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Frexit progressiste ou « Opt Out » – une réponse à Jean-Luc Mélenchon sur la manière d’aborder la question européenne

Dans la version 2022 du programme de Jean-Luc Mélenchon, recyclant le programme de 2017 l’AEC, s’affiche un revirement politique du tout au tout. Exit la sortie de l’Union Européenne pour faire primer la souveraineté nationale des travailleurs de France sur la dictature du Capital. Bien sûr pour maquiller la manip’, le texte fait encore référence à un plan A et plan B… mais le plan A c’est de rester dans l’UE, et le plan B, c’est aussi d’y rester. Pourtant le candidat Mélenchon sur son blog fait la leçon au candidat Jadot pour lui démontrer, à raison, qu’aucune politique démocratique, aucune politique sociale, aucune politique écologique n’est possible en restant au sein de l’Union Européenne. Extraits : « Le candidat EELV le sait mieux que d’autres compte tenu de sa longue expérience d’eurodéputé : il formule des propositions de rupture avec la logique de marché et les dogmes absurdes de l’Union européenne. Or, ces propositions sont incompatibles avec les traités européens. Exemple : comme nous et les communistes, il compte renationaliser EDF. Cela est contraire aux directives de libéralisation de l’énergie et aux principes du marché unique européen. Il veut parvenir au 100% bio et local à la cantine. Mais les règles européennes en matière de concurrence interdisent de favoriser des produits nationaux et locaux. Tout protectionnisme est impossible dans ce cadre. Ce n’est pas fini. Il veut mettre fin au pacte de stabilité et de croissance pour pouvoir investir dans la transition écologique. C’est impossible sans remettre en cause la fameuse règle austéritaire dite des 3%. Il compte aussi lutter contre le dumping social entre les pays européens ou encore imposer un moratoire sur les nouveaux accords de libre-échange. Cela signifie contester le fondement même des traités européens qui consacre le libre-échange, y compris entre les États-membres. » On ne saurait mieux dire. Mais alors pourquoi diable ne pas proposer tout simplement la sortie de l’Union Européenne, validée dans les faits par le vote ultra majoritaire des travailleurs de France lors du référendum de 2005 – près de 80% des ouvriers – qui avaient ainsi refusé d’une même voix le traité constitutionnel européen et l’ensemble des traités fondant l’euro et l’Union Européenne. Georges Gastaud dans une tribune circonstanciée revient sur ce que doit être une position conséquente sur la question de l’Union Européenne, le Frexit progressiste.

Mélenchon : fini le « Plan B », vive L’ « Opt Out » !

Finie désormais pour Jean-Luc Mélenchon la judicieuse dialectique Plan A / Plan B qui formait le cœur de la campagne insoumise de 2017 et que résumait la formule à deux temps : « L’UE, on la change ou on la quitte ! ». Une dialectique qui attira nombre de militants ouvriers euro-critiques quitte à choquer les sociaux-démocrates de gauche à demi-euro-soumis comme Clémentine Autain ou comme l’eurodéputée LFI Manon Aubry. Désormais J.-L. Mélenchon, qui a mis beaucoup d’eau mariale dans son vin initialement euro-insoumis, déclare qu’il n’imagine même plus sortir de l’UE (« Je ne suis pas frexiter, je suis pour l’ « opt-out ! », déclare-t-il en substance) ; désireux de rassurer avant tout cette euro-gauche plus que modérée issue du P.S. qui tremble à l’idée de Frexit progressiste, et peu soucieux de décevoir les militants franchement communistes et indépendantistes qui lui avaient apporté un soutien vigilant en avril 2017, J.-L. Mélenchon promet désormais que, sitôt élu, il pratiquerait ce qu’il appelle l’opt-out (et vive la langue française et le droit des électeurs populaires à comprendre, c’est un minimum !, les propos de ceux qui briguent leurs suffrages !) à propos de chacune des directives et autres sommations européennes...

