La mode est à se moquer du parler de Nicolas Sarkozy (« Je me réjouis qu’enfin on a remis la Russie dans la coalition… ») et de ses indémêlables audaces langagières (« Je voudrais leur dire qu’on a reçu le coup de pied au derrière mais que c’est pas parce que vous voulez renverser la table que vous descendez de la voiture dont vous vous abstenez de choisir le chauffeur »).
Plus habile (dame ! l’ENA, école des « éléments de langage » et des logorrhées « Tape en touche ») son successeur sait prononcer en bon français des phrases d’une vertigineuse fumosité :« Cette initiative consiste à saisir le Président de la Commission Européenne, le Président du Conseil européen, tous nos partenaires, pour que nous puissions mettre en œuvre une politique d’immigration et d’accueil qui soit digne de ce que nous représentons lorsqu’il s’agit de personnes qui n’ont pas vocation à venir ici et qui soit humaine pour que les réfugiés puissent être, dans la mesure du possible, lorsqu’il n’ont pas d’autre issue, accueillis en Europe. »
Sarkozy, Hollande… Pour me faire pardonner, je ne saurais trop vous recommander l’article de Bernard Gensane sur Noam Chomsky, le linguiste le plus influent du monde : (http://www.legrandsoir.info/le-paradoxe-chomsky.html). Dans la grande controverse sur l’inné et l’acquis, et quitte à surprendre les gens de gauche, Noam Chomsky tranche : la structure de la langue est le résultat d’un système inné, génétique.
Cependant, objecté-je, l’apprentissage pèse : si vous n’écoutez pas ceux qui croivent qu’il faut mépriser la Princesse de Clèves et si, comme Myriam El Khomri, vous lisez « les journals », vous pouvez acquérir un langage suffisant pour entrer à l’Académie française (« Gna-gna-gna, pauvre conne, pauvre conne ! »).
Théophraste R. (Sous-chef du bureau : « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement/Et les mots pour le dire arrivent aisément ».