M. l’Ambassadeur, vous connaissez bien l’Afrique. Avant de représenter la République de Cuba à Paris, vous avez durant longtemps exercé vos responsabilités sur le continent africain…
Oui, j’ai été en poste au Gabon, au Mozambique, au Zimbabwe, en Zambie, au Liberia et, avant de venir à Paris, en République démocratique du Congo. Lorsque je n’étais pas en Afrique, je travaillais à la direction Afrique du ministère des Affaires étrangères à La Havane. Avant de venir à Paris, j’étais directeur Afrique subsaharienne dans ce ministère.
Nous sommes nombreux à avoir été impressionnés par l’envoi par Cuba d’équipes médicales pour lutter contre l’épidémie d’ébola qui sévit dans plusieurs pays de l’Afrique occidentale…
C’est une bonne chose que les médias internationaux aient informé le public du fait que Cuba a répondu aux solicitudes de l’Organisation mondiale de la santé et de l’Organisation des Nations unies par l’envoi d’équipes médicales pour lutter contre l’épidémie d’ébola. Pourtant, la plupart d’entre eux n’ont pas mentionné que, pour Cuba, ce n’est pas un fait nouveau. Cette decision de lutter contre l’épidémie d’ébola n’est que la continuation de la coopération médicale menée par Cuba en Afrique, en accord avec les pays africains. Au total, depuis le début de la revolution [1959], 76 000 médecins et infirmiers cubains, hommes et femmes, ont participé à des missions de santé dans 39 pays africains. Et la toute première fois, ce fut en Algérie. Aujourd’hui même, ce sont plus de 4 000 professionnels cubains de la santé qui effectuent des missions dans 32 pays du continent africain. Ajouté à ceci, sur la même période, 3 392 médecins africains, originaires de 45 pays différents, ont été formés à Cuba.
Ce sont les étudiants africains qui ont payé leurs formations ? Ou bien les États africains ?
Non, ni l’un ni l’autre. Ces formations à Cuba ont été totalement gratuites pour les Africains. Elles ont été financées par des bourses d’études accordées par Cuba.
De manière générale, où les équipes de médecins cubains exercent-ils en Afrique ?
Le plus souvent, ces brigades médicales exercent en zone rurale. Il y en a quelques-unes en ville, dans des quartiers défavorisés, mais la plupart d’entre elles sont disséminées à la campagne, jusque dans des regions très reculées où, en général, les médecins du pays ne vont pas. C’est le cas, par exemple, au Ghana, en Éthiopie, en Érythrée, en Tanzanie, au Rurundi, au Gabon, en Angola, au Mozambique, au Botswana, au Lesotho, au Swaziland, en Afrique du Sud… C’était le cas au Mali, jusqu’aux récents événements qui nous ont contraints à retirer nos équipes médicales, lesquelles comptaient 120 personnes, et étaient présentes partout, même dans les territoires touaregs où nous n’avons jamais eu le moindre problème, où nous avons toujours été bien reçus par les populations locales. En plus des brigades médicales, nous formons également sur place du personnel dans des facultés de médecine : en Guinée-Bissau, en Érythrée… En Gambie, on peut dire que c’est le système de santé publique qui est garanti par des Cubains. Souvent, les pays envoient de l’aide dans leurs ex-colonies : la France en Guinée, la Grande-Bretagne au Sierra Leone, les États-Unis au Liberia… Avec nous, c’est different ; et en plus, on ne parle pas l’espagnol dans les pays où nos médecins arrivent…
Pouvez-vous nous donner des informations au sujet de vos équipes qui luttent contre ébola ?
À la mi-novembre 2014, pour ce qui est des professionnels de santé cubains spécialement en charge de lutter contre l’épidémie d’ébola, 165 sont déjà au travail en Sierra Leone, 50 au Liberia et 35 en Guinée (Conakry). Très prochainement, 15 autres seront envoyés en Guinée-Bissau à titre préventif. À Cuba, le système de santé tout entier est fondé sur la prévention. La stratégie adoptée a donc été de lutter contre cette épidémie à la fois directement, sur le terrain, et aussi de manière préventive, avec une formation de personnel médical qui doit se tenir prêt à faire face à la maladie dans l’éventualité où elle s’étendrait encore. À l’heure actuelle, d’autres Cubains sont en train de se préparer pour relayer les équipes déjà sur place, soit pour soigner les malades, soit pour former des confrères africains.
