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C’est maintenant au tour de l’Irlande de rejeter le fantasme de l’austérité - (The Guardian)

La France et la Grèce ont montré qu’il était possible de résister à cette idéologie. Ce mois-ci les Irlandais aussi pourraient voter pour arrêter "cette bonne conduite".

Afin d’affirmer sa loyauté envers l’Europe, l’élite politique irlandaise a décidé qu’il était préférable de ne pas accorder trop d’attention à la réalité européenne. "L’Austérité" peut être, comme Joseph Stiglitz l’a décrite récemment, "l’Europe est une catastrophe d’origine humaine", cependant le gouvernement de coalition du Fine Gael et du Labour a misé sur un positionnement de l’Irlande en tant qu’enfant modèle de l’expérience étendue de Francfort et de Berlin du déni des catastrophes. Que ce repli néolibéral par des coupes sombres et axé sur des "réformes" favorables au marché pousserait la récession vers la dépression a depuis longtemps été évident, mais la stratégie officielle a été de placer l’austérité dans des politiques d’un royaume de l’au-delà la comme un sacrifice partagé nécessaire pour rétablir la "confiance" des investisseurs.

La confiance est une propriété insaisissable, alors que les coûts d’emprunt irlandais restent beaucoup plus élevés que ceux de l’Italie et l’Espagne, et les politiques de "rigueur budgétaire" n’ont pas produit un changement dans les aspects fondamentaux de l’économie irlandaise, après quatre ans de purgatoire budgétaire et de misère sociale. Le fantasme implacable a, bien sûr, résisté aux évidences, mais le rejet politique décisif du fétichisme de l’austérité par les électeurs français et grecs a ouvert un espace démocratique de résistance à un moment où l’opposition populaire se dessine en Irlande, et ceci à quelques semaines du référendum du 31 mai sur le traité budgétaire de l’UE. La plate-forme "voter oui pour la stabilité" est maintenant confrontée à la difficile tâche d’identification de la "stabilité" qu’il s’attend à ce que l’électorat approuve.

Quoiqu’il en soit, il semble que le ballast pour la stabilité sera assuré par la fabrication de la peur, alors que la campagne du "oui" a encadré le vote comme un choix existentiel pour l’Irlande. Le traité budgétaire qui constituent le fondement de la récupération et la stabilité future, tandis qu’un vote "non" pourrait se révéler catastrophique, plaçant le pays en dehors du mécanisme de stabilité européen - la ligne de vie de l’UE à endetté les Etats - et donc les a rendus incapables de financer les services publics. Un vote négatif pourrait également nuire à la réputation de l’Irlande à Bruxelles et nuire à son attractivité en tant que destination pour les investissements américains directs à l’étranger.

Le problème pour le camp du "oui", est qu’il doit amadouer un électorat fatigué d’adhérer au "blocage" constitutionnel de l’austérité, au moment même où son caractère idéologique est pleinement exposé. La charge d’ajustements budgétaires a accéléré le rythme de contraction de l’Irlande, la hausse des impôts et une réduction des dépenses ont réduit le revenu disponible et la demande globale. Loin d’encourager un retour à la croissance, l’Irlande est maintenant dans sa cinquième année de coupes sombres budgétaires.

Il n’y aura pratiquement pas de croissance en 2012, et les propres chiffres du Fonds monétaire international montrent que le ratio de la dette au PIB a augmenté, pas diminué, chaque année de 2008 à 2012 au Portugal, en Italie, en Irlande, en Grèce et en Espagne. Les statistiques alarmantes pour le chômage des jeunes en Grèce et en Espagne sont maintenant bien connues - en Irlande, le chiffre de plus de 30% est maintenu artificiellement bas en raison du niveau élevé de l’émigration.

Le Fonds monétaire international prévoit que l’économie se contractera cette année, en termes réels, en Grèce, en Italie, au Portugal et en Espagne, tandis que l’Irlande aura du mal à atteindre une croissance de 0,5%. Les architectes du traité budgétaire construit à la hâte espèrent soumettre ces pays - et l’Irlande, une fois que son attachement pittoresque au rituel démocratique aura été surmonté - à des restrictions législatives en matière de contrôle politique déjà négligeable de l’économie. Le traité va diminuer la surveillance interne sur la politique budgétaire et inscrire des mesures abstraites et hautement politisées telles que le "déficit structurel" dans la constitution irlandaise.

