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Enric Duran arrêté. La campagne "Nous pouvons vivre sans le capitalisme" est lancée !

Comme il l’avait annoncé, le 16 mars est réapparu publiquement le jeune activiste catalan Enric Durán, au cours d’une conférence de presse présentant la publication gratuite de la brochure « Nous Pouvons ». Avec ce document le collectif catalan « Crisi » veut faire faire connaître à la société son pari qu’il est possible de dépasser l’actuel système économique et créer "un système juste et soutenable qui, à la différence du capitalisme, puisse garantir la nourriture et l’habitat pour tous et toutes"

Le 17 septembre 2008, Durán avait publiquement déclaré qu’il avait escroqué 492.000 euros à 39 banques par des crédits personnels à travers une entreprise fictive. Avec une partie de cet argent, a été financée la publication de la revue gratuite « Crisi », dans laquelle il expliquait les causes de son action et critiquait durement le système capitaliste, en plaidant pour la construction d’alternatives économiques socialement, économiquement et environnementalement plus durables. Aussitôt le collectif qui a pris le nom de la revue précitée (« Podemos ») s’est mis au travail. La revue est liée avec les sites www.17-s.info et ww.sincapitalismo.net, actif depuis mercredi dernier.

Après son annonce, Enric Durán avait décidé de s’exiler du pays de manière préventive. Par la suite, celui que la presse a appelé « Robin des Banques » a annoncé son retour pour le 17 mars, en ajoutant qu’à cette date sortirait la deuxième publication du collectif et le lancement d’une grande capagne contre le capitalisme. Finalement, lundi passé, le 16 mars, Enric Durán a réapparu pour donner une conférence de presse à l’Université de Barcelone, où il a confirmé que le lendemain la revue gratuite verrait la jour. "Nous pouvons vivre sans le capitalisme" qu’il est possible de trouver dans un format digital dans ce lien www.17-s.info/es (en castillan) Comme ils expliquent depuis le collectif, « Nous pouvons » accomplit une fonction différente de celle de son prédécesseur. Si « Crisi » était principalement centré sur l’explication des causes réelles de la crise économique, cette deuxième phase fait le pari de proposer des solutions. La diffusion est aussi beaucoup plus importante. Dans le cas « Crisi », 200.000 exemplaires seulement avaient été édités, écrits seulement en catalan. L’édition de « Nous Pouvons », véritable revue de 20 pages en couleur, a été pensée pour couvrir tout le pays. Au total il a été imprimé 130.000 exemplaires en castillan et 220.000 en catalan, grâce à l’argent "exproprié" à la banque et à la collaboration de différentes personnes collectifs, qui ont été présents dans toutes les phases du processus, de la rédaction à la distribution. Dans les premiers articles de la nouvelle publication les causes de la crise sont revues dans l’objectif de développer ensuite, dans les pages centrales, un "plan d’action pour que le capitalisme sorte de nos vies" . Le collectif « Crisi » affirme que "il faut changer d’attitude. Il ne suffit pas de protester, il faut agir" . Il s’agit de mettre en pratique un projet de transformation sociale qui s’adresse à l’ensemble des citoyens.

Le collectif « Crisi » regrette que les Etats insistent sur leur volonté de perpétuer "ce modèle invivable" , et parie par une "alternative de société basée sur l’autogestion populaire" . Il propose aux Gouvernements la nationalisation des banques et aussi donne un délai, qui expire le 30 juin de cette année, pour que les administrations présentent un "plan de transition post-capitaliste" .

affiche CRISI

Devant la prévision que ces demandes ne seront pas satisfaites, le collectif déclare entrer dans une nouvelle phase de la campagne le 17 septembre prochain, une date qui marquera le commencement d’actions "de désertion" du capitalisme. Durán propose aux citoyens qu’ils sortent tout l’argent de la banque et qu’ils ne paient plus ni leurs prêts ni les hypothèques. Les autres mesures citées dans la publication sont "de réduire le montant des a quotité des loyers ou d’arrêter de les payer, d’arrêter de travailler pour des entreprises capitalistes et de ne pas payer les factures des services basiques, en plus de collectiviser les ressources basiques que le système n’utilise pas ou de ceux dont on abuse" . Parallèlement, seront réalisées d’autres types d’actions autour de la construction "d’alternatives de vie" , comme la création de coopératives intégrales ou d’un réseau de solidarité contre les expulsions. Aussi à partir du 17 septembre, au moins chaque troisième jeudi de chaque mois sera consacré à débattre publiquement du nouveau modèle de société. Le premier débat sera le 15 octobre, le jour dans lequel le collectif « Crisi » sortira dans la rue et demandera à la population de s’arrêter pour que tout le monde puisse prendre un part au débat. Entre temps, Enric Duran a été arrêté par la police le 17 mars dans les locaux de l’Université Autonome de Barcelone lors d’une intervention policière visant à déloger des étudiants en grève (eh oui, il n’y a pas qu’en France…). Il a été placé en détention préventive le 19 mars, poursuivi pour « escroquerie ». Sur les 39 banques escroquées, une vingtaine auraient porté plainte au pénal, les autres devant des juridictions civiles. Le collectif « Crisi » a rapidement annoncé la convocation de rassemblements de soutien et de deux manifestations. La première sera le 26 mars à Barcelone. La seconde aura lieu le 28 mars aussi à Barcelone, contre la réunion du G-20 à Londres. Mais ce jour, il est prévu d’autres convocations similaires tant dans le reste de l’État espagnol qu’au niveau international.

