fonctionnent normalement, qu’il s’agisse de la santé, de l’éducation, etc…

Ajoutons à cela que le gouvernement bolivarien facilite le retour des migrants vénézuéliens qui le souhaitent. Pour nombre d’entre eux la situation d’immigrés dans les pays d’accueil comme la Colombie, le Pérou, l’Équateur ou le Brésil a été compliquée ; beaucoup de migrants de la classe moyenne croyaient trouver dans ces pays de meilleures conditions salariales et sociales, et se sont souvent heurtés à des manifestations de xénophobie à leur encontre. Par exemple, un avion a été envoyé au Pérou pour rapatrier quelques centaines de migrants vénézuéliens qui s’étaient volontairement rapprochés de leur ambassade ; les mêmes opérations se sont déroulées en Colombie, au Brésil.

Un état failli n’aurait pas été en mesure de procéder à ces opérations, ni d’assurer la subsistance de millions de familles dans le pays grâce au réseau de distribution des CLAP (comités locaux d’approvisionnement et de production) , sans compter les autres programmes sociaux comme la Misión Vivienda (Mission Logement) qui a permis la remise de plus de 2 millions de logements à autant de familles (et ce programme perdure puisque ce sont des centaines de logements qui continuent à être livrés mensuellement).

Nous avons souvent entendu les déclarations de soutien du Parlement européen à l’opposition vénézuélienne. Les valeurs dont ce Parlement pare cette opposition, présentée comme « démocratique », avec des « prisonniers politiques », etc… reflètent-elles bien les valeurs qui sous-tendent les actions et les projets de cette même opposition à l’intérieur du Venezuela ?

Les dirigeants de l’opposition au projet bolivarien ont été tout sauf démocratiques. Ils ont soutenu la tentative de coup d’état contre Chávez en 2002 ; tous les partis d’opposition et leurs dirigeants sans exception ont été présents physiquement, des vidéos en font foi. Il y a quantité de preuves que leurs actions n’avaient rien de démocratiques. Quant à ceux qui sont appelés « prisonniers politiques », nous avons le cas emblématique de Leopoldo Lopez. Il n’est aucunement prisonnier politique, c’est un responsable politique qui a appelé à la sédition, et dans tout état de droit qui se respecte, appeler au renversement d’un gouvernement par des actions violentes est un acte qui tombe sous le coup de la loi. Plus précisément : en 2014 Lopez a appelé ses partisans à protester violemment dans la rue, dans le cadre d’une opération appelée « la salida » (la sortie). Les médias internationaux présentèrent ces manifestations comme des manifestations pacifiques, mais les images et les vidéos témoignent de leur caractère extrêmement violent. Ces manifestations ont coûté la vie à 43 personnes ! Lopez est donc ni plus ni moins accusé d’incitation à la violence et à la haine ayant entraîné la mort, et de tentative de renversement d’un gouvernement légitimement élu.

Un autre cas emblématique est celui de Julio Borges contre lequel un mandat d’arrêt a été lancé ; poursuivi par la Justice. Il est actuellement hors du Venezuela. Voilà un dirigeant politique qui a parcouru le monde et les centres du pouvoir en Europe et aux États-Unis pour demander une intervention militaire, inciter au blocus et aux sanctions contre le Venezuela. La mise en œuvre des sanctions représente un véritable châtiment contre le peuple vénézuélien qui en est la première victime, vu que le gouvernement voit ses marges de manœuvre restreintes pour importer des produits de première nécessité tels que des produits alimentaires, des médicaments ou des pièces détachées. En appelant de ses vœux plusieurs types d’intervention contre son pays, dont l’option militaire, Borges s’est rendu coupable de trahison envers la patrie, légitimement punie par n’importe quelle législation dans le monde.