Pour tous les engagements publics sans doute cosmétiques à des mesures de croissance annoncées dans la foulée de l’élection de François Hollande, cet ensemble de règles conduira presque certainement à un chômage encore plus élevé, à accélérer la déflation plus encore et augmenter le fardeau substantiel de la dette. Comme Terrence McDonough, professeur d’économie à l’Université nationale d’Irlande, Galway, résume : "Prendre un pays au fond d’une dépression le forcer à exécuter des augmentations de compressions budgétaires et fiscales, années après année, années après années. Forcer la même politique sur ses voisins et ses partenaires commerciaux. Exécuter cela dans un avenir prévisible et espérer qu’il en résulte de la stabilité, de la confiance et une récupération. Il s’agit d’une expérience dangereuse, complètement sans précédent historique." C’est également une expérience destinée à normaliser davantage la socialisation des dettes spéculatives massives du secteur bancaire.

Alors que les développements européens mettent davantage l’accent sur ce référendum, il a également lieu à un moment où la résistance intérieure à l’austérité a commencé à émerger, même si elle n’est pas encore cohérente. Cela a été un cliché de la couverture de la crise que la société en Irlande aurait absorbé passivement les restrictions, avec le refrain des élites entonnant "nous ne sommes pas la Grèce, nous allons bien nous comporter", en écho aux chants des manifestants grecs "nous ne sommes pas irlandais, nous allons résister". Toutefois, le boycott des ménages du dernier avis d’imposition, qui a vu la moitié de tous les propriétaires enregistrés refuser de payer un impôt foncier sur les appartements, a suggéré que le rejet de la politique d’austérité s’étend désormais au-delà de la résistance organisée de groupes communautaires et des partis de gauche.

L’opposition à une taxe foncière peut apparaître comme une conduite inhabituelle pour une politique progressiste, mais elle a été prélevée de façon égale sur les demeures et le boulet d’une équité négative qui est l’héritage tangible du boom pour des dizaines de milliers personnes. Les gens qui luttent pour faire face à l’impact combiné des réductions de services, des pertes de salaire et du chômage ont été régulièrement informés que "100 euros ne représente pas beaucoup d’argent" (et dans un sens, c’est vrai, une fois jetés à la dette bancaire socialisée qu’elle était finalement conçue pour servir). Comment ce refus collectif jouera dans le référendum est difficile à prédire, mais le mantra "il n’y a pas d’alternative" ne sera pas facilement restauré.

Gavan Titley & John O’Brennan, le jeudi 10 mai 2012.

Source : Now it is Ireland’s turn to reject the austerity fantasy

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COMMENTAIRES  

31/05/2012 13:18 par Yannik

Ce référendum est en soi une caricature grotesque et tragique de la kleptocratie européenne dite "néolibérale", les Irlandais sont les seuls à pouvoir s’exprimer sur un sujet gravissime et par dessus le marché - si j’ose dire - leur choix n’aura aucune espèce d’importance, elle est loin la démocratie ! 1984 vous dites ?

31/05/2012 17:28 par Michail

Participation < 20% à 16:00 heure locale...

31/05/2012 19:35 par Yannik

@31/05/2012 à 17:28, par Michail

Ils peuvent voter jusqu’à 22 h (23 h, heure française) mais moins de 25% à 17h30 ça a l’air particulièrement bas d’après ce qu’ils en disent. Le comptage ne commencera que demain matin, Mamie Merkel ne va peut-être pas passer une bonne nuit avec une participation aussi faible... Les bonnes nouvelles se font rares pour elle ces jours-ci...

31/05/2012 21:37 par Michail

Jason, un petit jeune de 22 ans explique comment il a voté :

"J’ai pris la brochure et ne n’y ai strictement rien pigé, alors j’ai voté "Non", vous ne croyez quand même pas que j’irais voter pour un truc qu’ils ne sont même pas foutus d’expliquer clairement et dont on ne comprend rien !"

Bon, peut-être pas balèze en économie politique, mais logique tout de même, ah, ah !

Une de ses compatriotes, Julie la quarantaine :

"Le gouvernement appelait à voter "Oui", alors je n’ai pas hésité j’ai voté "Non" !

C’est ce que l’on appelle, la maturité politique !

