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Déficit démocratique et altermondialisme anti-systèmique - C Delarue

Déficit démocratique et altermondialisme anti-systèmique

A propos de "Essor de l’altermondialisme" de Christine COUVRAT

mercredi 3 septembre 2008 sur

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article355

Il ne s’agit pas d’un compte-rendu de l’ouvrage mais d’un regard transversal porté sur un aspect intéressant du thème abordé. /L’un des principaux constat/ écrit-elle (p14) /qui se dégage de l’analyse de la nébuleuse altermondialiste est que la critique adressée par la plupart des mouvements sociaux contemporains à l’endroit du déficit démocratique de nos systèmes politiques glisse systèmatiquement vers la valorisation de formes directes d’exercice de la démocratie et la délégitimation concomitante de l’idée de pouvoir représentatif".

Une conception juste "en creux" de "l’autre" démocratie.

A ce stade de la recherche, la "démocratie alter" se présente essentiellement comme "l’autre" de la démocratie représentative classique : elle renvoie l’image éclatée et en creux d’une démocratie qui serait elle, véritablement légitime en regard du principe de la souveraineté du peuple et dont les Alters (2) se veulent déjà , au quotidien, les artisans/. Rien à voir avec les recherches dans ATTAC d’une alterdémocratie réellement alternative (3) au-delà de la démocratie libérale. En fait il s’agit d’une démocratie autre mais de complément de la démocratie représentative, un peu comme la démocratie participative de quartiers bien souvent intégrée aux appareils politiques municipaux.

L’état actuel des démocraties libérales montre effectivement une tension entre un régression démocratique qui prend pour nom gouvernance (4 ) et une conception moderne de la citoyenneté qui fait la promotion de "l’accessibilité universelle aux processus de décision politique". De la démocratie strictement politique on envisage dans ATTAC les moyens de passer sous l’effet de la "pulsion démocratique" (5 ) à la démocratie sociale (dans les instances sociales de l’Etat Providence ou apparenté : Sécurité sociale par exemple) et même à la démocratie économique (6 ). Mais chez les alter entendu comme mouvance libérale-libertaire on ne va pas si loin. La démocratie doit être directe dans des collectifs décentralisés et horizontaux à l’image des forums sociaux locaux.

Une conception a-critique et distanciée de l’Etat.

Christine COUVRAT a le mérite de poser la vision actuelle d’une partie de l’altermondialisation. Une phrase résume assez bien la logique présente : "Ce que le peuple veut, l’Etat doit aussi le vouloir et s’efforcer de le réaliser" (p176). Propos qui est développé à partir de la notion de contre-pouvoir qui admet l’Etat de façon pragmatique : "Fondamentalement les nouveaux mouvements sociaux ne s’intéressent pas de l’intérieur à la gestion du pouvoir et ne pratiquent aucunement l’exercice exigeant de constituer une alternative crédible aux gouvernements en place". C’est assez dire finalement les limites de cette mouvance alter libertaire mais non pas anarchiste. Elle ajoute : "Ils tiennent le pouvoir étatique pour une donnée de fait qui, sans lien véritable avec la société civile, se constitue selon ses règles propres - auxquelles ils ne s’intéressent pas. Cette "données de fait", le pouvoir d’Etat, est à la fois potentiellement utile (en tant qu’il est en mesure de contrer certaines tendances) et toujours menaçant (parce qu’il est dans sa nature de vouloir tout contrôler et tout "normaliser").(p 176)

Une mouvance qui n’est pas clairement anti-systèmique

Voici le dernier paragraphe de Christine COUVRAT qui sonne comme une conclusion qui vaut avertissement : "Tout en ne disposant d’aucun programme économique et administratif de rechange, on peut aussi très bien imaginer que la culture revendicatrice alter parvienne intuitivement à maintenir ses revendications dans les limites qui restent en deçà des grandes ruptures d’équilibre. Il ne s’agirait alors pour nos sociétés "que" d’une crise permanente d’intégration rationnelle" (p295)

Christian DELARUE

CA ATTAC France

1) Essor de l’altermondialisme de Christine COUVRAT - L’Harmattan 2007 Coll Logiques politiques Le sous titre de l’ouvrage est : "Expression de la montée en Occident d’une culture "démocrate-radicale".

2) L’expression commode alter permet à l’auteur de ne pas avoir à distinguer entre altermondialisation et altermondialisme. Les ramifications complexes de l’altermondialisation

3) DEUX CONCEPTIONS DE "L’AUTRE DEMOCRATIE"

Alterdémocratie / autre démocratie : du trajet au but.

ou : Introduction : aller vers une autre démocratie, citoyenne et populaire

4) Sur la régression démocratique et la gouvernance
De la « représentation » à la « gouvernance néolibérale » ou du dévoiement de la critique de la représentation à son rétablissement possible

5) "Pulsion démocratique" : l’expression de JP Fitoussi est reprise par Marc Fleurbaey dans "Capitalisme ou démocratie". Pour moi, elle porte autant les aspirations de liberté que d’égalité.

6) La conception de la démocratie économique est plus ou moins vaste.
Sortir la production de la tutelle du capital : pour une maîtrise citoyenne de la production

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