Comment ont été choisis ces médecins et infirmiers cubains partis pour effectuer cette mission extrêmement dangeureuse ? Ont-ils, ont-elles été désigné(e)s ?
Toutes celles et tous ceux qui sont aujourd’hui en Afrique ont été volontaires. Pour constituer ces brigades de professionnels spécialisés dans la lutte contre ébola, un appel a été lancé à Cuba. Résultat : 15 000 Cubains et Cubaines ont répondu qu’ils se portaient volontaires. Celles et ceux qui sont partis ont été sélectionnés parmi ces 15 000. Il faut ajouter que Cuba dispose d’une brigade spécialisée dans les interventions médicales en cas de catastrophes naturelles, la brigade “Henry Reeve” [du nom d’un combattant étasunien, général de la première guerre d’indépendance de Cuba, mort en 1876 à 27 ans] dont les membres se tiennent en permanence prêts à partir vers un théâtre d’opération, si necessaire. Cette brigade a par le passé effectué plusieurs missions en Afrique, mais aussi au Pakistan et en Haïti.
Y a-t-il des actions prises au niveau de l’ALBA (Alliance bolivarienne pour les Amériques) ?
Oui. Lors du sommet de l’ALBA du 20 octobre dernier, il a été décidé que les pays membres [Cuba, Venezuela, Bolivie, Équateur, Nicaragua, Dominique, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Antigua-et-Barbuda] répondraient positivement aux demandes de l’OMS et de l’ONU en envoyant des ressources financières et humaines, mais aussi en se préparant, dans chaque pays, à faire face à un éventuel état de crise sanitaire. Des professionnels cubains sont actuellement à l’œuvre pour former des équipes de spécialistes bien préparés, notamment au Mexique, en Bolivie, au Nicaragua… Les 29 et 30 octobre 2014 s’est tenue à La Havane une rencontre de scientifiques des pays de l’ALBA et de la CELAC (Communauté d’États latino-américains et caraïbes), à laquelle ont été conviés plusieurs spécialistes originaires de la région, mais aussi du Canada et des États-Unis, travaillant en particulier pour les Centers for Disease Control and Prevention (CDC).
Quelles sont, à Cuba, les réactions à cette décision d’envoyer tant de personnel contre ébola ?
Bien sûr, des gens sont inquiets, notamment dans l’entourage de celles et ceux qui sont en mission, et c’est normal, compte tenu des risques encourus. Fidel [Castro] a dit qu’il est plus difficile d’envoyer des médecins lutter contre une maladie si dangeureuse qu’une armée de soldats combattre à l’étranger. Comme on le sait, le président étasunien Barack Obama a quant à lui préféré envoyer 3 000 soldats en Afrique…
Venons-en à l’embargo étasunien, contre lequel 188 États de l’ONU (mais pas les États-Unis, ni Israël) viennent de se prononcer le 28 octobre dernier, un embargo… ou doit-on dire blocus ?
Nous, nous parlons plutôt de blocus. Un embargo est décidé par un pays qui interdit bilatéralement tout échange de ses ressortissants avec un autre pays. Il y a blocus quand le pays qui a imposé une telle interdiction exige en plus des pays tiers qu’ils le suivent dans l’application de cette mesure, et les sanctionne les cas échéant s’ils ne se plient pas à sa décision. C’est présisément ce dont il s’agit avec les lois étasuniennes Torricelli [1992] et Helms-Burton [1996], dont l’extraterritorialité vise à frapper non seulement Cuba, mais aussi les autres pays du monde. Nous avons affaire à un blocus.
Que dire de la banque BNP-Paribas, qui vient d’être condamnée par un tribunal étatsunien à verser une amende de près de 9 milliards de dollars pour avoir réalisé des opérations avec Cuba ? Et de la société Alstom, dont les activités énergie sont reprises par General Electric ?