31/05/2012 21:46 par Spartacus

« La France et la Grèce ont montré qu’il était possible de résister à cette idéologie. »
C’est bien vite dit çà  ! Parce que pour l’instant les perspectives montrent que F. Hollande se contente d’être le mouton de plus dans l’énorme troupeau qui obéit au fouet du grand cow-boy États-unien.
Les preuves, les faits, nous montrent chaque jour, les travers du système prôné, par les États-Unis, et surtout, par la petite minorité crasseuse et voyou qui s’élève toute seule sur un piédestal et qui profite des millions de vies asservies. Cette minorité commet le meurtre de façon qui ne peut plus être inconsciente, de millions de citoyens de notre monde. Cette minorité vit en extirpant des ressources qu’elle sait non renouvelées, condamnant les générations futures.
Pour en finir avec la fausseté de notre monde voici ce qu’aurait dû être la rhétorique de F. Hollande :
Si j’étais président de la République, j’abandonnerais la voie du profit personnel et je stopperai cette abomination qui relègue l’humanité dans ses bas-fonds les plus sombres.
Si j’étais président de la République, je ne vendrais pas mon âme à la doctrine qui domine l’instant présent.
Si j’étais président de la République, je rechercherais et mettrai en pratique des voies bien plus logiques qui apportent un bien-être pour le plus grand nombre au lieu de laisser une petite part d’individus avec un intérieur répugnant dominer et anéantir la vie des autres.
Si j’étais président de la République, je ferais de l’éducation un droit de l’homme vital et fondamental, démocratique et gratuit.
Si j’étais président de la République, je ferais que l’eau potable soit accessible à tous et qu’il soit gratuit.
Si j’étais président de la République, je mettrais en place un accès à une nourriture assurant une nutrition adéquate pour tous avec un minimale garanti et gratuit.
Si j’étais président de la République, je mettrais l’accès à la santé gratuite et universelle.
Si j’étais président de la République, l’accès à un logement salubre et gratuit serait la loi.
Si j’étais président de la République, un revenu minimum garanti à vie serait mis en place.
Si j’étais président de la République, je fermerais la filière nucléaire en totalité et les énergies renouvelables seraient notre source d’énergie.
Si j’étais président de la République, je ferais de tous ces points des minimums auxquels tout homme doit avoir accès tout au long de sa vie. C’est le minimale logique.
Une fois ces principes fondamentaux donnant une dignité humaine à chacun appliqué, les hyènes de la finance pourraient éventuellement se battre pour le reste.
Or nous faisons les choses à l’envers, les hyènes se déchirent les victuailles et font peur aux autres animaux de leur jungle qui récoltent les miettes.
Étant donné que leur système permet l’asservissement, l’assassinat et le génocide de populations entières, il est un devoir humain d’empêcher ces êtres de nuire. La démonstration que ces oligarques vivent en commettant crimes, délits et génocides répétés ne sont plus à faire et ces faits, en font les pires criminels que l’humanité n’est jamais portée.
Il est un devoir de mettre le nez des oligarques dans leur merde. Ainsi, ils ne pourront plus nier leurs crimes. A partir de ce point, leur système de domination doit s’effondrer et s’éteindre. S’ils ne veulent pas partager le minimal nécessaire à la dignité de la vie humaine, ils n’ont rien à faire ici, qu’ils dégagent.
Qu’est-ce qui coûte le plus cher ? Les riches qui s’accaparent les richesses qu’ils ne produisent pas et qu’ils dérobent ou les milliards de gens restants qui se contentent des richesses qu’ils produisent eux-mêmes et qui acceptent qu’on leur en vole ?
Jusqu’à quand ces milliards d’individus vont se contenter des miettes de leur travail ? Il faut dire qu’on les a tant endoctriné à penser qu’il faut libérer l’économie et le reste ! Mais on a seulement libéré le vol des pauvres par les riches, le reste n’est que terre de bataille de chiffonniers.
Depuis quand peut-on être libre le ventre vide ?
Comment peut-on être libre, la vie organisée par avance pour l’asservissement ?
Je constate que ce qui devrait être prioritaire ne l’est pas. Nous sommes donc bien loin d’être aussi évolués que l’on veut nous le faire croire. Il est limpide que j’aurais fini ma vie en ayant toujours le regret de l’avoir vécu à cette époque ou tant d’idiots ont le pouvoir. Dans ce système établi, on ne fait que subir sans jamais réellement choisir. La loi du plus fort domine toujours.
Alors des gens qui s’épatent d’un vote Irlandais me confirme tout ce que je viens de dire....

01/06/2012 00:01 par Yannik

31/05/2012 à 21:46, par Spartacus
« La France et la Grèce ont montré qu’il était possible de résister à cette idéologie. »
C’est bien vite dit çà  ! Parce que pour l’instant les perspectives montrent que F. Hollande se contente d’être le mouton de plus dans l’énorme troupeau qui obéit au fouet du grand cow-boy États-unien.

Moi j’avais compris que le papier faisait référence au fait qu’en France un certain Nicolas Sarkozy, apôtre zélé de l’austérité néolibérale s’était fait éjecter et qu’en Grèce deux autres apôtres zélés de l’austérité néolibérale, la Pasok et Nouvelle démocratie s’étaient fait virer aussi. Ce n’est pas de l’anticipation, c’est fait, c’est du passé.

Par contre ça me semble très anticipé d’affirmer que le successeur de Sarkozy se serait soumis à une autorité américaine ! En quoi donc ? Parce qu’il a participé à une réunion du G20 ? C’est une blague ? D’autant qu’au G20 il est allé dire à Obama précisément qu’il n’était pas d’accord avec lui sur l’Afghanistan, non ?

