Bonjour.
Bien que cet article date, pour bien des gens comme moi, ça nous apprend que la désinformation est un véritable modus operandi qui remonte sans doute aux premiers conflits, voir l’âge de fer, l’époque de la bible. Voir Second regard : Saison 44 | Le monde est (moins) violent (1/2) de 4 min 46 à 6 min 04.
Un article de Mediapart
Equateur : les « post-vérités » de Pierre Carles et Nina Faure
5 DÉC. 2016 PAR SAINTUPERY BLOG : LE BLOG DE SAINTUPERY
« On revient de loin », le film de Pierre Carles et Nina Faure sur la soi-disant « Révolution citoyenne » du Président équatorien Rafael Correa, est un tract audiovisuel foutraque et complaisant n’hésitant pas à recourir aux ficelles propagandistes les plus éculées et manifestant une indigence abyssale en matière de vérification des sources, des faits et des chiffres.
Un extrait :
« « Mais dans le fond, ce n’est pas ce qui est narré à la va comme j’te pousse dans ce film d’escamoteurs qui est important, c’est tout ce qui n’y est pas dit et qui est pourtant fondamental. Mentionnons donc une partie – et une partie seulement, tant les mensonges par omission y abondent – des réalités gênantes dont le spectateur de « On revient de loin », s’il s’en tient là, n’aura jamais connaissance :
– La réduction de la pauvreté en Équateur pendant la première décennie du XXIe siècle et un peu au-delà est avant tout un reflet du boom des exportations de produits primaires et un effet de rebond économique par rapport au niveau extrême qu’elle avait atteint lors de la crise financière de 1999-2000. Comme le démontrent les chiffres officiels de l’Institut national des statistiques équatoriennes (INEC), de 1999 à 2006, soit avant l’arrivée de Rafael Correa au pouvoir, l’extrême pauvreté a d’avantage baissé (de 7,26 %) que sous son mandat entre 2006 et 2014 (7,12 %). Par ailleurs, les chiffres de la pauvreté recommencent à stagner depuis 2011 et l’explosion des dépenses publiques – passées de 21 % à 44 % du PIB entre 2006 et 2013 – n’a pas eu l’impact escompté sur ces indicateurs. Enfin, la réduction de la pauvreté et des inégalités est soit plus importante, soit équivalente pendant cette même période chez certains voisins sud-américains à gouvernement « néolibéral », comme le Pérou ou la Colombie.
– La soi-disant « annulation de la dette par Correa » n’a pas dérangé le moins du monde l’establishment financier international. Le fameux « refus de payer le FMI et la Banque mondiale » a consisté de fait en un rachat après dévaluation de la dette publique externe sur les marchés, soit une ruse de trader à laquelle à contribué pour le compte de la banque Lazard Mathieu Pigasse, l’enfant terrible de la finance et baron des médias français. La dette publique équatorienne, qui était passée de 14 à 10 milliards en 2009, s’élève en 2016 aujourd’hui à plus de 35 milliards, obligeant le pays à emprunter de nouveau auprès des institutions financières internationales qu’il prétendait dénoncer hier.
– Le « changement de matrice productive » (pour sortir de la dépendance pétrolière et rentière) vanté par le régime de Correa n’a jamais eu lieu. Les exportations de produits industrialisés, qui représentaient encore 25 % du total en 2007, sont passées à 22,7 % en 2010, puis à 16,5 % en 2014. La hausse des tarifs douaniers sur les importations décidée par le gouvernement en mars 2015 – tout comme la réforme fiscale susmentionnée –, fait l’effet d’un aveu : jusqu’à l’effondrement des cours mondiaux du pétrole à partir de juin 2014, il n’y a eu aucun véritable effort structurel en matière de substitution des importations.
– Les investissements massifs dans les infrastructures dont se vante le régime se traduisent entre autres par des constructions de routes qui coutent en moyenne 10 fois plus cher – d’après les chiffres officiels – que dans l’Union européenne et par des œuvres pharaoniques voués à l’inachèvement ou à un déclin prématuré, certaines dépassant de plusieurs milliards de dollars leur budget prévisionnel, comme la Raffinerie du Pacifique.