Un autre cas concerne le jeune député Requesens, antérieurement dirigeant universitaire. Ça fait un moment qu’il aurait dû être en détention en raison de sa responsabilité dûment prouvée dans les protestations extrêmement violentes de 2017 qui ont coûté la vie à environ 120, 130 personnes, où des gens ont été brûlés vifs ou lynchés simplement parce qu’ils étaient soupçonnés d’être chavistes. C’était une politique de haine terrible et je suis sûr qu’en Belgique ou dans n’importe quel pays européen elle serait condamnée pour « incitation à la haine et à la violence ». A cette époque ce député fit un appel depuis une université de Miami à « créer les conditions d’ingouvernabilité au Venezuela, pour favoriser une intervention étrangère dans le pays ». Ça aussi, partout dans le monde on peut le qualifier de « trahison à la patrie ». Mais s’il est actuellement arrêté ce n’est pas pour tout ce qui précède, et qui aurait amplement justifié son arrestation ; Il est sous les verrous en raison du témoignage du journaliste péruvien de droite Jaime Baily qui affirme que Requesens est impliqué dans la préparation et le déroulement de l’assassinat frustré contre le président Nicolas Maduro d’août dernier. Il a été arrêté suite à cette confession, les preuves des enquêtes menées ont confirmé sa participation et lui-même est passé aux aveux. Ce n’est donc pas non plus un cas de prisonnier politique, rien ne prouve non plus qu’il ait été torturé ; une personne torturée porte des traces, et les divers documents ou photos de Requesens publiés après son arrestation ne montrent aucune évidence de mauvais traitements.

Toutes ces personnes qui s’auto-proclament « prisonniers politiques » sont détenues en raison de leurs actions violentes et leurs infractions à la loi en vigueur, pas pour leurs idées politiques. Actuellement au Venezuela il y a beaucoup de dirigeants de l’opposition qui parcourent le pays tous les jours, s’expriment au travers des médias privés en disant tout ce qu’ils veulent contre le gouvernement et il ne sont pas pas poursuivis ni arrêtés pour autant.

Quelle est ta perception de l’histoire récente de la transition démocratique au Chili ?

La transition de la dictature vers la démocratie a été un processus extrêmement négocié et consensuel. S’il est vrai qu’il y a eu un plébiscite, il n’en est pas moins réel qu’il y a eu un accord tacite entre ceux qui ont assumé le pouvoir, la coalition de partis de centre-gauche « Concentración », le haut commandement militaire et l’oligarchie chilienne, accord selon lequel on ne toucherait pas au modèle économique et politique imposé par la dictature, et donc on ne toucherait pas à la Constitution de Pinochet. A aucun moment durant les premières années de transition on n’a remis en cause le modèle économique. Toutes les structures libérales ou anti- démocratiques héritées de la dictature, cadenassées dans la Constitution et le modèle économico-politique, sont restées en l’état. Les réformettes apportées à la Constitution sont vraiment dérisoires.

Que reste-t-il encore à faire pour récupérer la mémoire historique et que justice soit enfin faite pour les victimes de la dictature ?

En ce qui concerne la justice on ne peut pas comparer les cas chilien et argentin ; en Argentine il y a eu de nombreux procès contre des militaires de haut rang, ce n’est pas le cas au Chili où ces mêmes procès ont été rares. Et quand il y en a eu, ils se sont déroulés dans des conditions très favorables aux accusés, qui par exemple, ont pu bénéficier de conditions de détention très privilégiées. Une des revendications des organisations de droits de l’Homme est le transfert des détenus dans des prisons moins luxueuses, voire des prisons de droit commun. Ces mêmes militaires continuent à recevoir des pensions millionnaires comparées à celles que touche le commun des citoyens, ou aux indemnisations qu’ont reçues les victimes de la torture ou les familles de disparus.

