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Ethanol, boum ou bulle ? par Dominique Baillard.



Pedro Mendez






RFI, 17 juillet 2007.


Rien ne va plus pour les biocarburants en général et pour l’éthanol en particulier : non seulement leur cote de popularité a fondu - parce qu’ils font grimper le prix des produits alimentaires, parce qu’on les soupçonne de détruire les forêts - mais leur rentabilité est également remise en cause en raison de la faiblesse des cours. Aux Etats-Unis comme en Europe, le cours du carburant vert plonge. A Chicago le prix du gallon est tombé à 2 dollars et vingt cents la semaine dernière alors qu’il valait presque 4 dollars il y a un an. Soit une baisse de 40%.

Quand l’essence écolo caracolait au sommet, les investisseurs ont déversé des milliards de dollars pour élargir au plus vite les capacités de production. Une mission réussie : aux Etats-Unis les capacités ont doublé par rapport à il y a quatre ans, et elles vont encore considérablement augmenter cette année. Cette brusque envolée de l’offre explique l’éclatement de la bulle formée sur le marché de l’éthanol. Cela remet-il en cause le boum du secteur ? Pas nécessairement estiment les analystes en observant les cours du maïs et du pétrole.

Concernant la céréale qui constitue la matière première de l’éthanol américain, la publication des dernières estimations des récoltes relevant le niveau global de l’offre céréalière a accéléré le repli des cours. Une évolution qui soulage les producteurs car ils voient leur coût de production baisser. La production d’éthanol n’est plus aussi juteuse qu’en juillet dernier lorsque la marge des distillateurs était de un dollar par gallon mais au moins ils ne perdent plus d’argent ce qui était le cas quand le maïs a atteint son plus haut niveau depuis dix ans au début de cette année.

Du côté du marché pétrolier, la donne est également porteuse : pour de longs mois encore, les cours du brut sont visiblement arrimés sur les hauteurs, autour des 70 dollars le baril, du coup l’éthanol est à nouveau meilleur marché que l’essence, ce qui ne s’était pas produit depuis deux ans. Une conjonction qui devrait favoriser l’expansion de la demande, espèrent les producteurs américains. A moins que le Brésil, premier exportateur au monde et de loin le plus compétitif, ne récupère ce potentiel naissant. Pour répondre à sa demande intérieure, le Brésil consacrera cette année la majeure partie de la canne à l’éthanol. Mais si la consommation domestique venait à s’affaisser, les Brésiliens reviendront en force sur le marché mondial.

Dominique Baillard


 Source : RFI www.rfi.fr



Le riz se raréfie sur le marché - L’éthanol met le feu au marché des céréales, Dominique Baillard.




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Eugenio Balari
in Medea Benjamin, "Soul Searching," NACLA Report on the Americas 24, 2 (August 1990) : 23-31.

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