L’illusion d’une semi-insoumission européenne « à la carte »

Le seul problème, cher citoyen Mélenchon, c’est que l’UE ne vous répondra sûrement pas : « Chiche, cher camarade insoumis, allons-y pour du “ coup par coup ” ! » ; en effet, les traités européens (ainsi en va-t-il de tout traité, voire de tout contrat !) forment des menus insécables et des blocs juridiques cohérents, et non pas de petits plats au quinoa éligibles « à la carte », consommables au coup par coup et rejetables « au choix » du consommateur national... Si, avant même d’avoir affronté la première négociation tendue avec l’UE qui suivrait son élection, le candidat « insoumis » devenu président s’engage par avance à ne jamais claquer la porte de l’UE (et a fortiori de l’euro), il s’interdit d’avance d’installer un rapport des forces gagnant pour le camp populaire qui l’aurait porté à l’Élysée. Et c’est d’ailleurs ce que J.-L. M. expliquait lui-même imparablement en 2017 face aux euro-constructifs de tous poils. La « gauche radicale » grecque d’Alexis Tsipras a d’ailleurs fait naguère la destructive et suicidaire expérience de cette implacable cohérence politico-juridique de l’U.E. et de ses traités au détriment de sa propre nation, vendue à la découpe et dépecée vive par la « Troïka » !

Préparer ou pas le peuple français au bras de fer avec l’UE ?

Bref, l’UE ne pratiquera pas bien gentiment l’ « opt-out » ; et elle le pratiquera d’autant moins qu’elle s’est tout entière bâtie sur la logique d’ensemble (économique, sociale, politique, culturelle...) que résume la manière dont, depuis le Traité de Maëstricht au moins (1992), elle se définit elle-même comme une économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée. Qui refuse cette définition de l’UE est voué à sortir, y compris unilatéralement, de l’UE ; il doit alors avoir le courage de le claironner dès aujourd’hui s’il veut préparer le peuple, et pour commencer ses propres électeurs populaires, non pas à un ridicule et inopérant « opt-out » au cas par cas (c’est-à-dire en réalité, à d’impuissants barouds d’honneur plus ou moins scénarisés), mais à l’inévitable et sain bras de fer sociopolitique ; en clair, à l’affrontement de classes avec l’UE et avec ses gourous français et étrangers, les oligarques du grand capital européen, y compris « français ». Qui ne refuse pas la sacro-sainte « économie de marché où la concurrence est libre et non faussée », qui s’efforce de biaiser, de louvoyer, de se contorsionner, de se tortiller... voire d’entortiller autrui tout en rassurant l’oligarchie et la fraction « euro-bobo » de son électorat, acceptera de fait, par une logique de fer qui n’est autre que la terrible cohérence maastrichtienne, l’essentiel : le socle fondamental néolibéral, supranational, antidémocratique et 100% antisocial, de la « construction » euro-atlantique ; il pourra alors ergoter et « opt-outer » sur des détails, s’épuiser et épuiser le peuple français en de vaines escarmouches formelles à la Tsipras, la réalité est qu’il finira par capituler... Et par achever de désespérer la classe ouvrière et la jeunesse populaire au grand avantage de qui, sinon de la droite dure, voire de l’extrême droite comme on l’a vu en Grèce !

Une logique euro atlantique doublement verouillée

C’est si vrai que, n’en déplaise aux doux rêveurs de l’« opt out », la logique européenne est cadenassée par deux verrous majeurs auxquels ne pourrait se dérober, malgré ses désirs ardents, une gauche verbalement « radicale » mais pas franchement euro-insoumise :

# Le premier verrou politique interdisant structurellement l’ « opt-out » est de nature militaro-diplomatique et son nom s’écrit « Alliance atlantique »

Il n’est pas sérieux, comme l’affirment pourtant avec ensemble les citoyens J.-L. M, Fabien Roussel, suivis en cela par les trois pré-candidats trotskistes à la présidentielle, que la France insoumise se retirera de l’OTAN mais qu’à aucun prix (« je ne suis pas frexiter » : les mots ont un sens !), elle ne se retirera jamais de l’UE. D’une part en effet, l’UE se déclare sur tous les tons (et en Ukraine, l’UE joint le geste à la parole...) la « partenaire stratégique de l’O.T.A.N. » ; d’autre part, chacun sait que, pour pouvoir entrer dans l’UE, les ex-pays socialistes de l’Est ont d’abord dû tous intégrer l’OTAN. Enfin il n’est que de voir quotidiennement Macron, Scholtz et Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, ramper devant l’Empereur Mondial Biden dans l’affaire ukrainienne, voire dépêcher des troupes françaises à la frontière russe comme l’a fait encore récemment Macron (pays baltes, Roumanie), voire en Mer de Chine (!), pour comprendre que, si une guerre éclate contre la Russie (puis contre la Chine ?) à l’initiative du Pentagone et de l’Alliance atlantique, l’UE sera automatiquement du côté de Washington dans l’épisode guerrier déclencheur d’un « conflit de haute intensité » continental et transcontinental. Si alors, mais un peu tard pour la paix mondiale, la France mélenchonienne sort précipitamment de l’OTAN, elle ne pourra que sortir aussi, et aussitôt, de l’UE « partenaire stratégique de l’OTAN ». Que deviendra alors l’imprudent engagement de campagne « Je ne suis pas frexiter » de Mélenchon qui prendra alors sa base électorale à contrepied au moment le plus « chaud » pour la paix mondiale et pour l’avenir de la Nation ?

