RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

En Syrie, pourquoi pas une mission comme celle de MINUSTA en Haïti ?

On se souviendra qu’en Haïti, suite à divers conflits internes générant beaucoup de violence, les Nations Unies décidèrent d’y envoyer une force de pacification visant à stabiliser le régime de droit. Cette force, MINUSTA toujours en opération après plusieurs années, comprend des représentants de divers pays dont plusieurs de l’Amérique latine. A ce jour, elle a permis d’éviter de nombreux morts et rendu possible la réalisation d’élections et une certaine stabilisation dans le pays.

Pourquoi, ne pas penser à une force du genre pour la Syrie ? Déjà nous savons que la formule utilisée lors de la guerre en Libye n’a fait que multiplier les morts, rendre caduc tout régime de droit, détruire pratiquement toutes les infrastructures et permettre à des mercenaires de renverser avec l’aide des forces de l’OTAN le gouvernement légitime. Une intervention qui a fait plus de dommages que tous ceux escomptés par une approche plus politique et plus soucieuse du régime de droit.

En s’attaquant directement aux forces gouvernementales et en soutenant par tous les moyens les forces rebelles, les pays de l’OTAN ont bafoué le droit internationale et donner un bien mauvais exemple aux forces qui veulent des changements de régime. Il y a longtemps que les Forces armées révolutionnaires de la Colombie, les FARC, auraient eu raison de tous les gouvernements colombiens qui ont bafoué, depuis plus de quarante ans les droits humains. Mais dans ce dernier cas nos pays se sont rangé du coté du régime de droit pour apporter des changements souhaités tout en condamnant l’usage de la violence de la part de forces clandestines. Ces dernières sont plutôt considérées comme des forces terroristes.

Actuellement, la Délégation d’observateurs mise en place par la Ligue arabe pour constater les faits tels qu’ils se présentent actuellement en Syrie, permet déjà de dissiper bien des écrans de fumée et donne une vision plus juste de ce qui se passe réellement sur le terrain. Les premiers rapports de cette commission font contrastes avec ceux auxquels nous a habitués l’Observatoire syrien pour les droits de l’homme, dont le siège social est à Londres. Nos médias occidentaux s’alimentent, les yeux fermés, à cette source d’information qui, pour plusieurs, est devenue une source de désinformation et de manipulation à des fins autres que celles officiellement proclamées : fin de toute violence et réforme démocratique. La campagne pour discréditer cette Délégation a été déclenchée à l’unisson par nos médias occidentaux et les principaux porte-parole des gouvernements intéressés à la guerre.

Lorsque la Secrétaire d’État étasunienne ordonne au Président Al Assad de partir et que celui de France en fait tout autant, on est en droit de se demander de quelle autorité ils se prévalent pour s’adresser ainsi à un Président légitime d’un État. Que diraient-ils si d’autres dirigeants se permettaient de leur intimer l’ordre de partir, de quitter leurs fonctions et leur pays ? La réponse serait plutôt cinglante et sans appel.

Quel dommage que nous n’ayons plus de ces journalistes officiels d’enquête nous permettant de mieux comprendre les dessous de l’Observatoire syrien des droits de l’homme, la valeur des informations transmises par ce dernier et pourquoi s’impose-t-il, sans plus de critique, à l’ensemble des médias de l’Occident. Ces journalistes d’enquête pourraient confronter les points de vue véhiculés par l’information alternative avec ceux de l’Observatoire et des médias officiels qui les reproduisent. Ils pourraient mettre autour d’une même table Michel Collon, Thierry Meyssan avec les meilleurs journalistes de nos médias officiels pour découvrir et mettre en valeur la véritable information permettant de comprendre ce qui se passe tant dans les coulisses que sur la scène. Malheureusement, tout indique qu’il y ait une frontière à ne pas franchir, celle de trahir la version officielle. La pensée unique doit s’imposer sans exception.

Si nos gouvernements voulaient vraiment la paix, ils commenceraient par respecter les régimes de droit, comme ils le font en Colombie et en Haïti, pays qui connaissent des soulèvements internes. Mais tel n’est pas le cas.

Je vais vous dire pourquoi les pays, membres de l’OTAN, n’accepteront jamais une force de paix des Nations Unies en Syrie, tout simplement parce que ce qu’ils veulent, ce n’est pas la paix mais le contrôle du pays. Tout le reste n’est que feu d’artifice pour amuser ou distraire l’opinion publique.

J’espère me tromper et je serai le premier à me réjouir si on me démontre que les Etats-Unis, Israël, la France, le Canada veulent vraiment la paix dans ce pays et que les réformes souhaitées puissent se réaliser par les voies démocratiques, sous le regard attentif des Nations Unies, représentées par des forces indépendantes et sans lien aucun avec les mercenaires. Qu’ils se comportent avec la Syrie comme ils se comportent avec Haïti et la Colombie.

Oscar Fortin

Québec, le 3 janvier 2012

http://humanisme.blogspot.com

URL de cet article 15527
   
Derrière les fronts : chroniques d’une psychiatre psychothérapeute palestinienne sous occupation
Samah JABR
EN LIBRAIRIE LE 22 MARS 2018 En coordination avec la sortie en salle du documentaire d’Alexandra Dols – Derrière les fronts : résistances et résiliences en Palestine – nous vous proposons en coédition avec Hybrid Pulse le premier livre de la psychiatre et écrivaine Palestinienne Samah Jabr. Le livre ne sera pas disponible en librairie pour le moment mais seulement sur notre site ou par demande par courrier à PMN Éditions. « Nous voulons une vie décente, pas n’importe quelle vie. Notre (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

La différence entre antisionisme et antisémitisme ?
Environ 80 points de QI.

Viktor DEDAJ

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.