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Cinq de Miami : lettre du mois

Monsieur le Président Obama
The White House
1600 Pennsylvania Avenue N.W.
Washington DC 20500

Le premier septembre 2009

Monsieur le Président Obama,

12 septembre 1998 - 12 septembre 2009, voilà onze longues années que cinq Cubains sont emprisonnés dans votre pays. Ils n’ont à leur actif d’autre crime que celui d’avoir protégé leur pays contre des attentats perpétrés depuis les Etats-Unis.

Depuis sa naissance, les gouvernements successifs des Etats-Unis se sont presque tous acharnés à vouloir porter un coup fatal à la révolution Cubaine.

De quel droit une puissance, aussi grande soit-elle, peut-elle décider du choix de société de tel ou tel pays ?

De quel droit, une puissance, aussi grande soit-elle, peut-elle utiliser la violence pour détruire une société dont le mode de fonctionnement lui déplaît ?

Une puissance, aussi grande soit-elle qui pratique une telle politique s’appelle un Etat Voyou. Le devoir d’un pays est de se protéger des méfaits d’un état voyou. C’est ce qu’a fait le gouvernement de Cuba, qui, pour éviter, ou du moins limiter les actes terroristes à l’encontre de son île, a envoyé des agents infiltrer les milieux mafieux de Floride.

Gerardo Hernandez, Antonio Guerrero, René Gonzalez, Ramò n Labañino et Fernando Gonzalez sont de tels agents Cubains. En aucun cas ils n’ont porté préjudice aux Etats-Unis, sauf à considérer qu’encourager de tels actes terroristes contre Cuba fait partie des prérogatives du gouvernement des Etats-Unis.

Nous avions espoir que votre nouveau gouvernement allait se comporter enfin différemment envers Cuba. Au fur et à mesure que s’écoulent les mois, nous nous posons vraiment des questions sur une telle volonté de changement.

Il n’est pas pensable que votre gouvernement dans lequel nous avons mis tant d’espoir, se comporte comme celui de vos prédécesseurs.

Dans une précédente lettre, j’évoquais l’opération « Peter Pan »qui a été une monstruosité des Etats-Unis contre Cuba, et dont les séquelles sont encore très vives comme j’ai pu le constater auprès d’amis cubains.

Nous avons très peur, voyant la façon dont les Cinq sont maintenus en prison, que votre pays n’ait toujours pas abandonné la volonté d’en finir avec le gouvernement de Cuba. Nous craignons une aventure comme nous en avons hélas trop vues dans le passé. Une opération genre « Operation Northwoods » qui a été à deux doigts d’être exécutée hier, pourrait l’être demain, rebaptisée « Commission for Assistance for a Free Cuba » ! Si Robert MacNamara avait détruit son exemplaire du plan de cette opération Northwoods, comme il le lui avait été demandé, nous n’en connaitrions pas aujourd’hui les éléments !
Plus nous apprenons de telles horreurs commises ou projetées contre Cuba, plus le bien fondé du travail des cinq Cubains est évident.

Voici les grandes lignes de cette operation Northwoods que vous ne connaissez peut-être pas, tant ont été nombreux les sales coups contre Cuba. Elle a été conçue en 1962, par l’état-major militaire des Etats-Unis.

Elle visait à convaincre la communauté internationale que Fidel Castro était irresponsable au point de représenter un danger pour la paix de l’Occident. Pour ce faire, il était prévu d’orchestrer, puis d’imputer à Cuba de graves dommages subis par les États-Unis. Voici quelques-unes des provocations projetées (cf Réseau Voltaire, Thierry Meyssan) :

« * Attaquer la base américaine de Guantanamo. L’opération aurait été conduite par des mercenaires cubains sous uniforme des forces de Fidel Castro, elle aurait inclus divers sabotages et l’explosion du dépôt de munitions, laquelle aurait nécessairement provoqué des dégâts matériels et humains considérables

*Faire sauter un navire américain dans les eaux territoriales cubaines de manière à raviver la mémoire de la destruction du Maine, en 1898 (266 morts), qui provoqua l’intervention américaine contre l’Espagne. Le bâtiment aurait été en réalité vide et télécommandé. L’explosion aurait été visible de La Havane ou de Santiago pour que l’on dispose de témoins. Des opérations de secours auraient été conduites pour crédibiliser des pertes. La liste des victimes aurait été publiée dans la presse et de fausses obsèques auraient été organisées pour susciter l’indignation. L’opération aurait été déclenchée lorsque des navires et avions cubains se seraient trouvés dans la zone pour pouvoir leur imputer une attaque.

*Terroriser les exilés cubains en organisant quelques plasticages contre eux à Miami, en Floride, et même à Washington. De faux agents cubains auraient été arrêtés pour disposer d’aveux. De faux documents compromettants, établis à l’avance, auraient été saisis et distribués à la presse.

* Mobiliser les États voisins de Cuba en leur faisant accroire une menace d’invasion. Un faux avion cubain aurait bombardé de nuit la République Dominicaine, ou un autre État de la région. Les bombes utilisées auraient été évidemment de fabrication soviétique.

*Mobiliser l’opinion publique internationale en détruisant un vol spatial habité. Pour frapper les esprits, la victime aurait été John Glenn, premier Américain à avoir parcouru une orbite complète de la terre (vol Mercury).

*Une provocation avait été plus particulièrement étudiée :

" Il est possible de créer un incident qui démontrera de manière convaincante qu’un avion cubain a attaqué et descendu un vol charter civil en route des États-Unis vers la Jamaïque, le Guatemala, Panama ou le Venezuela ". Un groupe de passagers complices, qui pourrait être des étudiants par exemple, aurait pris un vol charter d’une compagnie détenue en sous-main par la CIA. Au large de la Floride, leur avion aurait croisé une réplique, en fait un avion apparemment identique, mais vide et transformé en drone. Les passagers complices seraient retournés sur une base de la CIA, tandis que le drone aurait continué en apparence leur trajet. L’appareil aurait émis des messages de détresse indiquant qu’il était attaqué par la chasse cubaine, et aurait explosé en vol.
La réalisation de ces opérations implique nécessairement la mort de nombreux citoyens américains, civils et militaires. Mais c’est précisément leur coût humain qui en fait d’efficaces actions de manipulation. »

Heureusement le tout jeune Président J.F. Kennedy, et le Secrétaire de la défense MacNamara se sont opposés in extremis à ce plan diabolique.

Vous en conviendrez, Monsieur le Président, les Cubains ont quelques raisons de se méfier des Etats-Unis. Cette opération Northwoods n’était pas un projet d’illuminés, mais bien de hauts responsables de votre pays, lequel n’est pas à l’abri de nouvelles dérives. Quand on voit les réticences au plus haut niveau pour normaliser les relations avec Cuba, on ne peut qu’être inquiet. Une telle normalisation est inconcevable sans la libération préalable des Cinq.

J’espère, Monsieur le Président, que vous allez gracier sans plus attendre les Cinq, ce geste de votre part serait un encouragement pour initier de bonnes relations entre vos deux états.

Croyez Monsieur le Président, à mes sentiments humanistes les plus sincères.

Jacqueline Roussie
64360 Monein (France)

Copies à  : Mesdames Michelle Obama, Hillary Clinton, Nancy Pelosi et Monsieur Harry Reid.

URL de cette brève 576
https://www.legrandsoir.info/cinq-de-miami-lettre-du-mois-576.html
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