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Execution d’enfants afghans menottés, les médias se taisent (Counterpunch)

Il n’y a pas que la presse des Etats-Unis. La presse française, qui manifeste tant de vertueuse indignation quand il s’agit de Cuba ou de tout autre pays qui se rebelle devant l’ordre étasunien, non seulement se tait sur les milliers de morts en Colombie, mais se tait également sur ce qui est opéré au nom de l’OTAN, donc de la France en Afghanistan. Des enfants menottés exécutés en notre nom par de la soldatesque étasunienne, peut-être des mercenaires… On nous avait dit que si les britanniques se révoltaient contre la guerre en irak c’est qu’ils y participaient, mais nous n’avons plus aucune excuse pour nous taire sur cette guerre à laquelle les troupes françaises participent. (note et traduction de danielle Bleitrach pour changement de société).

(traduction) Quand le lieutenant de la Compagnie Charlie, William Calley, avait ordonné et encouragé ses troupes pour qu’elles violent , mutilent et massacrent plus de 400 hommes, femmes et enfants à My Lai au Vietnam en 1968,il y a eu au moins quatre étasuniens qui ont essayé de l’arrêter ou de le faire traduire en justice avec les autres officiers supérieurs. L’un a été le pilote d’hélicoptère Hugh Thompson Jr., celui qui a évacué certains des victimes blessées, et qui a placé son appareil entre un groupe de Vietnamiens et les hommes de Calley, et qui a ordonné à son artillerie qu’elle ouvrît le feu contre les soldats américains s’ils prétendaient tuer plus de gens. L’autre a été Ron Ridenhour, qui a eu connaissance du massacre et à commencé une enquête privée et a fini par informer de ce crime le Pentagone et le Congrès. Enfin il y a eu Michael Bernhardt, un soldat de la Compagnie Charlie qui a été témoin de ce qu’elle avait fait et tout a racontéà Ridenhour. Et le dernier a été le journaliste Seymour Hersh, qui a publié l’histoire dans les médias des Etats-Unis.

La guerre actuelle en Afghanistan a aussi ses massacres de My Lai. Il y en a presque toutes les semaines, accomplis par des avions des Etats-Unis. ils bombardent des fêtes de mariage, ou des maisons « suspectes » de servir d’abri à des terroristes mais dont on découvre qu’elles abritaient seulement des civils. Mais ces My Lai sont tous classés pudiquement comme accidents. Ils sont classés et oubliés comme « dommage collatéral inévitable » de la guerre. Il y a eu, cependant, un massacre récent qui n’a pas été une erreur - Un massacre qui, bien que n’ayant concerné que moins d’une douzaine de personnes, dégage la même puanteur que celui de My Lai. C’était le meurtre en forme d’ exécution de huit écoliers menottés, ils avaient entre 11 et 18 ans, et celui d’un enfant de 12 ans, le berger voisin en visite, dans la province Kunar, le 26 décembre.

Lire la (triste) suite : http://socio13.wordpress.com/2010/03/06/execution-denfants-afghans-menottes-il-ne-se-passe-rien-la-presse-des-etats-unis-le-cache/

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Lorsque l’on tente, comme ce fut le cas récemment en France, d’obliger une femme à quitter la Burqa plutôt que de créer les conditions où elle aurait le choix, ce n’est pas une question de libération mais de déshabillage. Cela devient un acte d’humiliation et d’impérialisme culturel. Ce n’est pas une question de Burqa. C’est une question de coercition. Contraindre une femme à quitter une Burqa est autant un acte de coercition que l’obliger à la porter. Considérer le genre sous cet angle, débarrassé de tout contexte social, politique ou économique, c’est le transformer en une question d’identité, une bataille d’accessoires et de costumes. C’est ce qui a permis au gouvernement des Etats-Unis de faire appel à des groupes féministes pour servir de caution morale à l’invasion de l’Afghanistan en 2001. Sous les Talibans, les femmes afghanes étaient (et sont) dans une situation très difficile. Mais larguer des "faucheuses de marguerites" (bombes particulièrement meurtrières) n’allait pas résoudre leurs problèmes.

Arundhati Roy - Capitalism : A Ghost Story (2014), p. 37

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