Donc du côté de de la Justice les choses ne sont pas fiables, et cela perdure malgré la succession de gouvernements de tendances diverses, notamment deux gouvernements dirigés par le parti socialiste, celui-là même qui fut le parti de Salvador Allende mais qui s’est éloigné de ses principes fondateurs. Au parti socialiste ils ne luttent plus pour changer de modèle économique, ils ne croient plus au véritable socialisme ; ils ne remettent même pas en question le modèle néo-libéral dont ils s’accommodent pour gouverner. Les deux gouvernements de Michelle Bachelet et Ricardo Lagos ont ainsi approfondi ce modèle tout en l’agrémentant d’un vernis droit-de-l’hommiste mais en omettant d’emprisonner les militaires de la dictature. Un musée de la Mémoire a bien vu le jour, et il est certes utile pour garder la mémoire des horreurs de la dictature, mais aucune avancée ne s’est produite en terme de justice réelle : tout est encore à faire en la matière.

Et du côté du peuple chilien, y a-t-il des indices d’un changement à venir ?

Ce qui est intéressant c’est que ces dernières années, et notamment à partir du mouvement étudiant, il y a eu un réveil des citoyens chiliens pour remettre en cause le néo-libéralisme dominant et sa logique de marchandisation de tous les aspects de la vie en société. Ce sont donc les étudiants qui ont été à l’avant-garde en luttant contre la privatisation de l’enseignement ; il y eut une prise de conscience générale que l’éducation ne peut pas être payante.

Dans d’autres domaines, tel celui de la santé, le peuple chilien commence à contester les bases idéologiques du néolibéralisme. Le réveil est une réalité et il se manifeste par l’élection de 20 députés de gauche lors des dernières élections qui viennent de façon inédite bousculer le bipartisme bien rôdé au Parlement entre la droite et la Concertación.

Enfin il faut souligner la résistance continue du peuple mapuche, victime de violations flagrantes des droits de l’homme. Mais sur ce sujet il est curieux de constater que rien ne transpire à Genève ni au Parlement européen. D’autres luttes ont également été réprimées. La tendance fasciste du gouvernement de Piñera est évidente et il reste à espérer que le peuple chilien réagisse à la hauteur du danger et apprenne à mieux se défendre.

Pablo Sepúlveda Allende

Traduction : Jean-Claude Soubiès

Pablo Sepúlveda Allende

 https://www.investigaction.net/fr/pablo-s-allende-historiquement-lopposition-venezuelienne-a-ete-tout-sauf-democratique/
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COMMENTAIRES  

08/11/2018 21:32 par alain harrison

Bonjour.

Un article à reconduire .

Brésil : Ce que veut l’Empire
6 Novembre 2018, 17:10pm | Publié par Bolivar Infos

« « L’énorme réserve de pétrole du Presal, la plus importante du monde, préservée par les Gouvernements du PT pour qu’elle soit exploitée par Petrobras, a été ouverte par le Gouvernement de Temer à l’investissement étranger. Cela a été l’un des premiers pas vers le coup d’Etat contre Dilma. Cette décision était destinée à ôter des fonctions importantes à l’entreprise d’Etat Petrobras et à l’éliminer en tant que principal opérateur du bassin du Presal pour que les grandes compagnies transnationales puissent à présent gérer les ressources naturelles du pays.

16 compagnies pétrolières, dont des compagnies comme Royal Dutch Shell Plc, les compagnies étasuniennes Chevron Corp et Exxon Mobil Corp, la norvégienne Statoil et la française Total SA se sont inscrites pour l’appel d’offres concernant des blocs de haute mer dans lesquels des milliers de millions de barils de brut se trouvent au fond de l’océan sous une épaisse couche de sel.

