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Didier Migaud (Cour des comptes) : porte flingue de la Hollandie

Vous êtes chef d’Etat ou Premier ministre en France, vous avez besoin de faire avaler une amère pilule à vos administrés sans risquer une dégringolade encore plus sévère dans les sondages tout en rassurant Bruxelles ? Une seule solution : Didier Migaud !

Le 36e président de la Cour des comptes n’a pas son pareil pour rédiger des placets, mi-feuille de route mi-rappel à l’ordre. Et comme toutes les ordonnances du Palais Cambon sont autant de pains bénis pour la presse, elles sont extrêmement pratiques pour faire passer des messages. De rigueur.

Il y a quelques jours, le Premier président avait officialisé ce que tous savaient déjà  : la France ne tiendra pas son objectif annuel de réduction de son déficit public à 3% du PIB en 2013. A peine subliminal : apprêtez-vous à vous serrer la ceinture !

Dimanche sur Europe 1, il se lance dans la formule, dans la phrase : « La France est malade de ses déficits publics ». Comme Thomas Diafoirus, il préconise la saignée.

Très utile, donc, ce grand magistrat pour l’exécutif. Pour Ayrault (et Hollande) nul besoin de se salir les mains et de se perdre en communication liminaire. Vous voyez : c’est la Cour des comptes qui le dit ! Alors vous allez en baver ! Nous préférerions bien autre chose mais nous n’y pouvons rien.

C’est la suite toute trouvée à la stratégie éculée qui consistait jusqu’à présent à fustiger le bilan des prédécesseurs.

Et puis, Migaud, pour le grand public, ce n’est pas un politique. Comme Michel Jobert, en son temps, il aimerait apparaître au-dessus des partis.

Pourtant ce n’est pas le cas. C’est un proche de Fabius. Réélu député de l’Isère en 2007, il est choisi à l’unanimité des votants comme président de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale. Nicolas Sarkozy, chantre de l’ouverture en trompe-l’oeil, avait voulu la remettre entre les mains de ce qui était alors l’opposition.

C’est encore Sarko, Machiavel de l’enfumage productif, qui le bombarde le 23 février 2010 à la tête de la Cour des comptes en remplacement du défunt Philippe Seguin. Migaud prend le voile et se démet de l’ensemble de ses mandats électifs. Il quitte le Parti socialiste.

UN VRAI DUR

Mais Didier Migaud se souvient qu’il fût en 2001, l’un des pères fondateurs de la LOLF (Loi organique aux lois de finances), la nouvelle constitution budgétaire qui a pour but de renforcer les pouvoirs du Parlement en la matière. Et surtout, de remplacer une logique de moyens par « l’objectif et les résultats ». Un vrai dur, quoi.

Et mine de rien, c’est lui qui est aux commandes alors que l’idée de s’attaquer aux retraités - plus précisément à l’exonération fiscale de ceux qui ont eu trois enfants - et aux allocations familiales fait son bonhomme de chemin dans la course aux économies.

Charge à Matignon de communiquer à tour de bras sur les efforts exigés aux ministres en 2014. Chacun son boulot.

Dans les nombreux tuyaux qui pointent de la rue Cambon : un coup de rabot sur les allocations familiales. Un bémol : d’autres législatures s’y sont essayées auparavant, sans grand succès : sujet ultra sensible ! Mais qui ne tente rien n’a rien. Pas même un coup de chapeau de l’Europe …

Pour boucler ses fins de mois en évitant un recours à l’emprunt trop visible de Bruxelles, la France n’a guère de choix : limiter ses dépenses et augmenter ses recettes. Ou encore mieux, faire les deux en même temps.

Comme tout bon prestidigitateur, elle attire l’oeil en agitant la taxation des plus hauts revenus de la main gauche. Ce qui rapportera des clopinettes en l’état actuel (210 millions d’euros par an payés par 1.500 personnes environ). Retoqué par le Conseil constitutionnel en décembre, l’impôt doit revenir en deuxième semaine à la mi-mars.

Mais c’est la main droite qu’il faut regarder pour comprendre le tour. Celle de Didier Migaud.

Denis Thomas

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