Ça revient !… à l’approche de Noël, avec ces vitrines qui s’illuminent, les prospectus publicitaires qui débordent des boîtes aux lettres, les particuliers qui reprennent les injonctions en enguirlandant de lumières clignotantes incitatives, un balcon d’appartement, une demeure de maison, un jardin…
Consommez, consommez, consommez !
Achetez, achetez, puisque le bonheur est dans la consommation.
Achetez, consommez, soyez heureux, répandez le bonheur autour de vous. C’est facile : nos magasins sont maintenant ouverts tous les dimanches…
Signe des temps ? Autour de moi je vois de plus en plus de gens horripilés à l’approche des fêtes de fin d’année par cette commercialisation à outrance, ce travestissement, cette prise de contrôle par les marchands de ce qui devrait être un autre temps et non leur vengeance ; le maximum de leur chiffre d’affaires.
Où sont nos problèmes ? A quoi – à qui – cela sert-il de les occulter ce douzième mois de l’année avec ce prétexte-là, comme ils le sont, avec d’autres prétextes, les onze autres mois du calendrier ?
Non au hold-up sur ce temps, traditionnellement propice à la réflexion, à l’échange, à l’attention à l’autre, au plus pauvre, au démuni, au déraciné, à l’exilé… à la réflexion sur le dérapage de notre société, à son égarement, à son fourvoiement.
Noël, la fin d’année, ne pas relâcher notre attention à l’autre, ne pas abandonner notre part d’humanité ; c’est mettre à profit la bien nommée « trêve des confiseurs » pour rêver d’un autre monde, chercher les moyens de le bâtir dans l’échange, la fraternité, le partage vrai, l’amitié profonde, celle qui ouvre et fait grandir. Soyons fidèles à nos valeurs. Soufflons dessus pour les ranimer, les revivifier, au moment où l’on ne les voit plus ; exprimons-nous, défendons-les !
Ne cédons pas à l’injonction des marchands d’illusions et de vide, investissons dans nos rêves pour bâtir des valeurs d’avenir. Profitons de ces fêtes pour faire vivre la fraternité et la solidarité.
Ces valeurs ne se trouvent pas dans les magasins ouverts jour et nuit, ni dans leurs vitrines, ni dans les rayons et pas davantage dans les réserves. On peut par contre les vivre et les partager dans les associations qui se battent – et ne baissent pas les bras – en proposant qui des réveillons de la solidarité, qui des gestes, multiples, envers les plus démunis, les exclus… Sachons répondre à leurs invitations.
Après tout, celui qui est célébré dans la crèche de Noël (la litière des animaux) ne dira-t-il pas : « Ce que vous avez fait à l’un des plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » ?