Après l’épisode des bases militaires pour combattre le terrorisme islamiste au sahel et celui des drones, afin de pourchasser Mokhtar Belmokhtar, les Etats-unis d’Amérique évoquent la menace de contrebande nucléaire, pour justifier leur présence aux frontières sud de l’Algérie.
La menace terroriste et la guerre au Mali semblent offrir aux occidentaux un véritable alibi pour s’ingérer dans les affaires internes des pays de la région. Et l’Algérie risque d’être la première à subir les aléas de la dégradation de la situation sécuritaire dans la bande sahélienne, et faire l’objet de ce qui s’apparente à un véritable chantage. C’est du moins ce que laisse entendre l’alarmisme américain. En fait le pays de l’oncle Sam s’est montré particulièrement inquiet par "la menace nucléaire" que pourrait constituer le trafic aux frontières algériennes. Une inquiétude justifiée par les stocks d’armements tombés entre les mains des groupes terroristes en activité au Nord-Mali. Pour "prévenir" cette menace, des responsables américains ont rencontré au cours de cette semaine, leurs homologues algériens pour "étudier les moyens de renforcer la coopération dans les domaines de la lutte contre ce fléau".
Ainsi, sur le plan officiel, l’on a annoncé que durant ces deux jours d’échanges, le sous-secrétaire d’Etat adjoint chargé des programmes de non prolifération, Simon Limage, et la directrice générale des affaires politiques et de la sécurité internationale au ministère des Affaires étrangères, Taous Feroukhi, ont réaffirmé leur disposition à coopérer, de "manière plus étroite, afin d’empêcher les terroristes et autres criminels d’acquérir des matériaux nucléaires au marché noir". La diplomate algérienne a souligné "l’importance" de la coopération régionale et internationale dans la lutte contre le crime transnational organisé, qui représente une menace pour la sécurité des états de la région. Mais, sachant que le régime de Kadhafi n’a jamais possédé d’arme nucléaire, il y a de quoi se poser des questions. Faut-il rappeler que l’ex-dictateur libyen avait solennellement annoncé, qu’il ne compte pas posséder la bombe atomique, ce qui lui avait valu les remerciements des pays occidentaux, dont la France et les Etats-Unis à l’époque. Le colonel déchu, après l’aide précieuse apportée par l’Otan aux rebelles libyens, n’a, à aucun moment, brandi la menace "d’arme atomique", ce qui prouve, on ne peut mieux, que son régime ne disposait aucunement de la moindre arme nucléaire qui risquerait de préoccuper, outre mesure, la communauté internationale. Les Etats-Unis d’Amérique dont l’engagement au Sahel n’est pas aussi important que certains pays, notamment la France, semblent vouloir réoccuper le terrain sans pour autant s’engager militairement, comme ils l’ont réitéré à maintes reprises. Il y a quelques jours, le journal américain Wall Street Journal a rapporté que de hauts responsables américains font pression, pour inscrire sur une liste de personnes à tuer, le nom du terroriste algérien Mokhtar Belmokhtar. Ce dernier a revendiqué l’attaque terroriste contre le complexe gazier de Tiguentourine, qui s’est soldé par la mort de 37 otages étrangers, dont trois américains. Les américains comptent mobiliser des drones pour ce faire. Un moyen qui ne fait pas l’unanimité, en raison des énormes dégâts qu’il provoque, notamment parmi les civils. En Afghanistan, plusieurs personnes, dont des femmes et des enfants, ont été victimes de bombardements de drones. Ces avions sans pilotes, risquent ainsi d’être utilisés sur la frontière algérienne pour pourchasser Belmokhtar, malgré que les forces de sécurité algériennes veillent sur une sécurisation et une fermeture hermétique de nos frontières, face aux groupes djihadistes qui écument la région. Tout compte fait, l’Algérie qui s’est opposée fermement au projet d’installation de bases militaires au Sud, devrait faire face dorénavant, à une autre forme d’ingérence, que fait peser la dégradation de la situation sécuritaire au Sud. Une ingérence qui ne fera que mettre du feu aux poudres.
Aomar Fekrache