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« Faisons payer les riches »

La bataille intraclasses a commencé. CE gouvernement du Parti Québécois serait, de l’avis d’une caste d’hommes d’affaires regroupée dans la Fédération des Chambres de commerce du Québec, un gouvernement « socialisant ». Pourtant, pleurniche Françoise Bertrand, la patronne de la Fédération : « A notre connaissance, il y a toujours eu un dialogue entre le milieu des affaires et les gouvernements, soient-ils péquistes ou libéraux » (1). Un gouvernement des riches qui serait contre les riches cela est confondant en effet.

Les partis « socialisants » au pouvoir

La bataille intraclasses a commencé. CE gouvernement du Parti Québécois serait, de l’avis d’une caste d’hommes d’affaires regroupée dans la Fédération des Chambres de commerce du Québec, un gouvernement « socialisant ». Pourtant, pleurniche Françoise Bertrand, la patronne de la Fédération : « A notre connaissance, il y a toujours eu un dialogue entre le milieu des affaires et les gouvernements, soient-ils péquistes ou libéraux » (1). Un gouvernement des riches qui serait contre les riches cela est confondant en effet. Pensez donc, Pauline Marois, millionnaire de son état, épouse d’un homme d’affaires fédéralo-nationaliste en vue, voudrait augmenter les impôts de ses acolytes. C’est le monde à l’envers. On nous cache tout, on ne nous dit rien, déclame Madame Bertrand « La FCCQ en a notamment contre l’annonce de la hausse rétroactive des taux d’imposition des contribuables les plus riches ainsi que sur le gain de capital et les dividendes. » (2).

Depuis l’élection du Parti Socialiste en France, de Barak Obama aux États-Unis et depuis l’avènement du Parti québécois social-démocrate au Québec, certaines couches de la population se sont entichées du slogan « Faisons payer les riches ». Il n’y a pas de mal à rêver direz-vous ! Justement, il y a contre-indication à consommer l’opium des pauvres et à colporter ce mythe dans la société, parmi les ouvriers et les militants révoltés. Le narguilé n’a jamais été la panacée. Les gouvernements des riches - élus par les riches - au service des riches - ne peuvent taxer - pressurer - imposer leurs camarades sinon que de façon marginale.

Pour résoudre ce mystère nous allons d’abord positionner les différents pugilats en présence dans cette bataille intra-classes, puis expliquer les décisions politiques confondantes récentes.

Les forces en présence dans l’arène politique

Comprenez que ce drame à propos de la « sur-taxation » des riches se déroule parmi la bourgeoisie devant nos yeux de péquenots ébaubis. Tout cela ne nous concerne pas, nous les esclaves salariés corvéables et taxables à volonté.

La classe bourgeoise se compose de différentes sections que nous allons présenter ; la petite-bourgeoisie cléricale besogneuse (journalistes, gamme de professionnels, petits cadres, professeurs, managers, vendeurs, petits commerçants et intellectuels de tout poil, etc.), chien de garde du système et chargée d’effrayer les ouvriers et les badauds apeurés avec le spectre des communistes - et autres pestiférés - de façon à écarter toute solution drastique aux crises économiques.

La petite-bourgeoise - cette section de classe instable - peut parfois protester vertement quand elle se sent pressurée, paupérisée comme il advient en ces temps de crises économiques sévères. Une fraction de cette petite-bourgeoise peut même, à l’occasion, mettre ses menaces à exécution et voter à « gauche » - et oui, il faut ce qu’il faut - pensez à Québec Solidaire ou pire encore au Front de gauche en France, ou encore à Obama, ce noir président américain. « A soir on fait peur au monde » dirait Mitt Romney. La petite bourgeoisie amère tire ainsi les partis de centre-gauche un peu plus à gauche, croit-elle.

La moyenne bourgeoisie d’affaires, de commerce et d’industrie constitue la seconde cohorte de cette classe moribonde. Ce sont les petits entrepreneurs, les petits industriels, les grands commerçants, les grossistes, les agents boursicoteurs de bas étage, les capots de la construction et les gérants de banques et de caisses populaires, les spéculateurs de niveau inférieur. Ceux-là prennent tous les risques avec l’argent de leurs commettants. Ils placent l’argent des caisses de retraite, ils font fructifier l’argent des banquiers, ils créent des débouchés et investissent de nouveaux marchés, ils gagnent un bon salaire mais surtout de bons dividendes, tant que leurs entreprises engrangent des profits - puis un jour leur entreprise suffisamment alléchante sera avalée par un monopole.

