Il est curieux de constater que, quelquefois, on peut avoir l’impression de se trouver dans un endroit dans lequel on est déjà venu, ou de vivre un épisode déjà vécu. Cela laisse toujours songeur et ramène instinctivement des années en arrière.
Aujourd’hui, Rocard ou Kouchner n’excluent pas une scission au Parti Socialiste entre la direction libérale et les partisans du Non au référendum, dont certains sont même qualifiés de pseudo-marxistes. Peur de perdre le pouvoir ? Sans doute. Il en va de certains politiques comme de certains syndicalistes, qui peuvent être les mêmes, d’ailleurs, ou à peu près.
Il y a treize ans, la Fédération de l’Éducation Nationale (FEN) aussi a explosé. La raison en a été simple.
La majorité dirigeante était la tendance Unité Indépendance et Démocratie (UID), proche du PS. La tendance Unité et Action (UA), proche du PCF et de la CGT, était sur le point d’y prendre la majorité, alors que la tendance École Émancipée (EE), proche de l’extrême-gauche était largement minoritaire.
Qu’on fait alors les dirigeants d’UID ? Provoquer une scission qui donna naissance d’une part, à l’actuelle Fédération Syndicale Unitaire (FSU) où se trouvent les tendances UA et EE, et d’autre part à la FEN devenue ensuite UNSA Éducation, dirigée par l’UID.
La direction actuelle du PS veut l’union, oui, mais derrière son idéologie libérale. Sinon, on se sépare. Pas question d’être la minorité !
Seulement voilà . La FSU est aujourd’hui la fédération majoritaire dans l’Éducation Nationale et gagne chaque année du terrain sur la FEN en représentativité. Alors, si l’Histoire avait cette fâcheuse habitude de se répéter, il se pourrait bien que cette scission, si scission il y a, scelle définitivement le destin funeste, pour eux, de ceux que l’UDF appelle déjà du pied avec l’idée de la formation d’un grand parti du centre.
Mais, ce doit être un rêve...