Notes :

* Le document « Podemos vivir sin capitalismo » est téléchargeable sur le site : http://www.17-s.info/es/. Site en catalan et castillan surtout. Quelques textes en français.
* Une interview d’Enric Duran avait été publié dans l’excellent mensuel CQFD n°60, octobre 2008 http://cequilfautdetruire.org/spip.php?article1809

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Enric Duran suite

« Il y a pire que cambrioler une banque, en fonder une ! » Bertold Brecht, L’Opéra de quat’sous.

Comme toujours dans ces cas là , la « grande presse » en Espagne particulièrement, s’est fait toute petite pour parler de l’arrestation et l’incarcération d’Enric Durán : quelques entrefilets, ici ou là , et c’est tout. C’est donc surtout dans les médias alternatifs que les informations parviennent à émerger.

[Valence] Le 25 mars, une trentaine de personnes, membres de la « Plateforme contre la crise » ont occupé une agence bancaire pour dire que « c’est aux capitalistes et aux banques de payer la crise ». Ils ont appelé à préparer une grève générale car les raisons pour une telle action ne manquent pas. Dans la succursale bancaire les manifestants tenaient des pancartes où on pouvait lire « La crise, que les riches la paient », « Liberté pour Enric Duran, jeune emprisonné pour avoir lutté contre la crise », « Si les banques escroquent, escroque les banques ».

[Barcelone] Rassemblement Le 26 mars, dans la soirée, plus de 200 manifestants, parmi lesquels la mère d’Enric Durán, se sont réunis devant la Bourse de Barcelone. Beaucoup portaient des masques blancs. Le rassemblement a commencé par une sorte de « performance » où une douzaine de personnes se sont entièrement dénudées, en signe du dénuement auquel le capitalisme contraint de plus en plus de gens. Après plusieurs prises de parole, où il fut rappelé le vol légal que les banques commentent chaque jour tandis qu’Enric Durán est jeté en prison, les manifestants ont défilé en direction du lieu de départ de la grande manifestation étudiante.

Manifestation Cette manifestation étudiante du 26 mars a été un énorme succès car elle a rassemblée beaucoup plus de monde que les précédentes. Elle a été organisée en réponse aux violentes interventions policières de la semaine précédente, notamment lors de l’évacuation du bâtiment central de l’Université Autonome de Barcelone occupé depuis 4 mois. Répression qui a été d’une sauvagerie inouïe avec coups de matraques sur des personnes maintenues à terre, non seulement sur les étudiants, mais aussi passants, photographes… faisant au total une cinquantaine de blessés dont 24 étudiants soignés par les services d’urgence.

Il faut noter, que les auteurs de cette répression sont la gauche politique « unie » qui gouverne la Communauté autonome, en particulier un certain Joan Saura i Laporta, conseiller à l’Intérieur du Gouvernement Catalan et président de Iniciativa per Catalunya-Verds (ICV), un parti à la fois communiste et éco-pacifiste, membre de la coalition au pouvoir en Catalogne, décision soutenue par le conseiller aux université, Josep Huguet (ERC, gauche catalaniste). Dans la manifestation qui a réuni plus de 20 000 personnes, et qui était principalement dirigée contre la police et le gouvernement de Catalogne, de nombreux slogans ont été lancés en faveur de la libération d’Enric Durán.

Le 28 mars, des manifestations sont appelées dans tout l’Etat espagnol, contre le G20 mais aussi contre le capitalisme, les banques, les multinationales et les gouvernements qui les défendent.

A suivre…
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Informations extraites de : http://oclibertaire.free.fr/

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