Temer a annoncé de grandes privatisations dans 34 secteurs stratégiques du pays » »

http://bolivarinfos.over-blog.com/2018/11/bresil-ce-que-veut-l-empire.html

Un article à décortiquer et à combattre point par point, c’est mon sentiment d’urgence

Quelques points historiques.
1)JPMorgan réclame des régimes autoritaires en Europe
Par Stefan Steinberg
19 juin 2013
« « Dans un document publié à la fin du mois de mai, le géant des banques d’investissement américain JPMorgan Chase réclame l’abrogation des constitutions démocratiques bourgeoises établies après la Seconde Guerre mondiale dans une série de pays européens et la mise en place de régimes autoritaires. » »
https://www.wsws.org/fr/articles/2013/06/morg-j19.html
Ce qui se met en place de plus en plus systématiquement en UE.
À l’autre bout du spectre :
L’entrepreneur individuel : en finir avec le droit de grève :
En finir avec l’abus du droit de grève !
par Spartacus (son site)
samedi 9 juin 2018
« « Vous subissez une inflation de blocages et privations et d’atteinte à votre liberté individuelle ?De votre liberté ces grévistes n’en ont cure !
Ils vous méprisent, ignorent vos droits légitimes. Votre vie personnelle ou professionnelle est bafouée et humiliée et ils vous prennent en otage.
Ils estiment leur « égo revendicatif » supérieur à votre liberté. Il n’y a que eux qui comptent.
Ils vous empêchent de vivre libre. De disposer des moyens auquel vous avez droit.
Mais en ont-ils le droit ? Le droit de grève est-il un droit ? Non c’est un "faux" droit. » »
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/en-finir-avec-l-abus-du-droit-de-204884

Et toute la quincaillerie des stratégies des guerres multilatérales a travers le Monde, entre les deux points sur le continuum du spectre des agression. Apprendre les leçons de l’histoire ?
Nous n’y sommes pas encore rendu.

09/11/2018 20:27 par alain harrison

Bonjour.

Je retiens cet extrait.

« « Quelle est ta perception de l’histoire récente de la transition démocratique au Chili ?
La transition de la dictature vers la démocratie a été un processus extrêmement négocié et consensuel. S’il est vrai qu’il y a eu un plébiscite, il n’en est pas moins réel qu’il y a eu un accord tacite entre ceux qui ont assumé le pouvoir, la coalition de partis de centre-gauche « Concentración », le haut commandement militaire et l’oligarchie chilienne, accord selon lequel on ne toucherait pas au modèle économique et politique imposé par la dictature, et donc on ne toucherait pas à la Constitution de Pinochet. A aucun moment durant les premières années de transition on n’a remis en cause le modèle économique. Toutes les structures libérales ou anti- démocratiques héritées de la dictature, cadenassées dans la Constitution et le modèle économico-politique, sont restées en l’état. Les réformettes apportées à la Constitution sont vraiment dérisoires. » »

« « « cadenassées dans la Constitution » » »

Voilà qui en dit long sur la fonction fondamentale de la Constitution.

Une bonne leçon à saisir au vol par la gauche, partout à travers le monde.
Voilà un point de départ pour, "" peut-être "", une convergence des gauches à travers le monde, mais d’abord en France ?

Le communisme a manqué et manque toujours d’ "imagination", il est incapable de s’attaquer à une conception d’un nouveau paradigme économique qui nous sortirait de ce système financier aux nombreux et multidimensionnels dommages collatéraux à travers le Monde, grâce au nouveau modèle (le su et le non su, Korzybski) néo-colonialisme à valeur ajoutée.

Les révolutions font faillite, parce qu’elles n’ont aucune alternative réfléchie.
Pas plus aujourd’hui.
Et j’en veux pour preuve, ce silence systématique d’une figure qui devrait être votre Bolivar à vous Français :
« « Pour Jean Jaurès, la révolution socialiste n’est concevable que dans le cadre de la légalité démocratique, c’est-à-dire par une conquête graduelle et légale par le prolétariat des institutions parlementaires et de la puissance de la production. » »
https://www.ledevoir.com/societe/le-devoir-de-philo-histoire/410354/le-devoir-de-philo-jean-jaures-et-le-supplement-d-ame

