« La combinaison des connexions des auto-défenses et de la guérilla va largement dépasser 50 % du Congrès lié à ces phénomènes », a affirmé Mancuso au canal de télévision colombien RCN.
L’ex chef paramilitaire a indiqué que « 35 % des élus au Congrès ont été choisis dans des zones où étaient présentes les Auto-défenses (Unies de Colombie, extrême droite). Toutes ces personnes qui voulaient faire de la politique dans la région devaient venir et se concerter avec les représentants politiques que nous avions là », a-t-il dit.
« Nous, les auto-défenses, dans des alliances avec cette population, avions la capacité de choisir les congressistes qui représenteraient réellement les intérêts de la population qui sont les mêmes intérêts que les auto-défenses », a t-il expliqué.
L’affirmation de Salvatore Mancuso se produit après l’arrestation, pour ses supposés liens avec les paramilitaires, de Mario Uribe Escobar, ex président du Congrès de Colombie et cousin du président, àlvaro Uribe Vélez, et suite au fait que l’Ambassade du Costa Rica ait rejeté sa demande d’asile en considérant qu’elle ne devait pas être attribuée à un politicien poursuivi.
Depuis l’année 2006, la Cour Suprême de Justice (CSJ) mène une enquête sur les cas de parapolitique qui compromettent 64 parlementaires, la majorité d’entre d’eux appartenant à la coalition pro-Uribe.
Mancuso a été le chef suprême des AUC, une organisation d’extrême droite accusé de la disparition de plus de 15 000 colombiens, enterrés dans 3 000 fosses communes, et les principaux coupables des déplacements d’environ quatre millions de personnes suite au conflit, auxquels ils ont volé quelque six millions d’hectares de terres.
Ce groupement paramilitaire d’extrême droite s’est hypothétiquement dissous vers le milieu de l’année 2006, selon le gouvernement colombien, dans un processus de paix de trois an et demi qui a impliqué le désarmement de plus de 31 000 paramilitaires.
Faire des recherches sur les liens avec la guérilla
Dans une tentative de dévier l’attention sur les recherches effectuées par la CSJ sur les liens de politiciens - en majorité pro-Uribe - avec des paramilitaires, le président de Colombie, àlvaro Uribe, a proposé ce jeudi qu’on fasse des recherches aussi sur les supposés liens de politiciens avec la guérilla.
« Je crois qu’il n’est pas trop tard pour que des personnes qui ont été dans des mouvements partisans qui ont fait la paix, disent qui ont été leurs amis politiques, quand ils étaient dans la lutte », a commenté le président colombien, qui a affirmé que « ils ont fait des choses qui méritent une enquête ».
Le ministre de la Défense, Juan Manuel Santos, a dit mercredi que dans les ordinateurs de Raúl Reyes, hypothétiquement récupérés après le bombardement du campement des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC), il y a du matériel qui révèle l’existence de liens entre le groupe rebelle et des politiciens colombiens.
TeleSUR - Afp - El Carabobeño / ms - AV