Vous avez n’avez pas fini d’aller vous réfugier sur d’autres fils de discussion pour critiquer ce que j’ai dit (parce qu’il ne s’agit pas de quidam, tant qu’à être malhonnête, soyons-le jusqu’au bout, hein ?) ?
D’abord, par "conception du monde", Gramsci, philosophe et linguiste, signifie que les langues nationales, avec leur richesse, nous aident à comprendre le monde, connaître et appréhender les cultures différentes, acquérir une vision universelle et développer, ainsi, notre pensée et notre propre culture.
Gramsci ne parle pas de la "conception du monde" induite par une langue commune monolithique qui serait utilisée par tous de la même manière, mais de celle d’un "groupement déterminé auquel on appartient, et précisément à celui qui réunit les éléments sociaux partageant une même façon de penser et d’agir".
Donc, c’est au sein d’une même langue que naissent d’abord, les hiérarchies culturelles.
Mais Gramsci, qui, lui-même, parlait le sarde à l’origine, militait pour la création d’une langue nationale commune, car sa "non-existence provoque des frictions surtout dans les masses populaires où les particularismes locaux et les phénomènes de psychologie étroite et provinciale sont plus tenaces qu’on ne le croit".
Il expliquait par ailleurs :
"Ceux qui ne parlent que le dialecte ou comprennent la langue nationale plus ou moins bien, participent nécessairement d’une intuition du monde plus ou moins restreinte et provinciale, fossilisée, anachronique, en face des grands courants de pensée qui dominent l’histoire mondiale. Leurs intérêts seront restreints, plus ou moins corporatifs ou économistes, mais pas universels".
Le dialecte, c’est ce à quoi il est de bon ton de réduire la langue anglaise.
En outre, croire qu’aux Etats-Unis, on ne parle qu’une langue, c’est méconnaître l’histoire du pays. En revanche, il est certain que toute la politique du pays a visé à couler dans le moule les différentes vagues d’immigration, mais il y a d’énormes poches de résistance au tout-anglais, en particulier dans les grandes villes et dans le sud des US, où se sont installés Latinos et Asiatiques, par exemple.
Ce qui ne veut pas dire que l’anglais disparaitra dans un avenir proche au profit d’autres langues.En l’état actuel des choses, ce sont encore les immigrés 2° génération qui s’assimilent.
Le monolinguisme serait plutôt du côté des Britanniques, qui ne se sont jamais intéressés aux langues et cultures de ceux qu’ils colonisaient, et des Français qui ont imposé la langue d’oïl, puis le français, non seulement sur le territoire national, mais également dans leurs colonies.
D’autre part, Cassen dit : " Ce que propose Mme Fioraso, c’est de faire abstraction de sa langue maternelle".
Il n’est pas linguiste, que je sache, il sera donc excusé, s’il ne persiste pas dans l’erreur une fois qu’on la lui aura fait remarquer.
Les cours dans les universités ne se font pas dans la langue "maternelle" des étudiants, mais, en général, dans la langue officielle du pays, ou celle qui aura été choisie s’il y en a plus d’une.
Si la langue qu’un étudiant utilise couramment dans son milieu, qu’il soit familial ou autre, n’est pas le français, les cours de français ne seront donc, pas dans sa "langue maternelle".
Cela devrait être compréhensible pour tout le monde, non ?
enfin, j’ai dit clairement que je m’opposais totalement à l’enseignement dans les universités françaises dans une autre langue, quelle qu’elle soit (sauf dans des cours de langues, évidemment), que le français.
Parce que c’est une aberration, à la fois pédagogique, linguistique et culturelle, et ce serait encore plus dommageable pour les étrangers, soi-disant pour qui la loi est faite, qui devraient faire face à la fois à un bain culturel et linguistique dans une langue inconnue et à une autre langue d’apprentissage dans laquelle ils auraient d’autres contenus à apprendre, outre leurs propres culture et langue. On serait troublé à moins que ça.
Ce serait imbécile et inutilement cruel. Tout ça pour faire des sous ? Ignoble.
D’autre part, quelle que soit la langue employée (même s’il y a de fortes présomptions que ce sera l’anglais), c’est afficher un mépris total pour cette langue, qui sera forcément réduite à un outil fonctionnel et, donc, à un langage élémentaire et sans nuances, voire erroné. Ce qui se fera encore au détriment des étudiants.
Mais, ce à quoi je m’oppose, c’est qu’on mélange tout et qu’on explique cette aberration avec des arguments fallacieux, motivés par la subjectivité, l’ignorance et l’irrationnel.