En période de crise économique drastique la moyenne bourgeoisie peine et rechigne, elle quémande l’assistance de l’État (aide aux investissements, subsides, contrats gouvernementaux, soutien et service aux entreprises) fruits de la plus-value extorquée aux travailleurs et des impôts et des taxes payés par les petits bourgeois et les employés. Ce sont ces moyens bourgeois qui déchirent leur chemise sur la place publique en ce moment, tous à l’unisson derrière madame Bertrand. Ce sont eux qui sont directement menacés par les propositions d’impositions « socialisantes ». Ces bourgeois soutiennent l’UMP - Front National en France, le Tea Party aux États-Unis et la CAQ au Québec (3).

Enfin, dernier gladiateur sur l’arène politico-sociale les grands capitalistes, la phalange des grands prédateurs, les requins de la finance et de la bourse, les spéculateurs internationaux, les parrains milliardaires, ceux qui possèdent et administrent le capital financier monopolistique. Bien au-dessus de la mêlée, ils contribuant à toutes les caisses électorales occultes, et luttent en concurrence directe avec les multinationales d’État chinoises, les conglomérats privés japonais, les oligopoles semi-étatiques européens, et les autres trusts multinationaux brésiliens ou indiens. Ils ont la responsabilité d’accumuler des fortunes colossales et d’assurer la reproduction élargie du système capitaliste de chaque pays.

Ceux-ci ne sont pas inquiétés par la menace de hausser les impôts des riches, ni par la taxation des gains de capital ou par les royautés à payer pour les ressources naturelles spoliées dans les néo-colonies et les pays de ressources naturelles (Australie, Canada, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud). Tout cela est marginal pour eux. Le candidat Républicain Mitt Romney a payé 14,5 % d’imposition l’an dernier alors que son taux d’imposition officiel aurait dû s’élever à cinquante pour cent (4). Warren Buffet se vantait l’an dernier qu’il ne payait que 5 % d’impôt alors que sa secrétaire payait plus de 35 %. Plusieurs entreprises pharmaceutiques monopolistiques installées au Canada ne paient aucun impôt alors que leurs profits augmentent chaque année. Au Canada, une entreprise minière sur deux ne paie aucun impôt malgré ses profits pharamineux. La compagnie Rio-Tinto-Alcan reçoit chaque année 75 millions de dollars de subvention alors qu’elle doit plus d’un milliard au fisc québécois. Cessons cette énumération déshonorante. Chacun comprendra que ce ne sont pas ceux-là qui sont visés par les nouvelles politiques « socialisantes » touchant les hauts revenus des particuliers et des corporations.

A propos de la rémunération des très riches

Considérez en passant que dans ces multinationales oligopolistiques la rémunération des cadres se fait de deux façons ; d’abord ils reçoivent un salaire (à titre d’exemple, 3 millions de dollars par année pour la Présidente des Caisses « Populaires » Desjardins) ; ensuite, ils reçoivent des actions - du capital - qui produiront des dividendes qu’il leur suffit de convertir en action de la corporation pour éloigner le fisc de leur maison.

Si tout cet argent demeure dans la patrie d’origine (Québec - France - États-Unis), le fisc risque un jour ou l’autre de rattraper ces capitalistes. Mais si tout ce capital est géré en fidéicommis, placé dans des compagnies à numéro, anonymes, multiples et enchevêtrées, le tout enregistré dans des paradis fiscaux frauduleux, alors aucun danger de payer le moindre centime de fiscalité.

Surtout, n’oubliez jamais que vos gouvernements peuvent voter les lois qu’ils voudront dans les assemblées nationales souveraines, ces questions de royautés, de fiscalités, de redevances, de taux d’imposition des capitalistes et de leurs entreprises seront finalement tranchées dans les bureaux feutrés d’un sous-ministre bien payé, juste avant que ce haut-fonctionnaire véreux n’accède au conseil d’administration du monopole pharmaceutique, minier, forestier, énergétique, financier qu’il aura ainsi avantagé.

La crise économique s’approfondit

La crise économique ne se résorbe pas en pays impérialistes en déclin dont font partie les États-Unis, le Canada et la France. Pour le moment, le Canada se tire mieux d’affaires pour la seule raison que ce pays repose sur la dilapidation de ses ressources naturelles et que ce secteur d’activité prend plus de temps à s’ajuster aux aléas de l’économie. De plus, les pays impérialistes émergents (Chine - Inde - Brésil) ont pris la relève des précédents, ce sont eux qui maintenant spolient les ressources naturelles canadiennes. Que la crise économique perdure encore un temps et vous verrez l’économie canadienne péricliter. C’est la raison pour laquelle les gouvernements au Canada doivent dénicher de nouveaux revenus.

Revenons à la présente escarmouche fiscale sur l’augmentation des paliers d’imposition (France et Québec), sur la taxe spéciale sur les soins de santé (Québec), sur l’assurance santé universelle (États-Unis) et sur l’imposition des gains de capital (France - Québec - États-Unis) qui vise à faire payer directement les « moyens riches » et la petite bourgeoisie paupérisée afin de maintenir le crédit des États surendettés et permettre aux gouvernements des riches de livrer leur kilo de chair aux capitalistes financiers.

