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Cuba : Les voeux 2012 de la Santeria.

La santeria est une religion très pratiquée à Cuba. D’origine africaine, venue du Niger avec les esclaves Africains qui survivaient au voyage, elle a été tolérés par le conquistador espagnol qui, selon Fidel, pensait qu’elle pouvait dériver en prières et rites religieux ce qui autrement, lui aurait été dévolu. Cependant, le Conquistador a rendu obligatoire la pratique de sa religion, la catholique romaine, pensant peut-être que les pratiques dites « animistes » des religions africaines disparaîtraient peu à peu sous l’empire de cette religion dite monothéiste dont il ne doutait pas de la « supériorité ».

Tous les « Santeros » sont donc dûment baptisés et l’Eglise Catholique Romaine peut s’enorgueillir de 60% de catholiques romains à Cuba. Certes… cependant il est très difficile de distinguer, lors d’une prière faite à l’église qui abrite la statue de la Virgen del Cobre et de la Caritad, « patronne » de l’île, si la personne prie la Sainte Vierge Catholique ou bien… Oshun, entité divine de la santeria qui porte les mêmes couleurs (jaune et or) que « la Vierge du Cuivre et de la Charité ». A moins que les dévotions ne s’adressent aux deux ?

En effet, cohabitent à Cuba, deux croyances intimement mêlées et pourtant contradictoires sur certains points. Ce qui a peut-être conféré aux Cubains de grande facultés de synthèse et leur capacité à faire flèche de tout bois, qui sait.

Il coexiste intimement en effet la religion qui a été imposée par les colonisateurs européens (avant les Espagnols, il y eut aussi les Anglais et les Français) et qui prône, entre autres, le sacrifice et la souffrance sur terre, car « le royaume Dieu n’est pas de ce monde », et celle d’origine Africaine - pratiquée aussi avec d’autres variantes en Amérique Latine et à Haïti (partout où il y eut des esclaves Africains) - dont le souhait principal est « Ache ! » , ce qui pourrait se traduire de la langue Yoruba en « La force, la puissance, soit avec toi ! ».

Cette année 2012 est placée, justement, sous la dépendance de Oshun, qui, pourrait, entre autres, représenter la séduction, et de Chango, le guerrier, dans cette religion où n’existent pas de manière tranchée la division entre le BIEN et le MAL (et leurs « axes » ). Il pourrrait s’agir, peut-être, d’équivalents plus proches d’Aphrodite (Vénus) et d’Arès (Mars), dieux vénérés au moment où fut inventé en Grèce le mot « démocratie », lequel est encore utilisé 2000 ans plus tard … par des « chrétiens ».

Il nous est dit ici :

De l’arrivée des Espagnols à l’abolition de l’esclavage survenue à la fin du XIXe siècle, près d’un million de captifs africains ont en effet débarqué sur le sol cubain - dont plus des trois quarts au XIXe siècle - pour fournir la main-d’oeuvre nécessaire aux plantations de canne à sucre et de tabac ou aux mines de cuivre et d’or.

Le « peuple cubain » est une création récente et la société n’a commencé à s’unifier qu’à partir de la révolution castriste, qui prônait naturellement - en s’inscrivant dans la voie tracée par José Martà­ - l’égalité entre les races.

C’est ainsi que des traditions d’origine Yoruba (du nom d’une population établie au sud-ouest de l’actuel Nigeria), se sont maintenues jusqu’à nos jours, ce dont témoigne le culte de la Santeria

L’association de la Culture Yoruba, au centre de La Havane a publié sur Cubadebate les recommandations de la Santeria pour l’année 2012.

Celles-ci mettent l’accent sur l’attention qu’il faudra porter à la santé en général et à la santé mentale en particulier. Elle parle de « folie passagère » et d’un rituel qui lui est propre, destiné à harmoniser la tête avec l’ensemble du corps.

Il y est aussi beaucoup question d’humilité et de respect de l’autre, des économies face à la crise, du fait qu’il convient de prendre le plus grand soin de la famille, d’éviter l’abandon de ce qui est sûr pour le douteux, d’éviter la suffisance et l’auto-satisfaction, l’usage des armes et des drogues.

Deux commentateurs se parlent sur Cubadebate.

L’un dit « Je vois que 50 de Révolution n’ont pas suffi à en finir avec l’ignorance. La religion est l’opium du peuple. »

Ce à quoi un autre répond : « C’est vrai que Marx a dit cela de la religion, mais il n’en a pas fait un slogan : il en a eu l’idée au moment ou l’Eglise dominait la pensée de l’Europe et était utilisée par les dominants comme moyen de contrainte à l’égard des opprimés. Il a critiqué la religion comme institution au service des puissants, mais souvenez-vous que le marxisme a aussi été utilisé comme moyen de contrainte idéologique à l’égard des masses en des occasions précises.

Ache à tous ! Aux divins lecteurs du Grand Soir et tout particulièrement à son divin maître de toile.

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