Et puis mon petit, le temps avait creusé des sillons de rides sur leurs visages et ils ne pouvaient
plus mener leur rythme de travail...alors qu’ils méritaient aussi du repos ! Relatif forcément on
ne renie si facilement ce qui te donne à voir le monde autrement cad avec ses merveilles de
fleurs sauvages, le ciel et ses nuages rebelles auxquel ils adressaient injures et/ou remerciements.
Et personne de leur entourage ne voulait reprendre l’initiative de la ferme, trop dur le rythme des
saisons, "une année bonne et l’autre non", même s’"ils savaient tous à propos tuer la caille
ou le perdreau" et entretenir ton pays dans sa diversité de vallées, plaines et vallons !
Et dans les décors inestimables mais fugaces des blés agités par le vent qui te donneraient
le sentiment d’être devant une mer au camaïeu de vert mais dans laquelle tu ne pourrais te
baigner, les ruisseaux étaient là pour ça (à la fraîche) où les adventices se disputaient le
centimètre de terrain au sol mais défiaient le ciel en pieds, te caressant le regard de leurs
couleurs vives, vinrent les vautours proposer d’abandonner ces plages calmes et jamais
désertes car toujours un lièvre, lapin, sanglier, chevreuil et autre fan faisaient leur appa-
rition à l’orée d’un bois ou d’une réserve parce qu’ils étaient chez eux et se croyaient
seuls (forcément puisqu’ils étaient chez eux).
Et ces vautours avaient des promesses plein le portefeuille ! qui faisaient reculer les
terres, les animaux sauvages de leur milieu naturel et faisaient pousser des maisons dont
les nouveaux habitants ignoraient même la nature du terrain et importaient leurs fausses
plantes, sciaient des arbres qui, auparavant, harmonisaient le paysage, même que si tu étais photo-
graphe, tu pouvais passer ta journée à admirer la promenade des nuages sur la mer
verte des blés...
Et, je ne te parle même pas des coqs gaulois qui ont failli disparaître parce que les descendants
des vautours voulaient les trucider pour leur grande qualité de nous prévenir dès le premier
rayon de soleil !
Et, tous les fruits que tu vois dans des Hénaurmes magasins se prélassaient sur les arbres,
même que je me demande, s’ils n’attendaient pas que des enfants comme toi, aillent
les cueillir pour y planter les belles dents !
Mais te voilà presque endormi ? Ah, non grand-mère, je ne dors pas, je me fais des images
de ce que tu me racontes.