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Cuba-Etats-Unis : remises de peine et prisonniers politiques (La Pupila Insomne)

Les journaux du monde entier ont publié l’information : avant la visite du pape dans l’île, le gouvernement cubain a libéré 3 522 détenus.

Le pape visite aussi les États-Unis. Voici quelques jours, à Washington, plus de soixante organisations sociales, réunies sous la houlette de Pasteurs pour la paix, demandaient au président Obama d’imiter le geste de Cuba. Une revendication passée sous silence par la presse internationale.

Si l’on applique une règle de trois - la population carcérale étant de 57 000 détenus à Cuba et celle des États-Unis de 2,3 millions (record mondial) – la Maison blanche devrait libérer 141 000 détenus pour imiter le geste du gouvernement cubain.

Plutôt que de saluer la mesure humanitaire de l’île, la presse internationale a souligné le fait que les personnes amnistiées ne figuraient pas sur la liste des supposés « prisonniers politiques ».

Devant les micros des agences et télévisions du monde entier, Elizardo Sanchez Santacruz a exigé la liberté de 60 détenus « pour des raisons politiques »..

Une fois de plus, le message délivré à l’opinion publique internationale, est celui-ci : il existe toujours 60 prisonniers politiques ; Par conséquent, l’Union Européenne et les États-Unis doivent continuer à faire pression sur La Havane.

Qui sont ces « prisonniers politiques » ?

Sur la liste, figurent par exemple les mercenaires salvadoriens qui, en 1997, ont placé des bombes dans des hôtels de la Havane, causant la mort d’un touriste ; un individu qui a tué quatre gardiens pour voler un bateau et émigrer aux USA ; quatre ex militaires qui, en 2007 ont assassiné deux otages pour tenter de s’emparer d’un avion ; Et enfin, des dizaines de mercenaires de l’extrême-droite, venus de Miami et responsables de nombreux attentats dans l’île.

Amnesty International définit comme prisonnier politique « toute personne dont le dossier contient un élément politique significatif ». Si nous acceptons cette définition, quelques uns de ces détenus pourraient figurer sur cette liste. Selon le même raisonnement, pour quelle raison les mêmes médias refusent-ils de considérer comme « prisonniers politiques » les plus de 500 membres d’organisations armées qui sont derrière les barreaux en Espagne ?

Pour quelle raison les mêmes médias refusent-ils de considérer comme « prisonniers politiques » ou « de conscience » les dizaines d’indépendantistes basques arrêtés non pour leurs actions violentes mais pour le seul fait de militer dans des partis interdits ? C’est le cas du dirigeant Arnaldo Otegi : sa mise en liberté réclamée par trois ex présidents latino-américains et trois Nobels de la paix est passée sous silence.

Revenons à la visite du pape et à seconde escale aux États-Unis : L’Arkansas, l’un des 31 États où la peine de mort existe mais qui ne l’a pas utilisée depuis dix ans – va exécuter cinq détenus dans les semaines à venir. Cuba qui maintient la peine de mort dans son code pénal ne l’a pas appliquée depuis douze ans. Encore une information que les grands médias passent sous silence.

José Manzaneda

traduction Maïté Pinero

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