– Le gouvernement de Rafael Correa est le plus répressif depuis les années 1980. De fait, l’Équateur n’a pas connu une telle vague de criminalisation des mouvements sociaux depuis l’ère de León Febres Cordero (1984-1988), mandataire ultra-autoritaire ami de Ronald Reagan et porteur d’un agenda « anticommuniste » radical5. Qu’il s’agisse de la protection de l’environnement6, du droit du travail, du droit des femmes, de l’autonomie des organisations populaires, de l’indépendance de la justice, des libertés publiques ou de la liberté d’expression, la régression est notable et bien documentée.
– En matière de politique de genre et de santé reproductive, le problème n’est pas seulement, comme il est piteusement fait allusion dans le film, que Rafael Correa soit personnellement opposé à l’avortement. Le problème, c’est qu’il s’est employé à bouleverser de fond en comble les axes du programme de planning familial du gouvernement (l’ENIPLA, rebaptisé significativement Plan Familia) et à faire remplacer ses animateurs progressistes et féministes par des personnalités ultra-réactionnaires proches de l’Opus Dei. » »
https://blogs.mediapart.fr/saintupery/blog/051216/equateur-les-post-verites-de-pierre-carles-et-nina-faure
Donc, les attaques contre toute alternative datent depuis la révolution Française pour les plus connues, dont 1917, Cuba, Chili d’Allende et le Vénzuéla, pour ne retenir que les plus signalées.En fait, l’article de Médiapart concerne les comportements de la droite, mais comme l’amalgame gauche et extrême droite va bon train, il n’est pas étonnant que Correa soit accusé, au lieu de Moreno. Rien qu’à voir le traitement du Nicaragua ces dernières années.
Mais voyons une note positive.
Cuba est le seul pays, qui a sans doute le potentiel d’initier l’état démocratique citoyen (c’est une formule, les communistes pourraient parler de dictature prolétarienne), l’organisation du pouvoir citoyen (citoyen au sens de la révolution française). Tout est une question de mots en regard de la guerre médiatique qui sévit. Et qui sait, après l’État Démocratique Citoyen, la naissance de l’État Anarchique Coordonné. __ Co Ordonné __. On peut bien rêver. Mais si on ne parle pas du Pouvoir du Citoyen et de la Constituante Citoyenne, le premier pas........
La Constituante Citoyenne, ne serait-elle pas le "symbole" rassembleur, qui pourrait réveiller la classe moyenne.
Une entrevue intéressante.
64’ Le monde en français du 14 10 2019.
Denis Olivennes livre son regard sur la société française à l’heure de la révolte des gilets jaunes. Il est l’invité de Patrick Simonin.
À corréler avec cet article :
Thomas Piketty au « Devoir » : les inégalités évitables de nos sociétés
Le climat de crises actuel commande un changement de cap économique et idéologique.
12 OCTOBRE 2019 | ÉRIC DESROSIERS | ÉCONOMIE
« « « L’échec de la révolution conservatrice des années 1980 et de son « hypercapitalisme » a plongé... » » »
« De cette analyse historique, il constate la réduction à long terme des inégalités en matière de richesse, d’éducation ou de santé, particulièrement durant la période allant de la naissance de l’État-providence, dans les années 1930, à la « révolution conservatrice » des années 1980 et 1990. On y voit aussi que cette tendance à long terme n’est pas exempte de détours et de reculs, notamment ces dernières années, durant lesquelles on a justifié le fort accroissement des inégalités en sacralisant la propriété privée, en portant aux nues les stars multimilliardaires du Web, en culpabilisant la masse des perdants du système et en mettant en garde contre les dangers de toute remise en cause.« » »
https://www.ledevoir.com/economie/564709/les-inegalites-evitables-de-nos-societes
Trois choses que j’ai retenu de ces articles.
1. Le cynisme consommé de certains politiciens.
2. la signification des mobilisations des Gilets Jaunes auprès de la classe moyenne
3. L’État Providence (en France : le programme du CNR) __ et l’atténuation des inégalités (?).
Le chevauchement de l’économie du programme du CNR (cotisation__au lendemain de la guerre 39-45__, voir l’appel : du tout PIB à la cotisation) et de l’économie capitaliste, est selon moi la raison fondamentale de l’échec du programme du CNR : le rapport de force.
Sortir de la Ve République. Mais comment y est-on venu ? Il y avait bien une IVe République !
Mais que prône en réalité Piketty ?