Et si, à l’inverse, la France ne sort toujours pas alors de l’UE, alors oui, la « France insoumise » aura moins que jamais mérité son nom car elle aura alors marché comme un seul homme dans la nouvelle « union sacrée » antirusse et sinophobe, que dis-je, dans la grande et terrible revanche posthume sur les pays de Stalingrad et de la Longue Marche que nous prépare l’UE germano-atlantique sous la double férule de Washington et de Berlin. Et avec la totale « collaboration » empressée d’une oligarchie « française » qui ne rêve plus, très ouvertement et très anticonstitutionnellement, que de « saut fédéral européen », que de « souveraineté européenne » (Macron), que d’ « États-Unis d’Europe » enchâssés dans l’ « Union transtatlantique » (Manifeste du MEDEF intitulé Besoin d’aire), que de « reconfiguration des territoires », voire que d’ « Empire européen » (expression publiquement assumée par Dominique Strauss-Kahn, l’ex-présidentiable du P.S., et par Bruno Le Maire.) Bref, « vive la République ! » comme ils osent encore dire !

Le meilleur moyen de ne pas entrer dans le guêpier mortel de l’ « État fédéral européen » de MM. Scholtz, Macron et Roux de Baisieux, est alors de sortir à temps de l’UE !

Ajoutons que le passage de la souveraineté française proclamée par notre constitution actuelle à la future « souveraineté européenne » constitue le vrai programme commun transnational des forces oligarchiques européennes et « françaises » pour les cinq ans à venir (Scholtz a annoncé la couleur dès son discours d’investiture devant le Bundestag) . Dès lors, si l’on ne se dresse pas ici et maintenant avec la plus grande vigueur contre le transfert rédhibitoire à l’UE de ce qui reste de souveraineté du peuple français, on ne pourra évidemment pas stopper net le tandem Scholtz/Macron (ou Pécresse, voire Le Pen ou Zemmour puisqu’ils acceptent TOUS l’UE, l’euro, Schengen et l’Alliance atlantique !) dans leurs redoutables projets impériaux validés par Biden. Mais n’est-il pas clair comme le jour que le meilleur moyen pour empêcher la France de se dissoudre irrémédiablement dans l’Empire européen surmonté par l’Aigle bicéphale germano-yanqui, ce n’est certainement pas la semi-opposition, voire le quart d’opposition, voire l’opposition factice de l’ « opt out », c’est bel et bien la sortie pure et simple (et le plus tôt serait le mieux) de l’UE actuelle qui constitue un sas, un palier de compression évident menant à l’Empire européen, alias « Europe fédérale » ? De même les « altermondialistes » et autres « alter-européistes » qui acceptent l’U.E. dans son principe, « mais » qui disent ne pas vouloir du CETA, du TAFTA. et des autres traités libre-échangistes transatlantiques ravageurs sont-ils profondément ridicules et inconsistants : c’est comme si, étant déjà prisonniers d’un « conteneur » baptisé UE qui s’apprêterait à s’embarquer sur un supertanker appelé « Union transatlantique », ils décidaient au dernier moment de rester bien sagement dans la première prison tout en feignant de négocier les conditions de leur enfermement dans ledit conteneur et tout en s’imaginant candidement que, « du dedans » de leur conteneur (mais sortons à l’air libre, nom de nom, de l’air !), ils pourront interdire aux co-propriétaires dudit conteneur (en l’occurrence Berlin et Washington) d’embarquer ce dernier sur le cargo mortel des traités transatlantiques néolibéraux et des prochaines guerres transcontinentales pour le repartage de l’Europe et de la planète !

# Le second verrou qui interdit radicalement l’ « opt-out » est d’ordre monétaro-financier : il n’est autre que la monnaie unique européenne.