Hollande aura tout le temps de faire des conneries, il faudrait peut-être lui laisser le temps d’en faire, non ?

Et puis à mon avis les Irlandais ces temps-ci ça m’étonnerait fort qu’ils s’intéressent aux histoires de cow-boy, c’est plutôt du côté de Bruxelles, Berlin et Francfort que ça les préoccupe, je pense...

01/06/2012 04:20 par ADSKIPPY

Le système de gouvernement "corporatiste" se caractérise au premier chef par l’immense transfert des ressources et services publiques vers le secteur prive, démarche qui s’accompagne ( souvent), d’une explosion de l’endettement".

L’individualisme est aujourd’hui synonyme d’égoïsme. Spéculation boursière, immobilière et l’explosion du marche des jeux de toutes genres, voila le l’économie du "marche libre et globale". Une société "Casino" (Keynes), ou la grande majorité sont les perdants.

Plus abstrait est notre économie plus il est facile de croire que la situation financière imaginaire peut être manipuler sans fin, et puisque nos élites sonts convaincus de leur justesse idéologique, les conséquences immédiats sont :

Plan A : Les puissances d’argent poursuivent la politique économique qui leurs a si
bien servit a ce jour, dans le cadre des institutions démocratique existant, ou ;

Plan B : Ils chercheront a tout prix, porter atteinte aux institutions démocratique, pour mieux contrôler l’application de mesures économique désirées.

01/06/2012 08:43 par Michail

Moi il y a des gens qui m’épatent ce sont ceux qui remettent systématiquement en boucle sur le tapis le grand Satan Yankee et le grand méchant loup anglo-américain et nous lancent leur diatribes anti-impérialistes saugrenues dans des questions dans lesquels les Etats-Unis n’ont strictement rien à voir ; si ce n’est pas pratiquer la politique de l’autruche ça y ressemble fortement.

Qu’est-ce que les USA auraient donc à voir avec la construction européenne et son organisation politique, économique et sociale ? Rien ! Ils n’ont jamais eu leur mot à dire et ne sont même jamais parvenu à peser dans les décisions.

Je crois me souvenir par exemple qu’Uncle Sam était favorable à l’accession de la Turquie à l’Union européenne, ils n’ont pas eu gain de cause que je sache, ce dont les Turcs se félicitent d’ailleurs aujourd’hui et ricanent doucement.

De plus incriminer de manière grotesque les Américains dans des questions où ils n’ont rien à voir, c’est oublier que dans le monde capitaliste global d’aujourd’hui, l’Europe, les Etats-Unis, le Japon, la Russie, la Chine et les pays dits émergents comme l’Amérique du sud sont des partenaires mais avant tout des concurrents, dans ce joli monde du capitalisme globalisé il n’y a pas de place pour les sentiments, on a pu voir par exemple comment le Japon a pu se faire démolir par tous ses autres petits camarades de jeux.

Pendant que l’on parle à tort et à travers de l’Empire, on ne parle pas des vrais responsables, des vrais coupables, ni des vrais problèmes.

Les Ricains se contrefoutent du nième traité d’austérité liberticide sur lequel les Irlandais ont eu à se prononcer hier, c’est le dernier de leurs soucis. Par contre cela concerne directement les 17 pays de la zone euro et indirectement 25 pays en tout.

Même les Britanniques dont les dirigeants ont refusé de s’y associer pour ce qui les concerne savent pertinemment qu’ils sont embarqués dans la même galère et que si l’économie de la zone euro en venait à exploser, comme cela menace de plus en plus, ils couleraient dans le naufrage avec eux.

Alors il y a suffisamment de choses gravissimes à reprocher à Uncle Sam quand c’est bien le cas, quand il s’agit de questions qui n’ont rien à voir avec eux, que l’on ne vienne pas tenter de détourner l’attention des vraies problèmes et des vrais responsables !

01/06/2012 09:27 par Annie Stasse

c’est ça qui va nous arriver

Plan B : Ils chercheront a tout prix, porter atteinte aux institutions démocratique, pour mieux contrôler l’application de mesures économique désirées.

et qu’on me dise pas que je suis défaitiste !

je vois pas pourquoi les oligarchies et bénéficiaires divers nous rendraient le pouvoir sans aller jusqu’au bout.

02/06/2012 05:49 par Yannik

01/06/2012 à 09:27, par Annie Stasse
c’est ça qui va nous arriver

Plan B : Ils chercheront a tout prix, porter atteinte aux institutions démocratique, pour mieux contrôler l’application de mesures économique désirées.

et qu’on me dise pas que je suis défaitiste !

Ah non, on ne va pas vous dire ça, d’autant vous êtes encore très en dessous de la réalité, car ça ne va pas nous arriver, c’est déjà le cas !

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