Si les États-Unis sont capables de sanctionner de la sorte un allié, nous, Cubains, qui ne sommes pas leurs alliés, n’attendons pas qu’ils nous traitent mieux. C’est aux Français, non pas à nous, de dire comment la France doit évaluer cette sanction. De même que ce n’est pas à nous de dire si l’achat de la société française Alstom, qui fabrique les turbines des centrales nucléaires françaises, et gère aussi l’une des plus grandes centrales électriques de Cuba [à Matanzas], par la société étasunienne General Electric, affecte ou non la souveraineté énergétique de la France. C’est aux Français de le faire. Nous, nous avons l’habitude de chercher des solutions par nous-mêmes. Si Alstom se voit dans l’incapacité d’honorer ses contrats à l’égard de Cuba, nous chercherons d’autres soliutions, et nous les trouverons.
Y a-t-il une chance pour que les mesures étasuniennes dirigées contre Cuba soient levées avant la fin de la deuxième mandature du président Obama ?
C’est peu probable, notamment parce que, depuis une décision du président Clinton prise en 1996, lorsqu’il approuva la loi Helms-Burton, la levée du blocus contre Cuba relève désormais du Congrès étasunien, et non plus du seul président des États-Unis. Cela ne signifie pas, bien sûr, que le président Obama ne peut rien faire. Il pourrait, par le biais d’ordres présidentiels, par exemple, prendre une série de mesures positives permettant de rendre presque inopérant le blocus et améliorer sensiblement les relations entre les États-Unis et Cuba.
L’amélioration de ces relations pourrait passer par une libération des cinq… ?
Oui. Des cinq héros cubains anti-terroristes injustement condamnés aux États-Unis, trois demeurent encore emprisonnés [Gerardo Hernandez, Antonio Guerrero, Ramon Labañino]. Certains, notamment au New York Times, ont proposé un échange de prisonniers : nos trois compatriotes contre Alan Gross, citoyen étasunien arrêté en 2009 à Cuba pour avoir organisé, pour le compte de l’USAID, des réseaux clandestins de communication sur l’île. Nous sommes ouverts à une telle proposition.
Qu’en est-il de la situation interne à Cuba ? Des changements importants ont récemment été adoptés au niveau économique. Quels en sont les objectifs ? Est-ce un abandon du socialisme ?
Les objectifs sont clairs : il s’agit de promouvoir un socialisme qui soit à la fois prospère et soutenable. Pour comprendre ces évolutions, il faut rappeler que le contexte international de notre pays a changé. Cuba a souffert d’un double blocus : celui imposé par les États-Unis et celui qui a résulté de la fin du bloc socialiste européen – à la suite de quoi nous avons vu nos échanges extérieurs se réduire de 85 %. La crise financière actuelle traversée par le système mondial aggrave encore les difficultés ; d’autant que Cuba n’est pas dotée de ressources naturelles abondantes. Nous avons donc besoin de capitaux extérieurs et de technologies avancées pour que notre processus de développement réalise un saut qualitatif. Cela exigerait un taux de croissance de notre production intérieure d’au moins 6 % par an, et donc une augmentation de la productivité ainsi qu’un essor des forces productives.
C’est pour cela que la loi sur les investissements étrangers a été récemment modifiée ?
Oui, cette loi a été rendue plus attractive, de façon à attirer les investisseurs étrangers désireux de travailler avec Cuba. Nous espérons atteindre dans un très proche avenir les 2,5 milliards de dollars d’investissements directs étrangers dans notre pays. Mais la souveraineté de Cuba n’est pas à vendre. La propriété restera majoritairement cubaine, même si les formes d’association permettent d’accroître la participation étrangère dans les diverses industries, y compris dans l’industrie sucrière.
Tous les secteurs sont-ils ouverts à ces investisseurs étrangers ?
Tous, sauf les secteurs de la defense, de la santé et de l’éducation. La terre n’est à vendre non plus. Nous avons défini un certain nombre de secteurs prioritaires pour cette coopération, notamment ceux de l’agro-alimentaire, de l’énergie – dans le but de promouvoir les sources d’énergie renouvelables et propres, au detriment du pétrole –, mais aussi des transports, de la construction, ou encore ceux des biotechnologies, de la vente de services médicaux (le Brésil, par exemple, paie à Cuba les services de plus de 11 000 professionnels de la santé cubains travaillant sur son sol)… Le tourisme est également prioritaire pour nous, et nous pensons bientôt dépasser les trois millions de visiteurs par an.
