Dans son rapport sur le mal logement, la Fondation Abbé-Pierre confirme le malaise que traverse notre société. Ce document chiffre à 3,6 millions le nombre de personnes « non » ou « très mal logées » ; à cela s’ajoutent 5,2 millions de personnes en réelle fragilité rencontrant des difficultés pour conserver leur logement ; il y a également 90 962 personnes occupant un logement sans droit, suite à une décision d’expulsion ; ajoutons les 1,3 millions de locataires dont les loyers deviennent trop lourds par rapport à leur budget ; et les 565 000 ménages propriétaires ayant des difficultés pour payer leurs remboursements d’emprunts ; en tout ce sont donc plus de 10 millions de personnes qui connaissent des problèmes de logement. Sans oublier les 1,2 millions de ménages qui sont en attente de logement HLM !
Non seulement il manque des logements, mais certains appartement proposés à la location sont insalubres et les loyers de plus en plus chers ! Même en travaillant, il devient impossible de se loger, et de nombreux jeunes sont obligés de rester chez leurs parents !
Le contrôle des prix des terrains à bâtir et des loyers, seul moyen d’empêcher la spéculation immobilière, ainsi que la création d’un service public du logement, en limitant les marchés des grands groupes de l’immobilier, sont des priorités. Nous ne pouvons plus accepter de dépenser une part de plus en plus importante de notre salaire pour se (mal) loger.
Pendant sa campagne Nicolas Sarkozy avait déclaré « je souhaite que tous les français puissent accéder à la propriété ». La Fondation Abbé-Pierre a rappelé que cette politique d’aides, de subventions et de défiscalisations a surtout profité aux entreprises de construction, aux agences immobilières et aux banques, sans permettre de résorber le mal logement.
Il faut que le secteur locatif soit accessible à tous et ne pas pousser inconsidérément les gens à l’accession à la propriété. Car souvent, les nouveaux propriétaires s’endettent et lorsque leur situation financière se dégrade, ce sont les banques qui confisquent leur appartement. Le rêve se transforme alors en cauchemar. Mais il est vrai que pour le pouvoir, quelqu’un d’endetté est quelqu’un qui aura tendance à moins participer aux conflits sociaux…
Les constructeurs sont astreints à respecter dans leurs programmes un pourcentage de logements sociaux. Mais suivant les communes la loi SRU est plus ou moins respectée. Le logement social doit se fondre dans la ville et ne plus se concentrer dans des zones-ghettos. C’est le bien-vivre ensemble qui en dépend, le logement social doit être présent dans les quartiers dits « résidentiels » : Neuilly, certains quartiers de Nice ou de Lyon ne doivent pas être des ghettos de riches !
Dans le même temps un autre rapport nous apprend que la France avec 2.555,4 milliards de PIB est classée au cinquième rang des pays les plus riches du monde, et malgré cela, le gouvernement a déjà commencé à préparer les esprits à plus de rigueur : mais où passe donc tout cet argent ? …cherchez l’erreur !
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