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Extravagance décomplexée.

A cet échelon du pouvoir point d’amateurisme mais la volonté de divertir par des spéculations sans fin, tout en démontrant la véritable puissance de l’empire et de la société du spectacle.

Comme une signature, un message de l’empire à plusieurs niveaux de lecture.

« Justice est faite » en serait un premier, une diversion et un début de campagne, bref de la pure propagande pour télé-addictes.

Un autre degré s’adresserait à celles et ceux qui n’ont pas désappris à penser. Celles et ceux qui luttent contre cet empire ou simplement résistent activement ou même passivement, intellectuellement.

Il s’agirait de leur signifier la toute puissance des maitres. Démontrer qu’ils peuvent se permettre de monter les scénarios les plus invraisemblables. Où l’homme le plus recherché de la planète résiderait plus d’une année dans la même planque. Où l’immersion d’un cadavre en haute mer deviendrait un rite funéraire musulman. Où, il y a dix ans, le passeport d’un terroriste embarqué à bord d’un avion s’encastrant dans une tour, échappant au brasier, à l’explosion et à l’effondrement, se poserait aux pieds du témoin adéquat.

Cela n’empêchera pas les médias de valider, pratiquement sans aucune critique ces scénarios extravagants.

Cette extravagance décomplexée, cette invraisemblance ne seraient donc pas un manque de sérieux ou de l’improvisation, bien au contraire, elles seraient sciemment agencées. Afin de créer l’événement et de signifier à ceux qui peuvent, veulent ou osent -c’est selon- le comprendre, que le spectacle est absolu, que la réalité est sous contrôle et modifiable à merci. Cela a beau être invraisemblable mais ce sera pourtant notre vérité, votre réalité. C’est insensé, impressionnant, déstabilisant, effrayant et c’est bien le but d’une telle démonstration de force.

Certes, bien avant les divers degrés de lecture, il s’agit surtout d’une diversion destinée à masquer, dans le désordre et de manière non exhaustive, l’imminente faillite des USA, les catastrophes nucléaires et guerres en cours. Ou encore le massacre d’un fils et de trois petits enfants de Kadhafi en contradiction totale avec le mandat de l’ONU qui visait à instaurer une « no fly zone » pour protéger les civils, événement tragique qui renforçait l’image de « héros résistant », qui se propage en Afrique au grand damne de l’Otan.

Mais cela ne devrait pas éluder un questionnement au sujet de cette caractéristique spectaculaire propre aux évènements liés à ceux du onze septembre 2001.

Un interrogation qui dans une certaine mesure peut mener à une nouvelle lecture des critiques adressées au « mouvement pour la vérité sur le onze septembre 2001 » par des personnes comme Chomsky ou Bricmont.

En effet, le fait de douter de la, des « versions officielles » ne devrait pas empêcher de percevoir la pertinence de certaines de leurs critiques.

Particulièrement quand elles font remarquer avec justesse qu’« il est regrettable que beaucoup de gens sincères et courageux passent leur temps à spéculer sur ces attentats, considèrent le fait de « mettre en doute la version officielle » comme étant le summum de la subversion et de la « résistance au système » (1). De fait l’empire préfère -et de loin- voir tant de militants potentiellement dangereux pour lui, s’investir dans un thème polémique, plutôt que sur ceux plus évidents et concrets, où existe une concorde et où une véritable mobilisation est possible. Une mobilisation qui représenterait une réelle menace pour l’ordre établit.

Le spectacle de l’exécution de Ben Laden et son nouveau lot d’invraisemblances qui semblent conçues, calibrées pour alimenter les débats sans fin - et sans effets - sur la toile et autres médias, pourrait sous bien des aspects abonder dans ce sens.

Il ne s’agit pas de renoncer mais d’établir des priorités face à l’urgence et de ne pas laisser les communicateurs de l’empire décider du prochain thème de nos débats virtuels, de ne pas laisser le spectacle nous divertir des enjeux réels.

Il n’y aura ni enquête ni procès -que ce soit concernant Ben Laden ou au sujet du onze septembre 2001- aussi longtemps que ce système perdurera et si cela devait avoir lieu, les conclusions seraient similaires. Vu que ces improbables enquêtes ou procès seraient menés par le même groupe dominant.

Ne serait il pas plus prudent et surtout réaliste (2), d’en finir avec ce système plutôt que d’espérer l’amener à admettre publiquement ses mensonges ?

Activista

(1) Chomsky et Bricmont au sujet du 9/11 http://www.michelcollon.info/Chomsky-et-Bricmont-a-propos-du-11.html

(2) "Soyons réalistes, demandons l’impossible !" Ernesto Guevara.

Lire "La Société du Spectacle" par Guy Debord. http://www.infokiosques.net/spip.php?article374


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