Le terme “Blitzkrieg” est apparu en 1935 dans la revue Die Deutsche Wehr (L’Armée allemande). D’après les théoriciens de cette organe, les États pauvres en ressources alimentaires et en matières premières (comme l’Allemagne de l’époque) devaient gagner la guerre au plus vite par un engagement massif et violent. Cette notion sera utilisée pour évoquer la guerre civile espagnole : « Nazi-Deutschland testete in Spanien seine späteren Blitzkrieg gegen Frankreich (L’Allemagne nazie a testé en Espagne sa future guerre éclair contre la France). Le 25 septembre 1939, l’hebdomadaire étasunien Time Magazine décrivait ainsi l’invasion de la Pologne par l’Allemagne : « This is no war of occupation, but a war of quick penetration and obliteration – Blitzkrieg, lightning war » (Ce n’est pas une guerre d’occupation mais une guerre de pénétration et de destruction rapides – le Blitzkrieg, la guerre éclair).
Même si l’on tient compte du fait que tous les termes violents s’affadissent au fil des temps, force est de constater que l’image utilisée par Fillon (novembre 2016) est particulièrement dure. Cela va bien au-delà du mépris pour la classe salariale, pour le peuple. Nous sommes ici – pour reprendre un vocable cité plus haut – dans une « oblitération » des citoyens. Seuls importent, seuls existent les intérêts d’une minorité de possédants et d’une poignée de politiciens à leur service.
Je peux me tromper mais j’ai l’impression que la plupart des patrons qui écoutent Fillon ne boivent pas – pour l’instant du moins – du petit lait. Ils sont sidérés par ce qui leur est proposé. Ils ne s’attendaient pas à une animosité aussi brutale.
Philippe Seguin et la bourgeoisie du Centre-Ouest ont engendré un monstre froid. Certains risqueraient éventuellement « psychotique ».
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