La moyenne bourgeoisie crie à l’hypocrisie et exige d’être entendue - car dit-elle les investissements et les emplois sont menacés par ces politiques fiscales « socialisantes ». Le Tea Party aux États-Unis tient exactement le même discours et accuse Obama d’être passé aux communistes. Idem pour ce pauvre François Hollande en France. Comme on le voit il y a convergence internationale entre les réactionnaires de toute obédience.

Voyons les faits pour ce qui a trait au Québec - une analyse semblable pourra être faite pour la France et pour les États-Unis -. « Au Québec, selon les statistiques fiscales de 2009, les 93 000 particuliers touchant plus de 150 000$ de revenus (imposables NDLR) annuels représentaient 1,5% des contribuables. Ces contribuables payaient 4,4 G$ d’impôt, ce qui correspond à 21% des impôts payés par les particuliers. (…) Ces 93 000 individus faisaient un revenu total annuel de 29 G$, ce qui représente 12,7% des revenus de l’ensemble des contribuables. Leur impôt à payer au gouvernement du Québec représentait 15,1% de leurs revenus. (…) Ces contribuables peuvent-ils payer davantage - sans sombrer dans l’indigence ? Certainement ! (NDLR) » (5).

Nuire aux investissements et détruire l’emploi ?

Ceux qui répudient les hausses d’impôts pour les riches radotent habituellement l’erreur communément admise à propos de la taxation prohibitive qui nuirait à l’investissement et donc à l’emploi. Lisez plutôt cette forfanterie d’une revue économique française : « Les particuliers vont être touchés par des hausses des prélèvements de 10 milliards d’euros environ, auxquelles il faut ajouter 13 milliards au titre de la loi de finance rectificative de 2012. Ces mesures pèseront malheureusement très lourd sur une croissance française déjà faible. Une baisse des dépenses gouvernementales prononcée aurait été plus appropriée, dans la mesure où elle aurait eu un moindre impact sur l’activité. Si le premier tiers ou la première moitié des contribuables, du fait d’une hausse d’imposition ciblée, consomme et investit moins, la croissance et les recettes fiscales chuteront inévitablement. » (6).

Mensonge et baliverne que tout cela. Si par inadvertance un riche se voit imposé davantage ses dépenses de consommation n’en seront nullement affectées. Un contribuable qui gagne plus de 150 000 $ imposables par année ne dépense pas la totalité de son revenu en achat de biens et de services. Dix ou quinze mille dollars d’impôts supplémentaires n’auront absolument aucun effet sur la consommation de ce ménage. Il vient un moment où tous les besoins étant comblés une hausse de revenus ne contribue aucunement à augmenter la consommation. La chose est fort différente pour un employé qui gagne 29 000 $ par année et qui paye 40 % d’impôt et autres déductions à la source. Chaque sou qu’il pourra réchapper de l’impôt sera dépensé en biens de consommation indispensables.

Par contre, notre amer millionnaire risque-t-il de réduire ses investissements ? Absolument pas. La section « salaire » des revenus de ce millionnaire est déposée à la banque et c’est la banque qui place ses épargnes en attendant que le débonnaire s’affaire à les investir à long terme. Actuellement, le crédit étant trop abondant sur les marchés et donc très peu dispendieux (les taux d’emprunt sont avantageux ce qui signifie que le capital investi rapporte peu) ce qui fait que les investissements périclitent, pourquoi ? Parce que la consommation est en baisse car les ménages à revenu moyen et ceux à faible salaire réduisent leur consommation car leur revenu n’augmente guère alors que l’inflation gruge leur pouvoir d’achat, sans compter le chômage qui expédie nombre d’employés dans les soupes et les friperies populaires.

De plus, l’endettement de la classe dite moyenne et de celle à faible revenu a atteint un niveau si élevé qu’elles ne peuvent continuer à dépenser et à consommer aujourd’hui le salaire qu’elles ne toucheront peut-être jamais demain.

Il est donc inutile de laisser pourrir l’argent dans les coffres des banques où il ne sert ni à une consommation accrue ni à un investissement accru. Comprenez, il est impossible d’investir pour produire davantage quand il y a déjà surcapacité de production et surabondance de marchandises. La taxation en hausse sort donc cet argent des goussets où elle se planque pour l’obliger à circuler.

On observe donc que c’est exactement le contraire que ce que chante le Tea Party et les économistes patentés, chaque dollar d’impôt et de taxe récupéré des mains des riches et dépensé en service étatique contribue directement à soutenir la consommation, à consolider les marchés et à créer des emplois. Mais ce n’est pas le rôle que les grands capitalistes attribuent à l’État, voilà pourquoi cette hystérie « socialisante » ne peut durer.