Nos lecteurs sont bien assez intelligents pour deviner d’eux-mêmes que, en la matière, la référence à l’« opt-out » est absurde, un pur subterfuge de com’ électorale pour fuir le débat de fond sur le Frexit progressiste. L’euro est en effet un dispositif financier, monétaire et international global (voire géopolitique) doté d’une profonde cohérence capitaliste et impérialiste. L’euro est en effet intégralement solidaire des critères d’austérité dits de Maastricht (l’orthodoxie financière sur laquelle le nouveau ministre « libéral » allemand, homme-lige du grand patronat, a mission de ne pas céder d’un pouce : le patronat allemand fait bloc sur ce point et le discours de Scholtz devant le Bundestag lui vaut mandat légal de la part de toutes les fractions de la bourgeoisie d’Outre-Rhin). En outre, la monnaie unique est structurellement calée sur le deutschemark (au détriment de toutes les monnaies d’Europe sauf une !), et comme on s’en souvient, l’adoption de l’euro par la France en 2000 a été précédée par la très antisociale politique du « franc fort » (Delors, Bérégovoy) qui n’était autre qu’une mise à niveau forcée et socialement destructive du franc sur le deutschemark, considérablement plus fort. La mise en place de la monnaie unique reposait en outre objectivement sur un accord crypto-protectionniste implicite entre les Etats-Unis et la puissante RFA ; cet accord hyper-impérialiste entre les deux piliers de l’impérialisme transatlantique repose sur le maintien du dollar en tant que monnaie de change mondiale (simplifions à l’extrême : un dollar faible à l’échelle mondiale pour protéger le made in America, un euromark fort en Europe pour empêcher les Européens du Sud, France incluse, de dévaluer leur ex-monnaie nationale de manière à protéger la grande industrie allemande du risque des « dévaluations compétitives » des pays du Sud car de telles dévaluations abaissent mécaniquement le prix des produits concernés), l’euro obtenant en contrepartie un rôle monétaire régional monopolistique sur le continent européen. Nul ne pourra tricher avec cette logique d’acier, aucun « opt-out » possible, soit on reste dans l’euro et il faudra avaler, comme l’a fait Tsipras en se déshonorant, l’euro-austérité à perpète, soit on en sort unilatéralement pour reconstruire une souveraineté budgétaire, économique, sociale et industrielle, bref pour se redonner à la fois concrètement et « techniquement » les moyens de l’indépendance nationale, des nationalisations démocratiques, d’une VIème République qui ne soit pas de pure façade, en un mot, tous les leviers de la transformation révolutionnaire et socialiste de notre pays que résume l’expression « Frexit progressiste ».

Changer de logique sans changer de logiciel ? Expliquez-vous, camarades !

N’évoquons que pour en sourire amèrement la double non-perspective mélenchoniste et rousselliennne d’une introuvable « réorientation progressiste générale » de l’UE et de l’euro qui ne serait accessible que si les États de la zone euro, à commencer par la RFA qui profite au maximum du statu quo actuel, acceptent absurdement de faire un cadeau d’arrivée royal à M. Roussel ou à M. Mélenchon lors de leur entrée à l’Élysée (un 24 décembre à minuit, sans doute, et de préférence en passant par la cheminée ?). Il est décidément désolant que des militants de base sincères puissent gober, par loyalisme d’appareil, fût-il « gazeux », des fables électoralistes pareilles qui ne signifient qu’une chose : c’est que certains dirigeants nationaux, soit ne se préparent pas sérieusement à gouverner, soit prennent leurs électeurs pour des naïfs, soit sous-estiment dangereusement le bloc réactionnaire et farouchement antifrançais qu’ils verraient se dresser en face d’eux en cas de victoire de la « gauche radicale ». Et puisque le citoyen Mélenchon aimait jadis à citer Robespierre (avant de s’apprêter à valider, de manière typiquement girondine, l’autonomie du « peuple corse » ? – et de quelle autre région française ensuite ? La Bretagne ? L’Alsace ? la « Catalogne-Nord » ?), rappelons-lui, en camarades et dans son propre intérêt, le mot du très jacobin fondateur de la Première République française souveraine, sociale et indivisible : « ceux qui veulent des Révolutions sans révolution n’ont fait que se préparer un tombeau » .

Pas de semi-insoumission !