Même, le médiat l’Humanité, on y voit la figure de Lénine, tien un changement au haut de la page d’accueil ? Enfin, à moins que ce soit sur Initiative communiste (médiat) non plus .
Si les différentes instances de la gauche, sur leur site, il y avait comme "entête" cette phrase ci-haut nommé, cela n’aurait-il pas signification, une obligation d’intégrité. Mais avant, il faut que la gauche en débatte, élémentaire.
L’improvisation est la pire chose. Les militants n’ont-ils pas leur mot à dire ?
Peut-être que le grand Soir pourrait amorcer la discussion, par une série d’ article approfondissant ce sujet : comment la gauche peut-elle enfin se retrouver sur la même longueur d’onde. Les communistes, dans quelques endroits de la terre, ont avancé le communisme du XXIe siècle y incluant le mot humaniste, sous entendant l’écologie. N’est-ce pas une avancé, encore édulcoré, mais allant dans le bon sens. Sortir de l’ordo orthodoxie figée, pour embrasser l’ensemble. Le chemin peut être plus ou moins long pour toucher l’ensemble des populations.
Le Vénézuéla est sans doute la pierre de touche de cette évolution contemporaine, car il touche à toutes le dimensions sociétales, du respect de la femme versus le machisme (traversé pénible pour le changement des mentalités) ...….. à une nouvelle économie pas encore conceptualisée. Mais chaque peuple a son expertise, alors partageons les.
Si cela peut frapper l’imagination, pas celle débridée de la finance, mais au sens de la raison : voir globalement et questionnement cohérant.
Krishnamurti : la raison est la plus haute forme de l’intelligence__ (connue)
Il est raisonnable de dire que 2 et 2 font 4 à notre échelle, au niveau sub-quantique, la réalité est autre. Soyons raisonnable. Bien sûr il y a le monde des spectacles où tout est permis. (enfin presque). Il faut bien lâcher son fou, de temps en temps.

13/11/2018 04:06 par alain harrison

Bonjour.

Utiliser les armes de l’autre. En ce moment l’arme la plus importante est la médiation en continue de la PUB multidimensionnelle des affairistes.
L’Humain d’abord, ce sont les peuples exploités par la finance et leurs projets d’accaparement global. Même les vendeurs de gros camions (ford noir à tête de mort) utilisent dans leur publicité leur soi disant aide humanitaire ( amener des enfants handicapés en camping) pour justifier leurs gros trocs. La finance investit toutes les niches, celles dédiées aux humanitaires des groupes sociaux seront en bout de ligne privatisées, vue le désengagement gouvernemental. La santé est le service publique (le commun) le plus systématiquement et vicieusement attaqué sur ce plan. Bien sûr, on organise toute une publicité de satisfactions des clients.
Ce qui me choc, c’est que lors des dernières élections, la gauche n’a pas dit un mot (en tout cas je n’ai rien vue de spectaculaire ou d’insistant à ce sujet) au sujet de la démocratisation des médiats, un discours (vue d’ensemble) adéquat convainquant !
Le manque d’esprit de la gauche me désole.
La classe moyenne ne voit qu’à ses intérêts, et elle-même à court terme. Bien, seul la douleur de la réalité ne la réveille pas. Le conditionnement est bien plus ancré dans les moeurs que vous pouvez l’imaginer. Quand à marx, malgré son brillant travail, il a fait sans doute bien des erreurs de prédiction. Pas en tant que tel, mais il ne pouvait prévoir la capacité d’adaptation du capitalisme, ni ceux qui l’ont suivi (trop de petite guerre d’égo, oblige). Le libéralisme a toute une armada pour sonder les voies palliatives. Mais, aujourd’hui, depuis la crise de 2008, complétant le point tournant depuis les deux tours, nous voyons ce déployer le sans gène financier (impersonnaliser) à travers ses serviteurs de l’état de droit. Que ce soit les faux gauchistes, les néo-con-libéraux et autres parti à connotation chrétienne (comme ex : le parti démocrate chrétien_ hypocrite) et ci., il faut se rendre compte, qu’il faudra un véritable saut quantique pour changer ce système (problème structurel).
La Constituante
Le nouveau pacte social
Le nouveau paradigme économique

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