Par Lionel Mesnard, le 1er février 2010 : C’est un grand revers pour le Président Alvaro Uribe Veléz et sa politique de « sécurité démocratique ». « Nous ne pouvons pas avoir un Traité de Libre Commerce avec un pays qui ne respecte pas les droits humains ». C’est en ces termes que des élu(e)s espagnols jugent et mettent en cause une possible signature du TLC entre la Colombie et l’Union Européenne en discussion depuis deux ans. Il faut souligner que la présidence espagnole de l’Union Européenne, par le Premier ministre Luis Zapatero a débuté le 1er janvier 2010 (1).
Une délégation de sept parlementaires espagnols s’est rendu en Colombie du 23 au 30 janvier 2010. Ils ont rencontré des fonctionnaires gouvernementaux de la justice et diverses organisations civiles (dont le MOVICE). Deux d’entre eux, Marian Suarez (élue des Baléares, centre droit) et Jordi Pedret (du PSOE, parti socialiste) rendent compte d’un panorama sombre des droits humains en Colombie. L’hebdomadaire Semana (2) les a interrogés sur leur perception du pays suite à cette visite. Il en ressort un jugement sévère et « ils ont demandé au final que le gouvernement reconnaisse le conflit armé » (3).
Cette nouvelle est à la fois une bonne nouvelle et une surprise. Mais nous ne pouvons oublier le rôle diplomatique qu’a joué l’Espagne ces dernières années pour l’obtention d’un accord humanitaire concernant le sort des otages civils et politiques aux mains des FARC. Il faut saluer cette initiative et aussi se réjouir des conclusions car elles correspondent à l’attente de nombreux acteurs sociaux et politiques de la paix en Colombie (4). Pour autant, il reste maintenant aux instances de l’U.E. de mettre un terme définitif aux négociations et de mettre en oeuvre des initiatives en faveur d’un cessez-le-feu et pour l’ouverture de négociations avec tous les acteurs de cette guerre : gouvernement colombien, FARC, ELN.
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