Si le capital étranger accroît sa participation dans l’économie cubaine, les réformes actuelles n’entraîneront-elles pas, par voie de conséquence, un recul des droits des travailleurs cubains ?
Non, car demeurera en place le dispositif des agences de recrutement cubaines. Ce sont elles, et non pas les firmes étrangères, qui se chargent de recruter le personnel cubain employé dans les unités de production associées au capital étranger opérant sur le territoire cubain ; elles aussi qui garantissent que les droits des travailleurs cubains sont respectés, en matière d’accès à la sécurité sociale, à la retraite, à de bonnes conditions de travail. Nous, nous ne parlons pas de “réformes” : ce terme a été utilisé dans le passé, en Europe, pour changer de système et tourner le dos au socialisme. Nous parlons quant à nous d’“actualisation du système socialiste”, de mise à jour, sans changement de cap.
Est-il prévu de mettre un terme à la dualité monétaire peso cubain – peso convertible ?
Tout à fait. Il a été décidé récemment que le peso convertible serait éliminé et que ne subsisterait que le peso cubain. Le système de double monnaie, très complexe, amène trop de contradictions dans notre économie. Des changements fondamentaux sont donc actuellement en cours de façon à unifier notre système monétaire, sans affecter la situation de la population cubaine ni altérer la confiance des investisseurs étrangers. Il n’est évidemment pas prévu que des banques deviennent privées à Cuba.
Quels sont aujourd’hui les principaux partenaires commerciaux de Cuba ?
Le Venezuela, la Chine et la Russie. Avec ces trois pays, nos relations sont tout à fait excellentes. La Russie vient d’annuler 90 % du résidu de la dette datant de l’époque de l’Union soviétique, et s’est proposée de réinvestir les 10 % restants dans les secteurs que nous jugeons prioritaires pour nous. Nous réalisons beaucoup d’échanges avec la Chine, sur le plan commercial, en matière de crédits… Mais nous ne faisons pas de commerce en dollars étasuniens. Au Venezuela, qui est notre premier partenaire international, nous payons nos achats de pétrole en services médicaux, sans passer par des paiements en monnaie. Nous souhaitons de part et d’autre utiliser, pour la réalisation de nos projets de coopération, l’unité de compte de l’ALBA, le “sucre” [système unique de compensation regional].
Quelques mots sur les relations actuelles entre Cuba et les pays africains pour finir ?
Nos relations avec tous les pays africains sont très bonnes. Malgré les problèmes qui surgissent parfois entre eux, nous maintenons de très bonnes relations bilatérales avec chacun d’entre eux. Et ce, depuis le début de la revolution cubaine et l’envoie de missions médicales sur le continent africain. La date anniversaire de la charte de l’Union africaine, le 25 mai, est d’ailleurs célébré chaque année avec enthousiasme à Cuba, où se retrouvent les représentations diplomatiques africaines présentes dans notre pays et nos diverses organisations de solidarité avec l’Afrique. C’est notamment le cas de l’association d’amitié cubano-africaine, dont ont été responsables des personnalités cubaines comme Victor Dreke [qui était l’un des combattants de la colonne de Che Guevara au Congo] ou Rodolfo Puente Ferro [qui lui était l’un des membres de la “seconde colonne du Che” en 1965 à Brazzaville].
Vous avez été longtemps en fonction en Afrique, en particulier durant l’intervention militaire cubaine en Angola, jusqu’à la victoire finale de Cuito Cuanavale en 1988 ?
