Le mouvement qui regroupe les victimes des paramilitaires colombiens a demandé ce lundi, par voie judiciaire, qu’on suspende l’extradition aux Etats-Unis de Carlos Mario Jiménez, chef membre de l’extrême droite auquel on attribue quelque 10 000 crimes. La demande a été présentée devant le Conseil de la Magistrature à Bogota par le Mouvement National de Victimes de Crimes d’État (Movice), qui a eu recours à la ressource constitutionnelle de tutelle pour empêcher que Jiménez soit envoyé à Washington.
L’extradition de « Macaco », alias Jiménez, a été autorisée vendredi passé par le président colombien, à lvaro Uribe, deux jours après que la Cour Suprême de Justice (CSJ) considérait comme légal la demande le concernant, formalisée par Washington en octobre dernier.
Jiménez sera confronté à des Cours de Washington et de Floride pour trafic de drogues, blanchiment actif et financement de terrorisme.
Le porte-parole du Movice, Iván Cepeda, a expliqué dans une réunion avec la presse que le recours est dirigée contre Uribe, le ministre de l’Intérieur et de la Justice, Carlos Holguàn, et le président de la CSJ, Francisco Javier Ricaurte, acteurs dans la gestion de la demande sur « Macaco ».
Jiménez est une « des figures principales et puissantes » des Auto-défenses Unies de Colombie (AUC), a été chef du Bloc Central Bolàvar (BCB), structure principale de cette organisation, et a eu sous son commandemant quelque 7 000 hommes, qui ont agi dans dix départements du pays, a souligné Cepeda.
En outre, « il a un empire économique et une richesse significative qui a été érigée à travers le trafic de drogues, l’usurpation d’immenses terrains à des milliers de personnes dans ces dix départements », a précisé le porte-parole.
Cepeda a affirmé que cette extradition aura pour conséquence qu’il n’y ait pas de sentences judiciaires contre Jiménez en Colombie, que sa fortune reste dans l’impunité et que des « secrets très compromettants qui ont avoir avec l’identité de figures politiques, patronales et, outre cela, avec des chefs militaires, resteront aussi sous silence ».
Dans le recours, l’organisation non gouvernementale (ONG) estime que les droits des victimes à la vérité, la justice et la réparation sont supérieurs et qu’avec eux la Cour Constitutionnelle a des arguments suffisants.
TeleSUR - Efe/AV