En reculant sur ce point majeur (la dialectique Plan A/Plan B de 2017) pour faire plaisir à Mmes Autain et Aubry et pour tenter en vain de grappiller quelques voix eurobéates (qui iront de toutes façons à Jadot, à Taubira, à Hidalgo ou... à Macron !), non seulement la France Insoumise prend plus que le risque de se muer en France semi-soumise, mais elle décroche d’ores et déjà électoralement d’avec les milieux ouvriers franchement euro-critiques qui ont voté non à 80% en mai 2005 ; c’est-à-dire avec cette France populaire 100% insoumise qui, échaudée par la manière dont fut grossièrement violé son Non à la constitution européenne, boycotte spectaculairement les urnes quand ceux qui prétendent parler au nom des travailleurs éludent la question européenne, mais qui s’y ruent en masse, comme ce fut le cas en 2005, quand il est possible de porter un coup à cette « construction » impériale monstrueuse, tournée de A à Z, avec toute sa logique impériale, belliciste, fascisante, archi-patronale, contre les nations libres, contre le produire en France, contre les services publics, contre la démocratie et contre les conquêtes des travailleurs durement gagnées pays par pays dans le cadre des États-nations libérés en 1945 de la première Grande Europe de l’histoire moderne...

On ne sort de la clarté politique qu’à son détriment (du moins quand on appartient vraiment à la gauche patriotique et populaire...).

François Mitterrand, qui s’y connaissait fort en matière d’équivoques politiques, notait un jour que, en politique, « on ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment ». Mais que dire alors de ceux qui, après une phase de relative clarté qui faillit les porter au second tour en 2017 avec 19,5% des voix, semblent désormais, croyant gagner des voix et ne faisant qu’en perdre en milieu populaire, entrent désormais délibérément dans l’ambiguïté... Au risque de « semer » leurs électeurs ouvriers, notamment les millions d’anciens électeurs communistes nostalgiques de Duclos, voire des francs euro-critiques Marchais et Krasucki, que ne regagne pas davantage le très euro-constructif PCF.-PGE, alors que lesdits candidats campèrent longtemps, à leur avantage, sur des positions presque claires sur un possible Frexit progressiste ?

Pour une France Franchement Insoumise à l’UE du capital !

La question n’en est pas moins posée, pour qui veut vaincre et non vainement « témoigner » et « faire des voix », de construire enfin une France Franchement Insoumise (F.F.I. !) à l’U.E... Et cela sera impossible si tous, nous ne redoublons pas d’efforts sur le terrain pour reconstruire un Parti communiste de combat, une Alternative rouge et tricolore et un grand syndicalisme de classe et de masse pour notre pays.

* Par opt-out, Mélenchon, qu’on avait connu plus ferme contre le tout-anglais impérial (évoquant les « pancartes en anglais dans Paris », il parle désormais de « créolisation » de notre langue alors qu’il s’agit d’une franche colonisation !), désigne l’idée d’accepter ou de refuser au coup par coup les directives européennes sans pour autant quitter l’UE ou l’euro.

Appendice sur la VIème République – Ajoutons pour finir qu’on ne fuira pas le débat européen en dissertant à l’infini sur les contours d’une future VIème République : en effet, si la France sort de l’UE, donc retrouve sa souveraineté nationale, la VIème République pourra dynamiser la reconquête de la souveraineté populaire dans notre pays ; mais si la France reste dans l’UE, cette VIème République de carton-pâte ne sera qu’une manière de demander au peuple de redécorer périodiquement sa prison dont on lui aurait interdit de sortir. Dans ce cas, pas la peine de changer de république car c’est déjà ainsi que fonctionne l’ « alternance » actuelle.

Du reste, même si l’on s’en tenait à la seule discussion d’une future constitution démocratique dans le cadre d’une future Constituante, resterait encore à savoir si cette constitution comporterait encore, comme aujourd’hui, l’article XV qui inscrit dans notre constitution la référence aux traités européens. Si on raye cette référence, la question européenne chassée par la porte rentrera dans le débat par la fenêtre du débat constitutionnel. Si on laisse l’article XV, tout le reste de la VIème constitution ne sera qu’un chiffon de papier. Bref, toute tentative de fuir le débat sur le Frexit progressiste au titre de la « VIème République » ne serait qu’un pur subterfuge destiné à occuper les militants « en bas » tout en préparant des aménagements avec l’UE « en haut ». CQFD.

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