La victoire des troupes cubano-angolaises face à celles de l’armée sud-africaine et de l’UNITA à Cuito Cuanavale, qui s’est terminée officiellement le 23 mars 1988, a été fondamentale. Elle a assuré la souveraineté de l’Angola et l’indépendance de la Namibie. Elle a aussi accéléré la chute du régime de l’apartheid et la libération de Nelson Mandela. Cela a ainsi permis d’organiser les premières élections libres en Afrique du Sud, auxquelles ont pu participer, pour la première fois dans l’histoire de ce pays, les Sud-Africains noirs… C’est bien sympathique de voir combien les États-Unis ont aimé Nelson Mandela et « pleuré » sa disparition lors de ses funérailles. Pourtant, le nom de Mandela, qui fut président de la République d’Afrique du Sud de 1994 à 1999, figurait sur la liste des terroristes établie par le gouvernement étasunien lui-même, et n’en a été retiré qu’en 2008… En clair, les États-Unis avaient des relations diplomatiques avec un président qu’ils considéraient comme un terroriste !
Quelles ont été les réactions des Africains à cette intervention dans les pays où vous étiez ?
Partout, au niveau des peuples africains, les marques de respect et de soutien étaient généralisées. Dans le Mozambique de Samora Machel, l’appui à notre action en Angola était évidemment total. Nous y avions d’ailleurs un bataillon, prêt à défendre le pays en cas d’intrusion sud-africaine. Dans la Zambie de Kenneth Kauda aussi, l’aide aux mouvements de libération était forte, et de nombreux leaders du parti communiste sud-africain ou de l’ANC y trouvèrent refuge, comme Oliver Tambo ou Joe Slovo. Mais même dans un pays comme le Gabon, dont les dirigeants n’étaient pas en accord idéologique avec nous, à l’époque, les manifestations de sympathie étaient réelles dans le peuple… et quelquefois même parmi des membres du gouvernement qui nous faisaient discrètement passer des messages nous disant leur admiration pour la lutte que nous menions au côté de nos frères africains pour leur liberté et contre le régime raciste de l’apartheid. Nous avons reçu des soutiens sur toute la “ligne de front”, Botswana, Zimbabwe, Lesotho, Tanzanie…, et partout ailleurs en Afrique, bien sûr.
Quel est l’état des relations entre l’Amérique latine et l’Afrique aujourd’hui ?
Ces relations se sont développées, mais pourraient l’être davantage encore. L’ambitieux projet de coopération birégionale Amérique du Sud-Afrique (ASA), lancé par le président vénézuélien Hugo Chávez, qui prévoyait notamment un développement considérable des infrastructures en Afrique et entre l’Afrique et l’Amérique du Sud, pourra peut-être être réimpulsé par le président Nicolás Maduro et ses homologues progressistes du continent sud-américain, depuis Dilma Roussef au Brésil ou Evo Morales en Bolivie, tous deux récemment réélus. Nous, Cubains, avons dit à nos partenaires africains et sud-américains que nous serions naturellement prêts à apporter notre soutien pour ce qui regarde le secteur de la santé, en mettant à leur disposition des médecins et des professeurs de médecine.
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Pour finir, avez-vous un message à adresser à nos lecteurs africains ?
Les activités et préoccupations de l’Union africaine sont centrées sur les affaires africaines, et c’est logique. Toutefois, depuis quatre années, lors des sommets de ses chefs d’État et de gouvernement, l’Union africaine a décidé d’aborder un thème nouveau, et extérieur au cadre du continent africain : elle a réclamé la levée du blocus étasunien contre Cuba. Alors, pour cette décision, au nom de mes compatriotes, je voulais adresser nos plus sincères remerciements à toute l’Afrique.
Propos recueillis par Rémy Herrera pour le magazine Afrique-Asie http://www.afrique-asie.fr/ (numéro du 1er décembre)
Interventions militaires cubaines en Afrique :
Début : 24 avril 1965, traversée du lac Tanganyika par la première colonne de Che Guevara venue combattre au côté des guérilleros lumumbistes contre les troupes de Tschombé et de Mobutu appuyées par des mercenaires blancs.
Fin : 25 mai 1991, retrait des dernières troupes cubaines d’Afrique, une fois assurée la souveraineté de l’Angola, garantie l’indépendance de la Namibie, mis fin à l’apartheid en Afrique du Sud, et libéré de prison le leader de l’ANC Nelson Mandela.
Nombre total de militaires cubains ayant pris part aux combats en Afrique : 381 482
Nombre de militaires cubains combattant en Angola en 1988 : plus de 50 000
Nombre de Cubains morts au combat entre 1965 et 1991 : 2 077.