Impôt accru pour la bourgeoisie et coupes sombres pour les travailleurs

Pendant que les gouvernements occidentaux cherchent à taxer davantage la petite et la moyenne bourgeoisie afin de lui faire payer sa « juste part » de la dette publique souveraine envers les banquiers, au même moment, l’État des riches attaque les travailleurs et les petits revenus par d’autres avenues.

Il est pour le moment impossible d’imposer davantage les petits salariés, d’abord parce que chaque point d’impôt supplémentaire, arraché aux prolétaires, décourage le travail légal et encourage le travail au noir si bien que les revenus fiscaux diminuent. Ensuite, étant donné l’assurance emploi et l’assistance sociale, il survient un seuil où il devient plus avantageux pour un travailleur de quitter son emploi sous-payé et sur taxé afin de bénéficier de l’assistance sociale. L’État capitaliste devra donc préalablement réduire ou éliminer les prestations d’assurance chômage et d’aide sociale avant de pouvoir surtaxer les petits salariés coincés comme la chose se pratique depuis des décennies aux États-Unis. Le niveau d’exploitation des ouvriers, déjà élevé, pourra alors être surélevé.

En résumé, au Canada, en France, aux États-Unis, le gouvernement des riches taxe le peuple et les petits et moyens bourgeois afin d’engraisser les super riches et en parallèle il réduit les services aux travailleurs, c’est-à -dire que ces États coupent au maximum dans les coûts de reproduction de la force de travail afin d’accroître d’autant la plus-value - les profits - et finalement le capital constant d’investissement (CC) servant à la reproduction élargie du système capitaliste (7).

Il peut paraître alléchant de rêver que l’on puisse faire payer les riches, mais c’est une illusion qui fera long feu -. Les gouvernements des riches n’ont pas été élus par les riches - via le vote des pauvres c’est entendu - pour taxer et appauvrir les très riches. Il n’est pas utile que les ouvriers se mobilisent pour défendre les petits et moyens bourgeois contre la voracité des super-riches capitalistes monopolistes. Il faut « détruire Carthage », disait Caton l’ancien et « Abattre le capitalisme », ajouta le jeune Marx.


(1) http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/360440/quebec-ne-comprend-pas-l-impact-economique-de-ses-decisions?utm_source=infolettre-2012-10-01&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne
(2) http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/360440/quebec-ne-comprend-pas-l-impact-economique-de-ses-decisions?utm_source=infolettre-2012-10-01&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne
(3) http://www.pressegauche.org/spip.php?article11653 et http://www.atlantico.fr/decryptage/9-francais-10-ne-paieront-pas-hausse-impots-vraiment-frederic-bonnevay-497346.html et http://blogues.journaldemontreal.com/lauzon/actualites/les-lamentations-des-riches-et-leurs-pleureuses/
(4) http://www.atlantico.fr/decryptage/9-francais-10-ne-paieront-pas-hausse-impots-vraiment-frederic-bonnevay-497346.html
(5) http://leglobe.ca/blog/2012/09/alerte-riches-surtaxes/
(6) http://leglobe.ca/blog/2012/09/hausse-dimpots-le-malheur-des-riches/
(7) http://les7duquebec.org/7-au-front/la-crise-economique-dans-tous-ses-mefaits/

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Que ce soit bien clair : nous avons commis des erreurs, évidemment. Et nous en commettrons d’autres. Mais je peux te dire une chose : jamais nous n’abandonnerons le combat pour un monde meilleur, jamais nous ne baisserons la garde devant l’Empire, jamais nous ne sacrifierons le peuple au profit d’une minorité. Tout ce que nous avons fait, nous l’avons fait non seulement pour nous, mais aussi pour l’Amérique latine, l’Afrique, l’Asie, les générations futures. Nous avons fait tout ce que nous avons pu, et parfois plus, sans rien demander en échange. Rien. Jamais. Alors tu peux dire à tes amis "de gauche" en Europe que leurs critiques ne nous concernent pas, ne nous touchent pas, ne nous impressionnent pas. Nous, nous avons fait une révolution. C’est quoi leur légitimité à ces gens-là, tu peux me le dire ? Qu’ils fassent une révolution chez eux pour commencer. Oh, pas forcément une grande, tout le monde n’a pas les mêmes capacités. Disons une petite, juste assez pour pouvoir prétendre qu’ils savent de quoi ils parlent. Et là, lorsque l’ennemi se déchaînera, lorsque le toit leur tombera sur la tête, ils viendront me voir. Je les attendrai avec une bouteille de rhum.

Ibrahim
Cuba, un soir lors d’une conversation inoubliable.

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